vendredi 31 mai 2013

PARTENAIRES DANS LA CATASTROPHE ? LE MINISTRE BLANCHET DOIT ENTRER DANS LE 21E SIÈCLE



PARTENAIRES DANS LA CATASTROPHE ? LE MINISTRE BLANCHET DOIT ENTRER DANS LE 21E SIÈCLE

mardi 28 mai 2013, par Gabriel Nadeau-Dubois

Le quotidien montréalais Le Devoir confirme ce matin ce dont on se doutait déjà : le gouvernement du Parti québécois autorisera le forage avec fracturation sur l’île d’Anticosti et ce, avant que ne soit réalisée une évaluation environnementale sur le sujet. Après avoir déclaré un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste, voilà que le PQ fonce à fond de train - les yeux fermés - vers l’exploitation du pétrole de schiste.

Tiré du site d’Alternatives.

On prend également toute la mesure du sens de l’État du ministre de l’Environnement Yves-François Blanchet, alors qu’il affirme sans broncher que « le plus grand service qu’on peut rendre aux entreprises est de rassurer la population par rapport à ce qui se passe. Si la population est rassurée, la capacité d’aller de l’avant des entreprises est évidemment plus importante ». Le PQ se prendrait-il pour une firme de relations publiques à la solde des pétrolières ? Doit-on lui rappeler qu’il est censé être au service du bien commun, et non un partenaire d’affaires de Junex ou Pétrolia ? Pour un gouvernement qui prétend profiter des politiques de Stephen Harper - notamment en environnement - pour mousser son projet de souveraineté, voilà qui est plutôt contradictoire. Est-ce cela, défendre les intérêts du Québec ?

Puisque le gouvernement de Pauline Marois ne semble pas être encore entré au 21e siècle, rappelons-lui les faits. Il y a quelques jours à peine, on apprenait que le taux de CO2 dans l’air atteignait son plus haut niveau depuis 2,5 millions d’années : 400 parties par millions (ppm). Selon les plus récents travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), une stabilisation à ce niveau de CO2 entraînerait une augmentation moyenne de la température terrestre de 2,4°C à 2,8°C. Cela est déjà bien au-delà du seuil maximal de 2°C fixé par la déclaration du Sommet de Copenhague en 2009. Au-delà de ce seuil, les scientifiques sont incapables de prédire l’ampleur des catastrophes naturelles qui nous attendent. On considérait jusqu’à récemment que l’humanité pouvait se permettre d’émettre environ 565 gigatonnes de CO2 si elle voulait espérer rester en deçà de ce seuil critique. En 2012, les réserves mondiales de pétrole, de gaz et de charbon des entreprises et des gouvernements représentaient 2785 gigatonnes d’émissions de CO2.

Bref, nous avons déjà sous la main cinq fois plus de combustibles fossiles que ce que les scientifiques considèrent responsable de brûler dans les 50 prochaines années. Devant cette situation déjà catastrophique, le Parti québécois entreprend d’en extraire encore davantage. Voulons-nous devenir « partenaires » de cette catastrophe ?

Ajoutant l’arrogance à l’inconscience, le ministre Blanchet qualifie les craintes citoyennes au sujet de l’importation des sables bitumineux albertains au Québec de « philosophiques ». Manifestement, l’ancien gérant d’artistes n’a pas lu beaucoup de philosophie dans sa vie : ce n’est pas Aristote qui a calculé que les pipelines albertains avaient été le théâtre de 60 119 fuites au cours des 37 dernières années, dont deux par jour de pétrole brut provenant des sables bitumineux. Et ce n’est pas Kant qui est responsable du plus grand déversement pétrolier terrestre de l’histoire des États-Unis, mais bien Enbridge , la compagnie à laquelle le gouvernement Marois propose gracieusement ses services d’entremetteurs afin de convaincre la population du Québec d’accueillir quotidiennement sur son territoire 900 000 barils du pétrole le plus polluant au monde.

Se voulant peut-être rassurant, le ministre Blanchet parle de son plan d’électrification des transports en évoquant des résultats pour 2017-2018. Voilà qui contraste avec son empressement à démarrer l’exploitation pétrolière sur Anticosti. Considérant la popularité actuelle du PQ et la fragilité de son gouvernement, il y a de quoi sourire : on voit bien lequel des deux projets est à l’agenda électoral du parti. Pour une formation qui prétendait faire de la politique autrement, cela ressemble beaucoup aux manœuvres électoralistes à court terme auxquelles nous a habitués notre classe politique dans les dernières années.

Chers élus du Parti Québécois, vous qui parlez constamment de briller parmi les meilleurs, pourquoi ne pas, pour une fois, le faire ? Le Québec, pays d’eau et de vents, a tout ce qu’il faut pour relever le défi de la crise écologique. Cela est beaucoup plus qu’une richesse collective, cela nous confère une responsabilité envers le monde. Si vous refusez cette responsabilité, vous ferez la démonstration - à ceux qui en doutent encore - que vous appartenez non pas « à ce qui commence », comme vous le chantiez en campagne électorale, mais à ce qui, fort heureusement, est en train de s’éteindre.

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jeudi 30 mai 2013

Cet été, je m'implique pour la réforme du mode de scrutin!


Cet été, je m'implique pour la réforme du mode de scrutin!

Le temps est venu de porter nos actions à un autre niveau

Joignez-vous au MDN pour faire en sorte que la réforme du mode de scrutin devienne un enjeu incontournable.

Le MDN recrute actuellement des équipes de volontaires pour collaborer à diverses actions de mobilisation dans les prochains mois.

Si vous croyez que la réforme du mode de scrutin doit être un enjeu présent dans le débat public et que cette réforme est importante pour le Québec, joignez-vous à l'un de nos comités:

• Escouade médias sociaux
• Mobilisation citoyenne
• Relations avec les partenaires
• Recherche et documentation

Voyez ci-dessous une description sommaire de ces comités et joignez-vous à nous dès aujourd'hui!

Escouade médias sociaux

• Développer des moyens novateurs pour diffuser les campagnes
• Animer les médias sociaux
• Alimenter des blogues et le site web

Mobilisation citoyenne

• Organiser et mener des actions de mobilisation s'adressant aux citoyens
• Organiser des ateliers de formation
• Mener des présentations de groupes

Relations avec les partenaires

• Assurer les relations avec les piliers régionaux et dans les réseaux
• Recenser et soutenir les actions publiques menées par les groupes

Recherche et documentation

• Assurer une veille sur l'actualité
• Maintenir à jour les informations et données sur les modes de scrutin
• Effectuer des recherches et développer des argumentaires

Écrivez-nous dès aujourd'hui
pour joindre un de ces comités!
 

Le MDN a un nouveau site web! Visitez le!
www.democratie-nouvelle.qc.ca

Notre adresse postale est:
Mouvement pour une démocratie nouvelle
1601 av. De Lorimier
Montréal, Qc
H2K 4M5

mercredi 29 mai 2013

BASES ET PERSPECTIVES D’UN MOUVEMENT POPULAIRE POUR L’INDÉPENDANCE



BASES ET PERSPECTIVES D’UN MOUVEMENT POPULAIRE POUR L’INDÉPENDANCE



mardi 28 mai 2013, par Bernard Rioux

À son dernier congrès, Québec solidaire a clairement écarté toute perspective d’ententes électorales avec le Parti québécois et Option nationale. Il n’en reste pas moins qu’il restera sous les pressions des partisans du maintien du bloc souverainiste sous hégémonie péquiste.

Rester prisonnier de la défense de l’hégémonie péquiste

Tous les arguments sont bons pour les défenseurs de cette hégémonie : appel au sabordement des partis indépendantistes minoritaires, ententes électorales sans base politique, défense des institutions électorales britanniques malgré leur caractère antidémocratique, utilisation de primaires souverainistes qui déboucheraient sur l’unique présence du PQ aux élections, et enfin appel au vote stratégique.

