dimanche 28 septembre 2014

Ce que cache la menace "État islamique"

Je vous le met à titre d'information:



Ce que cache la menace "État islamique" 

vendredi 26 septembre 2014

L'effroyable assassinat de l'otage Hervé Gourdel au nom de l'organisation État islamique a définitivement fait entrer ce groupe djihadiste dans l'esprit des Français, et renforcé la détermination de François Hollande à frapper ses positions en Irak. Mais qui est vraiment ce groupe ultra-radical ? Qui a contribué à son essor ? Pourquoi continue-t-il à faire des émules dans le monde et comment en venir à bout ? Directeur du projet Égypte-Syrie-Liban du programme Moyen-Orient de l'International Crisis Group, le chercheur Peter Harling, qui a vécu et travaillé pendant sept ans en Irak, fait le point.

La détermination de François Hollande à frapper l'organisation EI en Irak est-elle, selon vous, la bonne stratégie ? La question n'est pas le niveau de détermination de François Hollande, mais la nature de cet adversaire et la pertinence des moyens utilisés pour l'affronter. Annoncer qu'on vengera en Irak ou ailleurs un meurtre qui s'est joué en Algérie ressort de la politique spectacle, des relations publiques, et non d'une quelconque stratégie.

Ce groupe a tout de même appelé à tuer les "méchants et sales Français".
En Occident, Daesh (Peter Harling emploie ce terme péjoratif également choisi par le gouvernement français pour désigner le groupe EI, NDLR) réveille tout un imaginaire du terroriste génétiquement programmé pour incarner et commettre le mal. Cela permet de faire l'impasse sur la politique : c'est comme s'il existait un certain type d'individu qu'il fallait détruire pour régler le problème, d'où des solutions militaires prédominantes. Mais, justement, Daesh attire des gens dont on ne peut pas faire une typologie rigide, et surtout voit sa capacité de mobilisation s'accroître à la faveur des frappes occidentales. Daesh est le réceptacle de toutes sortes d'imaginaires.

Qu'entendez-vous par là ?
Certains Européens désorientés, tentés par l'hyper-violence, trouvent dans la mise en scène des crimes du mouvement une sorte d'idéal radical et viril. En Syrie ou en Irak, Daesh peut être perçu comme un simple allié nécessaire face à des agressions nombreuses, venant d'un gouvernement sectaire, vu comme une sorte de force d'occupation à la solde de l'Iran, par exemple. Daesh exprime aussi des frustrations aussi diverses que profondes avec l'ordre existant, à un moment où il n'existe pas d'alternative puisque les élites séculières sont laminées, les courants islamistes "mainstream" ont échoué et des structures étatiques fragiles sont dépecées dans une logique du "chacun pour soi".

Comment les populations sunnites voient-elles cette organisation ? Un groupe terroriste ou un libérateur du joug chiite ?
Les deux ! Le monde arabe sunnite connaît une sorte de crise existentielle. La région a pour l'instant raté, pour ainsi dire, sa sortie de l'ère de régression qui l'avait caractérisée sous la domination de l'Empire ottoman, qui a cédé le pas au colonialisme, à des ingérences occidentales tous azimuts et la création traumatisante d'Israël. Les grands mouvements émancipateurs, qui ont d'abord été d'immenses sources d'inspiration, ont vite dégénéré en coteries autocratiques et cleptomanes. Leurs alternatives islamistes, articulant diverses visions d'avenir séductrices mais utopistes, ont échoué lamentablement dès qu'il s'agissait de les mettre en oeuvre en pratique.
Le Printemps arabe, ce moment fulgurant, splendide, qui devait offrir à la région sa rédemption, sa nouvelle chance, a lui aussi viré au désastre. Il faut imaginer les sentiments de confusion, d'échec, d'amertume, d'injustice et d'humiliation qui en découlent. Ajoutez-y la violence inimaginable pratiquée par le régime syrien, sans aucune réaction sérieuse en Occident. Ajoutez-y l'ampleur de la crise humanitaire qui s'est ensuivie. Ajoutez-y le spectacle navrant des courants réactionnaires en Égypte, dans le Golfe et ailleurs. Ajoutez-y enfin les provocations constantes qui viennent du monde chiite, qui, lui, est dans une phase ascendante générant une forme d'hubris. Au total, très peu de gens aiment Daesh, mais il n'y a que lui.

Comment l'organisation a-t-elle réussi à s'emparer de tels pans de territoires ?

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Prenez le temps d'aller lire la suite l'article ca en vaut le coup.

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