Laissons Francis Lagacé nous parler de diversion :
Diversion
6 avril 2019
Pédagogiquement, la méthode est parfois utile avec les enfants quand, trop absorbés par un petit accident personnel, leur intérêt est dévié sur un joli animal de passage ou la forme amusante d'un nuage. C'est aussi hélas un outil de manipulation que connaissent trop bien les prédateurs.
Politiquement, cette technique permet de détourner l'attention vers des sujets qui enflamment les émotions en balayant les arguments rationnels. Médiatiquement, la diversion est ce qui est le plus payant, car elle est inextinguible ou presque, relayée quand on en sera épuisés par une autre fièvre épidermique qui concentrera toute discussion sur des symptômes, mais surtout pas sur des causes.
L'urgence climatique est telle que ce ne sont pas seulement les jeunes le vendredi qui devraient manifester, mais tout le monde tout le temps jusqu'à ce que le principe de la restauration des éléments soit instaurée, comme je le suggérais déjà en mai 1977 au ministre délégué à l'Environnement d'alors, Marcel Léger : tout processus de production polluant doit dépolluer à mesure, l'air qui entre doit ressortir restauré, l'eau qui entre doit ressortir restaurée, la terre utilisée doit être restaurée, l'arbre prélevé doit être remplacé et tout ça doit faire partie des coûts fixes de l'entreprise plutôt que d'être externalisé.
L'urgence climatique est telle que des réfugié·e·s climatiques se pressent déjà aux portes des états voisins. L'urgence climatique est telle que le Canada connaît un réchauffement deux fois plus rapides que les autres parties du monde.
Le mépris de la vie humaine est tel chez les turbo-capitalistes que l'exploitation éhontée des populations passe avant la justice sociale et la justice fiscale. Le tout à l'économie fait figure d'évangile et la charité, ce truc inventé par les riches pour se donner bonne conscience, nous est vendue comme la solution à la pauvreté, alors qu'elle sert à l'entretenir.
Le mépris de la vie humaine est tel chez les oligarques qu'on est prêt à déclencher une nouvelle guerre mondiale pour s'assurer des ressources fossiles et imposer la doxa néolibérale par la force sur toute la planète, la démocratie n'étant plus nécessaire comme cache-sexe.
Mais, de quoi parlent nos politiques et nos médias : d'une laïcité qui finalement se résume particulièrement à attaquer deux pièces de vêtement : le hidjab et le turban. Le premier est en fait un élément culturel qui n'a de valeur religieuse que pour celleux qui l'y voient. Lire à ce sujet l'excellent article de Paul Laurendeau intitulé Une fois pour toutes : le voile n'est pas un signe religieux . Le second est nécessaire quand on ne se coupe pas les cheveux comme le font les sikhs.
La planète brûle, les oligarques poussent le libéralisme à ses extrêmes dictatoriaux, l'exploitation des humain·e·s est à son comble, mais regardez : oh, un hidjab !
Francis Lagacé
«»----------------------------«»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire