mardi 26 juin 2012

Les mensonges de Jean Charest

S.v.p. lire mon rajout correctif concernant la

« MANIFESTE EN NOIR »

suite à cet article.

Jetons un coup d'oeil sur le niveau 

d'honnêteté de Jean Charest

25 juin 2012
 Les mensonges de Jean Charest

Le 7 juin 2012, le chef du Parti libéral du Québec, Jean Charest, s'est fendu d'une lettre « http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/06/07/une-minorite-boycotte-les-cours_1714593_3232.html » de désinformation particulièrement mensongère dans le Monde.
Allons donc aux faits et démontons un à un ces mensonges grossiers. Le titre d'abord: «Une minorité boycotte les cours». Nous avons déjà démontré qu'appelerboycott une grève sous prétexte qu'elle n'est pas prévue au code du travail, c'est tout simplement considérer l'éducation comme un bien commercial et c'est faire fi du bon sens. On relira à ce sujet le billet intitulé Leçon de linguistique: une grève est une grève est une grève « http://www.francislagace.org/billet.php#sujet233 »
Ensuite, mentir par restriction mentale en insistant sur le fait qu'une minorité fait grève cache la vérité sur un autre fait, celui que la majorité des étudiantEs sont contre la hausse des droits de scolarité. On peut estimer cette proportion à 70% selon les votes pris dans les différentes associations étudidantes.

C'est aussi cacher un troisième fait, celui que la majorité de toutes les associations étudiantes ont fait grève le 22 mars 2012 et que, malgré cette formidable démonstration, la ministre d'alors, Line Beauchamp a déclaré que la décision était prise et que rien ne la ferait changer d'avis.

Quand le chef du Parti libéral parle d'étudiantes et d'étudiants qui emploient l'intimidation (les piquets de grève serrés) pour empêcher des étudiantEs d'aller à leurs cours, il oublie de mentionner que ces associations étudiantes ont pris un vote de grève majoritaire en assemblée générale et qu'il est normal de le faire respecter par tous les membres.
Il oublie aussi de mentionner que bon nombre d'étudiantEs et d'enseignantEs ont été intimidéEs par des injonctions qui obligent à donner des cours comme si la relation pédagogique était assujettissable à l'ordonnance de respecter un contrat de prestation de services semblable à ce qui se passe dans le commerce.

Le chef du parti libéral parle ensuite de «sous-financement» des universités. Cet argument a été démoli dès septembre 2011 par l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). Éric Martin, l'un des chercheurs, l'explique dans une vidéo intitulée Mythe #1-Les universités sont sous-financées « http://www.youtube.com/watch?v=eOU7am_A2Fc »
Et le chef du Parti libéral conclut qu'à cet égard, «tout le monde doit faire sa juste part : l'Etat, les institutions d'enseignement, le secteur privé et les étudiants.» Or, prétendre que les étudiantEs doivent faire leur juste part, c'est avoir décidé en lieu et place de la population que l'enseignement universitaire est un bien public-privé livré de façon individuelle pour lequel un utilisateur doit payer. Cette logique de l'utilisateur-payeur n'a jamais fait l'objet de débat social et n'a jamais été adoptée par l'ensemble de la population au sens où les arguments pour et contre n'ont jamais été discutés.

Pourtant, dans un état social, faire sa juste part signifie tout simplement payer ses impôts lorsqu'on gagne tel revenu. D'autres (les associations étudiantes, Québec Solidaire, l'IRIS entre autres) ont montré que s'il y avait des groupes qui ne faisaient pas leur juste part, ce sont bien les grands financiers, les bénéficiaires de paradis fiscaux, les minières et autres grandes entreprises. Prétendre que cette hausse des droits de scolarité constitue une façon de faire payer à chacun sa juste part est donc au mieux une fausseté, au pire un mensonge éhonté.

Au paragraphe suivant, le chef du Parti libéral parle de «dizaines d'années de débats». Il n'y a pas eu de dizaines d'années de débats, mais des dizaines d'années de consensus sur le fait que les droits de scolarité doivent être faibles.

