lundi 30 juillet 2018

Le PAJU était encore au festival "Juste Pour Rire".


Voir les photos suite à l'article.

Des nouvelles du PAJU :


Le PAJU était encore au festival "Juste Pour Rire". 

Par Sergio de Rosemont

Ce samedi 28 juillet 2018 les militantEs de "Palestiniens et Juifs Unis (PAJU)" ont de nouveau tenu une vigile lors du festival "Juste Pour Rire".

Des centaines de tracks de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) ont été distribués aux passantEs question de les sensibiliser à cette réalité que doivent affronter les palestinienNes de Gaza vivant sous l'Apartheid israélien.

Tout c'est très bien déroulé à part 2 ou 3 sionistes qui sont venu nous faire part de leur état d'âme.

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Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) est une organisation de défense des droits de la personne. Nous reconnaissons explicitement le droit du peuple palestinien à une existence nationale ainsi que le droit de ce peuple à vivre en sécurité. Nous sommes contre toutes violations de droits humains. Le PAJU a été fondé à Montréal par Bruce Katz, un juif canadien et par Rezeq Faraj un canadien d’origine palestinienne. Bruce et Rezeq sont des amis depuis plus de 25 ans.

Notre groupe est composé de juifs, de Palestiniens et de Canadiennes et Canadiens. Nous travaillons ensemble pour la promotion de la paix au Moyen-Orient ainsi qu’à l’éducation du public concernant la question palestinienne.

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La charte de PAJU

Telle que modifiée lors de l’assemblée générale de PAJU, le 28 septembre 2008, au 1600, rue Delorimier, à Montréal.

1 – PAJU (Palestiniens et Juifs Unis) est une organisation non gouvernementale et non violente dont la mission est de défendre les Palestiniens et les Israéliens en ce qui a trait aux droits de la personne et aux droits civiques.

2 – PAJU reconnaît formellement le droit à l’existence des populations israélienne et palestinienne, ainsi que leur droit de vivre en sécurité.

3 – PAJU se donne pour mission de contribuer à l’établissement d’une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

4 – PAJU condamne toute violation des droits de la personne.

5 – PAJU affirme que le conflit israélo-palestinien peut et doit être résolu par l’application du Droit international tel qu’il s’exprime dans les quatre conventions de Genève, dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et toutes les résolutions des Nations Unies qui s’appliquent.

6 – État palestinien : PAJU soutient le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et appuiera toutes les décisions prises en ce sens.

7 – En ce qui concerne l’occupation : PAJU soutient le droit du peuple palestinien à résister à l’occupation israélienne, selon le Droit international.

8 – PAJU reconnaît que l’occupation israélienne est une cause fondamentale de la violence existant entre Israéliens et Palestiniens.

9 – PAJU appuie les résolutions 242, 338 et 181 des Nations Unies et les recommandations de la IVème Convention de Genève. Par conséquent, PAJU exige qu’Israël évacue définitivement tous les territoires occupés depuis 1967.

10 – En ce qui concerne les colonies : PAJU soutient la IVème Convention de Genève, dont les principes exigent qu’Israël évacue définitivement toutes les colonies de peuplement et tous les colons israéliens de tous les territoires occupés en 1967.

11 – En ce qui concerne Jérusalem Est : PAJU soutient la création d’un État palestinien indépendant et laïque ayant pour capitale Jérusalem Est, celle-ci étant partie intégrante des territoires palestiniens illégalement occupés en 1967.

12 – PAJU reconnaît la signification particulière de Jérusalem pour les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. Nous affirmons qu’aucune communauté religieuse ne devrait bénéficier d’une position privilégiée à Jérusalem; de même, personne ne devrait se voir refuser l’accès aux lieux saints de Jérusalem du fait de sa religion.

13 – En ce qui concerne les réfugiés : PAJU affirme que la question des réfugiés palestiniens doit être résolue selon les principes stipulés dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies – clause , qui engage tous les pays membres des Nations Unies, y compris Israël.

14 – En ce qui concerne le Droit de retour : PAJU affirme que le Droit de retour des Palestiniens, tel que reconnu par la résolution 194 des Nations Unies et par la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, est un droit individuel que détiennent tous les Palestiniens déplacés ou exilés. Eux seuls disposent de ce droit, qui ne peut leur être retiré par quiconque. L’application du Droit de retour doit faire partie d’un accord négocié de paix juste et durable pour tous.

15 – En ce qui concerne la compensation : PAJU affirme que tous les réfugiés palestiniens devront recevoir une pleine compensation pour leurs pertes matérielles et leurs souffrances physiques et morales, basée sur des précédents clairement établis par la jurisprudence internationale. Les Palestiniens ne retournant pas à leur propriété d’origine devront recevoir une pleine compensation pour leurs pertes et ce, qu’ils décident ou non de retourner en Israël ou en Palestine.

16 – PAJU affirme qu’à défaut d’une juste solution apportée à la situation des réfugiés – y compris les compensations – la question palestinienne ne pourra être résolue de façon juste et définitive.

17 – Autres matières sujettes à négociation : Toutes les autres questions en souffrance telles que la question de l’eau, le sort des prisonniers politiques et le développement humain et économique – entre autres, la lutte continuelle contre le racisme -, devront être résolues à la table des négociations, entre égaux.

18 – Assistance aux réfugiés Palestiniens : PAJU se consacre à l’aide aux réfugiés palestiniens dans la lutte quotidienne qu’ils mènent pour leur survie, jusqu’à ce que des accords de paix soient établis, accords auxquels les réfugiés palestiniens et leurs représentants devront pouvoir adhérer librement.

19 – Sensibilisation du public à ces questions : PAJU se donne pour mission d’utiliser toutes les tribunes à sa disposition afin de promouvoir la paix et la justice sociale pour toutes les communautés de la région concernée, par la poursuite des objectifs précédemment mentionnés.

20 – En ce qui concerne les Palestiniens d’Israël : Plus de 1 200 000 Palestiniens vivent en Israël. PAJU dénonce la politique discriminatoire employée par Israël à l’égard de ses citoyens palestiniens. PAJU demande de la part du gouvernement d’Israël une application égale de toutes les lois et un respect de tous les droits de tous ses citoyens sans distinction.

SOURCE : pajumontreal.org/paju_fr/?/20/

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POUR PLUS D'INFORMATION :

SITE DU PAJU MONTRÉAL  
www.pajumontreal.org/

SUR FACEBOOK : Les AmiEs du PAJU
  www.facebook.com/groups/1690522170992468

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VOICI LES PHOTOS DE LA VIGILE :

P.S: Vu que pour l'instant je met mes photos sur Facebook et vu que Facebook aime bien à l'occasion changer l'adresse URL des photos, en cas où qu'un tel changement surviendrait à mes photos voici l'adresse de mon article en version Facebook :  
www.facebook.com/serge.rosemont.7/media_set?set=a.26231205783119

P.S: Certains visages ont été brouillés question de protéger l'anonymat de ces personnes.


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On installe notre bannière.


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Le militant Martin Fontaine vient nous rejoindre.


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Bill Sloan distribuant des tracks de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU)


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Votre hôte Sergio de Rosemont teant la bannière de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU).


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Chadi co-président de Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) remettant les pendules d'un sioniste à l'heure.


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Voici le track distribué par l'équipe du PAJU.

{ RECTO }


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Voici le track distribué par l'équipe du PAJU.

{ VERSO }

Promotion d’un génocide contre les Arabes et les non-juifs


Prenez le temps de lire :



Promotion d’un génocide contre les Arabes et les non-juifs 

Date de publication : 2018-07-27

Il y a une semaine, le ministère israélien de l’Éducation a organisé une conférence à Jérusalem pour le secteur de l’éducation religieuse d’État (Ynet reports, Hebrew, English here). Le ministre de l’Education Naftali Bennett était également présent. Le thème était « Parler des valeurs de la famille juive en 2018, d’une éducation saine à la sexualité, de la modestie, du féminisme, des valeurs et du sionisme ».