Le seul objectif de tous ces arguments, présentés supposément au nom de l’unité de la famille souverainiste, c’est de permettre au PQ d’aller chercher une majorité à l’Assemblée nationale... sans se donner la peine de faire une évaluation sérieuse des stratégies péquistes et des impasses dans lesquelles ces stratégies ont conduit le peuple québécois, sans faire un bilan authentique des effets des politiques néolibérales de ces gouvernements nationalistes sur l’affaiblissement du soutien à l’indépendance du Québec

Il faut savoir ouvrir les nécessaires débats afin de comprendre l’impasse actuelle du mouvement souverainiste sous hégémonie péquiste et la nécessité d’envisager de nouvelles stratégies, de nouvelles perspectives et de nouvelles alliances.

Aujourd’hui, le bloc nationaliste sous hégémonie d’un personnel politique néolibéral, le péquisme au pouvoir, se montre empressé de répondre aux desiderata de l’oligarchie économique : politique d’austérité, refus d’une réforme progressiste de la fiscalité, ouverture à l’exploitation et au transit des énergies fossiles sur le territoire québécois, ouverture au libre-échange avec l’Europe mettant en danger nos services publics, report à un avenir indéfini de la lutte effective pour l’indépendance, ancrage dans un autonomisme édenté – la gouvernance souverainiste – incapable de répondre au rapetissement des pouvoirs du Québec.

La bourgeoisie québécoise et les classes petites-bourgeoises qui lui emboîtent le pas n’ont aucun projet de rupture réelle avec la tutelle fédérale, si ce n’est dans une rhétorique que l’on emploie les jours de fête nationale. Depuis qu’il est au pouvoir, le gouvernement Marois n’en finit plus d’offrir sa collaboration à l’État canadien pour favoriser la réalisation de ses grands objectifs stratégiques et de courir à New York et à Washington pour démontrer que les ressources naturelles et énergétiques du Québec leur resteront disponibles, et à bon prix, avec exemption d’impôt à la clef en plus.

Face à une telle capitulation sociale et nationale, il faut réaffirmer que les débats stratégiques doivent être repris à la racine, que les partis indépendantistes en dehors du PQ posent la nécessité d’un renouvellement stratégique et que ce renouvellement est essentiel. Il est totalement faux d’affirmer que la diversité des partis indépendantistes est inutile et ne relève que d’un patriotisme organisationnel.

Ou faire le pari de la centralité d’une démarche de souveraineté populaire

Le congrès sur la Convergence nationale tenu la fin de semaine dernière s’inscrit en grande partie dans cet objectif de préservation de l’hégémonie péquiste. Il a repris et ressassé une série d’arguments en ce sens. Celui des primaires nous semble le plus pernicieux et en opposition directe à la position également adoptée de réforme du mode de scrutin. On écarte ou on reconnaît la diversité des analyses et des approches stratégiques. Il faut choisir.

Mais une idée-force s’est imposée malgré tout au congrès, celle de la primauté de la souveraineté populaire dans la lutte pour l’indépendance du Québec. La lutte pour l’indépendance appartient au peuple, elle ne saurait être le monopole des partis politiques. Pour concrétiser cette souveraineté populaire, la mise en place d’un mouvement citoyen pour l’indépendance a été évoquée. Mieux encore, le Nouveau Mouvement pour le Québec a proposé au Conseil de la souveraineté d’élargir ses structures afin de rendre effectif dans les meilleurs délais la mise sur pied d’un tel mouvement.

Les tâches d’un mouvement populaire pour l’indépendance

Un mouvement populaire pour l’indépendance doit avoir pour but de mener des luttes concrètes favorisant le renforcement du contrôle des Québécois et des Québécoises sur leur présent et sur leur avenir. L’indépendance ne gagnera un soutien dans une majorité du peuple québécois, que si elle signifie la capacité pour la majorité populaire d’agir librement dans l’ensemble de ses choix économiques, sociaux et démocratiques.

Une indépendance sans qualité ne peut faire sens. C’est là tout la pertinence du débat gauche-droite à propos de la question nationale. Aujourd’hui, la lutte pour l’indépendance peut et doit se concrétiser par le refus du transit du pétrole sur le territoire québécois, par la reprise en mains de nos ressources naturelles, par le développement des énergies renouvelables par un secteur public sous contrôle citoyen, par planification écologique de nos moyens de transport... Un mouvement citoyen pour l’indépendance devrait intervenir sur ces enjeux en cherchant à unifier les secteurs sociaux qui, en intervenant sur ces questions, manifestent leurs aspirations indépendantistes et leur résistance aux tentatives d’asservissement national.

Un mouvement populaire pour l’indépendance refusera de séparer la lutte nationale d’un projet de pays écologique, égalitaire et démocratique, seul capable de mobiliser une majorité des QuébécoisEs pour l’indépendance. Il refusera de séparer la lutte pour l’indépendance de l’exercice d’une véritable souveraineté populaire dont l’expression se concrétisera par l’élection d’une assemblée constituante. Il se fera donc le promoteur de l’élection de cette dernière qui remettra au peuple la définition du pays qu’il recherche et des institutions démocratiques qu’il veut se donner. Il luttera pour l’élargissement immédiat des droits démocratiques du peuple québécois : introduction d’un mode de scrutin reconnaissant la représentation proportionnelle, possibilité de la tenue de référendums d’initiatives populaires, droit de révocation des personnels politiques corrompus...

Un tel mouvement pourra gagner une majorité du peuple québécois à l’indépendance parce qu’il sera en phase avec l’affirmation de sa souveraineté populaire, parce qu’il cherchera à articuler les trois dimensions de notre lutte de libération nationale : a. la rupture totale avec l’État canadien et avec notre statut de minorité politique, b. un projet de pays dessiné par la majorité de la population, c. la promotion de l’élection d’une assemblée constituante dont la mise en place signifiera la concrétisation même de notre droit à l’autodétermination nationale et une rupture avec la domination de l’État fédéral sur le Québec.

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mardi 28 mai 2013

La peur de la liberté des autres

Francis Lagacé nous parle d'une certaine peur



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 La peur de la liberté des autres

27 mai 2013

On a fait grand cas, de l'autre côté de l'Atlantique, du geste fatal d'une personne âgée et visiblement déséquilibrée qui se serait supprimée pour «réveiller la France».

Il ne faut jamais prendre à la légère les suicides; leur prévention est un devoir de tous et chacun envers les êtres qui nous sont chers. Une fois cela établi, il convient de ne pas mettre sur le même pied des gestes de significations fort différentes.

Ce n'est pas du même ordre que de s'immoler en public quand on est jeune et désespéré parce que son avenir est bouché, et qu'il s'agit alors du sacrifice de toute une vie, ce qui a déclenché le printemps arabe en Tunisie, cela n'est pas du même ordre dis-je que de mettre fin à ses jours alors que le reste de nos jours n'est pas menacé, et cela parce qu'on n'est pas capable de supporter la liberté des autres, qu'ils soient homosexuels ou musulmans.

D'autres que moi sont beaucoup mieux placés pour expliquer l'importance fondamentale de l'immigration dans l'évolution des sociétés et pour démontrer que, mis à part peut-être, mais je suis loin d'en être sûr, quelques rares régions de l'Afrique, berceau de l'humanité, toutes les populations actuelles sont issues d'un mouvement migratoire, plus récent pour certaines très ancien pour d'autres.

Je m'en tiendrai donc à l'autre sujet de désespoir qui a été évoqué, soit le délitement de la famille. Qu'est-ce donc que ce délitement? Doit-on comprendre que la famille était beaucoup mieux au XIXe siècle quand la pauvreté et l'alcoolisme, causés par l'exploitation de la classe ouvrière, faisaient des ravages et que l'on devait abandonner des milliers d'enfants ou quand justement les gardiens des valeurs familiales, les bons bourgeois, faisaient travailler les enfants dans les usines et dans les mines jusqu'à les faire mourir?

C'est vrai qu'à cette belle époque, les puissants exerçaient un véritable droit de cuissage sur toutes leurs subalternes qui n'avaient qu'à se taire pour ne pas déranger l'apparente harmonie des ménages. Ah, les bonnes valeurs familiales, qu'elles étaient bien protégées en ces temps bénis!

