jeudi 30 juin 2022

La tentation de la technocratie

 

Parlons de technocratie avec Francis

La tentation de la technocratie

22 juin 2022

On a souvent entendu depuis le début de la pandémie : « Il faut écouter la science. » « Les gouvernements devraient écouter les scientifiques. »

De là à remettre le destin politique des sociétés sans discussion entre les mains des scientifiques, il y a une marche qu’il faudra se garder de franchir. En effet, la science n’a pas en soi de visée politique ou sociale, encore moins morale et, si elle doit être conduite de manière éthique, cette dernière discipline, l’éthique, n’est en aucune façon déterminée de manière scientifique, ni une fois pour toutes.

Le rôle de la science est de dire ce qui est et ce qui peut être. Décider ce qui doit être relève de l’éthique et de la politique, c’est-à-dire de l’art de négocier ce qui sera socialement préférable en respectant à la fois la démocratie, la volonté générale et les minorités. Le descriptif (la science) et le prescriptif (la politique et l’éthique) ne sauraient se confondre.

Le terme technocratie réfère surtout aux spécialistes et techniciens, mais il convient aussi à un gouvernement qui se ferait par les scientifiques, comme l’appelaient les partisans de la technocratie au vingtième siècle. J’emploierai donc ce terme, même si plus précisément en se référant à la racine grecque, on pourrait parler d’épistémocratie. En fait, ici je m’attaque à tout ce qui pourrait relever d’un gouvernement par les experts.

Rien n’autorise à croire qu’un·e scientifique assume une meilleure gestion qu’une autre personne. Doit-on rappeler une certaine gouverneure générale du Canada qui, toute scientifique qu’elle était, fut parfaitement inapte à gérer son personnel ?

La tentation de la technocratie conduit à des erreurs, car elle suppose que les experts savent mieux que les gens ce qui est bon pour eux. La science a parfois ses préjugés. C’est ainsi qu’on a eu des médecins qui, au lieu de sauver les femmes d’un mari cruel, ont préféré les traiter d’hystériques. C’est ainsi que certains savants ont cru mesurer la supériorité des races en comparant la taille de leur cerveau par rapport à celle de leurs organes génitaux. C’est ainsi que j’ai connu un cybernéticien qui n’arrivait pas à comprendre qu’un système puisse avoir des conséquences imprévues ou non voulues par la programmation.

Les experts négligent souvent de s’ouvrir au changement. C’est ainsi qu’on a eu des agents syndicaux qui traitaient les plaintes de leurs membres à la lumière des règles de l’état contemporain du Droit du travail plutôt qu’à celle des revendications légitimes visant à l’améliorer et à le contester au besoin. Et d’autres qui adhèrent à la théorie de la « saine » gestion sans se demander qui a défini ce que ce mot signifiait, souvent des penseurs pro-patronaux.

Les scientifiques qui ont conçu le terme d’inverti pour désigner les homosexuels tenaient pour acquis que la sexualité normale est la sexualité hétérosexuelle. C’est une évidence puisque c’est elle qui garantit la reproduction. Or, pourtant, il leur a échappé que ce n’est pas l’hétérosexualité qui garantit la reproduction, mais bien la rencontre des gamètes. Il y a, à moins d’être un catholique dogmatique, d’une part la sexualité et d’autre part les occasions où cette sexualité donne lieu à des gestations.

Certains savants au XIXe siècle se sont mis à mesurer les crânes et à déterminer selon leur forme les capacités des sujets ainsi étudiés. C’est de cette époque que vient l’expression « avoir la bosse des maths », indiquant par là que certaines particularités de la forme de la tête ont une influence sur les aptitudes dans un domaine où un autre. On sait aujourd’hui que c’était absurde.

Il fut une époque où l’on ne jurait que par la génétique et l’implacable hérédité. Depuis l’épigénétique, on se rend compte que ce n’est pas si simple. Généraliser et surgénéraliser est toujours risqué.