Dans le même paragraphe, le rédacteur de la lettre parle d'une consultation menée en décembre 2010 sur cette question. Or, la pseudo-consultation du 6 décembre 2010 posait entre autres les deux questions suivantes : «Comment pouvons-nous diversifier et consolider les sources de financement des universités, sans hausser les impôts? Quels principes devraient guider la hausse des droits de scolarité?» [ Document d'appui à la réflexion « http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/Ens_Sup/rencontres_partenaies_avenir_universites.pdf » présenté par le gouvernement du Québec pour la rencontre du 6 décembre 2010, page 20].
Autrement dit, la supposée consultation consistait à affirmer qu'on n'augmenterait pas les impôts et qu'on voulait savoir comment augmenter les droits de scolarité. Il n'y a donc jamais eu de débats pour savoir si on devait les augmenter. C'est donc un mensonge de plus.

La suite du paragraphe est assez effrontée: «Des consensus en sont ressortis.» Les partenaires de l'éducation ont quitté cette rencontre parce qu'il n'y avait aucun espace pour discuter. À moins de délirer, on se demande comment une personne peut appeler consensus le désaccord profond avec le gouvernement et les recteurs manifesté par tous les syndicats d'enseignantEs et toutes les associations étudiantes.

Le paragraphe suivant affirme sans aucune preuve que la position du gouvernement est «juste et équitable.» Les critiques qui précèdent nous permettent d'en douter.
La deuxième phrase de ce même paragraphe annonce le respect de «la capacité de payer des contribuables». Qu'il soit permis encore une fois d'en douter quand on sait que les paliers d'impôts favorisent les plus riches et que les impôts sur les profits des entreprises ont diminué de moitié dans les 20 dernières années, et cela sans parler de l'évitement dans les paradis fiscaux.

Ce même paragraphe se termine sur le voeu pieux que les droits de scolarité ne doivent pas être un frein à l'accessibilité aux études supérieures. C'est faire bon marché de l'impact social et psychologique de droits de scolarité élevés qui réduisent les aspirations des populations peu habituées à cet accès, notamment les familles à revenus modestes et celles habitant des régions très peu urbanisées. On rappellera que «les contraintes financières pèsent à plusieurs niveaux sur les familles à plus faible revenu et que, si les frais de scolarité ne sont pas la plus majeure de ces contraintes, ils viennent néanmoins s’insérer dans une longue suite de dissuasifs à la poursuite d’études postsecondaires pour les moins fortunés.» [Argumentaire du site Bloquons la hausse, page 14]

S'il est vrai que les droits de scolarité du Québec sont les plus bas des provinces canadiennes et sont plus bas qu'aux États-Unis, on se demande bien en quoi cela constitue un argument pour les rehausser quand on sait qu'ils sont nuls en Norvège, en Suède, au Danemark, en Finlande... Pourquoi se comparer à pire? Pourquoi pas se comparer à mieux? Le système de santé des États-Unis soigne très mal les pauvres, devrions-nous nous en inspirer?

La fin du paragraphe sur la hauteur des droits de scolarité est savoureuse d'imbécillité. Elle ne représente que 39 centimes d'euro par jour. N'importe quelle somme par jour n'a aucun sens si on ne se demande pas par rapport à quoi et pour quoi. Si cette hausse n'est pas utile ni nécessaire, qu'elle soit de 1 centime par jour ne la rendrait pas plus souhaitable.

Le chef des Libéraux du Québec parle ensuite de la bonification du programme de prêts et bourses décidée en mars dernier. Il est faux de prétendre que cette modification contrebalance la hausse des droits, car il s'agit d'une mesure particulière qui va s'adresser à des cas particuliers et donc qui ne s'intéresse pas à l'accessibilité de l'ensemble. Rappelons ce qui a été dit plus haut à propos de la réduction des aspirations. Rappelons aussi qu'une mesure individuelle ne corrige pas les effets systémiques.
 

LAGACÉ Francis




Petit correctif pour la MANIFESTE EN NOIR

Les correctifs sont

lieu de rassemblement : 
Place Jean-Paul Riopelle, métro Place d'Armes, angle St-Pierre et St-Antoine, 

Toujours 30 juin 13H30

Le Cercle Grès de Tenebrum Draco

L'Alcôve deTenebrum-Draco

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