Ma plus récente réflexion que je partage avec vous

Je me rappelle de ce cours d’arts plastiques
Par Sergio de Rosemont
Je me rappelle de ce cours d’arts plastiques à l’école St-Vincent-de-Paul.
J’avais 12, 13 ans.
Cette école n’existe plus, elle a été démolie pour faire place au "Québec Hilton".
Revenons à ce cours d’arts plastiques.
En cet après-midi d’automne, l’exercice de ce cours en était un de découpage dans du carton pour ensuite peinturer notre découpage avec de la gouache.
Nous étions 3 ou 4 à avoir décidé de découper le symbole du "Peace and Love".
Comme j’avais presque terminé mon travail, deux autres élèves avaient décidé de briser mon travail.
Alors j’ai eu le réflexe de détruire moi-même mon travail tout en éclatant de rire dans leur face.
Comme un réflexe pour dire :
{ Si mon œuvre a à être détruite, ce sera par moi-même et non pas par d’autres ! }
Souvent, quand j’étais enfant, je me demandais pourquoi j’avais le fardeau d’avoir à subir le mépris des autres.
Juste à cause de quelques différences, j’avais souvent à subir l’intimidation dans la cour de récréation.
Et j’avais aussi souvent, sur le chemin de retour vers la maison, après l’école, à avoir à affronter 3 ou 4 autres élèves qui avaient décidé que je leur servirais d’amusement.
Rarement, même très rarement, il y avait des adultes pour intervenir et faire cesser cette situation.
Et pour les parents de ces autres enfants agresseurs, jamais leurs petits n’auraient pu être méchants.
Combien de fois, enfant ou ado, j’ai pu me demander ce que je pouvais bien foutre dans cette vie ?
Oui, vous avez bien lu :
Combien de fois, enfant ou ado, j’ai pu me demander ce que je pouvais bien foutre dans cette vie ?
Quand j’étais jeune, tout ce que je demandais n’était que le droit de vivre une enfance normale.
Un droit qu’on m’a souvent refusé.
Oui, les blessures morales ont cicatrisé.
Mais, par périodes, il m’arrive que ces cicatrices morales se fassent ressentir à travers ma mémoire.
Quand j’étais très jeune, j’étais de caractère très doux, comme un agneau.
Avec cette jeunesse, je suis devenu un loup qui a appris à mordre et où mordre.
Et, à quelque part, ce que je suis devenu, c’est dû à cette société par son non-intervention dans ce problème.
Ce loup révolté qui se retrouve dans mes entrailles a été créé et alimenté par ces blessures morales de mon enfance.
Lorsqu’un enfant subit de l’intimidation, c’est pas juste son enfance que l’on scape, c’est aussi et surtout une partie de sa future vie adulte que l’on affecte à cause de ses cicatrices morales qui restent permanentes.
Parfois, je me demande si c’est bien un loup que je suis moralement devenu ou si ça serait pas plutôt un carcajou que je suis devenu.
Prenons-nous vraiment assez au sérieux le problème de l’intimidation ?
Posons-nous la question !
P.S : Si j’ai écrit et que je partage ce texte, c’est que ça libère en faisant sortir ce poison de mon âme.
Et c’est aussi en espérant amener une réflexion.