Il convient également de savoir que les scientifiques sont assez souvent, en dehors de leur spécialité très pointue, d’une navrante nullité. Je vais vous en fournir ici quelques exemples glanés au cours de ma fréquentation des questions scientifiques, techniques et politiques.

On rappellera d’abord les interprétations délirantes d’une expérience sur la surpopulation de rats de laboratoire, rapportées dans le film Ratopolis. On y voyait des rats mâles exercer leur domination sur d’autres rats mâles en s’accouplant de force avec eux. J’entendais partout autour de moi dire que la surpopulation causait l’homosexualité. Je répondais : c’est parfaitement idiot. On me répliquait : « Mais, Francis, c’est prouvé, c’est scientifique ! » Et je reprenais : Non, ce n’est pas prouvé, ce n’est pas scientifique, c’est juste idiot !

Il ne venait à l’idée de personne de contester une hégémonie machiste, homophobe et hétérosexiste qui met sur le même pied le viol et la relation sexuelle mutuellement consentie. De savants hurluberlus n’avaient toujours pas compris que le viol est d’abord et avant tout un abus de pouvoir, pas un geste d’amour. Finalement, et ça me désole de devoir encore le répéter aujourd’hui, parce que la connaissance n’a toujours pas fait son chemin dans toutes les circonvolutions de certaines personnes, mais il y a une expérience in situ qui a été faite des milliers de fois depuis que les sociétés humaines existent. Il s’agit de la guerre. Or, pendant la guerre, nombre de soldats violent des femmes. Devrait-on en conclure que c’est la guerre qui cause l’hétérosexualité ?

Ensuite, on évoquera le savant dans le film L’enfant sauvage de Truffaut, film inspiré de faits réels. Le personnage du savant tentait de faire apprendre des mots écrits au pauvre enfant-loup en espérant qu’il ferait le lien entre un objet, un signe écrit qui le représente en français et le son que ces signes écrits doivent évoquer. C’est d’une absurdité délirante, comme l’a si bien illustré le peintre belge Magritte dans ses tableaux La trahison des images et La clef des songes.

Pour que les signes écrits représentent quelque chose, il faut d’abord avoir appris le système d’écriture. Pour que ces signes évoquent des sons, il faut déjà connaître les sons de la langue en question. La démarche du savant ici concerné était d’une stupidité incommensurable. Ce serait comme donner des partitions à un enfant de quatre ans qui ne connaît rien à la musique, lui mettre un violon entre les mains et espérer qu’il joue un solo.

Quand, au Québec, on a instauré l’apprentissage de la lecture globale mot par mot plutôt que l’apprentissage par syllabes, on s’est basé sur le fait que des études démontraient que le vocabulaire se développait plus vite de cette façon. Le problème, c’est que la langue française n’est pas idéographique mais syllabique et que, maîtriser une langue, c’est bien plus que de posséder du vocabulaire.

Avec cette méthode visuelle, le vocabulaire se développe vite, mais tout s’arrête là et l’élève est incapable de concevoir les déclinaisons et les conjugaisons. Il n’arrive pas à découvrir de nouveaux mots, car il n’a pas compris la structure syllabique de la langue. C’est comme si, se rendant compte que certaines personnes vont plus vite en fauteuil roulant, on obligeait tout le monde à se déplacer ainsi. On irait plus vite, mais on ne développerait pas nos jambes et on aurait du mal avec les escaliers.

Ç’a donné par exemple des enfants de la ville qui, voyant le mot renard, pouvaient tout aussi bien dire « chien » ou « loup », car l’image associée à ce mot était celle d’un canidé. Or, l’image mentale d’un mot en français doit être stimulée par l’association syllabique qui crée une série de sons. L’image mentale que doit retenir l’enfant qui voit le mot renard ne doit pas être une photo d’un canidé, mais la séquence phonétique [rə] + [nar].

