Un souvenir des années 70’s qui me revient.
Une pensée pour Chester
Par Sergio de Rosemont
Un souvenir des années 70’s qui me revient.
Chester !
Non, Chester n’était pas son vrai nom.
À l’époque, je demeurais dans le quartier St-Roch à Québec.
Cela fait un peu plus de 40 ans que je n’avais pas pensé à lui, que son nom n’était pas remonté dans ma mémoire.
Et soudain, voilà que son visage me revient en mémoire.
Chester était un toxicomane qui avec le temps était devenu de ceux qu’on appelait à l’époque un "sniffeux de colle".
Je me souviens en dernier, il était en situation d’itinérance et il se promenait avec son gros sac vert (sac à vidange) dans lequel, il avait vidé plusieurs tubes de colle à modèle réduit.
Un sac qu’il traînait comme son boulet.
Il y insérait sa tête afin d’en respirer les vapeurs de cette colle.
Je me souviens quand je l’avais connu, un peu avant qu’il devienne un utilisateur de colle comme drogue, alors qu’il sortait d’une thérapie de désintox.
Dans cette courte période de 2 ou 3 mois de sobriété.
Pourtant il était un homme très intelligent.
Très intelligent mais hélas aussi et surtout très émotionnel.
Intelligent mais fragile.
Si ma mémoire est bonne, la dernière nouvelle que j’avais entendu sur lui, c’est qu’il avait été retrouvé mort, victime d’une overdose.
Pourquoi et comment l’image, le souvenir de Chester m’est revenu en mémoire, je l’ignore.
Par contre avec ce souvenir, il me vient une interrogation.
Comment un homme aussi intelligent peut–il prendre la décision d’emprunter un chemin, un choix aussi autodestructeur ?
Est-ce à cause de blessures morales que le destin, la vie lui avait infligé ?
Donc il cherchait à oublier car elles le torturaient dans son âme due à sa trop grande sensibilité.
Était-ce par ce qu’il se sentait rejeté par cette société avec ses mille et un préjugés ?
Le cas de Chester reflète une facette sombre de notre société.
Voyez-vous, quand je parle de l’histoire de Chester, je fais référence à une histoire se situant entre 1976 à 1979.
Et aujourd’hui, au moment d’écrire ce texte, je me situe au mois de Mars 2025, soit 46 ans plus tard.
Et malheureusement, au moment où j’écris ce texte, je dois avouer qu’il n’y a aucun progrès, amélioration positive concernant l’acceptation et l’aide aux personnes en situation d’itinérance par rapport à l’acceptation sociale.
Au contraire, je dois avouer que la situation a empiré, c’est dégradé.
Exemple, juste à regarder lorsqu’on désir inaugurer un centre, un service pour personne en situation d’itinérance.
Regardez, portez attention aux réactions contre le projet.
{ Non, pas dans mon quartier, pas à côté de chez-nous ! Mon CONdo va perdre de la valeur ! }
Et oui, un CONdo a plus de valeur qu’eux.
À leurs yeux, un CONdo (un paquet de briques) a plus de valeur qu’un être humain.
Et très souvent ceux qui tiennent un tel discours, ces soi-disant "Bienpensants", sont ceux qui aiment bien se gargariser la gorge avec ce discours concernant les personnes en situation d’itinérance :
{ Y ont juste à s’intégrer à la société ! }
Mais en même temps, lorsqu’un projet qui a pour but d’aider à leur réintégration à notre société, ils font tout pour empêcher la réussite de ce projet.
Désolé mais, moi, c’est ce que j’appelle de l’hypocrisie !
Comme si ces personnes ne devraient pas exister.
Mais dites-moi vous, ces "Bienpensants", ces personnes en situation d’itinérance et les centres d’aide, où devrait-on les placer ?
Sur Mars peut-être, question de s’assurer que vous puissiez conserver votre large sourire ?
Probablement devrait-on demander à Elon Musk de leur réserver un espace sur Mars dans son projet et des places dans ses SpaceX ?
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