vendredi 14 octobre 2016

Expulsion avortée de José Bové: «Le gouvernement canadien s’est couvert de honte» - Amir Khadir


Bien des question sur Justin Trudeau



Expulsion avortée de José Bové: «Le gouvernement canadien s’est couvert de honte» - Amir Khadir 
 
12 oct 16

Le député solidaire de Mercier, Amir Khadir, estime que le gouvernement canadien s’est couvert de honte en menaçant d’expulsion le député au Parlement européen José Bové qui doit participer à une assemblée publique portant sur AÉCG (CETA en anglais), un accord de libre-échange que s’apprête à signer le gouvernement du Canada avec l’Europe, ce soir à Montréal. Ottawa doit rapidement confirmer que José Bové est le bienvenu au Canada et lui présenter ses excuses.

« On se serait attendu à ce genre d’incivilité et d’ignorance de la part du gouvernement Harper, mais de la part d’une administration qui se prétend progressiste et ouverte au débat démocratique comme celle de Justin Trudeau, c’est absolument inacceptable. José Bové est un militant altermondialiste français démocratiquement élu au parlement européen. Ses activités passées ne l’avaient jamais empêché de visiter le Canada et le Québec depuis 15 ans. Le Canada se couvert de honte en tentant d’expulser M. Bové alors que de riches criminels, amis de gouvernements despotiques, comme le beau-frère du dictateur tunisien Ben Ali, peuvent débarquer ici sans être ennuyés », déplore Amir Khadir.

« La tentative d’expulsion de José Bové ne peut avoir qu’une explication : l’empêcher de venir nous informer des risques que fait peser l’AECG sur les emplois, notre démocratie et l’environnement », poursuit le député solidaire.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement canadien mène la vie dure à des élu.es venu.es discuter démocratiquement ‎de sujets importants pour l’économie et la démocratie. Le traitement de M. Bové rappelle tristement l’accueil inapproprié de l’ex-président du Sénégal,  Abdou Diouf, alors en visite au Canada à titre de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, qui avait été soumis à une fouille corporelle. Elle rappelle aussi l’interdit de séjour reçu par 6 parlementaires qui souhaitaient participer au Forum social mondial cet été, notamment l’admirable ministre malienne Amina Traoré, candidate au poste de Secrétaire générale des Nations unies.

Amir Khadir estime que cette nouvelle incivilité fait mentir les prétentions d’ouverture de Justin Trudeau. Le geste est incompatible avec les règles de diplomatie internationale et entache sérieusement la réputation du Canada à l’étranger : « La semaine prochaine, je suis invité à Bruxelles pour une discussion au Parlement européen sur le même sujet! Alors que les par‎lementaires européens nous déroulent le tapis rouge et invitent des élus canadiens à discuter de l’AÉCG, le Canada tente de fermer la porte aux discussions démocratiques».

Demain, le porte-parole de Québec solidaire, Andrés Fontecilla, participera à une manifestation en marge de la rencontre des premiers ministres Trudeau et Couillard avec leur homologue Français, Manuel Valls, sur l’AÉCG de 11 h 30 à 14 h au Centre Sheraton à Montréal.

« Québec solidaire appuie sans réserve le Conseil des Canadiens, les syndicats et les députés comme José Bové dans leurs efforts d’informer le public sur l’AÉCG. Justin Trudeau et Philippe Couillard doivent cesser de bafouer les débats. L’AÉCG soumet nos parlements et nos sociétés à des règles qui avantagent le capital et les grandes corporations et nous empêchent de voter des lois pour protéger notre culture, notre environnement, nos emplois et notre climat.  Il s’agit d’un accord dangereux pour les droits des citoyens et pour la souveraineté de nos gouvernements. C’est donc un danger pour notre démocratie! », conclut Amir Khadir.


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