La démocratie
28 janvier 2012
Le Parti québécois entame une discussion en Conseil national sur la démocratie et le renouvellement des institutions démocratiques. Fort bien!
Depuis déjà plusieurs années, Québec solidaire défend des mesures comme des élections à date fixe, une plus grande imputabilité des députés-es et surtout un mode de scrutin véritablement proportionnel. La démocratie nous tient à coeur.
Intéressant aussi: de plus en plus de gens questionnent la démocratie représentative que nous connaissons. Des jeunes surtout, désabusés devant un système élitiste et refermé sur lui-même sans que la population ait vraiment son mot à dire dans les affaires de la cité. Un coup de barre s’impose. Pour moi, le tout premier est celui de l’instauration d’un mode de scrutin qui permet vraiment à différents points de vue de s’exprimer. Nous proposons un scrutin proportionnel mixte. Des députés-es élus par comté mais aussi par un scrutin de liste.
On vote pour un-e député-e dans sa circonscription. Tout de suite après, on vote pour la liste présentée par un parti. Deux votes en 5 minutes. Un citoyen peut décider de garder son député de comté mais de donner une chance à un nouveau parti dans un deuxième vote. Cela existe dans plusieurs pays.
Ça donne quoi? Souvent des gouvernements de coalition où la négociation est indispensable. Des partis doivent coopérer plutôt que se faire continuellement la guerre.
Ici cela n’existe pas. Dans chaque comté, il y a un-e gagnant-e et plusieurs perdants-es. Un parti pourrait bien amasser des centaines de milliers de votes répartis à la grandeur du Québec, il pourrait n’avoir aucun député. Cela voudrait dire que les idées de ce parti ne seraient pas représentées à l’Assemblée nationale.
Il faut changer cette situation insoutenable qui est le contraire de la démocratie.
J’espère que les démocrates qui se penchent sur cette question du mode de scrutin, au Conseil national du PQ ou ailleurs, se prononceront franchement pour changer en profondeur un système que René Lévesque qualifiait d’infect. Les changements cosmétiques ne seront pas suffisants pour redonner confiance en la démocratie. Un coup de barre s’impose! Un scrutin à deux tours est loin de répondre à la question fondamentale du pluralisme démocratique. Voyez la France: lors de l’élection présidentielle, les gens votent pour le parti de leur choix. Mais au deuxième tour, ils sont forcés de choisir entre deux partis.
Si le Parti québécois adopte le mode de scrutin à deux tours en fin de semaine, cela voudra dire qu’il renonce à l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel mixte souhaité par un bon nombre de Québécoises et Québécois. Ce sera un recul pour les militantes et militants qui oeuvrent depuis au moins dix ans pour un changement en profondeur du mode de scrutin que nous connaissons.
Françoise David
En post-scriptum amical: à monsieur Denis Trottier, député péquiste, qui a l’impression que Québec solidaire ne parle pas suffisamment de la souveraineté (?) je suggère fortement la lecture du livre « De colère et d’espoir ». Au moins le chapitre 2: » le pays rêvé ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire