Et il me fait plaisir de le partager étant moi-même un gaucher !
Donc j'écris comme je pense.
Gauchers de tous les pays, unissez-vous !
16 janvier 2012
L'aristéraphobie a de beaux jours devant elle
J'avais écrit un premier billet sur le mépris des gauchers le 24 décembre 2009 (Aristéraphobie).
Mes récentes vacances en Europe m'ont fait tomber sur un article paru le vendredi 30 décembre 2011 dans le quotidien Le Soir de Bruxelles en page 24. La nouvelle s'intitule «Les gauchers davantage sujets à l'épilepsie?»
On y rapporte les propos d'un savant psychiatre de l'hôpital de la Charité à l'Université de Berlin. Il prend bien soin de rappeler qu'«Être gaucher est un phénomène naturel», mais il signale que «les gauchers semblent être plus sujets que d'autres à certaines maladies comme l'épilepsie, la schizophrénie et l'autisme.»
Finalement, la ou le journaliste, qui signe C.D.B., reformule certaines paroles du savant qui «suggèrent que l'activité diminuée de l'hémisphère cérébral gauche par rapport à l'hémisphèree droit peut mener à la dépression tandis que le contraire rendrait l'apparition de manies plus fréquentes.»
Eh bien, la voilà, la réponse! Les droitiers ont des manies, dont celle de ne pas comprendre le monde dans lequel ils vivent et de s'imaginer que les gauchers ont des défauts intrinsèques.
C'est bien sûr que les gauchers sont un problème pour les droitiers. A-t-on pensé que les droitiers étaient un problème pour les gauchers?
À lire la réflexion de certains savants, et de certains journalistes, car la nouvelle aurait pu être rapportée sous un autre angle, on se demande vraiment s'ils sont capables de comprendre que l'environnement, la façon dont la société est construite et leur façon de penser impérialiste conduisent nécessairement les minoritaires dans certaines voies qu'ils qualifieront de «déviantes».
J'avais signalé dans mon billet de 2009 le parallèle avec la façon dont on traitait en général les homosexuels. On retrouve la même condescendance et la même incapacité à se penser dans un système dominant qui se manifestent chez les Blancs quand ils analysent les Noirs, les hétérosexuels quand ils analysent les homosexuels et les droitiers quand ils analysent les gauchers.
De la même façon qu'il importe, quand quelqu'un se prononce sur les réalités sociales, de savoir si ce quelqu'un est riche, blanc, mâle, hétérosexuel ou catholique, il importe aussi de savoir s'il est droitier, car il semble bien que le fait d'être droitier induit des raisonnements biaisés.
Et vive l'aristéraphilie!
LAGACÉ Francis
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