Les familles françaises comptent trois ou quatre enfants, elles ont la possibilité de prendre des vacances, en plus on propose de reconnaître des familles qui existaient avant, mais qui devaient se cacher, les familles homoparentales. C'est l'accès à l'égalité et à la justice qu'on appelle délitement?

Il est assez ironique d'entendre les organisateurs de la répétitive et odieuse Manif de la Honte, qui ose s'appeler Manif pour tous alors que c'est la manif de l'exclusion, parler de liberté. La liberté d'opprimer si je comprends bien. Ou alors, la liberté pour les «normaux», mais pas pour les autres. Il faut voir les références aux animaux dans les pancartes des anti-égalité. Ils ne sont pas homophobes, ils veulent juste ramener les pédés dans la cage qui leur sied si bien. On en faisait autant avec les suffragettes, rappelons-nous.

J'ai demandé en ces pages le 21 janvier dernier en quoi une France retardataire dans les droits était plus civilisée que ses voisins. Je n'ai jamais obtenu de réponse et n'en aurai jamais. Je reprends les mots que j'avais employés: «J'aimerais bien qu'on m'explique comment les Espagnols, les Belges et les Néerlandais échappent tout à coup à la "civilisation" ou aux "principes anthropologiques".» Depuis 10 ans, ces pays pratiquent l'égalité et leur société ne paraît pas plus délitée que la France idéale des fachos.

En fait, le délitement, il faut le chercher du côté de la haine qui se déverse dans les discours des anti-égalité qui se pressent dans les marches de l'exclusion et qui pervertissent jusqu'au sens des mots en coalisant les ennemis de la justice, de l'égalité et de la liberté.

S'il faut chercher un message dans ce geste d'une personne troublée, c'est l'horreur incontrôlable que suscite chez certains la liberté quand elle est partagée par tous, c'est le vide abyssal et terrifiant qui reste dans la pensée de ceux qui sont incapables de voir outre leurs privilèges.

LAGACÉ Francis





lundi 27 mai 2013

1. L’IMPACT DE LA MONDIALISATION SUR LES FEMMES



QUÉBEC SOLIDAIRE
1. L’IMPACT DE LA MONDIALISATION SUR LES FEMMES

mardi 14 mai 2013, par Québec solidaire

(Texte tiré du Cahier de participation au programme

Enjeu 4 : Pour une société solidaire et féministe, femmes- familles, diversité sexuelle et de genre.)

La situation sociale et économique actuelle des femmes à travers le monde se détériore. Les effets de la mondialisation se font sentir : pillage des ressources naturelles, coupures des programmes sociaux et augmentation du chômage, blanchiment d’argent fait par divers trafics sur le dos des femmes, militarisation de la société et mépris généralisé du corps des femmes.

Les femmes produisent 80 % de la nourriture consommée dans les pays les plus pauvres du monde ; en quelques endroits c’est 95 % (selon la Marche mondiale des femmes). La terre n’est pas un bien commun, les femmes possèdent environ 1 % des terres dans le monde (selon la Marche mondiale des femmes). Alors les ressources de l’eau et de la terre sont essentielles pour elles, pour leurs enfants, pour l’entretien du ménage. Mais la terre est pesticisée, pulvérisée, fertilisée, ensemencée par les OGM et les semences infertiles, creusée pour construire des mines et du logement. Les femmes en sont encore plus dépouillées. Ainsi ce qui est perdu, c’est leur savoir artisanal et leur lien avec la terre mère. L’eau était gratuite, mais devient de plus en plus une marchandise. L’accès à l’eau et à la terre devient de moins en moins assuré et va coûter plus cher. L’eau va devenir de l’or bleu au détriment des femmes d’abord responsables de la famille, de la cuisine et des travaux ménagers. Les changements climatiques alourdissent aussi la situation des femmes, d’abord en généralisant la sécheresse dans certaines parties du monde, ensuite en détruisant maisons et infrastructures sociales lors de désastres naturels. Les femmes et les enfants voient leur situation précarisée encore davantage lorsqu’il leur faut vivre dans des tentes ou ramasser les dégâts et faire le ménage pour rendre les lieux conviviaux.

Le développement de la mondialisation a permis, dans les pays en émergence, la généralisation du travail rémunéré des femmes, entre autres par la mise en place de zones franches : d’abord au Mexique (maquiladoras), et maintenant en Asie. Ces zones franches, qui sont fondées sur les bas salaires et l’absence de droits dans les milieux de travail, se sont aussi accompagnées de coupures dans les services sociaux, pour permettre le remboursement de la dette. Les femmes ont donc connu une dégradation de leur situation. Ce sont les travaux autour de la domesticité et des soins aux enfants qui ont alourdi les tâches des femmes : double journée de travail, conciliation famille/travail, quête plus difficile de l’eau et du bois de chauffage face à la désertification, maladies plus fréquentes des enfants et des proches, etc. Avec la crise économique de 2008, le sort des femmes sur le marché du travail s’est généralisé à l’ensemble de la société : la précarité, les bas salaires et le travail à temps partiel (en fait, du chômage à temps partiel passé sous silence). Le développement du libre-échange entre le Canada et l’Europe ouvre une nouvelle vague d’accords internationaux qui mettent en jeu des pans entiers des secteurs des services et de la culture. Les femmes n’y gagneront rien, sinon une situation encore plus précaire.

La mondialisation, en développant l’industrie touristique, a pour conséquence le développement de la prostitution. L’absence de réglementation et de contrôle a permis par Internet de répandre les images négatives du corps des femmes et des enfants. La mondialisation a aussi favorisé la traite des femmes et des enfants. La prostitution, comme relation marchande, est loin de se passer uniquement entre adultes : la majorité des femmes prostituées sont jeunes, très jeunes, ont été abusées dans leur enfance et continuent de vivre de la violence.

La militarisation s’est aussi développée avec la mondialisation. Depuis la fin du conflit en 1945, la planète connaît maintenant des guerres régionalisées plutôt que des guerres mondiales. Les guerres engendrent les déplacements des femmes et des enfants et par le fait même la pauvreté extrême, la promiscuité, les agressions, les viols et aussi les tortures dues aux conflits. Beaucoup de femmes ont dû émigrer pour sauver leurs enfants de la misère. Elles se sont faites domestiques, ont exercé de petits emplois ou se sont vu happées par l’industrie du sexe dans les pays industrialisés alors qu’elles laissaient leur famille dans leur pays d’origine. Leurs conditions de travail sont exécrables, les lois du travail ne règlementent pas leur situation et souvent leur scolarité ou leur expérience ne sont pas reconnues.

Avec la mondialisation, les femmes ont aussi vu s’amplifier le racisme, la violence conjugale, le mépris à l’égard des femmes et même les féminicides [1], notamment chez les femmes autochtones. Depuis le 11 septembre 2001, se sont développés des sentiments islamophobes qui recoupent des dimensions supposément féministes. On définit l’homme macho comme étant un homme arabe, islamiste. On se sert de cette définition pour justifier l’intervention en Afghanistan : délivrer les femmes. Mais on oublie que le patriarcat fonctionne dans toutes les religions et cultures.

D’un côté la maternité, en se surmédicalisant, est presque devenue une maladie alors que, dans les pays en voie de développement, on fait face à un problème important d’accès aux soins pour les femmes et les nouveaunés. L’accès aux cliniques de fertilité pour femmes est aussi un champ très lucratif de la médecine. Par contre, la contraception est plus difficile sous les pressions des droites religieuses. On profite en toute impunité du corps des femmes pour faire de l’argent jusque dans leur infertilité.

Mais surtout, ce que l’effet dévastateur de la mondialisation sur les femmes démontre, c’est que le capitalisme est intimement lié au patriarcat, comme l’énonce la Charte mondiale des femmes. La lutte pour les droits des femmes pourra remporter quelques victoires éphémères, mais rapidement les acquis sont remis en question.

