Paul Cliche met les points sur les
« i » et les barres sur les « T »
à Marc Laviolette et Pierre Dubuc
La réforme du mode de scrutin:
Les divagations du tandem Laviolette-Dubuc
par Paul Cliche,
auteur du livre Pour réduire le déficit démocratique, le scrutin proportionnel
Les divagations du tandem Laviolette-Dubuc
par Paul Cliche,
auteur du livre Pour réduire le déficit démocratique, le scrutin proportionnel
Le journal électronique L’Aut’Journal au jour le jour a publié, dans son édition du 9 août, un texte au style vitrioleur pondu par le tandem péquiste Marc Laviolette et Pierre Dubuc dénonçant Québec solidaire comme ayant une «vision provincialiste» parce que ce parti considère que l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel, afin de remplacer l’actuel scrutin majoritaire, constitue un des enjeux importants de la présente campagne électorale.
Respectivement président et secrétaire du groupuscule SPQ Libre, MM. Laviolette et Dubuc expliquent que pour les péquistes la réforme du mode de scrutin n’est pas prioritaire et doit attendre l’accession du Québec à la souveraineté. «Faire de la réforme du mode de scrutin une priorité, soutiennent-ils, c’est accepter qu’il y aura d’autres élections provinciales avant l’accession du Québec à l’indépendance. C’est reporter l’indépendance aux calendes grecques. C’est s’enfermer dans une approche purement provincialiste», ajoutent-ils.
Ce raisonnement incongru, voire tordu, n’a même pas le mérite de la vraisemblance, car il est évident que d’autres élections devront se tenir avant l’accession du Québec à la souveraineté ne serait-ce que parce qu’un éventuel gouvernement péquiste –même s’il était majoritaire- ne tiendra probablement pas de référendum sur la souveraineté dans un premier mandat. De plus, on ne voit pas logiquement le lien qu’il pourrait y avoir entre le fait de réformer le mode de scrutin et le danger de reporter l’indépendance aux calendes grecques.
Après 40 ans, le PQ a biffé de son programme
l’engagement de réformer le mode de scrutin
Le duo Laviolette-Dubuc se plaint aussi que Québec solidaire cible le PQ comme responsable du refus de réformer le mode de scrutin. La raison en est bien simple et les faits parlent d’ex-mêmes. C’est ce parti, en effet, qui dès sa fondation à la fin des années 1960, a inscrit cette réforme comme un des principaux articles de son programme. Son fondateur René Lévesque décrivait même le scrutin majoritaire actuel, qui déforme substantiellement les résultats électoraux au profit du parti vainqueur, comme «démocratiquement infect». On a même longtemps considéré que cet engagement faisait partie de l’ADN du parti souverainiste.
18 années au pouvoir sans rien faire
De 1970 à 2011 donc, l’engagement a été renouvelé de congrès en congrès et même inscrit dans les plateformes électorales de 1976 et 1994 alors que le PQ a été porté au pouvoir. Après maintes tergiversations et commissions d’étude, le premier ministre Lévesque a même fait préparer, en 1984, un projet de loi instaurant un scrutin proportionnel régional à la scandinave bien adapté aux besoins du Québec. Mais il n’a pu le présenter à l’Assemblée nationale car plusieurs députés péquistes s’y sont opposés lors d’un caucus tenu in extremis sous le leitmotiv malencontreux «La souveraineté avant la démocratie!». Au congrès de mai 2000, le premier ministre Bouchard a fait reporter l’engagement «après l’accession du Québec à la souveraineté». Ainsi, pendant ses 18 années au pouvoir, le PQ n’a rien fait pour réaliser cet engagement. Finalement, après 40 ans. il a été biffé du programme au congrès d’avril 2111 avec la bénédiction de la chef Pauline Marois.
Quant au parti libéral, il s’est converti sur le tard aux vertus de la proportionnelle ayant été maintenu dans l’opposition en 1998 même s’il avait obtenu plus de votes que le PQ. Le gouvernement Charest a présenté, en 2004, un avant projet de loi instaurant un système mixte (majoritaire-proportionnel) à l’écossaise. Mais il l’a jeté à la poubelle en 1966 même si, dans les mois précédents, quelque 2000 intervenants s’étaient prononcés en faveur d’un scrutin de ce type devant la commission parlementaire la plus courue dans l’histoire de l’Assemblée nationale. La raison? Le premier ministre a cédé, pour des motifs électoraux, aux pressions d’un groupe d’élus municipaux ruraux dirigés par le président de la Fédération québécoise des municipalités, Bernard Généreux. Or, voilà-t-il que ce dernier se présente aux élections du 4 septembre comme candidat péquiste dans la circonscription de Blainville!
C’est un secret de polichinelle que la véritable raison du blocage péquiste est de garder captive le plus longtemps possible la mouvance progressiste dont fait partie Québec solidaire pour préserver son hégémonie sur le mouvement souverainiste. D’où les appels pressants de voter stratégique qui fusent à chaque élection.