Sur la scène était un terroriste vieillissant, Moshe Zar, un ancien membre fondateur du mouvement juif-terroriste « Jewish Underground » (dans les années 1980), qui a déclaré ce qui suit : « Je suis connu pour avoir dit : construire une maison, c’est comme si vous aviez éliminé une centaine d’Arabes. Construire une colonie, c’est comme si vous aviez éliminé des dizaines de milliers de goyim “non-juifs” ». C’est la vérité.

Ses paroles ont été applaudies par un nombre considérable de personnes, dont le colon à ses côtés, Yael Shevach, la veuve du rabbin Raziel Shevach, qui a été assassiné en janvier sur une route en Cisjordanie occupée à l’extérieur de la colonie où il vivait. Le journaliste israélien David Sheen a fourni la vidéo avec des sous-titres ( here ).

Le contexte immédiat de la conférence portait sur la colonisation en « Judée, Samarie et Gaza ». Après la projection d’une vidéo, Zar a parlé d’une attaque survenue dans une colonie et a déclaré que la construction des colonies est « notre douce revanche ». « Notre revanche, la vengeance de nous tous, ne sera que dans la colonisation d’Eretz Israël » la terre d’Israël.

Bien sûr, lorsqu’un tel euphémisme génocidaire apparaît dans la presse grand public, vous devez faire un certain contrôle des dommages. Ainsi, le ministère de l’Éducation a publié une déclaration se distanciant des déclarations de Zar: « Le ministère de l’Éducation et le chef de l’éducation religieuse de l’État condamnent de façon décisive les paroles flagrantes de Moshe Zar, qui ont été dites en son nom seul ».

Notez ici certaines choses qui rendent cette déclaration très discutable: premièrement, l’éducation religieuse de l’État est exclusivement juive. La revendication de la promotion d’autres « secteurs » ne concerne pas le secteur de l’éducation religieuse d’État lui-même. Deuxièmement, comment le ministère ne pouvait-il pas connaître l’idéologie de Zar? Il est connu pour cela, il s’en vante littéralement (« Je suis connu pour avoir dit »...). Dans les années 80, il faisait partie d’un « groupe terroriste qui a planté des bombes dans les voitures des maires arabes et a comploté pour détruire le Dôme du Rocher à Jérusalem », selon le NYT (per the NYT ) . . . En 2015, Zar a exprimé quelques regrets pour ses activités terroristes passées et s’est opposé aux attaques terroristes de « prix à payer », mais il est néanmoins resté un ardent défenseur de l’entreprise de colonisation.

Puis Zar a publié sa propre déclaration à Ynet, précisant qu’il avait été simplement « mal compris »: « Bien sûr, je n’ai fait référence qu’aux terroristes arabes qui ont tué mon fils Gilad et le rabbin Raziel Shevach et plusieurs milliers de Juifs. Je vis avec les Arabes en coexistence depuis ma naissance, convaincu que la réciprocité permet de vivre en paix ».

Ceci est hypocrite à plusieurs niveaux. Tout d’abord, Zar ne se réfère pas uniquement aux « terroristes » arabes. Suggérer que cela soit naturellement compris (« bien sûr »), c’est comme suggérer que la catégorie, « les Arabes », équivaut à des terroristes. Deuxièmement, il ne parlait pas simplement des Arabes, il y ajoutait les « goyim » (non-juifs). Cette notion ajoutée, qui semble très calculée et même méticuleusement autocitée, va au-delà du simple supposé contexte de tit-for-tat. C’est très clairement une notion judéocentrée de « judaïsation de la terre » avec des connotations génocidaires.

