jeudi 25 juillet 2024

Dans ce vent

 

Mon plus récent poème

Dans ce vent


Par Sergio de Rosemont

Je suis assis sur ce banc, dans cette place publique, et le vent est assez présent.

Il soulève au loin cette poussière accumulée.

Une poussière d’événements passés.

Une poussière de souvenirs heureux et malheureux issus du passé.

Une poussière de sentiments sans cesse ressassés.

Hélios, rends-moi service et dis-moi que, pour moi, les jours heureux semblent vouloir revenir.

Mais il reste encore certaines douleurs venant d’un passé proche, alors, s’il te plait, avec ton vent, peux-tu porter loin de moi celles qui se logent encore dans mon âme et dans mon cœur?

Envoie vers moi un cyclone de forces positives, question de réaliser les vœux les plus chers à mon cœur et à mon âme.

©2024 Serge Leclerc

lundi 22 juillet 2024

L’homme dans la lune

 

Francis nous parle de cinéparc

L’homme dans la lune


20 juillet 2024

Nous sommes le vingt juillet mille-neuf-cent-soixante-neuf. Get back et Don’t let me down, les faces A et B d’un même quarante-cinq tours des Beatles, jouent en boucle dans les hauts-parleurs de ce cinéparc à la lisière des bois du côté états-unien de la frontière, car les cinémas en plein air sont encore interdits dans la Belle Province, ce qui a le don d’attirer la visite de loin dans cette région perdue où un entrepreneur a eu la lucrative idée de construire son champ de projections outre Canada et d’y présenter la version française des productions hollywoodiennes.

Un programme double met en vedette un drame biblique particulièrement sanglant et un navet pseudo-scientifique intitulé Un million d’années avant Jésus-Christ, où des humains n’ayant pas encore acquis un langage articulé se battent avec des dinosaures (déjà éteints depuis soixante-quatorze millions d’années) et dont le principal argument de vente est l’actrice Raquel Welch en petite tenue, dont des posters orneront la chambre du plus vieux, pourtant absent de cette séance.

Ce soir, l’ordre des films a été inversé, car on sait bien que beaucoup ne voudront pas rater la marche du premier homme sur la lune. Raquel Welch aura donc son heure de gloire avant les sinistres prophètes qui s’éborgnent.

Julien ne voulait pas assister à ces films, mais sa mère a décidé que ce serait un cadeau pour toute la famille en ce dimanche. Seul l’aîné des fils resterait à la maison. Julien savait trop bien que la descente des astronautes sur l’astre éteint aurait lieu à vingt-et-une heures, ce que les films lui feraient rater. La mère et l’aîné s’étaient entendus et rétorquaient : « Mais ils ont annoncé que la marche aurait lieu à minuit. » « Mais, non, répliquait Julien, ça, c’était le programme de départ. Ils ont devancé à vingt-et-une heures. » Ne se laissant pas démonter, les deux complices conclurent d’une même voix : « Oui, mais ils ont encore changé d’avis et ont décidé de la ramener à minuit. » « Mais, pourquoi ? » La voix en stéréo reprit : « Je ne sais pas, mais c’est comme ça. »

Et tout le reste de la famille, peu féru d’événements historiques s’entassa dans le véhicule.

Après la première projection, le ciné-parc se vide graduellement, mais la famille Lacasse reste imperturbable sur le terrain, prétextant qu’on avait payé pour deux films et qu’on en verrait deux.

Minuit moins le quart, retour à la maison. La télé en blanc et noir repasse les images déjà anciennes de la descente sur la lune qui avait bel et bien eu lieu à vingt-et-une heures pour l’alunissage et peu avant vingt-deux heures pour la sortie comme telle. « Je vous l’avais bien dit, s’enflamme Julien. » La réponse toute prête du plus vieux et de sa protectrice fuse : « Mais voyons, c’est pas grave ! » C’est peut-être le cinq-millième c’est pas grave qu’il entend. Il y en aura deux fois plus encore avant que sa capacité à pardonner et à oublier ne tarisse au grand étonnement du reste de l’univers.

NDLA : Cette nouvelle fait partie du recueil N’allez jamais à Montréal paru en décembre 2021.

Francis Lagacé

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mardi 16 juillet 2024

Si tu n’aimes pas Dieu, tu ne peux pas aimer une femme ?!?!

 

Voici ma réflexion que je partage avec vous.

TEXTE CORRIGÉ.

Si tu n’aimes pas Dieu, tu ne peux pas aimer une femme ?!?!


