dimanche 10 août 2014

Gaza : Les habitants face au spectre de l’inflation



Gaza : Les habitants face au spectre de l’inflation 


samedi 9 août 2014, par La Rédaction

Les frappes israéliennes n’ont pas seulement réduit en ruines des pans entiers de la bande de Gaza, elles ont aussi mis à mal son économie déjà mal en point, avec en prime le retour de l’inflation.

Tomates bien rouges, oignons mordorés, concombres qui croquent sous la dent : les étals du marché de Shati, dans la ville de Gaza, regorgent encore de fruits et légumes qui ne trouvent pas preneurs.

L’offensive lancée par Israël le 8 juillet avec l’objectif d’anéantir les capacités militaires du Hamas a affecté la production agricole de la minuscule enclave et poussé les prix à la hausse.

Le prix du carton de 24 oeufs a doublé en un mois pour atteindre 20 shekels (4 euros). "Je ne peux plus me permettre d’acheter un carton en entier, mais la moitié", regrette Khaled Ighrad, 48 ans, un père de six enfants, qui fait les emplettes avec sa femme.

"Les prix ont augmenté car des produits comme la viande et les oeufs viennent des régions frontalières"d’Israël, les plus touchées par l’opération "Bordure protectrice", explique-t-il.

Non seulement les fermiers ont peur d’aller récolter dans ces endroits, mais les chauffeurs redoutent aussi de s’aventurer dans les zones frontalières pour rapporter les produits sur les marchés. L’offre se réduit et les prix flambent.

Un peu plus loin dans le marché trône Abou Ahmed Badawi et son comptoir garni de piments, d’oignons, de tomates et de pommes de terre. Les clients passent sans s’arrêter. Avant le conflit, un kilo de tomates ou de patates se vendait un shekel (20 centimes d’euro) mais le prix a depuis triplé.

"C’est difficile pour les gens d’acheter. Il n’ont pas d’argent, il n’y a pas de boulot et l’économie est à plat", peste-t-il.

Le prix des fruits n’a en revanche pratiquement pas bougé parce qu’ils sont importés d’Israël via le poste-frontière de Karam Shalom. "Voilà la stratégie israélienne, ils nous bombardent, ensuite ils ouvrent la frontière" pour vendre leur produits, s’enflamme le vieux commerçant.

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