Voici à quel point le gouvernement d'Israël tient à la liberté de presse
Nouvelle atteinte à la liberté de la presse : une radio palestinienne fermée
1er septembre 2016
Israel a fait fermer une nouvelle radio près d’Hébron après un raid de son armée, violant une fois de plus la liberté de la presse.
Mercredi matin, les soldats de l’occupation envahissaient et saccageaient les locaux de la radio de la ville de Dura dans la région d’Hébron, ordonnant sa fermeture pour 3 mois.
Ils ont confisqué les équipements de radio Al Sanabel et détenu ses journalistes et employés, Ahmad al-Darawish, Muhammad al-Sus, Nidal Amro, Muntaser Nassar, et Hamed al-Nammura.
Les soldats sont partis en collant un avis de fermeture de 3 mois sur la porte.
Un porte-parole de l’armée a fait savoir que cet ordre militaire était dû au fait que la radio "diffusait des programmes incitant à la haine contre Israel" !
Il est connu qu’une population occupée doit dire en permanence du bien de son occupant et ne jamais rapporter ses exactions, arrestations, démolitions, humiliations.
C’est comme cela qu’Israel conçoit le rôle de la presse palestinienne et c’est pourquoi elle emprisonne régulièrement des journalistes.
LE CAS D’OMAR NAZZAL EN GREVE DE LA FAIM
Ainsi Omar Nazzal, cadre du Syndicat des journalistes palestiniens, est toujours en détention administrative, depuis le 23 avril dernier.
Il avait été arrêté par Israel à cette date, à la frontière entre la Cisjordanie, et la Jordanie, d’où il devait prendre l’avion pour se rendre à un Congrès de la Fédération européenne des journalistes en Bosnie.
Plusieurs organisations internationales ont appelé à la libération de Omar Nazzal, 54 ans, qui observe depuis le 4 août une grève de la faim pour dénoncer sa détention.
Un tribunal militaire israélien l’avait placé en mai en détention administrative jusqu’au 22 août « en raison de sa participation à une organisation terroriste » et non « pas du fait de ses actions en tant que journaliste », avait alors précisé l’armée israélienne.
Etre membre de n’importe quel parti, en l’occurrence le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), suffit à être emprisonné par l’occupant.
Alors que le journaliste devait être libéré ou inculpé la semaine dernière, ses avocats ont été informés au dernier moment que sa détention administrative était prolongée de trois mois.
LETTRE OUVERTE DES SYNDICATS DE JOURNALISTES FRANÇAIS A L’AMBASSADE D’ISRAEL
Les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT, CFDT, ainsi que la FIJ et la FEJ, ont adressé à Mme Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël en France, le courrier suivant à ce propos.
Madame l’Ambassadrice,
En avril dernier, les participants du Congrès de la Fédération européenne des journalistes (FEJ) réunis à Sarajevo (Bosnie) ont vainement attendu l’arrivée du deuxième invité de la délégation palestinienne, Omar Nazzal, 54 ans, cadre du Syndicat des journalistes palestiniens. Arrêté par l’armée israélienne le 23 avril à la frontière entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, et la Jordanie, il est, depuis cette date, placé en rétention administrative.
Ce régime extrajudiciaire, hérité de l’occupation britannique, est utilisé par votre pays pour mettre et garder en détention des personnes suspectes, sans avoir à justifier des raisons qui ont fondé contre elles ces mises en accusation. Pire, ces mesures administratives peuvent être prolongées toujours sans avoir à en justifier les motifs.
Les syndicats de journalistes français (SNJ, SNJ-CGT et CFDT-journalistes), membres de la Fédération internationale des Journalistes (600.000 membres dans le monde), et de la Fédération européenne des journalistes ainsi que ces organisations internationales, ont, à plusieurs reprises, dénoncé la répression quasi-permanente dont sont la cible les journalistes palestiniens et leur syndicat Palestinian Journalists Union (PJS).
Selon les précisions de l’armée israélienne, la détention par un tribunal militaire d’Omar Nazzal serait motivée par le fait d’appartenir à une « organisation terroriste » et non « pas du fait de ses actions en tant que journaliste ».
Nous doutons fortement de cette accusation. Omar Nazzal est un journaliste professionnel compétent, expérimenté et avisé.
Nous venons d’apprendre que sa détention serait prolongée de trois mois sans procès ni inculpation.
C’est un véritable déni de justice.
Nous vous appelons, Madame l’Ambassadrice, à transmettre aux autorités de votre pays que nous considérons que :
– notre confrère Omar Nazzal doit être libéré sans retard. En grève de la faim depuis le 4 août, ce journaliste entend protester contre sa détention injustifiée. Nous rendons Israël responsable de son état de santé ;
– doivent cesser les détentions arbitraires des journalistes et les poursuites injustifiées dont ils sont l’objet ;
– doivent cesser les pressions, censures, restrictions de circulation ainsi que les brimades qui ont pour conséquence d’empêcher les journalistes palestiniens d’exercer librement leur mission d’informer ;
– doivent être respectées les conventions internationales sur la protection des droits de l’Homme, la liberté syndicale, la liberté d’expression, dans les territoires palestiniens, comme partout dans le monde.
Restant à votre disposition, veuillez agréer, Madame l’Ambassadrice, nos salutations syndicales les plus déterminées.
SNJ/SNJ-CGT/CFDT-Journalistes
CAPJPO-EuroPalestine
INFORMATION PRISE ICI
www.europalestine.com/spip.php?article12196
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