Airbnb est un cancer pour le parc de logement locatif
« Il faut agir avant qu’Airbnb détériore la mixité sociale de nos quartiers centraux! » Amir Khadir
29 novembre 2016
Dans la foulée de la sortie du rapport du Comité logement du Plateau Mont-Royal sur le phénomène Airbnb, le député de Mercier, Amir Khadir, demande à la ministre du Tourisme, Julie Boulet, de prendre ses responsabilités face aux ratés de la loi 67, adoptée il y a un an et censée clarifier l’encadrement de l’utilisation de la plateforme américaine.
Malgré l’embauche de plusieurs inspecteurs, l’application de la loi 67 laisse à désirer. « Nous avons su que le ministère a transmis des directives aux inspecteurs de ne faire des interventions que sur la base de dénonciations. La ministre Boulet doit resserrer la vis. Il me semble pourtant que ce ne serait pas sorcier de consulter le site d’Airbnb : toutes les offres de logement y sont affichées ! » s’exclame le député de Mercier.
Près de 3000 chambres ou logements sont affichés sur Airbnb pour le Plateau Mont-Royal uniquement, et bon nombre de ces inscriptions sont illégales puisqu’elles ne respectent pas le règlement de zonage ou que les locateurs ne possèdent pas d’attestation de classification. Dans la région de Québec, le marché représente des revenus annuels de près de 14 millions $ et 161 000 nuitées par année pour moins de la moitié des offres. Airbnb Canada est une filiale d’Airbnb Ireland, qui profite d’une fiscalité extrêmement laxiste pour les multinationales.
« À New York, les quartiers les plus prisés ont été amputés d’une partie du parc de logements locatifs et on a même rebaptisé une rue de East VillageSuitcase Alley en référence aux touristes qui y circulent avec leurs valises! C’est la même chose à Barcelone, où les gens sortent dans la rue pour manifester leur colère face aux nuisances occasionnées par ce phénomène. C’est notre devoir d’agir pour éviter ce triste sort et préserver le parc locatif de nos quartiers centraux », s’indigne Amir Khadir.
« L’économie de partage est porteuse d’avenir et il faut lui faire une place. Malheureusement, le recours à Airbnb est souvent détourné par des investisseurs qui y voient une opportunité d’affaires! Le problème, ce n’est pas la petite famille qui loue son logement pendant deux semaines quand elle part en vacances, c’est le fin finaud qui retire des logements du marché locatif pour les louer exclusivement sur Airbnb! Si la tendance se maintient, où vont donc habiter nos gens? » demande M. Khadir.
« Il est possible de protéger le parc de logements locatifs sans que ça entraîne des dépenses faramineuses pour l’État ou une règlementation trop rigide. Nous voulons nous inspirer des meilleures pratiques pour trouver une solution qui clarifie enfin les règles pour les utilisateurs d’Airbnb », conclut le député de Mercier.
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