Bienvenue à Déception P.Q.
Publié le 6 février 2013 par Alexandre Leduc
En 2003, lorsque les libéraux ont pris le pouvoir à Déception, personne n’était surpris par ses décisions politiques. En effet, bien que plusieurs citoyens n’apprécient pas leurs politiques néolibérales, on ne pouvait pas les accuser d’avoir menti à la population. Les libéraux clignotent à droite pendant la campagne, et tournent à droite une fois au pouvoir. C’est conséquent.
Or, lors des dernières élections, les citoyens et citoyennes de Déception ont porté au pouvoir un autre parti, le PQ. Voilà que depuis son élection, le PQ fait son gros possible pour valider l’expression «4 trente sous pour une piasse», entre autres, en poursuivant un grand chantier entamé par le PLQ : le démantèlement tranquille de l’État.
En effet, c’est dans le cadre de coupures budgétaires, qui rappellent étrangement celles qui prévalaient il y a à peine quelques années sous le ministre Bachand, que nous avons appris récemment deux décisions étonnantes.
1) D’abord, il n’y aura pas de nouvelles embauches dans la fonction publique. Alors que le PLQ ne remplaçait qu’un départ à la retraite sur deux depuis plus de 5 ans, le PQ n’en remplacera vraisemblablement aucun jusqu’en avril . Vous avez bien lu «AUCUN». Tradition oblige, le parti au pouvoir soutient que ces coupures n’auront aucun impact sur les services. Vraiment? Est-ce que le PQ pense que quelqu’un croit encore à ça, que supprimer des milliers d’emplois dans la fonction publique n’a aucune conséquence sur la qualité des services? Franchement. Les derniers à avoir dit ça sont les conservateurs qui tentaient d’expliquer qu’il n’y avait aucun lien entre les nouveaux temps d’attente interminable pour l’assurance-emploi et la mise à pied de centaines de fonctionnaires fédéraux. Bienvenue à Déception P.Q.
2) Comme un malheur ne vient jamais seul, le PQ a aussi eu la drôle d’idée d’appliquer un engagement de la CAQ. Tant qu’à couper, pourquoi ne pas également couper des postes à Hydro-Québec. Durant la campagne, François Legault avait aléatoirement décidé qu’il fallait couper 4000 postes à Hydro-Québec. Pourquoi 4000? On ne l’a jamais vraiment su. Comment s’assurer de la qualité d’un service public si aucune ressource humaine n’est disponible pour vous prodiguer ce service? Pas de réponse, comme d’habitude. Sauf que cette idée de la CAQ a fait du chemin au PQ à tel enseigne que nous avons appris dans le dernier budget Marceau que le PQ coupait 2000 postes. Pourquoi 2000? Pourquoi pas 4000? Pourquoi pas 6000 un coup parti? Pas de réponse, comme d’habitude…
Cela aura un impact en région, où plusieurs de ces emplois sont situés. Le rapport Duchesneau parlait pourtant de l’importance d’une fonction publique forte comme meilleur rempart à la corruption. Alors qu’Hydro-Québec devrait se préparer à jouer un rôle important dans la transition d’une économie pétrolière à une économie basée sur des énergies alternatives, le PQ nous sert exactement la même recette que le gouvernement précédent et fragilise nos institutions publiques. Bienvenue à Déception P.Q.
Une communauté d’intérêts?
Contrairement à ce que certaines personnes pensent, il n’y a pas de communauté d’intérêts entre QS et le PQ. Au-delà de notre volonté commune de cocher OUI dans un futur référendum sur la souveraineté du Québec, de nombreux enjeux politiques nous séparent (frais de scolarité, libre-échange, exploitation du pétrole, rôle de l’État, etc).
La conclusion va de soit. Le PQ croit maintenant qu’il a fait le plein de votes progressistes et de votes stratégiques. Il est convaincu que les personnes qui ont voté stratégique voteront stratégique de nouveau la prochaine fois. Il va donc chasser dans les terres caquistes. Au mieux, juste avant le déclenchement des prochaines élections, il saupoudra à sa gauche quelques mesures marginales et sans grands impacts financiers. Ce sera de la poudre aux yeux, une vieille recette traditionnelle de Déception P.Q.
Le PQ ne mérite pas une majorité et il doit être remplacé par un gouvernement progressiste soucieux de mettre en place une économie où la prospérité est partagée. Québec solidaire a l’énorme tâche de devenir cette alternative lors des prochaines élections. Au travail, nous n’avons pas beaucoup de temps!
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