Le Plan vert, un projet stimulant et mobilisateur bientôt près de chez vous!
Posté le 12 avril 2013
Par Alexandre Leduc
Le Plan vert dévoilé durant la dernière campagne électorale constitue notre politique économique. Pour mieux le faire connaître, il sera l’objet d’une campagne politique de Québec solidaire l’automne prochain. Nous sommes rendus à une époque de l’histoire où nous ne pouvons plus parler de développement économique sans parler d’écologie et d’environnement. Ces deux enjeux sont dorénavant indissociables. C’est là la force du message de Québec solidaire, la présentation d’une synthèse globale entre les différentes luttes et enjeux de notre époque.
Avec le Plan vert, nous aurons l’occasion de passer d’une gauche d’opposition à une gauche de proposition. Et des propositions en matière d’environnement et d’économie, on en a!
Premièrement, il faut savoir que 40% des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent des transports, principalement en voiture. Un plan efficace de diminution des GES passe donc par un plan axé sur les transports. Il faut d’abord s’attaquer de front à l’électrification des transports. Ensuite, en région urbaine, cela passe par l’augmentation de l’offre de transport public (autobus et métro) ainsi que la réduction de son coût qui, sans être prohibitif, est loin d’être incitatif.
En région rurale, où l’utilisation d’une voiture est presque incontournable, il y a néanmoins moyen d’allier diminution des GES avec développement économique et création d’emploi. Par exemple, le projet TrensQuébec du Monorail suspendu, s’il s’avère être le meilleur moyen de développer le transport interurbain, nécessitera des voitures de train et des poutres d’aluminium. Les régions de La Pocatière, du Saguenay et de Shawinigan possèdent respectivement des industries appropriées pour que cette activité économique se fasse chez nous.
Le Plan vert est aussi l’occasion pour notre formation politique de s’attaquer à une faiblesse du PQ : le virage pétrolier. Depuis son arrivée au pouvoir, le PQ ne manque pas une occasion de favoriser l’exploration et l’exploitation du pétrole au Québec. Que ce soit les gisements d’Old Harry ou d’Anticosti, tant qu’il y a une piasse à faire, le PQ est «open for business ».
En ce qui a trait à l’inversion du pipeline 9b qui servira à acheminer le pétrole sale de l’Alberta, c’est le projet le plus étonnant, autant du point de vue économique qu’écologique. En effet, le tissu industriel québécois, déjà passablement malmené par 20 ans de gouvernements néolibéraux, souffre en partie de ce que les économistes appellent le « mal hollandais », c’est-à-dire d’une économie dopée par l’industrie du pétrole très spéculative. Le dollar très fort (voire trop fort) nuit donc aux exportations. Je ne comprends pas pourquoi les vieux partis tiennent tant à ce que le Québec devienne le nouveau débouché du pétrole sale albertain!
En ce moment, Québec solidaire est le seul parti politique qui scande haut et fort qu’il faut plutôt se donner une politique d’indépendance au pétrole. En d’autres mots, il faut que le Québec devienne graduellement « pétrolibre ». Ce transfert progressif et réaliste vers une économie pétrolibre demandera que nous investissions dans les énergies alternatives (éoliennes,solaire, biomasse, etc). Cette marche vers la «pétroliberté» créera donc des emplois, notamment en régions.
La campagne du Plan vert de Québec solidaire permettra aussi d’expliquer en quoi notre statut de province empêche le Québec d’aller au bout de ses ambitions en matière de diminution des GES et de développement économique. En effet, une part importante des pouvoirs en matière de transport et d’environnement est de compétence fédérale. De plus, alors que la sortie du pétrole nécessitera des investissements majeurs en infrastructure, nous vivons toujours un déséquilibre fiscal entre Québec et Ottawa qui nous prive d’énormes ressources.
En récupérant ces sommes envoyées à Ottawa et dépensées dans des F-35, nous pourrons plutôt les utiliser pour bonifier les programmes d’efficacité énergétique. Cependant, c’est bel et bien une refonte du code du bâtiment qui sera la clé du succès dans le dossier de l’efficacité énergétique. En imposant des normes plus élevées, nous favoriserons des résidences légèrement plus chères à construire maintenant, mais qui coûteront excessivement moins cher à rénover dans le futur. Cela aura aussi comme effet d’éviter les surchauffes du marché immobilier comme celle que nous vivons en ce moment.
Au final, si l’identité québécoise du 20e siècle a été marquée par la nationalisation de l’hydroélectricité, l’identité québécoise du 21e siècle devra l’être par la fin de notre dépendance au pétrole. Lorsqu’ils voyageront autour du monde, nos enfants seront fiers d’appartenir à une nation «pétrolibre».
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