Laissons Francis nous parler du centrisme
Le centre : fascinant ou fascisant ?
22 mars 2025
Il y a deux choses qui m’énervent prodigieusement en ces temps de nouvelle hégémonie fascistoïde (et carrément fasciste en de nombreux endroits, dont les USA).
1. Le recentrage
D’abord, ces gentils faux-culs qui viennent me voir en me disant : « Tu sais, moi aussi je suis de gauche. Mais, ne crois-tu pas que, pour attirer davantage l’électorat, il faut faire des compromis et se rapprocher du centre afin de devenir une gauche de gouvernement. »
Je vous le dis tout de suite : Ce que j’en pense n’a ABSOLUMENT AUCUNE importance. La démonstration de l’inanité de ce procédé a été faite et est parfaitement éclatante.
Le Parti socialiste français s’est recentré. Ça a donné le hollandisme qui s’est retrouvé avec 1,7 % de l’électorat. Par la suite, on a dérivé vers le macronisme, puis le macrolepénisme et ça a enfanté le gouvernement pro-extrême droite qui sévit en France.
Le Parti démocrate a fait une campagne centriste. Des millions de votes sont complètement disparus des urnes et le trumpisme a triomphé.
Le NPD a délaissé son option socialiste. Il ne cesse de perdre des plumes.
Québec Solidaire a fait un «virage pragmatique». Ses appuis électoraux fondent comme neige au printemps.
Si les faits ne vous convainquent pas, je ne vois pas ce que mes pauvres paroles peuvent faire pour vous aider à comprendre qu’on perd la gauche quand on se droitise (oh, pardon, se recentre) et que la droite ne fait que se renforcer.
Il faut écouter les autres
Le bothsidism est une plaie purulente qui nous fait perdre un temps précieux. On ne discute pas avec les fascistes. Un fasciste ne pense pas, il hait.
J’ai même entendu, de la bouche d’un animateur respectable à la BBC, cette phrase absurde après qu’on ait laissé la parole à un trumpiste délirant qui considérait son agent orange comme supérieur à Bouddha et à Jésus : « Il faut écouter les gens du peuple qui tiennent ce discours. Il faut les entendre plus souvent sur nos ondes. »
Non, il ne faut pas les entendre. Pas plus qu’il ne faut passer le micro aux terreplatistes. Il faut documenter le phénomène, mais certainement pas fournir un porte-voix à ces élucubrations.
Discuter avec un fasciste, vous connaissez la boutade, c’est comme jouer aux échecs avec un pigeon. Il ne connaît pas les règles, il chie sur l’échiquier et il est sûr d’avoir gagné. Et en fait, il a gagné si vous êtes assez bête pour jouer avec lui.
Ce n’est pas comme si l’extrême droite n’avait pas accès à tous les médias et à toutes les plateformes. Elle passe son temps à nous hurler ses messages de haine et de mort dans les oreilles tout en se plaignant de « ne plus pouvoir rien dire ». Et vous allez lui ajouter du temps d’antenne ?
Il est temps d’organiser la résistance. Ça ne se fait pas en diffusant la propagande fasciste, mais en créant des canaux libres, codés au besoin.
Francis Lagacé
«»-----------------------«»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire