Paul Cliche jette un éclairage sur ce piège péquiste :
Vote stratégique, une réflexion nécessaire.
Pour un progressiste souverainiste,
voter stratégique c’est se leurrer
(ou encore)
Ne pas tomber dans le
panneau du vote stratégique
«Votez stratégique, votez utile». C’est la ritournelle que les propagandistes péquistes ressassent à chaque élection à l’intention des électeurs, issus de la mouvance progressiste souverainiste, en désaccord avec l’orientation néolibérale qu’a adoptée cette formation depuis le début des années 1980. Cette tactique, pourtant éculée, a eu du succès jusqu‘ici. On estime notamment qu’elle a ravi des milliers de votes à Québec solidaire lors des scrutins de 2007 et 2008. Et la même histoire risque de se répéter lors des prochaines élections.
On sait que cette anomalie démocratique est causée par le mode de scrutin majoritaire dont l’Angleterre a doté sa colonie canadienne au 18e siècle et qui n’a pas été modifié depuis. En accordant la victoire au candidat qui a le plus de suffrages, ce système fait en sorte que seuls les votes des électeurs ayant appuyé ce dernier comptent contrairement à la représentation proportionnelle où chaque vote compte permettant ainsi à toutes les formations de faire le plein de leurs appuis électoraux.
Les électeurs progressistes souverainistes, tourmentés entre leurs convictions et leur aversion pour le gouvernement Charest, devraient, à mon avis, tenir compte avant tout de la réalité suivante : les politiques néolibérales mises de l’avant par les gouvernements péquistes et libéraux, ainsi que le programme actuel des deux partis, sont de même nature. Ainsi, les gouvernements Bouchard et Landry ont mis la table pour le gouvernement Charest dans plusieurs domaines notamment par la privatisation des services publics; le culte voué au déficit zéro; les coupures massives dans la santé. l’éducation et l’environnement; les coupures dans l’assistance sociale; l’adoption de lois antisyndicales, la réduction de l’impôt pour les revenus élevés. Sur le plan de l’éthique, par ailleurs, la commission Charbonneau démontrera que le PQ est loin d’être blanc comme neige en matière de financement.
Depuis des décennies, le Québec est gouverné par des partis traditionnels défendant en priorité les intérêts de classe de l’establishment financier qui domine l’économie mondiale au détriment de la grande majorité de sa population. Il est urgent que les progressistes souverainistes donnent un coup de barre pour changer cette situation néfaste. Ils se leurreraient en accordant leur appui à un parti qui n’a pas respecté plusieurs de ses engagements importants alors qu’il était au pouvoir. Un gouvernement qui n’a jamais voulu, par exemple, implanter un scrutin proportionnel malgré les efforts déployés par René Lévesque et malgré l’engagement contenu dans le programme du parti de 1970 à 2111. La raison est simple quoique cynique : garder captive la mouvance progressiste pour conserver son hégémonie sur le mouvement souverainiste.
Paul Cliche, Montréal, 16 juillet 2012
Pour un progressiste souverainiste,
voter stratégique c’est se leurrer
(ou encore)
Ne pas tomber dans le
panneau du vote stratégique
«Votez stratégique, votez utile». C’est la ritournelle que les propagandistes péquistes ressassent à chaque élection à l’intention des électeurs, issus de la mouvance progressiste souverainiste, en désaccord avec l’orientation néolibérale qu’a adoptée cette formation depuis le début des années 1980. Cette tactique, pourtant éculée, a eu du succès jusqu‘ici. On estime notamment qu’elle a ravi des milliers de votes à Québec solidaire lors des scrutins de 2007 et 2008. Et la même histoire risque de se répéter lors des prochaines élections.
On sait que cette anomalie démocratique est causée par le mode de scrutin majoritaire dont l’Angleterre a doté sa colonie canadienne au 18e siècle et qui n’a pas été modifié depuis. En accordant la victoire au candidat qui a le plus de suffrages, ce système fait en sorte que seuls les votes des électeurs ayant appuyé ce dernier comptent contrairement à la représentation proportionnelle où chaque vote compte permettant ainsi à toutes les formations de faire le plein de leurs appuis électoraux.
Les électeurs progressistes souverainistes, tourmentés entre leurs convictions et leur aversion pour le gouvernement Charest, devraient, à mon avis, tenir compte avant tout de la réalité suivante : les politiques néolibérales mises de l’avant par les gouvernements péquistes et libéraux, ainsi que le programme actuel des deux partis, sont de même nature. Ainsi, les gouvernements Bouchard et Landry ont mis la table pour le gouvernement Charest dans plusieurs domaines notamment par la privatisation des services publics; le culte voué au déficit zéro; les coupures massives dans la santé. l’éducation et l’environnement; les coupures dans l’assistance sociale; l’adoption de lois antisyndicales, la réduction de l’impôt pour les revenus élevés. Sur le plan de l’éthique, par ailleurs, la commission Charbonneau démontrera que le PQ est loin d’être blanc comme neige en matière de financement.
Depuis des décennies, le Québec est gouverné par des partis traditionnels défendant en priorité les intérêts de classe de l’establishment financier qui domine l’économie mondiale au détriment de la grande majorité de sa population. Il est urgent que les progressistes souverainistes donnent un coup de barre pour changer cette situation néfaste. Ils se leurreraient en accordant leur appui à un parti qui n’a pas respecté plusieurs de ses engagements importants alors qu’il était au pouvoir. Un gouvernement qui n’a jamais voulu, par exemple, implanter un scrutin proportionnel malgré les efforts déployés par René Lévesque et malgré l’engagement contenu dans le programme du parti de 1970 à 2111. La raison est simple quoique cynique : garder captive la mouvance progressiste pour conserver son hégémonie sur le mouvement souverainiste.
Paul Cliche, Montréal, 16 juillet 2012
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