Et puis il y a bien sûr l’affirmation de Zar que, depuis sa naissance (1938), il vit en « coexistence » avec les « Arabes ». Zar n’était pas seulement un membre de la contre-culture juif, il était aussi membre de l’Unité 101 d’Ariel Sharon qui a commis le fameux massacre de Qibya (Qibya Massacre ) en 1953. Est-ce cela une certaine « coexistence »?

Mais remarquez ce que Zar disait vraiment, même dans l’interprétation conservatrice et édulcorée: la colonisation israélienne de ce que les sionistes considèrent comme « Eretz Israël » est une forme de « douce vengeance » génocidaire bureaucratique. On n’est pas censé le dire trop ouvertement. Les libéraux, et surtout les goyim, pourraient commencer à tout remettre en question.

Adapté de : mondoweiss.net/2018/07/conference-promotes-genocide/?utm_source=Mondoweiss+List&utm_campaign=8ee4cfa78c-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email&utm_term=0_b86bace129-8ee4cfa78c-398594157&mc_cid=8ee4cfa78c&mc_eid=3592db61b2

DISTRIBUÉ PAR PAJU (PALESTINIENS ET JUIFS UNIS)

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dimanche 29 juillet 2018

La modulation des tarifs : le nouveau piège d'Hydro-Québec


Parlons d’Hydro-Québec avec Francis Lagacé

La modulation des tarifs : le nouveau piège d'Hydro-Québec 

28 juillet 2018



Hydro-Québec a annoncé qu'elle songe à moduler les tarifs de sorte que les clients de la société d'État, de moins en moins étatique et de plus en plus privée, paieraient beaucoup plus cher les kilowatts dépensés aux heures de pointe, soit entre 6 h et 9 h, puis entre 16 h et 20 h. Pendant les autres périodes, on paierait moins cher.



Les analystes de notre radio publique, de moins en moins publique et plus en plus dévouée au marché, trouvent l'idée fort intéressante. Les lecteurs de nouvelles nous annoncent l'idée sur un ton presque enjoué et les reporters rapportent la nouvelle de manière guillerette en donnant la parole aux dirigeants d'Hydro, dirigeants ayant moins l'allure de fonctionnaires dévoués au bien public que de businessmen entichés du marketing destiné à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Finalement, ces mêmes reporters donnent la parole à un représentant de la Fédération canadienne des consommateurs, un organisme de la droite économique dont le but est de faire baisser les impôts et de réduire le rôle social de l'État à son minimum.



C'est drôle, mais on ne sollicite aucun point de vue critique, aucun opposant, aucune analyse sociale. Disparu le sacro-saint principe de « l'équilibre journalistique » qui nous impose, lorsqu'il s'agit de causes sociales, de subir les délires de groupuscules d'arrière-garde et de les mettre au même niveau que la parole des groupes populaires ou des experts en sciences sociales.



Je parie qu'il se trouvera nombre d'écologistes pour se réjouir de cette innovation, qui n'en est pas une, parce que cela va « responsabiliser » le consommateur. La modulation des tarifs est à l'électricité ce que le ticket modérateur est à la santé : un frein pour les personnes qui sont dans l'incapacité de choisir, un piège pour les moins nantis, une prime de plus pour les élites économiques.



Rappelons quelques faits :



1. La consommation d'électricité est contingente. Ce n'est pas pour rien que l'heure de pointe est l'heure de pointe. Elle correspond aux plus basses températures en hiver et en tout temps aux moments où les gens doivent se préparer pour aller au travail ou en reviennent. C'est alors qu'ils doivent s'occuper de nombres de tâches familiales. Qui a les moyens de décaler l'heure de son lever ? Qui a les moyens de retarder sa douche après le repas de midi ? Qui a les moyens de faire son lavage dans le milieu de la journée à moins qu'on ne prêche pour le retour des femmes au foyer ? Qui a les moyens de baisser le chauffage quand les enfants reviennent de l'école et qu'il fait moins trente dehors ?