L’enfant qui dit « chien » quand il voit le mot renard ne dispose pas de la connaissance permettant de comprendre qu’un mot d’une seule syllabe ne peut être représenté par deux syllabes écrites. Les mots nouveaux ou les déclinaisons de mots connus n’ayant pas d’image visuelle dans la mémoire du sujet deviennent des mystères difficiles à déchiffrer, à moins de défaire l’association visuelle et de créer une image mentale auditive par dessus alors qu’elle devrait être intermédiaire.

Les victimes de cette méthode sont faciles à reconnaître : la plupart ajoutent les lettres ent ou nt à la fin d’un verbe à l’infinitif s’il est précédé d’un pronom pluriel (nous, vous, les, leur).

On a aussi vu un coanimateur d’une ludique émission de télé de vulgarisation scientifique se prononcer sur le caractère dégueulasse de la présence d’acariens dans la croûte de certains fromages, chose que les services de santé nous serviraient à éviter. J’en ai profité pour écrire à la chaîne où il officie que, justement, les acariens dans la croûte du beaufort, de la mimolette et du parmesan étaient nécessaires à la respiration et au vieillissement de ces grands formages. On m’a répondu que le coanimateur n’était pas fromager mais chimiste. Loin d’être une excuse, c’est la confirmation du reproche que je lui faisais. Quand on ne s’y connaît pas dans un domaine, on ne fait pas semblant et on ne se prononce pas de manière péremptoire.

Certains savants professeurs d’université créent des tests extrêmement difficiles pour évaluer les apprentissages à la fin d’un trimestre. Ensuite, ils prennent les résultats et les distribuent sur une courbe de Gauss (en forme de cloche), ce qui leur permet d’établir qui est dans la moyenne et qui a des notes supérieures. Cette pratique ne permet en rien de savoir si les personnes savent vraiment ce qu’il convient de savoir.

Une pratique plus appropriée consiste simplement à déterminer l’ensemble des connaissances essentielles dans un corpus donné et à créer un test qui permet de savoir qui les maîtrise. Le résultat permettra d’éliminer toutes les personnes qui n’en connaissent pas assez (que ce nombre soit ou non conforme à la répartition de la cloche de Gauss, car une population universitaire dans une discipline particulière n’est pas une population normale au sens statistique du terme) et d’accorder la note de passage aux personnes qui en savent assez (que ce nombre soit supérieur ou inférieur au nombre prévu par la cloche de Gauss), car ce serait une injustice d’éliminer une personne qui en sait suffisamment, mais moins que la moyenne arbitraire d’un groupe non normal, et ce serait une erreur dangereuse de garder une personne qui ne sait pas ce qu’il faut savoir juste parce que la moyenne de son groupe n’en sait pas assez.

De nombreux scientifiques parlent de l’année zéro ou du patient zéro, ce qui est une absurdité logique. Ils confondent la numérotation et la quantification.

Or, qu’il s’agisse de patients ou d’années, on cherche à les compter, pas à les numéroter, sinon on ferait tout aussi bien de leur assigner une lettre a, b de l’alphabet latin, puis de l’alphabet grec, puis de l’alphabet latin doublé du grec, puis triplé et ainsi de suite, ce qui serait moins stupide que de prétendre que la deuxième personne à être affectée d’une maladie est la patiente numéro 1, ou que les Croquants se sont soulevés pendant la zérotième année du règne de Louis XIV.

J’ai un jour assisté à une conférence sur l’éventualité de développer la fusion nucléaire comme forme d’énergie. C’était au début des années 80 (du vingtième siècle, il va de soi). L’un des avantages de cette procédure si on arrivait à la maîtriser, c’est qu’elle ne produirait pas de déchet radioactif, seulement une évacuation considérable de chaleur.