C’est le genre féminin qui est discriminé, parce qu’on en a besoin pour le travail de maison et l’éducation des enfants. Avec la mondialisation, les femmes ont vu ce travail invisible et gratuit s’alourdir, devenir plus difficile pour elles : les ressources essentielles au ménage sont plus rares ou plus chères, les programmes sociaux sont coupés. Ajoutons la crise financière de 2008, la dette des ménages qui se prolonge, les conditions de vie de plus en plus difficiles dans certaines parties du monde... Cette difficile conciliation du travail domestique et de la présence des femmes sur le marché du travail contribue à leur essoufflement.

Les femmes ont lutté, entre autres, avec la Marche mondiale des femmes et la Charte des femmes pour l’humanité. Mais si la lutte pour les droits est essentielle, elle n’est pas suffisante. Ce n’est qu’en comprenant le lien entre capitalismemondialisation et patriarcat que l’oppression du genre féminin et son aliénation révèlent toute leur réalité et qu’une stratégie de lutte totale peut être élaborée.

Le combat des femmes doit traverser l’ensemble de la société. Les changements ne viendront que de l’unité et de la solidarité.

D’où nos Propositions pour nourrir le débat

1.1 Endosser la Charte mondiale des femmes comme manifeste international de solidarité des femmes.
1.1.1 En se réclamant des cinq grandes valeurs exprimées dans la Charte : liberté, égalité, solidarité, justice, paix.
1.2 Mettre en place des mesures pour contrer la traite des femmes et des enfants ainsi que les féminicides.
1.3 Dénoncer toutes les tentatives d’instrumentaliser des formes de racisme sous de faux prétextes féministes.


Notes

[1] Féminicide : meurtre de femme parce qu’elle est une femme.

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dimanche 26 mai 2013

Lettre ouverte aux indépendantistes



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Lettre ouverte aux indépendantistes



Publié le 24 mai 2013

Le patronat québécois a été historiquement l’adversaire le plus farouche et le plus efficace de la souveraineté économique et politique du Québec.  Nombre d’indépendantistes persistent cependant à entretenir l’espoir qu’une partie de l’élite économique donnera à nouveau un jour, comme en 1995, son feu vert à ceux qui comme la direction du PQ attendent  son autorisation avant de solliciter le peuple au rendez-vous avec son avenir.

Force est de constater que les choses ont bien changé. Le segment nationaliste formé par certains barons du Québec Inc. tend à être de plus en plus ténu et isolé. Au cours des 15 dernières années, l’élite économique dominante du Québec a été si bien intégrée à celles de Bay Street et de Wall Street, qu’elle en épouse tous les grands desseins politiques.

Les incroyables compromis et acrobaties politiques consenties par le Parti Québécois pour rendre service à l’empire médiatique Québecor (Amphithéâtre, Hydro-Québec) auront sans doute été accomplis dans l’espoir d’en faire un allié stratégique dans une éventuelle initiative indépendantiste à venir. Mais aussi exceptionnel et désintéressé que puisse être cet appui (ce qui reste bien entendu à prouver et éprouver), il représente une fraction très minoritaire du milieu patronal Québécois. L’essentiel des forces organisées du secteur privé agit de manière cohérente et constante pour maintenir le Québec dans le statu quo actuel qui lui convient parfaitement.

Pourtant, au cours de ses 8 mois de pouvoir, le PQ a soumis ses décisions, parfois de façon caricaturale, aux désidératas de l’élite d’affaire. Les indépendantistes progressistes qui ont donné leur appui au PQ depuis de très nombreuses années assistent avec découragement  à l’incapacité de ce parti à décider de ses orientations en toute indépendance du secteur des affaires.  Ceci a entrainé de nombreux revirements pénibles et controversés, qui coutent cher en appui populaire au PQ.  Beaucoup se demandent alors comment le parti Québécois compte-t-il susciter l’enthousiasme de la population et obtenir l’appui nécessaire à une majorité, condition nécessaire pour agir de manière décidée et déclencher le processus devant mener à l’indépendance du Québec.

En effet, comment le Parti Québécois compte-t-il inspirer, mobiliser,  convaincre la population de faire preuve du courage collectif nécessaire à la réalisation de la souveraineté après avoir renié une fois au pouvoir toutes ses promesses les plus essentielles  sur la taxe santé, sur les droits miniers et l’impôt des riches de peur d’effaroucher le milieu des affaires?

Comment veut-il compter sur les couches populaires, après avoir coupé dans les maigres revenus des assistés sociaux sans tenir compte de l’avis contraire de tout le monde à l’exception de quelques animateurs de Radio-X? Comment veut-il attirer les classes moyennes après avoir coupé des centaines de millions en santé et continué à peu près en tout point les projets sournois de privatisation des services et les PPP lancés par les libéraux? Comment le Parti Québécois veut-il mobiliser les secteurs les plus actifs et les plus progressistes, après avoir nommé Pierre Karl Péladeau,  adversaire primaire des droits sociaux et de la social-démocratie, si ce n’est de l’État lui-même, à la tête de la plus grande entreprise publique- de quoi faire rager de honte René Levesque dans sa tombe?

Comment veut-il rallier les écologistes, avec le clientélisme désolant qui consiste à troquer un des joyaux du patrimoine naturel du Québec à Val Jalbert pour garder l’appui de quelques caciques locaux et barons du génie-conseil et ce à grands frais pour les contribuables?  Quel signal envoie le PQ aux vautours qui rodent alentour de nos ressources naturelles et au reste du monde? Que le PQ est aussi «disposé» que le PLQ de Jean Charest à solder nos ressources à vil prix. Qu’il n’est même pas capable de résister au lobby minier pour respecter un engagement aussi simple et facile que la date butoir de 2035 pour le 50 % de protection du territoire et 20 % du territoire nordique d’ici 2020, reniant du coup nos engagements internationaux.

Est-ce là l’inspiration pour le peuple à qui nous voulons donner le goût de la liberté et de l’indépendance?

Comment le PQ peut-il espérer convaincre notre peuple que la souveraineté est pour son bien, après avoir bafoué ses principes au point de s’en prendre aux plus damnés des mal pris en introduisant l’alcool dans les aires de jeu – connaissant pourtant le grand risque de jeu pathologique qui l’accompagne – ce que même les libéraux n’avaient pas osé faire?

Alors que sur des milliards de bénéfices déclarés, les grandes entreprises ne paient que 2% d’impôt effectif au Québec; alors que 90 milliards de l’argent de québécois très nanties et de leurs entreprises se trouvent dans les paradis fiscaux,  faute de courage politique et avec une myopie digne de Lucien Bouchard, le PQ a fait son déficit zéro en coupant dans les services et en alourdissant le fardeau des citoyens ordinaires.  Pourquoi alors les gens devraient-ils prendre le risque de suivre un parti aussi insensible et timoré dans une aventure aussi engageante et «tumultueuse» que la marche vers l’indépendance?

Des leçons à tirer d’ailleurs

Dans un texte éclairant sur les résultats des élections récentes en Équateur, Atilio Boron, politicologue et sociologue argentin,  tente de tirer quelques leçons de la victoire convaincante du président socialiste Rafael Correa qui pourraient bien nous servir. Après 6 années au pouvoir, et en dépit de la farouche opposition des élites d’affaires, des grands groupes médiatiques et même de l’Assemblée nationale, le  président sortant Rafael Correa a réussi le tour de force d’accroitre son appui électoral en remportant 57% des voix au premier tour! Ceci est d’autant plus étonnant en apparence que Correa n’avait obtenu que 51% en 2009 et encore moins au premier tour des élections qui ont couronné la « Révolution Citoyenne » de 2006.

