Laissons Francis nous parler de Macron
11 décembre 2023
Le gens qui se moquaient de nous en 2016 quand on leur disait que le macronisme n’était que l’antichambre du lepénisme devraient peut-être réviser leur position s’ils sont capables de faire face à la réalité plutôt que de se réfugier dans le déni.
À voir les politiques anti-immigration et anti-musulmanes que les ministres droitistes du gouvernement implantent, on ne peut que constater que le macronisme est devenu une succursale du lepénisme.
Et le président le plus blablateur et le plus incohérent de l’histoire française ne fait absolument rien pour arranger les choses, s’empressant de témoigner sa sympathie pour les plus vils racistes (Zemmour par exemple) tout en négligeant les élus insoumis qui subissent des menaces de mort et dont les locaux sont victimes d’attaques. Le psittaciste rêveur, enivré par les boniments que l’oligarchie lui a racontés pour qu’il serve de marionnette au turbocapitalisme, se contente maintenant de se promouvoir en dictateur à vie.
Et ça marche main dans la main avec le RN et Reconquête en s’imaginant combattre l’antisémitisme. Ils ne font pourtant que conforter l’islamophobie. Mais les nazillons que le ministre de l’Intérieur regarde complaisamment défiler dans Paris ne s’arrêteront pas après avoir liquidé les « bougnoules » comme ils se permettent sans vergogne de le dire. Ils s’en prendront ensuite aux Juifs. Comme si on ne comprenait pas que l’énumération du pasteur Niemöller pouvait aussi fonctionner dans un autre ordre ou avec d’autres sujets.
Ils peuvent commencer par venir chercher les syndicalistes, puis les vrais politiques de gauche, puis les Musulmans, puis les Juifs. Et quand ils viendront vous chercher, vous, il n’y aura plus personne pour prendre votre défense.
Personne n’est pour le Hamas, mais ce n’est pas être antisémite que de demander un peu d’humanité au gouvernement israélien qui se livre à une guerre criminelle contre la population civile de Gaza. Et ce n’est surtout pas être antisémite que de refuser de marcher avec des anciens nazis au fallacieux prétexte de combattre l’antisémitisme.
La lynchage médiatique dont est victime Jean-Luc Mélenchon avec la complicité des élus de l’arc droitiste (RN, ReNuisance, LR, autres vallsistes et hollandistes) est l’illustration flagrante de la dérive fascistoïde de l’hégémonie politico-médiatique. Rappelons que même les médias publics français (France Inter et France Info pour la radio, France TV pour le petit écran) sont devenus depuis assez longtemps des chiens de garde du pouvoir néolibéral très disposés à trouver du charme au lepénisme quand ça leur permet de cracher sur la seule gauche qui vaille, c’est-à-dire LFI. Pour ce pouvoir et ses porte-voix médiatiques, comme cette Ruth Elkrief, qui déforme les faits à son avantage dans ses réquisitoires anti-LFI, si on n’est pas islamophobe, on est antisémite.
Mélenchon est, de tous les personnages politiques français, l’un des plus cohérents et des plus rigoureux. Son engagement à la fois contre l’antisémitisme et l’islamophobie est constant. Mais, la meute hégémonique confond le gouvernement d’Israël avec Israël, confond Israël avec les Juifs, confond les sionistes avec les Juifs, confond la défense contre le terrorisme avec l’annihilation d’une population, et confond finalement la critique de l’excès avec l’excès de la critique.
Malheureusement, la population canadienne n’est pas équipée pour comprendre ce qui se passe en France. Entendre par exemple, à l’émission de notre radio publique Pénélope du 1er décembre 2023, Tristane Banon débiter des mensonges et des âneries sur LFI, sur ses représentants comme Manuel Bompard et Jean-Luc Mélenchon, sans qu’il ne se trouve personne pour la rappeler à l’ordre est horriblement frustrant.
On a longtemps eu Jean-François Kahn qui mentait impunément à l’émission de Le Bigot diffusée autrefois le samedi matin, car il ne semble y avoir personne à Radio-Canada qui connaisse suffisamment la réalité politique pour corriger les biais macronistes systématiques des infos qui nous proviennent de l’Hexagone.
Le rapport du macronisme avec le lepénisme est celui de l’unijambiste avec sa béquille. Il la maudit, il jure contre elle, mais il la cherche, ne marche que grâce à elle, et la chérit finalement.
La nouvelle hégémonie politique française est donc le macrolepénisme auquel ont malheureusement adhéré tous ces fauxsialistes néolibéraux que sont les Valls, Hollande, Cazeneuve, Delga, etc., tant il est vrai que le capitalisme trouve toujours le moyen de s’accommoder avec le fascisme en marche.
L’Histoire boîtillante trébuchera-t-elle encore ?
Francis Lagacé
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