À la fin de l’exposé, je suis allé voir le conférencier et lui ai demandé : Mais que faites-vous de cette importante diffusion de chaleur dans l’environnement ? La réponse m’a stupéfié : « Mais, de la chaleur, on n’en a jamais trop, tout le monde aime ça. » J’ai dit : Donc, vous ne le savez pas. Puis, je suis parti. Certes, la question du réchauffement de l’atmosphère n’était pas à la mode à l’époque, mais on savait déjà, par exemple, que, dans nos régions, les sols ont besoin d’être recouverts de neige en hiver pour protéger les vergers du gel, ou à tout le moins d’une période de dormance. Or, beaucoup de centrales diffusant beaucoup de chaleur à la proximité de terrains agricoles auraient peut-être des effets nuisibles. Inimaginable pour notre savant, car ce n’était pas dans sa spécialité.

Certains tests permettent, grâce à des électrodes, de déterminer par un signal électrique avant que le sujet en ait conscience quand et dans quel sens une certaine décision relativement simple (choisir une couleur entre deux, faire ou pas tel geste) sera prise par lui. On a utilisé cet argument comme preuve que le libre-arbitre n’existe pas.

Or, ce n’est pas un argument contre le libre-arbitre. La grande découverte que voilà : les processus de réflexion et de décision sont en grande partie inconscients. Ils émergent ensuite à la conscience. Le fait que la décision ne soit pas complètement consciente ne signifie nullement qu’elle ne vienne pas de la personne elle-même, au contraire on peut dire justement qu’elle vient du plus profond d’elle-même. Il y a beaucoup d’arguments contre le libre-arbitre, mais celui-là est à côté de la plaque. Cela dit, on sait bien qu’une décision est loin d’être si libre qu’on le pense puisque de nombreux déterminismes nous affectent.

Quand un savant en sarrau blanc déclare sur les plateaux de télé qu’un verre de jus de fruits, c’est la même chose qu’un verre de coca, il ne se concentre que sur la quantité de sucre. Il oublie tout le reste. Le goût des fruits est plus agréable que le goût du coca. En général, l’effet désaltérant est plus grand avec le jus de fruit. Rares sont les personnes qui prennent deux verres de jus de fruit de suite, alors que j’ai connu des personnes qui buvaient deux litres de coca par jour, étant donné que le coca n’étanche pas la soif. Il n’y aucune fibre ni aucune vitamine dans le coca. Oui, la quantité de sucre est la même. Mais, la vraie conclusion doit être : on ne boit pas du jus de fruit pour réduire l’ingestion de sucre. Dire que le coca est l’égal du jus de fruit est fallacieux.

Un autre scientifique en sarrau blanc, qui se pique assez habilement et avec un certain succès de journalisme, demande aux politiques d’être aussi rigoureux dans leur métier que les scientifiques dans le leur. On a envie de lui retourner le compliment. En effet, ses amusantes expériences effectuées sur une centaine de cobayes humains dans des contextes parfois loufoques relèvent du divertissement, en tirer des conclusions sérieuses pour notre conduite quotidienne serait exagéré.

Et que dire de toutes les niaiseries que de savantes études racontent sur les personnes gauchères parce qu’elles ont plus d’accidents que les personnes droitières ? Il suffirait d’obliger ces dernières à travailler avec des outils et des environnements conçus spécialement pour les personnes gauchères. Elles aussi auraient des accidents. Il ne faut pas mettre l’inadaptation du milieu au passif de la personne différente.

En dehors de leur domaine d’expertise, les scientifiques ne sont pas plus aptes que nous à prendre de sages décisions concernant l’avenir de nos quartiers, de nos villages, de notre santé, de nos familles et de notre société. Cela ne signifie pas qu’il faille mépriser les scientifiques ou se lancer dans les bras des vérités alternatives.

Il faut simplement reconnaître que la science relève des scientifiques, qu’elle permet de déterminer les faits, faits qui sont essentiels à l’argumentation sérieuse. Mais les faits bruts ne disent pas dans quel sens orienter une décision. Ni les connaissances ni la rationalité ne permettent de garantir un choix éthique. On a vu, par exemple, comment la connaissance scientifique a permis de rendre plus efficaces les horribles engins de mort qu’étaient les chambres à gaz sous le régime nazi. La science par elle-même ne porte pas de valeur humaniste.

