Donnons la parole à Francis
La lâcheté des passagers
8 juillet 2024
Si on demande à monsieur·madame tout le monde quelle est sa voiture préférée dans le train, personne ne choisira la locomotive. On préférera généralement le wagon bar ou le wagon restaurant, où l’on peut se prélasser pendant le voyage alors que c’est la locomotive qui nous tire.
La gauche est un train dont la locomotive est la LFI avec Mélenchon. Les hollandistes et les ruffinistes sont ces voyageurs qui font le trajet dans le wagon restaurant. Quand ils en descendent, ils crachent sur la locomotive qui les a amenés jusque-là et n’ont aucune pensée pour les charbonniers (les militants) qui alimentent la chaudière.
Ruffin surtout est une déception pour beaucoup, mais cela se laissait deviner à l’attitude du bonhomme. Dans ses discussions vidéo avec Mélenchon, on voyait que le gars manquait de perspective. On y sentait déjà cet agaçant bothsidism qui empêche de faire les choix qui s’imposent.
Vaguement anarchiste, incapable de respecter une ligne de parti, il personnalise tout et voit les choses d’une façon individualiste, à la rigueur collective, mais pas sociale ni systémique. C’est là la grande différence avec Mélenchon qui possède une pensée systémique, qui voit les forces derrière les gestes et ne se contente pas de comparer les personnalités.
J’ai expliqué ailleurs en quoi le social transcende énormément le collectif. Le social, plus qu’un groupe d’individus, est composé de toutes les relations entre les individus, entre les groupes et les individus, entre les divers groupes et les divers mouvements. C’est pourquoi une compréhension du politique doit inclure une compréhension du social. C’est cette analyse qui manque à Ruffin.
Quand il dit qu’il y a des gens bien parmi les adversaires politiques, on est d’accord, mais là n’est pas la question. Ça me rappelle une personne membre de l’exécutif de mon syndicat toujours prête à dire qu’on ne donnait pas assez de chance aux patrons puisque ce sont de bonnes personnes. Que les adversaires soient gentils ou pas, ce sont leurs intérêts qui les guident. Ça s’appelle la lutte des classes, et on ne peut pas y couper.
Ce n’est certainement pas en avalisant l’absurde diabolisation lancée par la macronie et complaisamment relayée par les médias néolibéraux ainsi que les médias fascistes contre celui qui a su ressusciter la gauche assassinée par 30 ans de néolibéralisme que l’on contribue à améliorer le sort du peuple. À moins, bien sûr, que l’on cherche à bien se faire voir d’une élite économique qui pourrait nous recruter.
Francis Lagacé
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