Reparlons de ce printemps avec Francis Lagacé
Le printemps des carrés rouges: l'autre révolution culturelle
Je l'ai déjà écrit, le conflit étudiant a servi de révélateur. Il a permis de montrer où se plaçaient certainEs; il a révélé le fond idéologique de plusieurs.
Il a aussi été l'occasion d'amitiés rompues, de familles déchirées.
Loin de trouver cela regrettable, il faut au contraire s'en réjouir. Savoir dans quel camp logent ses proches est une nécessité dans la vie. Mettre fin à l'insignifiante culture du «on va pas parler de ça, sinon on va se chicaner» est tout à fait vital. Parlons-en justement, chicanons-nous ou pas, mais ayons l'intelligence de dire clairement si on est du côté de la justice sociale ou de celui des privilèges.
Nous n'avons pas fini de mettre au jour les conséquences bénéfiques de cette grève et du mouvement social qui en a émergé. Cela déplaira à beaucoup de monde, notamment à qui a fait de l'hypocrisie et de l'abus sa profession.
L'on découvre maintenant (en fait comme l'a si bien dit une correspondante Facebook, «avant on le savait, mais maintenant on le sait») qu'il existe une culture de l'impunité et de la couverture systématique des bavures dans la police. Ne serait-il pas temps d'y mettre fin? Plus que jamais une enquête publique et indépendante sur les agissements policiers est nécessaire.
Le terme «carré rouge» est resté marqué. Il me souvient une rencontre de bonnes gens bien intentionnés qui se sentaient mal à l'aise d'utiliser les outils fournis pour se livrer à une petite expérience, car il s'agissait d'un carton bleu et d'un carton rouge. Une personne ayant émis le commentaire gêné: «ben, ça fait carré rouge pas mal», je m'empressai de répliquer vivement: «Vive les carrés rouges!» pour éviter qu'il y ait approbation d'un tel dénigrement.
Le rapport à la société, à l'autorité, à la démocratie, au gouvernement, évolue. Les nouvelles générations semblent moins psychorigides que les précédentes. Le printemps 2012 est le fruit de ce qui a été semé en 2001 et en 2005. Ce que ce récent printemps a semé éclora sous une forme que nous ne savons prévoir, mais il est à espérer qu'il nous éloignera de l'immonde «révolution culturelle» proposée par l'ex-ministre Bachand, qui n'était autre que la soumission la plus indigne aux diktats du capitalisme néolibéral. Gageons qu'il s'agisse d'une progression vers plus de parole et d'actions pour le peuple, vers plus de justice.
On n'y est pas encore, on n'y sera jamais à 100%; la démocratie n'est pas une destination, c'est un trajet, mais il vaut la peine de s'y engager.
LAGACÉ Francis
Je l'ai déjà écrit, le conflit étudiant a servi de révélateur. Il a permis de montrer où se plaçaient certainEs; il a révélé le fond idéologique de plusieurs.
Il a aussi été l'occasion d'amitiés rompues, de familles déchirées.
Loin de trouver cela regrettable, il faut au contraire s'en réjouir. Savoir dans quel camp logent ses proches est une nécessité dans la vie. Mettre fin à l'insignifiante culture du «on va pas parler de ça, sinon on va se chicaner» est tout à fait vital. Parlons-en justement, chicanons-nous ou pas, mais ayons l'intelligence de dire clairement si on est du côté de la justice sociale ou de celui des privilèges.
Nous n'avons pas fini de mettre au jour les conséquences bénéfiques de cette grève et du mouvement social qui en a émergé. Cela déplaira à beaucoup de monde, notamment à qui a fait de l'hypocrisie et de l'abus sa profession.
L'on découvre maintenant (en fait comme l'a si bien dit une correspondante Facebook, «avant on le savait, mais maintenant on le sait») qu'il existe une culture de l'impunité et de la couverture systématique des bavures dans la police. Ne serait-il pas temps d'y mettre fin? Plus que jamais une enquête publique et indépendante sur les agissements policiers est nécessaire.
Le terme «carré rouge» est resté marqué. Il me souvient une rencontre de bonnes gens bien intentionnés qui se sentaient mal à l'aise d'utiliser les outils fournis pour se livrer à une petite expérience, car il s'agissait d'un carton bleu et d'un carton rouge. Une personne ayant émis le commentaire gêné: «ben, ça fait carré rouge pas mal», je m'empressai de répliquer vivement: «Vive les carrés rouges!» pour éviter qu'il y ait approbation d'un tel dénigrement.
Le rapport à la société, à l'autorité, à la démocratie, au gouvernement, évolue. Les nouvelles générations semblent moins psychorigides que les précédentes. Le printemps 2012 est le fruit de ce qui a été semé en 2001 et en 2005. Ce que ce récent printemps a semé éclora sous une forme que nous ne savons prévoir, mais il est à espérer qu'il nous éloignera de l'immonde «révolution culturelle» proposée par l'ex-ministre Bachand, qui n'était autre que la soumission la plus indigne aux diktats du capitalisme néolibéral. Gageons qu'il s'agisse d'une progression vers plus de parole et d'actions pour le peuple, vers plus de justice.
On n'y est pas encore, on n'y sera jamais à 100%; la démocratie n'est pas une destination, c'est un trajet, mais il vaut la peine de s'y engager.
LAGACÉ Francis
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