La politique pour sa part, surtout le politique, c’est-à-dire les affaires de la πολις (la cité), relève des citoyen·ne·s. Seule la délibération bien informée (d’où l’importance des connaissances scientifiques), en fonction des besoins de la population, de l’éthique, de la volonté générale, tout en préservant le respect des minorités, permet de prendre des décisions politiques. C’est pourquoi la démocratie reste, comme le disait Churchill, le pire régime à l’exception de tous les autres.

Francis Lagacé

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mardi 21 juin 2022

Et si cette réalité, univers, dimension

 

Voici mon plus récent tableau

Et si cette réalité, univers, dimension

Par Sergio de Rosemont

Et si cette réalité, univers, dimension, monde dans lequel nous vivons serait en même temps réalité et illusion ?

Il serait réalité dans le sens qu’il existe.

Par contre il serait illusion dans le sens qu’en l’observant, il laisse croire que rien d’autre existe.

Et si en dehors de ce nous percevons, qu’il y aurait d’autre chose ?

D’autres temps, d’autres univers, d’autres dimensions, d’autres réalités ?

D’accord pour l’instant la science ne permet pas de prouver l’existence de ces autres temps, d’autres univers, d’autres dimensions, d’autres réalités.

Par contre pour l’instant la science ne permet pas non plus d’en prouver la non existence !

Est-ce que 2 dimensions pourraient être si proches l’une de l’autre que des fois que certains sensibles qui vivent dans l’une d’elle puissent parfois percevoir ce qu’il y a dans l’autre ?

Est-ce que 2 dimensions pourraient être si proches l’une de l’autre que des fois que certains sensibles qui vivent dans l’une d’elle puissent parfois avoir la capacité d’agir dans l’autre ?

Est-ce que ces trous noirs dans notre univers qui absorbent toutes matières y compris la lumière, pourraient dans les faits rejeter ces matières vers d’autres univers pouvant être parallèles au nôtre ?

Et si la réponse est OUI, est ce qu’il pourrait exister aussi dans notre univers des trous blancs que nous n’avons pas encore découverts qui ramèneraient de la matière venant d’autres univers parallèles au nôtre ?

Voici un questionnement qui m’est passé par l’esprit alors que j’étais assis confortablement sur un banc sur une place publique.

samedi 11 juin 2022

The Ever Man

 

Le titre est "The Ever Man" car dans ce rêve c’est ce que les gens me disaient en s’adressant à moi. Et oui ce poème est basé sur un rêve.

The Ever Man

Par Sergio de Rosemont

Parfois le passage est devant nous mais que nous le voyons pas car on a trop graffité par-dessus le symbole de la direction.

Parfois des lieux que nous croyons connaître, nous sont inconnus.

Parfois des choses que nous croyons connaître, nous sont inconnues.

Parfois des gens que nous croyons connaître nous sont inconnus.

Et parfois des lieux ou des choses ou des gens que nous croyons ne pas connaître, nous sont pourtant très familier.

Et parfois nous cherchons à laisser notre trace là où d’autres avant nous ont déjà laissé la leur.

Notre trace hélas se confond avec celles des autres.

Bizarre comme des fois dans nos rêves, nous sommes entourés de gens que nous ne connaissons pas mais avec qui nous avons une interaction comme si nous les connaissions.

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P.S : Le titre est "The Ever Man" car dans ce rêve c’est ce que les gens me disaient en s’adressant à moi. Et oui ce poème est basé sur un rêve.

vendredi 3 juin 2022

Ces machines à dissoudre la vérité

 

Mon plus récent œuvre en 3D

Ces machines à dissoudre la vérité


Par Sergio de Rosemont

Je parle ici évidemment de ces médias officiels, que ce soit la TV, la radio, les journaux, internet ou autres.

Ces médias surtout ceux d’état financés avec nos impôts et nos taxes qui ont le devoir morale de nous informer sur notre société, notre monde en nous disant la vérité, les vérités.

Pourtant hélas dans la réalité ce n’est pas ce qu’ils font !

Soit qu’ils nous diffusent des demi-vérités qui très souvent est pire qui le mensonge.

Ou soit qu’ils tentent de nous voiler des vérités.

Exemple l’Ukraine versus la Palestine.

Cela ne fait même pas que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a commencé que déjà que ce conflit en est le sujet le plus médiatisé.

Pourtant les palestiniens de leur côté, cela fait 70 ans qu’ils subissent des agressions aussi barbares de la part du gouvernement d’Israël et pourtant on en parle très peu et quand ces médias nous en parlent c’est surtout pour accuser les palestiniens d’être des terroristes alors que ce sont eux qui subissent le terroriste d’état de la part d’Israël.

Et encore là en ce qui concerne le conflit entre l’Ukraine et la Russie, est ce que ces médias officiels nous disent vraiment toute la vérité ?

Personnellement je ne suis ni avec la Russie et ni avec l'Ukraine.

Je suis avec les peuples ukrainien et russe.

Oui d'accord la Russie a envahi l'Ukraine, Poutine a ses torts.

Mais par contre du côté ukrainien aussi le gouvernement a des squelettes dans ses placards.

Pensons aux 2 milices ukrainiennes néo-nazies Azov et Honor.

Pensons à Sheii Filimonov, un leader ukrainien du groupe d’extrême-droite Honor, devenu un héros national.

En 2015, Dmytro Laroch, un terroriste fasciste et néonazi, est devenu conseiller de la Défense.

Et les U.S.A. aussi y ont une part de culpabilité.

Et les médias occidentaux donc font partis les médias canadiens y ont fait qu'une distorsion de la vérité.

Nulle part dans aucun média canadien grand public - électronique ou imprimé – on a vu de référence au fait qu'en 1990, après la Glasnost et la dissolution de l'Union soviétique, des assurances ont été données au gouvernement de Boris Eltsine que l'OTAN ne s'étendrait pas vers l'Est, assurant ainsi à la Russie que ses frontières resteraient libres d'infractions de l'OTAN.

En 1993, Eltsine a écrit une lettre au président américain de l'époque, Bill Clinton, affirmant que la promesse de ne pas étendre l'OTAN à l'Europe de l'Est avait été rompue.

L'administration Clinton a rejeté l'accusation. James Baker, qui était secrétaire d'État américain à l'époque, nie qu'une telle promesse ait été faite, mais Jack Matlock, qui était l'ambassadeur américain à Moscou à l'époque, a déclaré que des "assurances catégoriques" avaient été données à l'Union soviétique que L'OTAN ne s'étendrait pas vers l'Est.

En février 1990, le ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher et le secrétaire d'État américain James Baker rencontrèrent les Russes au Kremlin où Genscher assura au gouvernement russe qu'« il est certain que l'OTAN ne s'étendra pas vers l'est », c'est-à-dire vers l'est. de l'Allemagne. Pour sa part, James Baker a donné au Kremlin "des garanties absolues que la juridiction ou les forces de l'OTAN ne se déplaceraient pas vers l'est".

La question de l'expansion prévue de l'OTAN en Europe de l'Est est depuis au cœur des tensions entre les États-Unis, ses alliés de l'OTAN et la Russie. Après avoir fait face à trois invasions dévastatrices dans son histoire depuis le début du XIXe siècle (les guerres napoléoniennes, la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale) avec des millions de pertes civiles et militaires – plus de 20 millions de Russes sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale – la question de la la sécurité des frontières de la Russie n'est pas théorique. Il souligne le conflit actuel en Ukraine.

Le Mémorandum de Budapest et le Protocole de Minsk.

Le protocole de Minsk :

En décembre 1994, trois accords distincts - connus sous le nom de mémorandum de Budapest - ont été signés par la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). En vertu du Mémorandum, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine ont signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Le mémorandum comprenait des garanties de sécurité contre les menaces ou l'usage de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de l'Ukraine, de la Biélorussie et du Kazakhstan. En conséquence, entre 1993 et 1996, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine ont renoncé à leurs armes nucléaires. Jusque-là, l'Ukraine possédait le troisième plus grand stock d'armes nucléaires au monde.

