Photo : Pedro Ruiz - Le Devoir
Manon Massé à l’aéroport Montréal-Trudeau, hier
Embarquement pour Gaza
Deux Québécoises ont quitté Montréal hier pour une aventure humanitaire non dénuée de risques
François Desjardins
20 juin 2011
Actualités internationales
À quelques heures de son départ pour la Grèce, où elle participera à la flottille à destination de Gaza, Marie-Ève Rancourt n'avait pas l'air très nerveuse hier à l'aéroport Montréal-Trudeau. On lui a demandé si sa famille n'avait pas essayé de la dissuader. «Tout le monde leur pose la question, mais ce qu'ils disent aux gens, c'est qu'ils n'essaient même pas!», dit-elle. Tout juste derrière, ladite famille acquiesce en riant de bon cœur.
Car la mission n'a rien d'ordinaire. En mai 2010, la flottille de six navires du mouvement Free Gaza, destinée à percer le blocus israélien avec de l'aide humanitaire, s'était butée à l'armée israélienne. L'affrontement s'était soldé par neuf morts parmi les militants d'un bateau battant pavillon turc et une condamnation rapide de la part de 27 pays européens. Israël avait déclaré que les soldats s'étaient retrouvés face à des manifestants hostiles.
Et cela recommence. Cette année, la flottille compte 1000 personnes sur une douzaine de bateaux, dont un acheté pour l'occasion par des Canadiens. À bord du navire, environ 35 «délégués canadiens», dont quatre Québécois, peut-être cinq. Outre Mme Rancourt, avocate et représentante de la Ligue des droits et libertés du Québec, il y aura Manon Massé, militante féministe et membre de Québec solidaire, Stéphan Corriveau, qui a participé à l'organisation, et le cinéaste Santiago Bertolino.
«Il était temps», a dit Mme Massé, candidate de son parti lors des trois dernières élections provinciales dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques. «Ça fait des mois qu'on est en préparation de ce moment-là.» C'est Québec solidaire qui l'a appelée pour sonder son intérêt, dit-elle, et la réaction a été immédiate. «C'est une excellente idée. Je n'ai pas hésité une seconde.» La population de Gaza vit «dans une prison à ciel ouvert», selon elle, et il est inconcevable qu'elle ne puisse faire du commerce maritime comme tout le monde.
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