Je tiens à féliciter Sébastien pour son
excellent article qui jette une lumière
sur ce dogme péquiste.
La question:
La question:
Les péquistes tombant sur cet article
auront-ils le courage de le lire au complet
afin de comprendre ?
Le marché de dupe de Curzi et SPQ-Libre
Par Sébastien Robert – Publié le 5 juin 2012
En 2012, lorsque le PQ est à moins de 30% dans les intentions de vote, les péquistes et ex-péquistes reviennent toujours à la même idée : faire une large coalition de souverainistes et progressistes avec un pacte électoral pour bloquer le chemin aux libéraux. Les péquistes ont beaucoup parlé de cette idée de janvier à mars, lorsque leurs appuis étaient à moins que 30%. Quand le PQ a obtenu plus de 30%, en mars, l’idée a été mise de côté. Le PQ était à 30% dans le dernier sondage CROP, en baisse de deux points. Aussi prévisibles que les chicanes au PQ, l’idée de pacte avec QS et ON est remise de l’avant par le SPQ-Libre, puis par Pierre Curzi, ce matin, dans le Devoir .
Par Sébastien Robert – Publié le 5 juin 2012
En 2012, lorsque le PQ est à moins de 30% dans les intentions de vote, les péquistes et ex-péquistes reviennent toujours à la même idée : faire une large coalition de souverainistes et progressistes avec un pacte électoral pour bloquer le chemin aux libéraux. Les péquistes ont beaucoup parlé de cette idée de janvier à mars, lorsque leurs appuis étaient à moins que 30%. Quand le PQ a obtenu plus de 30%, en mars, l’idée a été mise de côté. Le PQ était à 30% dans le dernier sondage CROP, en baisse de deux points. Aussi prévisibles que les chicanes au PQ, l’idée de pacte avec QS et ON est remise de l’avant par le SPQ-Libre, puis par Pierre Curzi, ce matin, dans le Devoir .
On peut être charmés, au premier abord, par l’idée et le style pompeux de ces lettres. Néanmoins, une analyse pragmatique du projet proposé nous démontre qu’avant de servir l’intérêt des progressistes et des souverainistes, ce projet sert d’abord et avant tout les intérêts des péquistes.
Une coalition derrière le programme du PQ
D’abord, sur le plan politique, SPQ-Libre et Curzi propose que Québec solidaire laisse tomber une bonne partie de son programme pour adopter celui du PQ. La gratuité scolaire serait oubliée au profit d’une diminution de la hausse des frais de scolarité. La nationalisation de l’énergie éolienne et les réformes de l’industrie minière et de la fiscalité des entreprises seraient abandonnées pour une position ambigüe sur les énergies fossiles et les ressources naturelles. Les réformes démocratiques majeures prônées par Québec solidaire seraient mises de côté contre une vague promesse de se battre contre la corruption.
Si le SPQ-Libre et Curzi cherchaient à proposer une entente mutuellement bénéfique, ils proposeraient un programme qui permettrait à Québec solidaire de concrétiser certains projets qui lui tiennent à cœur comme Pharma-Québec ou les réformes fiscales. Ils proposent plutôt que Québec solidaire abandonne son pouvoir de proposition pour se ranger derrière le programme du PQ.
Une coalition qui ne règle rien
Le principal argument de Curzi et SPQ-Libre pour faire la promotion de leur projet de coalition est la division du vote. Comme je l’ai déjà écrit dans une de mes chroniques , je ne crois pas vraiment à la théorie de la division des votes. Ainsi, je suis convaincu que le projet de coalition proposé aurait comme conséquence de démobiliser grandement les militants de Québec solidaire et d’augmenter le taux d’abstention, ce qui, selon les dires même de Curzi, avantage le PLQ. Le tout, sans garantir que les votes restants seront transférés d’un parti à l’autre.
Ensuite, si Curzi et SPQ-Libre avaient vraiment à cœur de mettre fin à la prétendue division des votes qu’ils dénoncent, le projet principal de la coalition qu’ils proposent serait d’instaurer un mode de scrutin proportionnel. Seul un tel mode de scrutin permettrait à tous de voter pour ses convictions sans craindre de faire passer les libéraux.
