jeudi 11 septembre 2014

Le FRAPRU s’alarme de la situation du logement à Montréal



Le FRAPRU s’alarme de la situation du logement à Montréal 

Montréal, le 9 septembre 2014 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain, qui lançait aujourd’hui un dossier noir sur le logement et la pauvreté au Québec, s’alarme particulièrement de la détérioration de la situation à Montréal. Selon des données provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada, 195 170 ménages, représentant 40 % des locataires, consacrent désormais plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger à Montréal. De ce nombre, 102 480 en paient plus de 50 % dont 53 080 plus de 80 %.

Marie-José Corriveau, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU, est scandalisée de ce dernier chiffre qui a bondi de 24 % depuis le recensement de 2006 : « Il est intolérable que 11 % des ménages locataires doivent, mois après mois, verser les 4/5 de leur revenu pour se loger dans une ville comme Montréal. Qu’est-ce qu’il faut aux autorités politiques pour se rendre compte de l’urgence de la situation? ».

Le FRAPRU explique que la sévère pénurie de logements vécue au cours de la dernière décennie a entraîné une hausse du coût du logement qui a de loin dépassé celle des revenus des locataires. Le loyer médian à Montréal est en effet passé de 520 $ en 2001 à 684 $ dix ans plus tard, pour une hausse moyenne de 32 %. Le revenu médian, lui, n’a augmenté que de 20 % au cours de la même période, passant de 27 264 $ à 32 629 $.

Selon l’organisme, la situation des ménages issus de l’immigration récente est encore plus dramatique. Pas moins de 51 % des locataires ayant immigré entre 2006 et 2011 paient plus de 30 % de leur revenu en loyer à Montréal, 31 % plus de 50 % et 19 % plus de 80 %. Par ailleurs, 29 % des logements habités par ces ménages sont de taille insuffisante. Ce pourcentage est de 9 % chez les autres locataires de Montréal.

Un Montréal pour qui?

Rappelant que les deux-tiers des ménages de Montréal sont locataires et qu’une large partie de ceux-ci sont pauvres, Mme Corriveau souligne qu’au cours des sept premiers mois de 2014, à peine 342 logements locatifs privés ont été mis en chantier sur l’île de Montréal alors que ce fût le cas pour 3885 unités de condominiums : « Pour qui la ville se développe-t-elle », s’interroge la porte-parole, en ajoutant : « Heureusement que le gouvernement finance encore du logement social, ce qui a permis la mise en chantier de 338 logements coopératifs depuis le début de 2014, mais il en faudrait tellement plus pour faire face à tous les problèmes vécus par les locataires montréalais », conclut-elle.

Le FRAPRU demande au maire de Montréal, Denis Coderre, et au ministre responsable de Montréal, Robert Poëti, de réagir publiquement aux données qu’il a divulguées aujourd’hui.

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