lundi 25 août 2014

Miscellanées


Francis Lagacé nous parle du Forum social des peuples


Miscellanées 

25 août 2014

Entrée

 Le 23 mai 2012, j'écrivais ceci sur mon statut Facebook :

Le gouvernement du parti libéral est composé d'incultes et d'ignares,
incapables de faire deux phrases sans faire trois fautes,
incapables de faire la différence entre boycott et grève,
incapables de savoir ce qu'est la démocratie,
incapables de comprendre ce qu'est la légitimité.


Et j'ajoutais en privé, pour les gens que je fréquente, que le cabinet libéral se comportait comme une bande de marguilliers, préoccupés par une gestion à la va comme je te pousse.

Ai-je besoin de faire la démonstration, au vu des déclarations récentes d'un certain Bolduc, que rien n'a changé, que ce qui justifie la promotion au rang de ministre ne relève en aucune façon des capacités intellectuelles ou morales? Mais de quoi d'autre, on se le demande.

Plat principal

J'arrive du Forum social des peuples, tenu à Ottawa du 21 août au 24 août. La tenue d'un tel événement nous ramène à la question importante de l'hégémonie culturelle, c'est-à-dire comment changer la pensée dominante. Et cela se manifeste dans des questions concrètes. Par exemple, comment rappeler de façon claire et limpide que c'est l'impôt sur le revenu qui est la façon la plus équitable d'assurer que chacun paie sa juste part.

En effet, la tarification modulée des services selon le niveau de revenu nous conduirait à la situation absurde où chaque citoyen devrait traîner avec lui sa plus récente fiche de paye pour calculer justement le taux approprié chaque fois qu'il demande une prestation de service. Ça aurait aussi pour conséquence, et donc c'est une conséquence que l'on vit, de considérer les services comme un bien de consommation et de transformer les citoyens en clients.

J'ai eu l'occasion de discuter avec une jeune personne qui se posait sincèrement des questions sur le rôle des gouvernements et qui me demandait pourquoi le socialisme serait mieux que le capitalisme alors qu'il suffirait peut-être de convaincre n'importe quel gouvernement de faire des modifications à la pièce.

Très difficile de répondre à cela en une phrase bien structurée, facile à comprendre, mais il convient de rappeler qu'un ensemble est plus qu'une somme de petites parties, et qu'une politique cohérente fait appel à une façon de pensée, à une préoccupation pour le bien commun incarnée dans des programmes et des systèmes, pas seulement dans des mesures ponctuelles, qui corrigent le symptôme, pas la maladie.

En termes concrets, c'est vrai qu'il faut construire des logements sociaux, je peux et dois convaincre les gouvernements conservateurs et libéraux de le faire, mais cela ne permettra pas de faire en sorte qu'il y ait moins de pauvreté. Il y a des mesures sytémiques à prendre. C'est une différence importante entre un gouvernement néolibéral et un gouvernement vraiment socialiste.

N'est-ce pas avec les jeunes que nous devons discuter de ces questions? N'est-ce pas elles et eux qui formeront la pensée dominante de la société à venir?

Dessert

J'ai entendu quelque part, une personne fort savante, qui fait des recherches anthropologiques sur la prévalence des droitiers, affirmer qu'on estime qu'il y a plus de risques pour la santé chez les gauchers que chez les droitiers, et que c'est sans doute pour cela que les droitiers ont toujours été plus nombreux.

Je m'étonne toujours que des scientifiques soit si peu prudents. Mais, je ne m'étonne jamais que des personnes estiment que ce qu'ils connaissent ne soit pas appelé à changer. On croit toujours qu'on baigne dans le permanent alors que le changement est la règle de l'univers.

Je rappellerai à ces scientifiques qu'une corrélation n'est pas une explication. Que les gauchers retracés dans l'histoire et la préhistoire aient été plus malades ou plus faibles ou moins en santé, cela s'appelle une corrélation. Ce n'est absolument pas une relation de causalité.

On pourrait aussi se demander s'il est très sérieux de croire que le taux de gauchers ne varie pas, alors que la domination des droitiers a été très rarement remise en question.

Une donnée intéressante : puisque je suis gaucher, chaque fois que j'étais dans une classe, j'ai compté systématiquement la proportion de gauchers. Quand j'étais jeune, ça ne dépassait jamais 5 %. La gaucherie était alors encore assez mal vue.

Dans les dix dernières années où j'ai enseigné, le compte dans mes classes n'était jamais inférieur à 15 %. Il faudrait des enquêtes systémiques, mais de grâce ne tombons pas dans le panneau des compagnies d'assurance qui trouvent les gauchers plus sujets aux accidents sans se demander pourquoi, quand on sait bien la réponse, c'est parce que les droitiers ont fait le monde à leur façon et nous obligent à nous débrouiller avec. Faites le monde pour les gauchers et vous allez voir que les droitiers en auront des accidents.

LAGACÉ, Francis




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