Après la séparation des républiques du Donbass de l'Ukraine en 2014, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont fait valoir que l'implication de la Russie dans l'annexion était une violation du mémorandum de Budapest. Poutine a fait valoir que l'éviction du gouvernement élu Ianoukovitch constituait la formation révolutionnaire d'un nouvel État avec lequel la Russie n'avait signé aucun accord formel.

En février 2015, des représentants de la Russie, de l'Ukraine, de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les dirigeants des régions séparatistes de Donetsk et Louhansk de la région du Donbass ont signé un accord en 13 points.

Les 13 points de l'accord de Minsk II étaient :

• Retrait des armes lourdes par les deux camps.

• Surveillance de l'OSCE.

• Dialogue sur l'autonomie intérimaire de Donetsk et Louhansk, conformément à la loi ukrainienne, et reconnaissance d'un statut spécial par le Parlement.

• Pardon, amnistie pour les combattants.

• Échange d'otages, de prisonniers.

• Aide humanitaire.

• Rétablissement des liens socio-économiques, y compris les retraites.

• L'Ukraine doit rétablir le contrôle de la frontière nationale.

• Retrait des formations armées étrangères, du matériel militaire, des mercenaires.

• Réforme constitutionnelle en Ukraine, y compris la décentralisation, avec une mention spécifique de Donetsk et Louhansk.

• Élections à Donetsk et Louhansk.

• Intensifier les travaux du Groupe de contact trilatéral comprenant des représentants de la Russie, de l'Ukraine et de l'OSCE.

Et combien d’autres conflits sur notre terre qu’ils nous cachent, qu’ils nous parlent pas ?

Et combien de peuples sont soumis à la dictature sans qu’ils nous en parlent ?

Pourtant ca devrait être leur rôle de nous informer !

Et combien de magouilles politiques ou de multinationales nous cachent-ils ou ne nous donnent que des demi-vérités ?

Des fois je me dis qu’une chance qu’il y a certains médias alternatifs pour nous permettre de voir l’autre côté de la médaille et son tranchant !

mercredi 1 juin 2022

Fierté : du marginal au politique

 

Parlons de fierté avec Francis

Fierté : du marginal au politique

30 mai 2022

Aujourd’hui 30 mai 2022, il y a exactement 20 ans que, par une proposition que j’ai portée au 60e Congrès de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) appuyée par mon camarade Jacques Tricot, on a reconnu le rôle politique de la participation au Défilé de la Fierté en inscrivant cette activité dans le budget de la CSN, tout comme c’était déjà le cas depuis des décennies pour le 1er mai, Fête internationale des travailleuses et travailleurs, ainsi que pour la Journée du 8 mars pour les droits des femmes.

Il ne s’agissait évidemment pas de notre seule initiative personnelle. Cette réalisation fut le résultat d’un long travail qui avait été mené depuis la fin des années 80 au Comité LGBT+ (à l’époque, il s’appelait le comité « gais et lesbiennes ») du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN (CCMM-CSN).

Avant que cela devienne une proposition appuyée par le Conseil central de Montréal, il a d’abord fallu convaincre l’exécutif de la nature proprement politique de cette action en expliquant qu’elle commémore l’émeute du bar Stonewall Inn de New York en juin 1969, véritable bougie d’allumage des revendications LGBT dans le monde, chose qui n’était pas particulièrement connue en dehors des cercles militants.

Certaine personne m’avait même suggéré de reporter cette proposition au congrès suivant puisque le congrès d’alors mettait en jeu le poste de la présidence, pour laquelle étaient en lice Claudette Carbonneau et Marc Laviolette, et qu’il fallait éviter que certain·e·s congressistes n’utilisent cette question comme pomme de discorde. Je trouvais cet argument fort byzantin et je me demandais bien en quoi l’élection à la présidence aurait pu y être liée.