Par Sergio de Rosemont

« Si tu n’aimes pas Dieu, tu ne peux pas aimer une femme! »

Croyez-le ou non, c’est exactement ce qu’une fanatique chrétienne évangéliste m’a dit il y a de ça quelques années.

Mais attention, quand elle disait qu’il fallait aimer Dieu, ça devait obligatoirement être son Dieu à elle

Pourtant, dernièrement, un événement est venu à mes oreilles au sujet d’un homme de ma connaissance, très religieux lui aussi, pour qui tout devait obligatoirement passer par son « p’tit Jésus ».

On est d’accord sur le fait que cet homme devait sûrement aimer Dieu, n’est-ce pas?

Vous serez aussi sûrement d’accord avec moi pour dire que, techniquement, cet homme aurait dû être apte à aimer une femme, si l’on se fie aux dires de la sympathique chrétienne évangéliste donc je parle plus haut?

Pourtant, cet adorateur du p’tit Jésus a récemment été mis en état d’arrestation et menotté pour violence conjugale!

Oui, vous avez bien lu… arrêté et menotté pour violence conjugale.

Quand je repense à la phrase « Si tu n’aimes pas Dieu, tu ne peux pas aimer une femme! », je me demande bien comment décrire cette affirmation autrement qu’en la qualifiant de fabulation religieuse. Comme si le simple fait pour un homme d’aimer son « Dieu » faisait en sorte qu’il ne pouvait faire autrement que d’aimer « la Femme ».

Pourtant, l’histoire bien réelle de l’homme pieux mentionnée plus haut a prouvé tout le contraire.

Par ailleurs, je connais des hommes qui sont en couple et qui ont d’autres croyances que celle du christianisme – certains sont même ce qu’on pourrait appeler des païens, des agnostiques ou des athées – et pourtant, ils aiment et respectent leur conjointe.

Non! Le simple fait pour un homme de croire en Jésus et de le prier en public ne garantit absolument pas qu’en privé, il aimera et respectera sa femme!

© 2024 Serge Leclerc

lundi 8 juillet 2024

La lâcheté des passagers

 

Donnons la parole à Francis

La lâcheté des passagers


8 juillet 2024

Si on demande à monsieur·madame tout le monde quelle est sa voiture préférée dans le train, personne ne choisira la locomotive. On préférera généralement le wagon bar ou le wagon restaurant, où l’on peut se prélasser pendant le voyage alors que c’est la locomotive qui nous tire.

La gauche est un train dont la locomotive est la LFI avec Mélenchon. Les hollandistes et les ruffinistes sont ces voyageurs qui font le trajet dans le wagon restaurant. Quand ils en descendent, ils crachent sur la locomotive qui les a amenés jusque-là et n’ont aucune pensée pour les charbonniers (les militants) qui alimentent la chaudière.

Ruffin surtout est une déception pour beaucoup, mais cela se laissait deviner à l’attitude du bonhomme. Dans ses discussions vidéo avec Mélenchon, on voyait que le gars manquait de perspective. On y sentait déjà cet agaçant bothsidism qui empêche de faire les choix qui s’imposent.

Vaguement anarchiste, incapable de respecter une ligne de parti, il personnalise tout et voit les choses d’une façon individualiste, à la rigueur collective, mais pas sociale ni systémique. C’est là la grande différence avec Mélenchon qui possède une pensée systémique, qui voit les forces derrière les gestes et ne se contente pas de comparer les personnalités.

J’ai expliqué ailleurs en quoi le social transcende énormément le collectif. Le social, plus qu’un groupe d’individus, est composé de toutes les relations entre les individus, entre les groupes et les individus, entre les divers groupes et les divers mouvements. C’est pourquoi une compréhension du politique doit inclure une compréhension du social. C’est cette analyse qui manque à Ruffin.

Quand il dit qu’il y a des gens bien parmi les adversaires politiques, on est d’accord, mais là n’est pas la question. Ça me rappelle une personne membre de l’exécutif de mon syndicat toujours prête à dire qu’on ne donnait pas assez de chance aux patrons puisque ce sont de bonnes personnes. Que les adversaires soient gentils ou pas, ce sont leurs intérêts qui les guident. Ça s’appelle la lutte des classes, et on ne peut pas y couper.

Ce n’est certainement pas en avalisant l’absurde diabolisation lancée par la macronie et complaisamment relayée par les médias néolibéraux ainsi que les médias fascistes contre celui qui a su ressusciter la gauche assassinée par 30 ans de néolibéralisme que l’on contribue à améliorer le sort du peuple. À moins, bien sûr, que l’on cherche à bien se faire voir d’une élite économique qui pourrait nous recruter.

Francis Lagacé

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