En réponse à ce sénateur Pierre-Hugues Boisvenu qui avait dit :
« Chaque assassin devrait avoir droit à une corde dans sa cellule »http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2012/02/01/002-boisvenu-peine-mort.shtml
Je répond avec ce poème de mon ami Barek Abas !
Les Couloirs de la Mort
Ils se réveillent à l’aube en uniformes rayés
Dans un silence de mort sur mesure et taillé
Par un code pénal qui préserve les nantis
De l’innocence des Sacco et des Vanzetti
Dans les couloirs de l’injustice
Ils sentent le formole aux premiers jours du printemps
Dans la froideur de glace figeant les vingt ans
D’une jeunesse perdue qui ne voit plus de salut
Dans une société qui ne fabrique que pendus
Dans les couloirs du désespoir
Ils parlent des doigts divaguant à qui ils savent
Dans un décor où ils sont réduits en esclaves
De gélules tuant de plus en plus la lumière
Et les rêves de leur âme sous l’œil d’infirmières
Dans les couloirs de la folie
Ils traversent des enfers fuyant leur propre enfer
Venant de contrées sans étés sinon hivers
Avec pour tout mirage le soleil en tête
Qui se fracasse sur les récifs de la Crête
Dans les couloirs de l’illusion
Ils se crucifient funambules entre noir et blanc
Sur ce fil de la vie et la mort qui se tend
En interrogations sur les après-poussières
Comme le fil tranchant entre Paradis-Enfer
Dans les couloirs de l’âme
Ils sont conduits démunis de tout et tondus
Dans les abattoirs que l’HISTOIRE a bien connus
Au nom d’une folie latente à portée de main
Que des fous attisent matins et soirs pour demain
Dans les couloirs d’Auschwitz
Ils sont le seul salut pour pendus innocents
Et miroitent l’évasion pour esclaves consentants
Ils restent les plus fous pour funambules de tous cieux
Et les plus beaux pour déportés aimant le feu
Les Couloirs de l’Amour
Barek ABAS – Béjaia, le 02 Février 2012.
Illustration : « L'Amour dans les Coulisses » de Olivier Garnier.
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