2. La modulation des tarifs est pénalisante pour les personnes dont le travail est le moins mobile, donc pour la classe la moins fortunée des travailleuses et travailleurs. Cette prétendue « responsabilisation » n'est qu'un leurre destiné à donner des avantages aux personnes possédant déjà plus de liberté de mouvement et d'action.



3. Cette modulation n'est qu'un pas de plus vers la concurrence et la privatisation. D'ailleurs, le représentant de la Fédération canadienne des contribuables le dit explicitement, c'est faire entrer le marché dans la gestion de l'électricité. Or, si l'électricité a été nationalisée, si Hydro-Québec a été fondée, c'est justement pour réparer les injustices du marché et pour rendre la tarification plus équitable, de sorte que toutes les citoyennes, tous les citoyens, aient accès à un service essentiel. Avec les augmentations importantes que cette nouvelle tarification imposera, il y a fort à parier que de nombreux ménages endettés subiront des coupes de courant pour non-paiement de facture.



4. Les économies effectuées pendant les périodes creuses ne compenseront jamais les dépenses incompressibles des périodes de pointe pour les familles ne disposant pas de marge de manœuvre pour leurs tâches quotidiennes. Les garderies et les centres de petite enfance ne se mettront pas à ouvrir plus tard. Les patrons ne permettront pas aux employéEs (de commerce notamment, mais partout en général) d'arriver plus tard au travail ou de finir plus tôt.



En attendant qu'un organisme comme l'Institut de recherche et d'information socioéconomique (IRIS) ne produise des études détaillées et critiques montrant les effets réels d'une telle mesure, je peux déjà en prédire la conséquence principale : la plupart des familles connaîtront une augmentation notable de leur facture d'électricité.

LAGACÉ, Francis

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SITE OFFICIEL DE FRANCIS LAGACÉ
 

Les « vraies affaires »*


Voici un texte que mon ami Francis Lagacé a publié le 11 juin 2007 et qui est encore d’actualité


Les « vraies affaires »* 

11 juin 2007



Ce sont en général des hommes, relativement jeunes, ils ont entre 18 et 40 ans. Ils aiment se retrouver entre eux dans les brasseries ou autour d’un écran pour suivre leurs matches préférés. Alors, entre eux, ils se disent les « vraies affaires ». 
De quoi s’agit-il au juste? De certaines choses qu’il ne convient pas de répéter en public quand on est bien élevé, mais que certains animateurs de radio se plaisent à crier tout haut pour leur faire plaisir. De quantité de clichés et de stéréotypes qu’on n’a plus le droit d’encourager, mais qui font tellement de bien à dire pour se défouler. Est-ce que c’est ça les « vraies affaires »?


 
 Le paragraphe qui précède fonctionne exactement selon le mode du préjugé. Il y a des gens qui aiment se complaire dans leur façon de voir et qui trouvent que la société va trop vite à leur goût ou que ceux qui ne pensent pas comme eux ou ne vivent pas comme eux prennent trop de place. Alors, que font-ils? Ils se dépêchent de construire une caricature qui permet de cibler un type, une forme, de donner un visage reconnaissable à ce qui les embête. On crée un portrait-robot, ce qui est commode pour ensuite dire que tous ceux qui correspondent à ce portrait sont des ceci ou des cela et qu’ils n’ont pas d’allure.


  
C’est exactement ainsi qu’a été conçu le premier paragraphe en créant un portrait-robot (injuste et inexact bien sûr, quoique basé sur certaines données sociologiques) de celui qui crée des portraits-robots et appuie les forts en gueule des radios propres à exciter les foules. Alors, on imagine un jeune sportif de salon à casquette, peu féru de livres et qui se plaît à cracher son venin sur le plateau Mont-Royal, même s’il n’a pas la moindre idée de ce à quoi ce quartier montréalais ressemble.



