Francis Lagacé nous parle du mépris libéral.
La grande manipulation
24 novembre 2014
L'une des techniques de manipulation les plus efficaces et les mieux connues consiste à proposer quelque chose de très difficile à quelqu'un pour finir par obtenir quelque chose que cette personne n'aurait probablement pas voulu donner si on l'avait demandé directement. Par exemple, votre patron pourra vous proposer de rester au bureau tous les soirs de la semaine pour finir par accepter que vous ne le fassiez que deux fois. Vous avez l'impression d'avoir fait un gain, alors que lui a obtenu exactement ce qu'il souhaitait.
C'est la même chose qui se produit avec le fameux rapport Robillard sur les programmes gouvernementaux du Québec. La fidèle libérale a été commissionnée pour faire le sale boulot de proposer des mesures insupportables, ainsi le gouvernement pourra se donner des airs de «bon garçon» en se contentant des mesures qu'il avait soigneusement préparées.
Les membres de ce gouvernement ont pour mission d'aplatir l'État social pour faire la place au privé, et rien ne les fera dévier de leur objectif. Le ministre Bolduc en a donné une autre preuve lors de son allocution à la clôture du Forum sur les enseignantes et enseignants universitaires contractuels organisé par la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (Fneeq-CSN) du 20 au 22 novembre dernier.
Voici en substance ce qu'il a dit :
«C'est beau votre lutte à l'austérité, vos manifestations pacifiques, vous faites bien de vous exprimer, mais nous allons continuer selon ce que nous avons prévu. L'Éducation va faire sa part et tous les ministères vont y passer, la santé aussi. Cette année et l'année prochaine seront difficiles, mais j'espère que nous pourrons bientôt réinvestir dans l'Éducation.»
En cela, il nous a servi une répétition à peine adaptée de la déclaration que l'ancienne ministre, Line Beauchamp, avait faite à la suite de la grande manifestation du 22 mars 2012. Selon elle, il fallait admirer le caractère pacifique de cette manifestation, grâce à quoi elle ne changerait tout simplement pas de cap. L'opinion et le bien-être des principaux intéressés ne sont pas des facteurs dignes de considération.
La dette, le déficit, l'équilibre budgétaire, tout cela n'est que prétexte. Le seul but : laminer l'État social et faire place nette pour que le privé se partage le butin.
LAGACÉ, Francis
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