François Legault et l’impossible troisième voie
Par Pierre Beaudet et François Cyr • Mis en ligne le 20 juin 2011
Sondage après sondage, on nous informe qu’une partie croissante de l’électorat chercherait une troisième voix. Au Québec, cette expression un peu fourre-tout renvoie à deux réalités politiques à la fois différentes mais également convergentes. D’une part, une volonté de « dépasser » le clivage indépendantiste/État canadien en revenant à des formes a peine modernisées du nationalisme traditionnel, et d’autre part revisiter en profondeur les grands projets historiquement associés à la gauche pour proposer une sorte de néolibéralisme à visage humain. Qu’en est-il vraiment ?
Expériences européenne
Tony Blair avait réanimé au tournant des années 1990 l’idée qu’il fallait « dépasser » les vieux paradigmes de la gauche et de la droite et « rénover » la social-démocratie. Il avait alors convaincu le Labor Party de lui confier la gouverne des choses et par la suite, Blair a effectivement « réaligné » le Labour pour en faire un parti essentiellement néolibéral, dans la lignée du gouvernement de droite de la fameuse Dame de fer, Margaret Thatcher. Le secteur public a été restreint en privatisant des segments profitables (l’énergie, les chemins de fer, les télécom). L’économie a été restructurée autour du puissant secteur financier au détriment de l’industrie. Les salaires et les conditions de travail pour la majorité des travailleurs et des travailleuses ont été sensiblement diminués pendant que chutait le taux de syndicalisation. Enfin, Blair a étroitement aligné la Grande Bretagne sur la politique états-unienne de « guerre sans fin » et de « réingénierie » du monde. De 1994 à 2007 tout au long de son « règne », Blair a de facto détruit l’héritage du Labour, l’un des piliers historiques de la social-démocratie européenne.
Succès et descente du « modèle »
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