Voici un autre magnifique poème
de Barek ABAS.
Un poème criant une vérité,
celle de ceux du sud.
Photo de Steve McCurry (1984) :
"Gula, la fiille Afghane réfugiée au Pakistan"
Les Yeux du Sud
Ils maigrissent en jaunissant
Dans les rôts de ta suralimentation
Les yeux de la faim
Ils flétrissent en s’évaporant
Dans les clapotis de tes piscines
Les yeux de la soif
Ils rougissent ensanglantés
Dans la chaleur de ton nucléaire
Les yeux du froid
Ils meurent sans molécules
Dans ta pharmacologie cupide
Les yeux du sida
Ils gouttent de la sueur
Dans tes firmes délocalisées
Les yeux de l’esclavage
Ils se figent terrorisés
Dans les bruits de tes super-armes
Les yeux de la guerre
Ils hoquettent en silence
Dans tes nuits de souillure de chair
Les yeux du viol
Ils miroitent d’illusion
Dans les mirages de ton amérique
Les yeux des « harragas »*
Ils ne pleurent plus
Ni de rêves d’enfant ni de rien
Les yeux des déshérités
Mais t’accusent de ce regard
Qui pourrait être le tien demain
Les yeux de ta bonne conscience
*harragas : Emigrés clandestins qui souvent périssent en mer.
Barek ABAS, le 27 Novembre 2011.
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