Parlons compostage avec Francis Lagacé
Sur le chemin du compostage
3 mai 2019
Vivrez-vous une illumination qui vous fera pèleriner sur le chemin du compostage lorsque vos jours seront éteints ? Ce sera désormais envisageable puisqu'une expérience dans ce sens est menée dans l'État de Washington comme nous l'apprennent un reportage de Radio-Canada intitulé L'État de Washington pourrait permettre le « compostage humain » dès 2020 et un autre de Slate.fr dont le titre est L'État de Washington est en passe de légaliser le compostage humain .
L'idée de se retrouver en compost après son décès, dans un processus qui prend une trentaine de jours, m'apparaît séduisante pour plusieurs raisons.
1. Cela réduit de manière important l'empreinte écologique de la disposition du corps. Les émissions carbones de la transfomation en compost sont moindres que celles de la crémation par exemple.
2. Le résultat du compostage n'occupe pas un espace sans cesse grandissant comme les urnes cinéraires ou les cimetières. Il s'intègre à la nature.
3. L'idée de devenir utile même après sa mort rend la perspective de la fin beaucoup moins absurde.
4. C'est une occasion idéale de faire comprendre aux enfants les cycles normaux de la nature et d'intégrer la mort dans le cycle de la vie.
Il y a certes l'objection qu'une telle disposition ne laisse pas de trace visible du défunt pour les cérémonies mémorielles comme le font les pierres tombales et les niches des colombariums. À voir toutefois le peu de fréquentation des colombariums, on peut douter que cette trace visible soit si importante. Quant aux pierres tombales, elles s'effacent vite et les concessions à perpétuité ne sont perpétuelles que tant que l'on paye. En réalité, la perpétuité signifie 75 ans dans le meilleur des cas, souvent 25 dans les petits cimetières des paroisses rurales. Dès que le paiement cesse et que personne ne s'occupe d'entretenir le lot, les restes sont enlevés, réduits et ensevelis dans une fosse commune.
Il est loisible à chaque famille de créer un autel familial pour honorer ses ancêtres proches. Il est possible d'utiliser photos et autres artéfacts ayant appartenu à la chère disparue pour évoquer son souvenir.
Pour ce qui est des personnes célèbres dont on aime fleurir la tombe, elles pourront toujours bénéficier d'une statue ou d'un cénotaphe, la pensée étant plus importante que la présence des os.
Francis Lagacé
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