À la reprise des travaux après la pause de l’après-midi du mercredi 29 mai, je m’approchai de Marc Laviolette, président encore en poste, pour m’ouvrir auprès de lui de cette suggestion que je n’arrivais pas à bien comprendre. Sa réponse fut très verte et très réconfortante : « Qu’est-ce que c’est que ces affaires-là ? Ta proposition est légitime, et je ne connais personne à l’exécutif ou parmi les candidatures qui va s’y opposer ! Présente-la, je suis sûr qu’elle va passer très majoritairement. »

Une autre personne m’avait prévenu que, quand une proposition se faisait dans le cadre du budget, on avait intérêt à « dormir la nuit précédente à côté du micro si tu veux être le premier à parler, parce que, dès que quelqu’un embarque sur un commentaire du budget, on est parti pour une longue discussion. » Certes, l’expression dormir à côté du micro n’était pas à prendre au pied de la lettre. On a le langage coloré, à la CSN.

Le jeudi 30 mai 2002 au matin, j’entrai très tôt dans la salle du congrès, qui se tenait à Québec, et je choisis un micro qui serait à gauche pour les personnes qui sont à la table en avant. Tout de suite après l’ouverture et la présentation du budget, je levai la main et fis ma proposition. Jacques Tricot, qui était assis du côté gauche de la salle, donc à droite pour la table d’en avant, se leva et donna son appui.

J’expliquai la teneur de la revendication : offrir une place dans le budget pour une activité réalisée chaque année et dont le rôle est proprement politique. Aucune question, aucune discussion. Un véritable silence de mort. Personne ne demanda le vote. La résolution fut adoptée à l’unanimité. Après quelques secondes de silence, on passa aux questions suivantes.

Le 30 mai, c’est l’anniversaire de naissance de mon père, qui était hélas décédé six ans plus tôt. J’étais bien fier de ce que j’avais accompli ce jour-là et je crois qu’il aurait été très fier aussi, lui qui avait été le seul en 1990, lorsque j’avais présenté mon compagnon, à le regarder droit dans les yeux, à lui serrer les bras et à lui dire : « Tu es ici chez toi. » Et à agir en concordance.

À la pause du matin, ce jour-là, j’entendis quelques rumeurs et, m’approchant d’un groupe, je surpris cette phrase : « Ça va être quoi la prochaine fois, les itinérants ? », suivie de regards entendus de se taire, car j’étais à portée de voix. Tout n’était pas gagné dans les cœurs de nos membres.

Le lendemain, comme nous en avions convenu Jacques Tricot et moi, c’est lui qui faisait la proposition de mettre en fonction le Comité gais et lesbiennes de la CSN, et c’est moi qui donnerait l’appui. Jacques expliqua l’intention de la proposition avec un historique approprié.

Je pris ensuite la parole pour dire à quel point, pour la CSN, tout le monde a son importance. Je signalai que la veille j’avais entendu des rumeurs : on se demandait si on créerait un comité pour les personnes itinérantes. Je fis valoir que, si on avait des préjugés contre les personnes de la rue, on faisait fausse route. Que toute personne dans la société a droit à sa dignité. Que chaque pas que nous faisons en faveur de l’égalité rehausse notre humanité. Personne ne demanda le vote. L’unanimité fut accueillie par un tonnerre d’applaudissements.

Mission accomplie ? Pas tout à fait. Il fallait encore comme je le disais plus haut gagner le cœur de l’ensemble de nos membres. Le chemin serait long avant de faire reconnaître l’égalité complète sur papier, puis l’égalité sociale. On s’en approche, mais ce n’est pas encore ça, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que les femmes n’ont toujours pas atteint la pleine égalité. Un camarade m’a même rapporté il n’y a pas si longtemps que, d’après un élu d’une région rurale, la question LGBT+ était une affaire strictement montréalaise. C’est tout dire. Bravo à toutes les personnes qui tiennent encore le flambeau !

Francis Lagacé

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