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DE MON AMI FRANCIS LAGACÉBRAVO FRANCIS CONTINU
TON EXCELLENT TRAVAIL !
G20
Dangereux amalgames
mardi 20 juillet 2010, par Francis Lagacé
12 juillet 2010 Dans un billet publié sur son blogue du Journal de Québec, hébergé par Canoë, et que l’on peut lire à l’adresse suivante Le G20 syndical, Éric Duhaime fait des affirmations fort étonnantes sans aucune démonstration de quelque sorte.
Ça commence par un amalgame qui ne peut relever que de la mauvaise foi à moins qu’il s’agisse d’ignorance crasse. Lisez plutôt : « [D]emandez-vous qui a payé pour que ces activistes foutent le trouble dans la ville-reine » [...] « Les différentes centrales syndicales ont dépêché et financé, dans la métropole ontarienne, des milliers de personnes pour aller protester... » À un petit paragraphe de distance, ces deux bouts de phrases opèrent une association entre la casse et les manifestants syndicaux. Or, il est clair que les quelque 40 personnes qui se sont livrées à de la casse (et qui ne sont pas du nombre des 900 personnes arrêtées sans raison) ne faisaient pas partie des dizaines de milliers de manifestants pacifiques. Cela est visible sur les témoignages vidéo. Alors, pourquoi faire ce lien sinon pour associer injustement violence et syndicalisme ?
On apprend un peu plus loin, une chose proprement ahurissante : « Les études démontrent qu’un taux de syndicalisation plus élevé donne plus de chômage, une croissance économique plus faible et moins d’investissements privés. » De quelles études s’agit-il ? Aucune référence, ce qui ne peut nous surprendre, car elles n’existent pas. Ce ne sont pas des études qui disent ce qu’affirme monsieur Duhaime, mais bien les préjugés antisyndicaux. Si on veut en apprendre un peu sur la situation dans les pays où le taux de syndicalisation est élevé, on peut se fier à des données colligées par le Programme des Nations-Unies pour le développement, l’Institut Supérieur du travail ou même l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), tous organismes qui n’ont pas nécessairement de préjugés favorables aux syndicats. Que nous apprennent ces organismes ? Que le pays ayant le plus haut indice de développement humain est le troisième au monde pour son taux de syndicalisation. Que les dix pays ayant le plus haut indice de développement humain ont des syndicats forts.
Que les quatre pays ayant le plus haut taux de syndicalisation sont la Suède, la Finlande, le Danemark et la Norvège. Tous des pays enviés pour leur qualité de vie et le caractère pacifique de leur société.
Si on analyse les données de l’OCDE, on voit que les pays où la discrimination est moindre envers les femmes sont aussi des pays où il y a un bon taux de syndicalisation. D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), huit des pays possédant un haut taux de syndicalisation ont un système de santé qui répond le mieux aux attentes de la population.
Par ailleurs, les 15 pays ayant le plus haut taux de syndicalisation ont un chômage modéré (entre 3 et 8 %). D’après les statistiques européennes, six des pays à haut taux de syndicalisation possèdent les plus hauts salaires minimum. On constate donc le contraire de ce qu’affirmait monsieur Duhaime.
Puis vient une autre affirmation qui se base sur les obligations juridiques : « Légalement, n’importe quelle entreprise cotée en bourse doit faire preuve de plus de transparence financière que les syndicats. »
Les syndicats ne sont pas cotés en bourse (heureusement), mais ils n’ont pas besoin de ces exigences juridiques pour être très transparents. Les budgets des organisations syndicales sont adoptés dans les instances. Leurs rapports financiers sont scrutés par les membres et sont disponibles pour tout membre qui veut les étudier. Chaque dépense est inscrite à un poste précis et les orientations adoptées en congrès ou en assemblée générale sont respectées. Les membres savent très bien ce que les organisations syndicales font avec les sommes dont elles disposent. Quand on étudie les états financiers, on voit très clairement que la plus grosse part des dépenses va à l’appui aux luttes syndicales, à la négociation, au règlement des conventions collectives et des conflits de travail. Les syndicats reçoivent l’aide dont ils ont besoin et assurent la solidarité entre eux.
Mais ce qui n’était qu’amalgame se mue en fausseté flagrante dans la phrase suivante : « Vous ne saurez donc jamais combien vous avez versé en cotisations syndicales pour financer les saccages du G-20. » Il s’agit au mieux d’un mensonge éhonté et au pire d’un libelle. En effet, il n’y a aucun lien entre les manifestations syndicales et la casse causée par quelques personnes que n’ont pas pu arrêter les 20 000 policiers qui ont envahi Toronto, peut-être trop occupés à arrêter des itinérants, des jeunes qui dorment dans un gymnase ou des manifestants assis par terre qui chantent Give peace a chance.
Et la finale est grandiose : « [...]un pourcentage non négligeable de votre argent est parti manifester contre vos intérêts. » C’est un pourcentage infime comme on peut le vérifier dans les États financiers, mais les intérêts des travailleurs seraient tout à coup devenus les intérêts des grands financiers de ce monde ? La justice sociale, l’environnement, la santé, le respect des droits ne sont donc pas les intérêts des travailleurs ?
Je ne peux concevoir qu’une personne normalement douée puisse faire des affirmations aussi grossières sans avoir comme objectif de créer de dangereux amalgames.
Pour l'article d'Éric Duhaime en question
P.S : Je me permet de mettre l'article au complet connaissant personnellement Francis Lagacé
J'aimerais en terminant vous inviter
à visiter mes 3 autres blogues
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