Mais, la réalité est beaucoup plus complexe et ce serait bien bête d’accuser tous les sportifs à casquette d’être des amateurs de Jeff Filion. Ce serait aussi un manque de jugement de croire que tous les intellectuels détestent les sports. On sait par exemple qu’Hubert Aquin, l’un des plus grands intellectuels québécois des années 60 et 70, était féru de hockey et de football américain. Il est d’ailleurs parmi les fondateurs du Grand Prix de Montréal.


 
Les jugements rapides, les portraits-robots faciles, la tentation de classer dans les « vraies affaires » tout ce qui se conçoit bien pour nous et de rejeter comme bizarre tout ce qui ne nous paraît pas approprié font en sorte que nous nous privons d’échange et de rencontres qui seraient fort enrichissantes.


 
« Mais, où s’en va-t-il avec son sermon? » se demande tante Cunégonde pendant qu’elle me lit confortablement assise à une table d’un bar qui accueille de jeunes musiciens indépendants (c’était trop facile pour vous de l’imaginer devant son téléviseur avec sa tasse de thé). Eh bien, une association de familles est un lieu privilégié pour faire se rencontrer les générations, et c’est dans le choc des générations que nous découvrons le nouveau et pouvons faire partager l’ancien. On se rend compte aussi très vite que ce n’est pas parce qu’on porte le même nom que l’on voit les choses du même œil. Et ces différences qui se rencontrent d’une famille à l’autre se produisent également dans une même famille au sein d’une même génération.



Soyons donc ouvert à l’apport de la jeunesse, à l’apport de la différence et mettons en commun nos expériences. Faire le tour de nos origines et de nos ramifications nous oblige à découvrir toute la variété de l’aventure humaine. Si nous profitons bien de cette chance, nous saurons que, dans la vie, les « vraies affaires » ne sont pas simples, elles prennent leur temps à se faire comprendre et à révéler toutes leurs couleurs. Ainsi nous aurons fait notre part pour lutter contre les préjugés et les stéréotypes qui nuisent aux rapports harmonieux d’une société.



 *Ce texte est paru dans la rubrique "La réflexion du président" dans le vol. 17, no 2, du journal La Gâchette de l'Association des familles Lagacé-Lagassé inc.


LAGACÉ Francis

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jeudi 26 juillet 2018

Ces souvenirs assassins.


Je partage mon texte question de tenter d'expliquer le pourquoi des fois je peux paraître plus sombre.


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J'écris aussi car écrire libère et soulage un peu.

Ces souvenirs assassins. 

Par Sergio de Rosemont

Ces souvenirs assassins.

C'est ces souvenirs d'événements de votre vécu qui vos ont blessé dans l'âme.

Ces souvenirs qui vous reviennent comme des fantômes.

Des souvenirs, des images, qu'on croyait enterrées mais qui reviennent douloureuses comme une sphère de métal en fusion tournoyant dans vos entrailles.

Comme lorsqu'à la fin de l'école primaire où à la fin des classes à la sortie de cette école St-Jean-Baptiste dans ce Faubourg St-Jean-Baptiste à Québec, je me devais d'affronter de 5 à 6 autres élèves de votre classe qui avaient décidé que vous seriez leur amusement à cause de quelques différences.

Ces souvenirs me sont assassins lorsqu'ils me reviennent !

C'est aussi ces souvenirs plus anciens dans les années 60s alors que j'étais placé au Mont-D'Youville ( dirigé par des religieuses là où la strap et le bâton règnaient ) à Giffard, aujourd'hui Beauport à Québec, où on me disait que c'était à cause de mes notes, alors que dans la réalité c'était à cause de l'alcoolisme de mon père, je tournais à la maison les vendredi soir pour revenir à ce Mont-D'Youville les dimanche soir avant le souper.

Et à chaque dimanche soir lorsque j'y retournais avec ma valise de carton brun, j'avais la sensation de retourner en prison.