Quant à MM. Laviolette et Dubuc, ils étaient naguère -le premier en tant que président de la CSN et le second comme directeur de l’Aut’Journal- de fervents promoteurs du scrutin proportionnel. La maison d’édition de M. Dubuc a même publié le livre que j’ai écrit sur le sujet en 1999. Que leur est-il arrivé depuis qu’ils se sont joints au PQ? Comment expliquer un tel volte-face qu’on pourrait même qualifier de reniement?
Respectivement président et secrétaire du groupuscule SPQ Libre, MM. Laviolette et Dubuc expliquent que pour les péquistes la réforme du mode de scrutin n’est pas prioritaire et doit attendre l’accession du Québec à la souveraineté. «Faire de la réforme du mode de scrutin une priorité, soutiennent-ils, c’est accepter qu’il y aura d’autres élections provinciales avant l’accession du Québec à l’indépendance. C’est reporter l’indépendance aux calendes grecques. C’est s’enfermer dans une approche purement provincialiste», ajoutent-ils.
Ce raisonnement incongru, voire tordu, n’a même pas le mérite de la vraisemblance, car il est évident que d’autres élections devront se tenir avant l’accession du Québec à la souveraineté ne serait-ce que parce qu’un éventuel gouvernement péquiste –même s’il était majoritaire- ne tiendra probablement pas de référendum sur la souveraineté dans un premier mandat. De plus, on ne voit pas logiquement le lien qu’il pourrait y avoir entre le fait de réformer le mode de scrutin et le danger de reporter l’indépendance aux calendes grecques.
Après 40 ans, le PQ a biffé de son programme
l’engagement de réformer le mode de scrutin
Le duo Laviolette-Dubuc se plaint aussi que Québec solidaire cible le PQ comme responsable du refus de réformer le mode de scrutin. La raison en est bien simple et les faits parlent d’ex-mêmes. C’est ce parti, en effet, qui dès sa fondation à la fin des années 1960, a inscrit cette réforme comme un des principaux articles de son programme. Son fondateur René Lévesque décrivait même le scrutin majoritaire actuel, qui déforme substantiellement les résultats électoraux au profit du parti vainqueur, comme «démocratiquement infect». On a même longtemps considéré que cet engagement faisait partie de l’ADN du parti souverainiste.
18 années au pouvoir sans rien faire
De 1970 à 2011 donc, l’engagement a été renouvelé de congrès en congrès et même inscrit dans les plateformes électorales de 1976 et 1994 alors que le PQ a été porté au pouvoir. Après maintes tergiversations et commissions d’étude, le premier ministre Lévesque a même fait préparer, en 1984, un projet de loi instaurant un scrutin proportionnel régional à la scandinave bien adapté aux besoins du Québec. Mais il n’a pu le présenter à l’Assemblée nationale car plusieurs députés péquistes s’y sont opposés lors d’un caucus tenu in extremis sous le leitmotiv malencontreux «La souveraineté avant la démocratie!». Au congrès de mai 2000, le premier ministre Bouchard a fait reporter l’engagement «après l’accession du Québec à la souveraineté». Ainsi, pendant ses 18 années au pouvoir, le PQ n’a rien fait pour réaliser cet engagement. Finalement, après 40 ans. il a été biffé du programme au congrès d’avril 2111 avec la bénédiction de la chef Pauline Marois.
Quant au parti libéral, il s’est converti sur le tard aux vertus de la proportionnelle ayant été maintenu dans l’opposition en 1998 même s’il avait obtenu plus de votes que le PQ. Le gouvernement Charest a présenté, en 2004, un avant projet de loi instaurant un système mixte (majoritaire-proportionnel) à l’écossaise. Mais il l’a jeté à la poubelle en 1966 même si, dans les mois précédents, quelque 2000 intervenants s’étaient prononcés en faveur d’un scrutin de ce type devant la commission parlementaire la plus courue dans l’histoire de l’Assemblée nationale. La raison? Le premier ministre a cédé, pour des motifs électoraux, aux pressions d’un groupe d’élus municipaux ruraux dirigés par le président de la Fédération québécoise des municipalités, Bernard Généreux. Or, voilà-t-il que ce dernier se présente aux élections du 4 septembre comme candidat péquiste dans la circonscription de Blainville!
C’est un secret de polichinelle que la véritable raison du blocage péquiste est de garder captive le plus longtemps possible la mouvance progressiste dont fait partie Québec solidaire pour préserver son hégémonie sur le mouvement souverainiste. D’où les appels pressants de voter stratégique qui fusent à chaque élection.
Quant à MM. Laviolette et Dubuc, ils étaient naguère -le premier en tant que président de la CSN et le second comme directeur de l’Aut’Journal- de fervents promoteurs du scrutin proportionnel. La maison d’édition de M. Dubuc a même publié le livre que j’ai écrit sur le sujet en 1999. Que leur est-il arrivé depuis qu’ils se sont joints au PQ? Comment expliquer un tel volte-face qu’on pourrait même qualifier de reniement?
Montréal 10 août 2012
Consultez les engagement électoraux de Québec solidaire
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