Selon Boron, le succès convaincant de Correa prouve « que si un gouvernement obéit au mandat populaire et met en place des politiques publiques dont bénéficient les majorités nationales – ce qui finalement est le sens de la démocratie – la loyauté de l’électorat peut être considérée comme sûre. La manipulation des oligarchies médiatiques, la conspiration des classes dominantes et les stratagèmes de l’impérialisme s’écrasent contre le mur de la fidélité populaire ».  Le triomphe de Correa démontre  aussi que « la thèse conformiste si répandue dans la pensée politique conventionnelle à savoir : que « le pouvoir use », est seulement valable en démocratie quand le pouvoir est exercé au bénéfice des minorités riches ou quand les processus de transformation sociale perdent leur consistance, hésitent et finissent par se diluer.»

Pour commenter sa victoire, le président équatorien a pris la peine lui-même d’insister sur l’importance d’agir avec détermination: « Ou nous changeons le pays maintenant ou nous ne le changeons plus… Le projet de créer un ordre social basé sur le « bon vivre » de nos peuples originaires, exige d’agir avec rapidité et détermination ».

À l’opposé de Correa, malgré des milliers de sympathisants-es prêts à agir, enthousiastes de commencer à se mobiliser pour l’indépendance, le PQ s’emploie à gérer timidement une province, souvent dans les traces des libéraux.

Une grande majorité des députés-es du PQ vivent un profond malaise et doivent penser comme moi que nous méritons mieux comme horizon politique. La province, c’est pour les vaincus (pro vincia). Alors que pour l’indépendance, il nous faut vaincre les obstacles érigés par les adversaires de la souveraineté.  Une question s’impose donc à celles et ceux  qui, avec sincérité et bonne foi, continuent à attendre du PQ de faire l’indépendance : dans les conditions actuelles de la soumission de la direction du PQ au milieu des affaires, comment ce parti pourra-t-il  poser les gestes  audacieux qui devront accompagner la marche du peuple québécois vers son indépendance nationale?

Le PQ attend de toute évidence une permission du milieu patronal qui ne viendra pas.

Pour ceux et celles d’entre nous qui voulons l’indépendance sans attendre cette permission, je signale en toute modestie mêlée d’enthousiasme qu’il y a d’autres choix politiques.  Un choix qui s’impose naturellement quand on fait le bilan lucide du passé et du présent du PQ.   Ce bilan a été effectué de manière répétée depuis 1997 et a donné naissance au RAP, puis à l’UFP et enfin à Québec solidaire. Il en a émergé ainsi un projet de société et une stratégie pour faire du Québec un pays.

Une stratégie pour l’indépendance

L’extraordinaire effervescence du « printemps québécois » en 2012 tout comme le soulèvement citoyen dans la vallée du St-Laurent contre l’exploitation des gaz de schiste en 2010 nous ont montré que les pratiques démocratiques de mobilisation populaire fondée sur des assemblées, discussions de cuisine, manifestations et débats publics suscitent une adhésion croissante de la population à une idée phare qui semblait peu répandue au départ. La lutte pour l’indépendance nationale, qui a été trop souvent réduite à la crainte de menacer la stabilité économique, ne pourra retrouver la pleine force de son potentiel social mobilisateur qu’en se liant à un large processus démocratique, sollicitant une large participation de la base. La stratégie et les objectifs d’accession à l’indépendance doivent être définis et reposer sur cette participation, ce qui constitue un exercice de la souveraineté populaire.

L’Assemblée constituante est le moyen par lequel le peuple québécois pourra librement reprendre en main son destin, en toute autonomie des pressions de l’Assemblée nationale, des oligarchies médiatiques et des milieux d’affaires qui défendent le statu quo. L’indépendance ne découlera pas du jeu de la classe politique, même si celle-ci est appuyée par une campagne de marketing ou un Sommet de deux jours représentant des intérêts limités.

C’est du pouvoir citoyen, élu au suffrage universel pour représenter la pluralité de la société québécoise (équilibre hommes/femmes, communautés historiques, diversité des milieux socioéconomiques et culturels), que devra émerger un projet de pays rassembleur, capable de donner l’impulsion du changement et le goût de la liberté.

Ce pouvoir citoyen, investi des moyens et des pouvoirs conférés par l’institution de l’Assemblée constituante, représente en plus un rapport de force insoupçonné, d’une ampleur qui a échappé au mouvement souverainiste depuis les 15 dernières années – depuis la Commission itinérante de 1995 et de ses partenaires de la souveraineté. Toute nouvelle stratégie d’accession à l’indépendance ne peut désormais reposer que sur un  rapport de force populaire.

En effet, depuis 15 ans les forces fédéralistes se sont employées à «neutraliser» les principaux leviers du processus d’accession à l’indépendance (Caisse de dépôt, quelques têtes d’affiche du milieu des affaires, appui tacite de la France) et d’encombrer notre chemin de plusieurs autres obstacles dont la loi sur «la clarté» référendaire.

Ces manœuvres au sommet au bénéfice des fédéralistes expliquent en grande partie les atermoiements malheureux de ceux qui ont attendu d’illusoires «conditions gagnantes» (habituellement comprises comme l’approbation des milieux économiques)…mais indiquent également que la réponse doit se trouver à la base. La solution ne serait-elle pas justement dans les conditions qu’il faut réunir pour recueillir le plus large appui possible des couches populaires ? Si «un gouvernement obéit au mandat populaire et met en place des politiques publiques dont bénéficient les majorités … la loyauté de l’électorat» peut-elle être considérée comme sûre ?

Selon moi, la réponse à ces deux questions est oui. Et sa preuve à contrario peut être facilement démontrée dans l’incapacité du PQ à mobiliser depuis son virage néolibéral des 15 dernières années et sa dégringolade dans l’appui populaire depuis qu’il est au gouvernement en raison de ses importants reculs en matière sociale

Les classes moyennes et populaires, constituent heureusement l’ultime allié qui compte- le grand nombre, la majorité – l’allié dont le x sur le bulletin sera le plus déterminant le jour qui compte : le jour où nous déciderons de notre indépendance.

L’idée d’indépendance ne se limite pas à la défense nos intérêts économiques (qui sont souvent ceux d’une minorité possédante), ou à l’exaltation de notre fierté identitaire (qui oublie parfois l’inclusion des nouveaux arrivants-es) ; elle repose sur la volonté collective de bâtir un monde commun dans lequel notre société pourra définir librement ses institutions, ses valeurs et son avenir politique. Tel est le sens du principe d’autodétermination du peuple québécois, qui est au fondement de l’Assemblée constituante.

La victoire électorale écrasante de Rafael Correa est un bel exemple de cette dynamique prometteuse. Sa victoire repose sur les espaces de liberté politiques conquises par le peuple équatorien tout particulièrement grâce au processus de la constituante de 2008. Elle constitue donc une preuve positive de l’efficacité stratégique que représente l’assemblée constituante pour donner un rapport de force aux mouvements sociaux et populaires pour affronter la puissance des défenseurs du statu quo.

Il s’agit là, de la stratégie la plus démocratique, inclusive, efficace et légitime qui permettra de rallier l’ensemble des forces agissantes et combattives, qui sont le plus souvent issues des mouvements syndical, populaire, féministe, étudiant, écologiste et indépendantiste. Ralliement nécessaire à l’élaboration collective d’une nouvelle dynamique politique, à l’avantage de la majorité de la population. À l’avantage de notre indépendance nationale.

Amir Khadir, député solidaire de Mercier

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samedi 25 mai 2013

LE QUÉBEC FACE AU PILLAGE DU BIEN COMMUN PAR DES ÉLITES ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES CORROMPUES.



LE QUÉBEC FACE AU PILLAGE DU BIEN COMMUN PAR DES ÉLITES ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES CORROMPUES.



mardi 21 mai 2013, par Bernard Rioux

La commission d’enquête Charbonneau permet de comprendre le système de corruption et de collusion dans l’industrie de la construction. Mais elle nous permet également d’ouvrir la réflexion sur les fondements du pillage des biens publics et sur les conditions de son dépassement.

Pour se voir attribuer des contrats, les entreprises de construction ou de génie-conseil sont prêtes à soudoyer un politicien en lui offrant des cadeaux divers ou à contribuer au financement d’un parti politique. La fonction créant l’organe, tout un monde grouillant de corrupteurs et de corrompus se met en place : cartel d’entrepreneurs en construction, fonctionnaires municipaux ou provinciaux véreux, maires, députéEs et autres élus, responsables des collectes des fonds pour les partis politiques, cabinets d’avocats...

