mardi 9 mai 2017

Devant ses enfants, un soldat israélien tire sur une mère palestinienne. Où est la compensation qu’elle mérite?


L'armée israélienne, les maîtres de la lâcheté



Devant ses enfants, un soldat israélien tire sur une mère palestinienne. Où est la compensation qu’elle mérite?

5 mai 2017

Une mère de 10 enfants ans est infirme depuis que les soldats israéliens l’ont abattu il y a 13 ans, alors qu’elle se tenait dans son salon. Ni elle, ni aucun des milliers d’autres combattants blessés par l’armée n’ont eu droit à une indemnisation.

Pendant trois mois, Dia Mansur était certain que sa mère était morte. Il avait 15 ans quand il l’a vue s’effondrer, abattue par une balle tirée par un soldat des Forces de défense israélienne qui lui a déchiré le visage. Par la suite, les forces israéliennes, à la fois mistaravim (membres d’une unité contre-terroriste infiltrée) et des troupes en uniforme, sont arrivées et ont arrêté Dia et son père.

Dia a passé les trois mois dans les salles d’interrogatoire des services de sécurité Shin Bet à Petah Tikva. Ses ravisseurs lui ont dit que sa mère était morte. Dia a pleuré dans ce lieu si hostile. Ce n’est que lorsque les interrogatoires ont pris fin et que Dia a été transféré à la prison de Megiddo, qu’il a appris d’un oncle, que sa mère était vivante dans un hôpital de Naplouse.

C’était il y a 13 ans. Dia a passé 28 mois de prison; son père, trois ans. Aujourd’hui, Dia est chauffeur de taxi et père de trois enfants. Son père, Raad, est policier et sa mère, Basama, est une femme profondément handicapée qui a du mal à marcher et à parler. On doit être à deux pour la soutenir quand elle entre dans ce même salon où, le 12 février 2004, une balle a changé à jamais le cours de sa vie. Elle, blessée, et son mari arrêté, ses enfants n’avaient plus de parents pour s’occuper d’eux. Bien qu’elle soit rentrée à la maison, après six mois d’hospitalisation, elle ne pouvait plus s’occuper de ses enfants. Ils ont été élevés par des parents et des voisins.

De septembre 2000 à fin février 2017, les Israéliens ont tué 4868 civils palestiniens, un tiers d’entre eux (1793) étaient des enfants ou des adolescents (B’Tselem). Des milliers d’autres, qui n’étaient engagés dans aucun combat, vivent avec de sévères handicaps suite à leurs blessures. Aucun n’a reçu leur dû : une compensation de l’État qui est la cause de leur condition.

Adapté de : Haaretz 14 avril par Gideon Levy et Alex Levac www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.783329

Distribué par PAJU (Palestiniens et Juifs unis)

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