Selon Françoise David un gouvernement solidaire mettrait fin aux pelletages de responsabilités sans ressources financières
Photo: Maurice Gagnon
Françoise David craint que le Plan Nord vide les régions
6 mars 2012 à 06h00
Par Maurice Gagnon
KAMOURASKA – Présidente de Québec solidaire, Françoise David craint que le Plan Nord du gouvernement du Québec vide les régions au sud du Saint-Laurent, déjà touchées par un manque de main-d’œuvre, de ses travailleurs tentés par les salaires élevés du Grand Nord.
Des jeunes pourraient être tentés de laisser leurs études pour aller au nord. « Que vont-ils devenir par la suite? », sans véritable formation, se demande madame David. Le problème se soulèvera aussi pour les entreprises qui auront la difficulté à recruter de la main-d'œuvre spécialisée. Françoise David s’inquiète aussi pour les familles qui seront séparées.
Madame David n’est pas contre le développement du Nord québécois. Toutefois, selon elle, il aurait d’abord fallu faire une véritable « évaluation environnementale stratégique. » Avant de donner des permis, dit-elle, le gouvernement aurait dû réfléchir sur les différents aspects de ce territoire, tels que la faune, la flore et les problèmes climatiques. « Il n’y avait rien qui pressait. Les minerais vont être encore là dans cinq ans », ajoute madame David. Pour la présidente de Québec solidaire, « le Plan Nord est le résultat d’un manque de vision et de planification. »
Régions
En entrevue, vendredi, la veille de prendre la parole devant des citoyens, à La Pocatière, Françoise David parle de la place des régions dans un gouvernement solidaire. Pour elle, les régions devraient être maître d’œuvre de leur développement économique. Elle prône un gouvernement central qui va soutenir les régions dans des démarches originales.
« Un gouvernement solidaire va s’asseoir avec les régions et se demander quelles sont les conséquences des orientations qu’il est en train de prendre », dit-elle. Madame David rappelle que Québec solidaire, il y a trois ans, a adopté dans un congrès la décentralisation des pouvoirs de l’état central vers les régions. « Ce qui n’est pas encore déterminé, c’est quels pouvoirs doivent appartenir à l’état central, aux régions ou encore aux municipalités », affirme Françoise David. Pour cela, dit-elle, il devra y avoir un véritable débat public.
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