Leur projet n’a donc visiblement pas comme objectif de mettre fin à la supposée division des votes progressistes et souverainistes, mais plutôt à utiliser la théorie de la division des votes au profit du PQ.
Une coalition pour freiner Québec solidaire et les mouvements sociaux
Lorsqu’on analyse les pactes proposés par SPQ-libre et Curzi, leur projet devient encore plus désavantageux pour Québec solidaire. Alors que Curzi propose des primaires ON/QS/PQ, SPQ-Libre propose que le PQ laisse Mercier et Rosemont à Québec solidaire contre des dizaines de comtés où le PQ aurait fini près des libéraux en 2008 et Gouin.
Le pacte proposé par SPQ-Libre est grossier tellement il désavantage Québec solidaire. Tous les sites de prédictions électorales donnent Mercier et Gouin à Québec solidaire depuis déjà longtemps. Québec solidaire obtient aussi parfois, selon les sondages, Laurier-Dorion, Ste-Marie-St-Jacques et Outremont. Québec solidaire laisserait un comté gagnant pour Françoise David pour la présenter dans un comté où Québec solidaire n’est pas sûr de gagner? SPQ-Libre croit-il Québec solidaire aussi stupide?
Le pacte proposé par Curzi est plus subtil. Des primaires PQ/QS/ON où seuls les membres de ces partis auraient le droit de vote aurait comme conséquence d’exlure les candidats de Québec solidaire et d’Option Nationale dans pratiquement tous les comtés puisque le PQ a beaucoup plus de membres que les deux autres partis. Cette stratégie est peut-être même la seule façon pour le PQ de battre Amir Khadir dans Mercier. En proposant de diluer Québec solidaire dans un groupe décisionnel où il sera minoritaire, la proposition de Curzi ressemble beaucoup à celle de comité d’évaluation des universités faite par les libéraux au mouvement étudiant.
Toutes les prévisions électorales donnent minimalement deux députés à Québec solidaire. Pourquoi Québec solidaire abandonnerait son programme pour faire un pacte avec le PQ afin d’obtenir, au mieux, le minimum qu’il obtiendrait avec son programme, sans pacte?
La réalité est que Québec solidaire a vu son nombre de membre augmenté de 50% dans la dernière année. Québec solidaire devrait doubler, voire tripler, son score à la prochaine élection. Ces nouveaux appuis permettront d’envoyer une équipe de députés de Québec solidaire à l’assemblée nationale. Cette perspective de voir une gauche politique autonome ayant le vent dans les voiles fait paniquer les péquistes. Quelle meilleure manière de briser les ailes de la gauche politique que de subordonner leur parti à la volonté du PQ?
Mais le SPQ-Libre va plus loin. Il va jusqu’à demander aux étudiants et aux mouvements sociaux d’abandonner leurs luttes sociales pour se ranger derrière le PQ. Cette demande paternaliste démontre un manque de respect des mouvements sociaux. Pourquoi les étudiants, après 113 jours de grève, abandonneraient leur lutte contre la hausse des frais de scolarité pour militer pour un parti qui propose d’augmenter les frais de scolarité? Pourquoi les gens qui s’activent partout au Québec contre la corruption arrêteraient de taper sur leurs casseroles pour appuyer un parti qui fait du financement sectoriel?
Le marché de dupe proposé par Curzi et le SPQ-Libre aurait comme seule conséquence de mettre fin aux avancées de la gauche politique et sociale depuis 2001. C’est un marché de dupe que la gauche a déjà acceptée en se rangeant derrière le PQ dans les années ’70 et en 1995. Le PQ l’a remerciée avec la loi spéciale de 1982, l’atteinte drastique du déficit zéro de 1996, les baisses d’impôts des plus riches et la détérioration des services publics.
Alors que les militants de Québec solidaire et des mouvements sociaux ont compris que leurs idées seraient mieux défendues en-dehors du PQ, Curzi et le SPQ-Libre s’acharnent à vouloir militer dans ce parti qui ne veut ni d’eux, ni de leurs idées. Vous pouvez continuer de combattre vos moulins à vent, M. Curzi et SPQ-Libre, j’ai choisi, avec des dizaines de millier d’autres québécois, de bâtir un mouvement pour changer le Québec…
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