Quebecor en croisade contre le financement public
31 juillet 2011
Émilie Couture-Brière
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais » : c’est en quelque sorte le message que nous envoie les entités de Quebecor Media à propos du recours au financement public provincial et fédéral. Les récentes attaques ciblées faites par les journalistes de Sun Media et du Journal de Montréal sont le reflet de l’hypocrisie qui habite depuis longtemps ce géant de l’information.
Rappelons les faits
Le 5 mai dernier, Nathalie Elgrably-Levy dans sa chronique du Journal de Montréal, dénonce l’utilisation par l’État des fonds publics pour financer la culture, une activité pourtant non rentable selon l’auteure. « Au risque d’être politiquement incorrecte », elle use de sa franchise pour signifier aux artistes que s’ils vivent dans la misère, c’est parce que leur talent n’est pas en demande ou qu’ils sont tout simplement dépourvus de talent.
Un mois plus tard, l’animatrice Krista Erickson de Sun News (fondé par Quebecor Media grâce au partenariat entre le Groupe TVA et Sun Media) s’attaque, elle aussi, au financement public des arts. Elle décide de s’en prendre férocement à la danseuse étoile canadienne Margie Gillis dans une interview au cours de laquelle l’invitée se fait littéralement lyncher publiquement. L’animatrice, loin de s’intéresser au talent de la danseuse, l’accuse d’avoir reçu, personnellement ou par le biais de sa compagnie, 1 200 000 dollars (un peu moins de 100 000 $ par année) de fonds publics au cours des 13 dernières années.
Récemment, Éric Duhaime, chroniqueur pour QMI Press (Quebecor Media Inc.) dont la lutte contre le financement public se retrouve dans de nombreux écrits, s’en est durement pris à Alternatives International dans un article publié dans le Toronto Sun du 7 juillet dernier. Il reproche à l’ONG Alternatives de dilapider l’argent des contribuables (769 828 $ en 2010-2011) pour des projets qui, selon le chroniqueur, « n’apportent pas réellement une aide démocratique et humanitaire ». Rappelons qu’Alternatives International est une fédération de neuf organisations reconnue internationalement et dont Alternatives Montréal est le membre canadien. Le financement ainsi critiqué par Duhaime est celui attribué à exclusivement à Alternatives Montréal pour des projets de développement en Irak, en Afghanistan, et à Haïti, les trois priorités du gouvernement canadien.
L’exemple à ne pas suivre…
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