Je détestais cet endroit du plus profond de mes entrailles et je ne comprenais pas pourquoi j'avais l'obligation d'y aller alors que les autres de mon âge et de mon quartier pouvaient simplement aller à l'école du quartier et le soir, dormir chez-eux dans leur chambre alors que moi je me devais de partager un dortoir avec 30 autres de mon âge et sous la surveillance d'une religieuse à la mèche courte et à la strap rapide.

J'y ai été placé pendant 4 ans, 4 années à me sentir comme en prison à cause de l'alcoolisme de mon père.

Ton alcoolisme qui m'a tant intoxiqué ma jeunesse, merci PÈRE pour m'avoir broyé ma jeunesse.

Comme j'ai tant haïs ma jeunesse au plus profond de mon âme et de mes entrailles,

Ces souvenirs me sont aussi assassins lorsqu'ils me reviennent !

Lorsque j'étais enfant j'étais comme un agneau mais cette société a fait de l'agneau que j'étais un loup qui ne craint pas le combat et qui sait mordre.

Lorsque vous étiez cet agneau et que vous avez été mordu plus souvent qu'à votre tour, un coup que vous êtes maintenant ce loup, vous avez appris à mordre.

Lorsque ces souvenirs, ces images vous reviennent spontanément à l'esprit, ils sont assassins.

C'est tout comme ce souvenir de cette soirée où j'ai dû faire un combat armé contre mon propre père qui sous l'effet de l'alcool avait pas aimé ma réponse et avait décidé de me battre avec une chaise dans ma chambre, j'avais eu juste le temps de prendre un bâton de baseball qui traînait à côté de mon bureau et de varger sur la chaise jusqu'à ce que mon père en perdre l'équilibre où alors j'ai sorti du logement.

C'est le genre d'événement qui vous laisse des cicatrices dans dans l'âme.

Et c'est le genre de souvenir qui vous rappel ces cicatrices.

Ces souvenirs me sont aussi assassins lorsqu'ils me reviennent !

Comme ces souvenirs de trahisons de coups de couteau dans le dos venant de personnes que je considérais comme des amis et même l'un d'eux Richard que je considérais comme mon frère.

Oui ca ce sont des souvenirs, des images qui parfois assassinent ma confiance en cette humanité !

Mais parfois ces souvenirs assassins peuvent aussi venir de coups venant du destin lui-même.

Je me souviens très bien du décès de mon épouse Monique avec qui j'ai vécu 34 ans de vie conjointe.

Je l'avais connue le jour de ses 21 ans et elle est tombée dans le coma le soir de ses 55 ans pour décéder le lendemain matin.

Lorsque je l'ai trouvée dans le coma, allongée sur notre lit conjugal, elle avait les yeux ouverts dans ma direction.

Ce regard qui ne regarde pas, ce Regard de la Mort.

Ce regard qui m'a déchiré l'âme, comme une épée me transperçant à la hauteur du coeur.

Très assassin comme souvenir, même encore au moment où j'écris ces lignes.

Mais ce qui est aussi assassin comme souvenir c'est par après, cette traîtrise d'une personne que je croyais être l'une de mes amies, une vrai Vipère Mielleuse.

Je me rappel de ce si merveilleux souvenir qui est encore gravé dans mon âme et mon coeur de ce 10 mars 2018 où j'ai connue celle que j'appelais Mon Ange, celle avec qui j'avais la sensation de recommencer à vivre et non pas survivre.

Oui je me sentais vivant avec elle !

Ca avait été un magnifique coup de foudre.

Onze mois après le décès de ma conjointe qui m'avait moralement démoli et suite aussi à cet événement à l'été 2017 qui m'avait achevé et laissé dans cette Folitude qui me traînait doucement vers cette démence sans que personne en ait conscience, ce 10 mars 2018 je rencontra Mon Ange.

