mardi 26 février 2013

Sommet 2013: Indépendance, transparence et mobilisation


Sommet 2013: Indépendance, transparence et mobilisation

Publié le 25 février 2013

Texte de ma première intervention au Sommet sur l’enseignement supérieur. Thème : la gouvernance des universités.

Puisque j’interviens pour la première fois dans cette enceinte, je tiens à dire ceci. Nous ne serions pas tous présents ici sans l’énorme mouvement qui demeure dans l’esprit des Québécoises et des Québécois comme le printemps de tous les bouleversements. Pendant plusieurs mois, des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes ont réclamé de mille manières un Québec du progrès social et de la justice. On a appelé « crise » le printemps érable. Je préfère le nommer « mouvement » et rappeler que tant de mobilisations et d’espoirs portés par une immense ferveur ne doivent pas être déçus. Nous portons ensemble cette responsabilité.

J’arrive maintenant au sujet de ce matin. Le ministre de l’enseignement supérieur propose la création d’un organisme appelé Conseil national des universités, Il est vrai que de nombreux citoyens et citoyennes  souhaitent plus de transparence dans la gestion des budgets universitaires qui proviennent largement de fonds publics. Par ailleurs, on veut une certaine cohérence dans l’offre de services universitaires sur le territoire.

Pour Québec solidaire, le Conseil national des universités devrait assurer la transparence de la gestion des fonds universitaires et garantirait des choix rationnels dans l’organisation de la formation sur le territoire. Sa composition : une majorité de personnes appartenant aux communautés universitaires et une minorité de personnes issues des collectivités québécoises. Son mandat : faire des recommandations au ministre qui aurait à trancher dans le meilleur intérêt de la population du Québec.

Nous faisons la mise en garde suivante : le Conseil national des universités ne doit pas devenir une instance d’évaluation des programmes offerts dans chaque université. Il revient aux universités elles-mêmes, à travers toutes leurs instances internes, d’évaluer leurs programmes. Et nous rejetons quant à nous le concept d’assurance-qualité trop marqué par une conception marchande des universités et des cegeps, vus par les néolibéraux comme des institutions au service quasi exclusif de l’entreprise.

Parlons maintenant de la gouvernance des universités et des  cegeps. Pour Québec, la meilleure pratique de gouvernance au sein d’un établissement, est celle qui mobilise les actrices et acteurs du milieu autour d’objectifs communs. Nous nous inscrivons en faux contre cette idée qui veut qu’une bonne gouvernance soit le fait d’une majorité de représentants du milieu des affaires au sein-même des collèges et universités. La crise financière de 2008, le désastre de la Caisse de dépôt, puis les scandales révélés par les médias et la commission Charbonneau nous indiquent que les milieux d’affaires ne sont pas exempts de  choix discutables ou pire encore, de corruption. Laissons donc les acteurs collégiaux et universitaires se gouverner eux-mêmes dans le respect des balises adoptées par la collectivité québécoise et l’État qui en est le représentant.

Notre position : les  conseils d’administration  doivent être formés majoritairement de membres à l’interne (professeurs, chargés de cours, étudiants et membres de la direction) plus des membres externes venant de plusieurs horizons. Aussi, quant aux membres externes, ils et elles devraient provenir de milieux diversifiés. Nous considérons que la présence d’autres membres de la société peut être à la fois éclairante et enrichissante pour le conseil d’administration des institutions postsecondaires. Et cette présence assure un lien entre l’établissement d’enseignement et sa communauté d’appartenance.

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