COUPURES À L’AIDE SOCIALE : ÉPOPÉE PÉQUISTE D’UN MÉPRIS ENVERS LES PLUS PAUVRES
mardi 26 mars 2013, par Marie-Ève Duchesne
Depuis le 27 février dernier, la lutte contre les coupures à l’aide sociale se mène par les groupes de défense de droits des personnes assistées sociales et leurs allié-e-s.
Les pires coupures des dix dernières années, des coupures qui dégagent une forte odeur de mépris envers les plus pauvres. Des coupures pourtant mises de l’avant par le Parti Québécois, ce supposé parti progressiste prêt à servir les intérêts des plus pauvres et de la classe moyenne. Et elles ne font pas l’unanimité. Attaquer les personnes ayant des contraintes temporaires à l’emploi de 55 à 57 ans, les familles ayant un enfant de moins de 5 ans et les personnes en établissement pour une thérapie de désintoxication n’étaient pas l’idée du siècle. Et les « réponses » de la Ministre de l’Emploi et de la solidarité sociale et députée de Taschereau, Agnès Maltais, ne sont guère reluisantes.
Le 27 février dernier, en catimini, la Ministre Maltais dépose dans la Gazette officielle des changements dans la loi d’aide sociale qui amèneront 19 millions de compressions dans ce programme. Il semblerait que la Ministre n’ait pas eu le temps d’en informer qui que ce soit : une tempête de neige a bousculé sa journée. Pourtant, l’étude des crédits avait été déposée quelques semaines auparavant, le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) avait été rencontré en janvier et l’Association pour la défense des droits de Québec-métropolitain (ADDS-QM) avait rencontré Madame Maltais le 25 février … deux jours auparavant. Quand une tempête de neige a le dos large …
Dès lors, la riposte s’organise et la couverture médiatique sur le sujet est impressionnante. Une première action est organisée le 4 mars devant le bureau de la députée à Québec et les messages sont clairs : les coupures ne passent pas, le PQ est hypocrite et Maltais nous ment.
Le 7 mars, le FCPASQ est rencontré par la Ministre pour tenter de calmer le jeu. Une rencontre qui ne calmera rien du tout. La Ministre n’offre aucune réponse aux questions de la délégation, elle explique que le changement d’âge pour une contrainte à l’emploi vient du changement qui s’opère sur le marché du travail mais n’offre aucune source pour se justifier. Le marché du travail change. Elle ne veut pas échapper personne. Pourtant, lors de cette rencontre, les représentantes des personnes assistées sociales lui ont amené plusieurs exemples de situations où des personnes « tomberaient entre les deux programmes » et la ministre n’avait rien à répondre. Notons d’ailleurs que lors de son passage à Tout le monde ne parle !, enregistré le soir de la rencontre, la Ministre a affirmé qu’elle n’en échapperait pas... beaucoup.
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