Ces différents acteurs à la recherche de leurs intérêts personnels, mus par une cupidité sans frein, prospèrent grâce à une culture du secret et à un climat de peur afin de retirer des rentes par l’utilisation du pouvoir public pour réaliser leurs gains privés. C’est l’absence du contrôle citoyen sur la vie publique qui permet aux corrupteurs et aux corrompus d’imposer leur règne.

Le terreau de la corruption : la collusion pour la prédation légale

Cette corruption est de tout temps nous dit-on. Et, les personnes les plus âgées se souviendront du règne de la corruption et du népotisme sous le régime Duplessis. Les historiens nous rappellent la corruption du régime Taschereau. Et pourtant, même s’il y a une récurrence historique du phénomène de la corruption, il n’en reste pas moions qu’il a connu aussi des phases de régression. La syndicalisation de la fonction publique au cours des années 60 et la mise en place d’une réglementation plus stricte tant en ce qui a trait à l’engagement du personnel que dans l’attribution des contrats avaient permis son recul.

Avec le néolibéralisme, le Québec a connu une nouvelle avancée de la corruption. Les responsables politiques ont fait du développement de l’entreprise privée l’essentiel de leurs préoccupations. Une vaste collusion entre les responsables gouvernementaux et les affairistes en tout genre s’est rapidement établie pour favoriser la concentration de la richesse vers les sommets.

En lieu et place du développement de l’action gouvernementale dans l’intérêt du bien commun, les gouvernements ont mis de l’avant des stratégies de développement centrées sur la défense des intérêts des groupes d’entrepreneurs privés. La privatisation du pétrole de l’Île d’Anticosti au profit de Petrolia a été appelée le vol du siècle. Il n’y a pourtant rien là d’illégal. Mais ces transactions se sont faites en secret, et on est encore à attendre que les renseignements précis à ce propos soient rendus publics. Le démantèlement de l’État providence qui se concrétise en autres par le démantèlement de sociétés d’État (exemple la liquidation de SOQUIP) avait comme seul objectif de faire toute la place à l’accumulation du développement de la filière pétrolière et gazière dans les mains du privé. Le laxisme gouvernemental face à l’environnement que ce soit dans les secteurs de la construction, de la forêt, des mines et dans le secteur agricole, a permis l’exploitation sauvage de nos ressources dans une logique extractiviste qui ne permettait pas le développement d’une économie intégrée et responsable face à l’environnement. Depuis des décennies maintenant, les gouvernements, les uns après les autres, ont remplacé le rôle de l’État comme fiduciaire du bien public par une collusion entre l’élite politique et l’élite économique favorisant l’enrichissement des plus riches et la dépossession de la majorité populaire de tout pouvoir économique et politique véritable.

Aux privatisations d’entreprises publiques s’ajoute l’attribution de contrats en partenariat public-privé. C’est ainsi que la construction des routes (ou de grands centres hospitaliers) s’est retrouvée dans les mains d’entreprises privées. Ce mode de gestion a conduit à la migration d’expertises des ministères vers le secteur privé. Au Ministère des Transports, comme le rappelait le rapport Duchesneau, cela est allé si loin, que le MTQ n’avait même plus les ingénieurs qui lui auraient permis de surveiller la progression des travaux d’infrastructures et des coûts de ces dernirs. La privatisation créait le terrain où le contrôle public devenait impossible permettant ainsi tous les abus qui n’ont pas tardé à se multiplier. La surfacturation a pu dès lors prospéré.

Cette collusion des acteurs politiques et économiques de l’oligarchie dominante s’est également manifestée par la structure de la fiscalité mise en place. Le recul de l’impôt direct, la défiscalisation des revenus issus des investissements de capitaux, la baisse des redevances sur les richesses minières, la multiplication des tarifs sur les services publics ont d’une part créé la situation où la classe capitaliste a de moins en moins contribué aux revenus de l’État faisant ainsi porter l’essentiel de la fiscalité sur les épaules des travailleuses, des travailleurs et des couches moyennes. Ce retrait de la contribution des grandes entreprises dans les revenus de l’État a créé les conditions de l’endettement public, car privé de revenus nécessaires à la défense du bien commun, l’État s’est placé dans une situation de dépendance face au capital financier. Il a multiplié des emprunts qu’ils auraient pu éviter. Et il veut maintenant obliger la majorité de la population à passer une deuxième fois à la caisse en argumentant qu’il faut faire du déficit zéro et de la diminution de la dette des priorités économiques incontournables. Tout cela est présenté les affairistes, les politiciens à leur service et les organes de presse qui se font l’écho de leur discours et les défenseurs de leurs intérêts comme la seule voie possible pour le retour à la prospérité et à la croissance.

Cette collusion, ces liens de copinage se mettent en place par des nominations partisanes. Le PDG de la Caisse de dépôt Henri-Paul rousseau va se retrouver sur le conseil d’administration de Power Corporation. Un dirigeant de Power Corporation comme Michel Plessis Bélair va siéger sur le conseil d’administration d’Hydro-Québec. Pierre Karl Péladeau, propriétaire de l’empire Quebecor et antisyndicaliste militant est nommé par Pauline Marois, président du conseil d’administration d’Hydro Québec. D’anciens hauts fonctionnaires de sociétés d’État eux se retrouvent aux CA de compagnies pétrolières. Des politiciens, fédéralistes comme nationalistes, parcourent de pareils chemins. Un Lucien Bouchard ou un André Boisclair vendent leurs services à des compagnies pétrolières et gazières. Philippe Couillard passe du poste de ministre de la Santé à celui d’administrateur d’une compagnie pharmaceutique. Il y a une généralisation de ce type de pantouflage au Québec. Tout un lacis de connivences entre responsables économiques et politiques consolide l’identité et la solidarité de l’oligarchie régnante et sa prétention à décider au-dessus et dans le dos de la majorité de la population.

De la collusion systémique à la corruption endémique

En cette époque de collusion, les stratégies économiques se trament derrière des portes closes dans un cercle de hauts dirigeants du monde politique et économique. La prédation des ressources par le Plan nord n’a pas été une orientation discutée par la population du Québec. La volonté de faire du Québec un lieu d’exploitation du gaz de schiste n’a pas été une décision publique. Ici, le caractère désastreux d’un tel développement s’est heurté à la résistance populaire. Maintenant, des mass media de l’oligarchie sont mobilisés pour convaincre la population du caractère nécessaire et rationnel du passage du pétrole tiré des sables bitumineux sur le territoire québécois. Mais toute la politique énergétique canadienne et celle du gouvernement du Québec se font dans le dos de la population. Ce n’est que si cette dernière s’invite aux débats, exige son droit de parole et défend ses intérêts qu’on prétend écouter la majorité populaire...

Nous sommes dans une époque de dénégation des droits de la majorité qui est présentée le plus souvent comme irresponsable par les gouvernants. Dans ce climat de connivence et de collusion, les droits, les règlements sont autant d’obstacles qu’il faut lever et contourner pour un meilleur accès à l’assiette au beurre. C’est pourquoi la déréglementation est une préoccupation centrale des gouvernements et des affaires et que les secrétariats à la déréglementation se sont succédés pour mettre la hache dans les protections sociales qui avaient été mises en place.

À la déréglementation, qui ouvre la voie à l’arbitraire du capital, et à toutes les aventures entrepreneuriales dont nous a abreuvé le capital financier avec les conséquences désastreuses que l’on sait, succèdent, naturellement, la voie du contournement des règles. La loi 2 sur le financement des partis politiques adoptée en 1977 oblige que les entreprises ne financent pas les partis politiques. On s’en moque et on crée les prête-noms qui paieront au nom de l’entreprise qui se placera en position de pouvoir avoir droit à des contrats alléchants. C’est ainsi qu’en 2006 et 2011, les entreprises (particulièrement des bureaux d’avocats, des firmes de génie-conseil, de comptables et d’entrepreneurs en construction) ont fourni des millions aux partis politiques provinciaux dont 70% est allé au Parti libéral du Québec.

Les politiciens municipaux ont un pouvoir certain pour attribuer des contrats. Et bien, on va mobiliser des spécialistes pour mettre en place des maires au service des entreprises de construction en instaurant la pratique des élections clé en main. Des ministres seront l’objet de toute sorte d’égards pour rappeler les bons services rendus par une entreprise et pour espérer des retours d’ascenseurs. Des fonctionnaires seront fidélisés à des entreprises particulières par des cadeaux ou des ristournes fort payantes pour l’obtention de contrats ou pour l’acceptation de dépassement de coûts planifiés pour s’accaparer plus d’argent public.

Contre la corruption, les appels à l’éthique et à l’élimination des pommes pourries ne sauraient suffire.

Pour les corrupteurs et les corrompus, il faudrait être fou pour ne pas chercher à gagner plus, pour ne pas soudoyer, pour ne pas placer des personnes choisies aux postes de responsabilité qui pourront nous permettre d’obtenir de juteux contrats ou pour ne pas exiger des suppléments aux montants prévus alors que cela s’avère possible et facile.

Car, si la théorie de la crapule ou de la pomme pourrie s’avère providentielle, c’est qu’elle permet de rejeter sur le caractère tordu de certaines personnes l’explication de la corruption et de protéger ainsi des structures de leur remise en cause.

La théorie de la crapule appelle le recours à l’éthique afin d’éviter les mauvaises habitudes et comportements mafieux. C’est bien cette voie dans laquelle s’engage le PQ avec sa loi 1 qui exclut les entreprises convaincues d’infractions au cours des cinq dernières années au Québec ou à l’étranger. Malheureusement, comme les entreprises corruptrices sont souvent des fleurons de l’entreprise québécoise, on craint déjà qu’une application trop stricte de la loi menace la survie de ces entreprises. On envisage donc déjà de baliser le droit à la réhabilitation. On ressort les codes d’éthique empoussiérés. On se fend de proclamations morales devant des étudiantEs des facultés de génie. On espère que la vertu comme dans des temps révolus s’imposera au sein des milieux politiques et économiques.

Mais, par là, on oublie l’essentiel : le pillage du bien commun est un mal généralisé. Il repose essentiellement sur le dépérissement des pouvoirs démocratiques du peuple. Il repose sur la cupidité d’une oligarchie qui s’est efforcée depuis des décennies de faire reculer les pouvoirs liés à l’action collective et à l’organisation de la majorité populaire. Ces méthodes lui ont été profitables. Elle a concentré la richesse entre ses mains et a développé la superbe d’une classe qui se croit tout permis, même l’appropriation privée du bien public.

Mettre fin au pillage du bien commun

Pour en finir avec la corruption, il faut dépasser la résignation et le cynisme. Il faut développer l’indignation sociale et lui donner la possibilité d’agir pour transformer la situation. La logique dominante qui fait toute la place aux intérêts privés doit être remplacée par une logique de la défense du bien public et de la vigilance citoyenne. La culture du secret des affaires doit être remplacée par la culture de la transparence démocratique et du pouvoir citoyen dans les choix des investissements publics. La lutte à la corruption passe par la démocratisation radicale, par le pouvoir de révocation citoyen des politiciens véreux. La lutte contre la corruption exige d’en finir avec la privatisation des biens communs et nécessite le développement d’une économie sociale et coopérative au lieu d’une économie privée. La lutte contre la corruption ne fera pas l’économie de la remise en cause de la domination des élites économiques et politiques qui cherchent à s’accaparer l’essentiel de la richesse et du pouvoir.

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vendredi 24 mai 2013

C'était la dixième édition de cette Marche des Jeunes Patriotes du Québec

S.v.p. voir les 22 photos suite à l'article


C'était la dixième édition de cette Marche des Jeunes Patriotes du Québec


Par Sergio de Rosemont

Ce lundi 20 mai 2013, c'était la dixième édition de cette Marche des Jeunes Patriotes du Québec.

 La température était juste parfaite, pas trop froide et pas trop chaude et il ne pleuvait pas.

Le principal point négatif étant qu'à mon avis beaucoup moins de sympathisants avaient répondu à l'invitation.

Le principal point positif étant que même s'il y avait des nationalistes de droite qu'on appelle disons affectueusement « nationaleux », par contre je n'ai pas perçu d'élément d'extrême-droite du genre Faction Nationale, Légion Nationale ou Milice Patriotique.

L'un des bons moment que j'ai aimé est l'excellent discours d'André Frappier.

Oui excellent !

Après les différents discours la marche s'est mise en route empruntant la rue Ste-Catherine vers l'est pour se diriger vers la Place d'Youville dans le Vieux-Montréal.

J'aimerais vous mentionner une chose qui me parait assez particulière et qui me vient à l'esprit.

Vous serez d'accord avec moi pour dire que la majorité de ceux qui fêtent les patriotes sont péquistes ?

Oui ces mêmes péquistes qui aiment bien critiquer l'idée d'assemblée constituante de Québec solidaire.

 Je vais vous dire ce que je trouve de bizarre, c'est que ces patriotes que ces péquistes vénèrent tant étaient eux aussi pour l'idée d'assemblée constituante !

J'aimerais en terminant vous laisser sur un texte que j'aime et qui est d'une grande valeur historique:

 { LE TESTAMENT DE CHEVALIER DE LORIMIER }

14 février 1839 11 heures PM

Le public et mes amis en particulier attendent peut-être une déclaration sincère de mes sentiments. À l’heure fatale qui doit nous séparer de terre, les opinions sont toujours regardées et reçues avec plus d’impartialité. L’homme chrétien se dépouille en ce moment du voile qui a obscurci beaucoup de ses actions pour se laisser voir en plein jour.

L’intérêt et les passions expirent avec son âme. Pour ma part, à la veille de rendre mon esprit à son créateur, je désire faire connaître ce que je ressens et ce que je pense. Je ne prendrais pas ce parti si je ne craignais qu’on ne représentât mes sentiments sous un faux jour. On sait que le mort ne parle plus et la même raison d’État qui me fait expier sur l’échafaud ma conduite politique pourrait bien forger des contes à mon sujet. J’ai le temps et le désir de prévenir de telles fabrications et je le fais d’une manière vraie et solennelle, à mon heure dernière, non pas sur l’échafaud environné d’une foule insatiable de sang et stupide, mais dans le silence et les réflexions du cachot.

 Je meurs sans remords. Je ne désirais que le bien de mon pays dans l’insurrection et l’indépendance. Mes vues et mes actions étaient sincères et n’ont été entachées d’aucun (des) crimes qui déshonorent l’humanité et qui ne sont que trop communs dans l’effervescence des passions déchaînées.

Depuis 17 à 18 ans j’ai pris une part active dans presque toutes les mesures populaires, et toujours avec convictions et sincérités. Mes efforts ont été pour l’indépendance de mes compatriotes. Nous avons été malheureux jusqu’à ce jour. La mort a déjà décimé plusieurs de mes collaborateurs. Beaucoup gémissent dans les fers, un plus grand nombre sur la terre de l’exil, avec leurs propriétés détruites et leurs familles abandonnées sans ressources aux rigueurs d’un hiver canadien. Malgré tant d’infortune, mon coeur entretient encore son courage et des espérances pour l’avenir. Mes amis et mes enfants verront de meilleurs jours, ils seront libres. Un pressentiment certain, ma conscience tranquille me l’assurent.

 Voilà ce qui me remplit de joie lorsque tout est désolation et douleur autour de moi. Les plaies de mon pays se cicatriseront. Après les malheurs de l’anarchie d’une révolution sanglante, le paisible Canadien verra renaître le bonheur et la liberté sur le Saint-Laurent. Tout concourt à ce but ; les exécutions même. Le sang et les larmes versés sur l’autel de la liberté arrosent aujourd’hui les racines de l’arbre qui fera flotter le drapeau marqué des deux étoiles des Canadas.

Je laisse des enfants qui n’ont pour héritage que le souvenir de mes malheurs. Pauvres orphelins ; c’est vous que je plains. C’est vous que la main sanglante et arbitraire de la loi martiale frappe par ma mort. Vous n’aurez pas connu les douceurs et les avantages d’embrasser votre père aux jours d’allégresse, aux jours de fête. Quand votre raison vous permettra de réfléchir, vous verrez votre père qui a expié sur le gibet des actions qui ont immortalisé d’autres hommes plus heureux. Le crime de votre père est dans l’irréussite. Si le succès eût accompagné ses tentatives, on eût honoré ses actions d’une mention respectable. "Le crime fait la honte et non pas l’échafaud." Des hommes d’un mérite supérieur au mien m’ont déjà battu la triste carrière qui me reste à courir de la prison obscure au gibet. Pauvres enfants ! Vous n’aurez plus qu’une mère tendre et désolée pour soutien (et) si ma mort et mes sacrifices vous réduisent à l’indigence, demandez quelques fois en mon nom, je ne fus pas insensible aux malheurs de l’infortune.

Quant à vous mes compatriotes ! Puisse mon exécution et celle de mes compagnons d’échafaud vous être utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement anglais. Je n’ai plus que quelques heures à vivre, mais j’ai voulu partager ce temps précieux entre mes devoirs religieux et ceux à mes compatriotes. Pour eux, je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux je me sépare de mes jeunes enfants, de mon épouse, sans autre appui que mon industrie et pour eux je meurs en m’écriant : Vive la Liberté, Vive l’indépendance.

Chevalier de Lorimier

Lettre conservée aux Archives nationales du Québec à Québec, série des Événements. Cette lettre est considérée comme le testament politique de Chevalier de Lorimier:

Montréal, Prison-Neuve, 15 février 1839, 5 heures a.m.

Lette à une amie

Lettre écrite par de Lorimier, le jour de son exécution, à une dame qui lui avait demandé d’écrire dans son album quelques lignes qu’elle garderait comme souvenir.

Vous voulez, madame, que j’écrive un mot dans votre album. Que puis-je écrire, je vous le demande ? Vais-je abandonner mon âme à des sentiments de regret, à de tristes pensées ? Vous diriez que ces sentiments ne sont pas dignes d’un homme qui meurt pour la liberté de son pays. Vous dirai-je, pour vous attendrir, tout ce que j’ai souffert dans mon cachot depuis que je suis tombé dans les mains de mes cruels ennemis ?

Ce serait, comme je viens de le dire, peu digne de la position que j’occupe devant le monde. Vous m’avez visité dans ces noirs cachots où les rayons du soleil sont inconnus aux pauvres victimes de la tyrannie anglaise. Il n’est pas nécessaire de parler ni d’écrire, pour faire comprendre l’état le plus misérable auquel la nature humaine puisse être réduite.

Vous dirai-je tout le respect que j’ai pour vous, quand vous en avez eu tant de preuves ? Cependant ce serait honteux de ma part de ne pas me rendre à vos désirs. Permettez-moi alors, madame, de vous demander une faveur, c’est de garder une place pour moi dans vos pensées, après que l’heure terrible du sacrifice sera passée. Quand je serai parti, vous vivrez encore.

Dans quatre heures, je mourrai sur l’échafaud érigé par les ennemis de notre chère patrie. Oh ! quels mots enchanteurs je viens de prononcer ! — " Ma patrie ! " ma patrie ! à toi j’offre mon sang comme le plus grand et le dernier des sacrifices que je puisse faire pour te délivrer du joug odieux de tes traîtres ennemis. Puisse le Tout-Puissant agréer mon sanglant sacrifice ! Vous verrez des jours meilleurs.

Cette conviction intime et l’espoir que vous, madame, votre mari et tous mes amis, penserez quelquefois à moi, quand je ne serai plus, seront pour moi une source de consolation et de force dans les dernières tortures de l’agonie. La grande cause pour laquelle je suis à la veille de souffrir, triomphera.

Adieu, madame ! Soyez heureuse ainsi que votre mari, vous le méritez tous deux. C’est le voeu d’un homme qui dans quelques heures aura sacrifié sa vie au salut de sa malheureuse patrie et à la liberté qu’il préfère à la vie. Je vous dis encore une fois adieu, madame.

Votre malheureux mais sincère ami,

 CHEVALIER DE LORIMIER.

Source : Les Patriotes 1837-1838 de Laurent Oliver David, P 284, 285, J Frenette Éditeur Inc. 1981.
 
Voici quelques liens complémentaires:









VOICI LES 22 PHOTOS SUR CETTE MARCHE DES PATRIOTES:
   

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

À mon arrivé à Midi 30, il y commençais déjà
à avoir des sympathisants qui arrivaient.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Le chansonnier Denis Beaumont
s'occupait de l'ambiance.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Et le sympathique Capitaine Québec
était déjà sur place, disons qu'il est
de ceux qui aiment arrivé tôt.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Une photo souvenir avec ce
sympathique Capitaine Québec.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà je vous présente la militante
Hélène Morin alias La veille.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

André Frappier de Québec solidaire
avait répondu présent à l'invitation.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Un drapeau patriotique que plusieurs aimeraient avoir.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Juste une petite question en passant:

Était-ce vraiment nécessaire d'en avoir autant ?

N'oublions pas que c'était après tout
un événement familiale.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Oui effectivement il y a des patriotes de gauche.

Qu'il en déplaise aux Nationaleux !


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà ce que j'appelle courir après le trouble !


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà il était temps !

J'avais remarqué que souvent qu'on a peur
de parler de l'idée d'une république parmis
les souverainistes.
 
Oui il était temps que l'idée d'une république
revient à l'ordre du jour.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Effectivement les métis y étaient représentés.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà on commence les discours à l'auditoire.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

André Frappier pour Québec solidaire
a donné un excellent discours.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Jean-Michel Bouthillette, le sculpteur
patriotique avait lui aussi répondu
présent à l'invitation.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

André Frappier pour Québec solidaire
a donné un excellent discours.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Un auditoire très attentif.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà cette marche se prépare.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Voilà cette marche se met en route
avec Capitaine Québec en tête.
 

PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

La marche emprunte la rue Ste-Catherine.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Jean-Michel Bouthillette, le sculpteur
patriotique participant à cette marche.
 
Laurent un ex collège de travail en arrière.


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Le camion des Jeunes Patriotes fermant cette marche.


Voici les liens d'articles que j'avais fait sur des manifestations ou activités aux quelles j'avais participé ou visité.

Je vous ai mis les derniers en partant du plus ancien article vers le plus rescent :

Certains anciens articles (à travers ces liens) ne sont maintenant disponibles qu'en version coupés, c'est pourquoi que vous pouvez voir à l'occasion :

«ARTICLE SÉPARÉ EN PLUSIEURS PARTIES»

Cela est dû au fait qu'à l'origine le blogue majeur ( principal ) se trouvait sur la plate-forme de blogues MONBLOGUE.COM où on avait décidé de la fermeture pour le 19 décembre 2011.

Question de vous facilité la tâche si vous désirez voir mes article antérieurs au 27 décembre 2011 sans problème je vous suggère d'utiliser le lien vers cet article référence :


Donc je m'en excuse personnellement pour ces légers désagréments.

Je vous remercie pour votre compréhension

O------------------------------O

Article du 18 Décembre 2012

Article du 14 janvier 2013

Article du 03 février 2013

Article du 08 février 2013

Article 01 mars 2013

Article du 03 mars 2013

Article du 11 mars 2013

Article du 19 mars 2013

Article du 20 mars 2013

Article du 05 avril 2013

Article du 06 avril 2013

Article du 24 avril 2013

Artilce du 26 avril 2013

Article du 29 avril 2013

Article du 02 mai 2013

Article du 08 mai 2013

Article du 20 mai 2013