Oui François William Croteau remet les pendules
à l'heure en ce qui concerne l'éducation.
Merci François pour ton magnifique travail
autant en conscientisation sociale que dans
l'Arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie !
(Crédit photo: Clément Baudet)
Quelle est la place de l’éducation au Québec?
13 mars 2012
Par François William Croteau
Le débat actuel sur la hausse des frais de scolarité m’interpelle.
L’éducation joue un rôle important en matière de culture, et de citoyenneté, mais j’aborderai la question de la place de l’éducation dans l‘économie québécoise. Je veux ici répondre aux arguments strictement économiques évoqués par plusieurs.
Pour demeurer compétitif, un état doit être en mesure d’offrir une main-d’œuvre hautement qualifiée afin de permettre à ses entreprises d’être compétitives et favoriser les investissements privés. Il en va de même si nous voulons créer un contexte favorable pour convaincre des entreprises étrangères de s’établir ici.
Le Québec doit performer dans l’économie du savoir. Pour cela, il doit offrir une formation de pointe dans un contexte favorable. Contrairement à ce que certains allèguent, ce ne sont pas seulement les étudiants qui profiteront d’une bonne formation, mais toute la société québécoise. La prospérité économique du Québec en dépend.
En affirmant que les étudiants doivent faire leur part, on laisse entendre qu’ils doivent être des contribuables à part entière avant même la fin de leurs études. Ces mêmes études qui doivent former des travailleurs actifs qui participeront pleinement à l’économie québécoise. N’est-ce pas une contradiction qui mérite d’être soulignée?
Pour qu’une formation académique soit efficace, pour qu’un étudiant performe et atteigne de hauts standards de connaissances, il doit consacrer idéalement tout son temps à ses études. Le nombre d’heures qu’un étudiant mettra à travailler plutôt qu’à étudier aura un impact direct sur ses résultats académiques. C’est donc l’expertise même de ce futur travailleur qui sera diminuée.
L’expérience professionnelle, quelle qu’elle soit, est un atout et un apprentissage nécessaire. Travailler est aussi une formation en soit. De plus, cela permet d’amortir une partie du fardeau que devraient supporter entièrement des parents. Dans un monde idéal, un étudiant verrait ses frais scolaires et de subsistance entièrement assumés par ses parents. Mais pour la très grande majorité des parents québécois, cela est impossible.
Étudier à temps plein demande de consacrer au moins 40 heures semaine à ses études. Actuellement, une grande majorité d’étudiants travaillent environ 20 heures semaines. C’est déjà trop pour obtenir de bons résultats académiques.
Ce que nous avons le devoir de demander aux étudiants, avant d’être des contribuables, c’est de se consacrer à temps plein à leurs études. Et cela, avec tous les sacrifices que cela suppose et notamment d’accepter d’avoir un niveau de vie moins élevé qu’un travailleur à temps plein. Ce que font déjà la très grande majorité des étudiants.
Est-ce que la société québécoise valorise vraiment les études? Accordons-nous vraiment toute l’importance que nous devrions aux études? J’en doute. Voilà des questions fondamentales que nous devons nous poser comme société. Dans ce contexte, j’appuie les étudiants dans leur demande du maintien du gel des frais de scolarité.
L’auteur est détenteur d’un MBA, doctorant en études urbaines et maire de Rosemont – La Petite-Patrie.
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