Mon Ange, cette femme qui sans même s'en rendre compte cassa cette Folitude qui me tirait vers cette démence.

Et vu ce coup de foudre réciproque nous avions même pensé à la possibilité de former un couple et avions fait un pacte où nous nous fréquentions et où soit nous devenions de meilleurs amis où soit nous devenions un couple en amitié amoureuse.

Et étant donné la fragilité émotionnelle de Mon Ange, la décision finale lui revenait à elle.

Car même si le coup de foudre était réciproque, Mon Ange de son bord ressentait comme un mur de crainte dû à son passé.

Tout allait très bien, je ressentais même Mon Ange s'approcher sentimentalement de plus en plus de moi.

Mais voilà que cette Vipère Mielleuse, cette personne que je considérais comme une amie, à qui j'avais rendu service en écrivant un article sur son lancement de son livre, décida d'injecter son venin dans notre relation.

Cette Vipère profita de la fragilité émotionnelle de Mon Ange pour la déstabiliser, elle a tellement incrusté le doute dans l'âme, l'esprit et le coeur de Mon Ange que cela a créé une amplification de sa fragilité émotionnelle.

Et le doute c'est sévèrement incrusté dans l'esprit de Mon Ange, un doute même envers elle-même.

Et le venin psychologique de cette Vipère a fait en sorte que les démons intérieurs du passé de Mon Ange semble ressortir.

Et même à quelques reprises ca en était rendu que même notre amitié en était toxique pour moi.

Comme si aux yeux de cette Vipère Mielleuse, Mon Ange et moi n'avions pas le droit d'être heureux ensemble et de se rendre mutuellement heureux.

Et les manigances de cette Vipère Mielleuse ont elles aussi créé des souvenirs assassins.

C'est comme ce bonheur que j'avais retrouvé qu'on m'a dérobé.

C'est ce sentiment de recommencer à vivre et non pas survivre qu'on m'a volé.

Au moment où ma plume écrit ces lignes, je ne fait que survivre moralement !

Maintenant lorsque les souvenirs de Mon Ange me reviennent, ils me sont extrêmement douloureux car je le sais que la grande perdante dans les manigances de cette Vipère Mielleuse est Mon Ange.

P.S : Maintenant que je crois avoir exprimer le pourquoi des fois je peux vous paraître plus sombre, je n'écrirez plus sur Mon Ange.

Ne craignez rien, soyez rassurer je n'ai vraiment pas l'intention de me suicider, car ca serait faire plaisir à cette Vipère Mielleuse.

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P.S: Vu que pour l'instant je met mes photos sur Facebook et vu que Facebook aime bien à l'occasion changer l'adresse URL des photos, en cas où qu'un tel changement surviendrait à ma photo voici l'adresse de mon article en version Facebook :
www.facebook.com/serge.rosemont.7/media_set?set=a.25866348819604
 

Pourquoi croyons-nous encore à la croissance?


Voici un article que mon ami Francis Lagacé avait publié le 28 novembre 2011 et qui est encore d’actualité en 2018 :


Pourquoi croyons-nous encore à la croissance? 

28 novembre 2011

L'un des problèmes des sondages de préférence, souvent abusivement appelés sondages d'opinion, c'est qu'ils nous posent des questions que nous ne nous posons pas ou pas de la façon dont on nous les pose.



Ainsi, nous apprenons en une du Devoir des 26 et 27 novembre 2011 que 81% des Québécois s'inquiètent pour l'économie et qu'ils sont majoritaires à estimer que le gouvernement n'en fait pas assez pour stimuler la croissance.



Si on me dit que l'économie, c'est ce qui rend heureux, et que la croissance va faire en sorte que l'économie va se porter mieux, c'est certain que je vais être pour la croissance.



Par contre, si on m'explique que la croissance, c'est logiquement impossible à maintenir, que c'est ce qui va rendre la planète exsangue et qu'il n'est pas nécessaire de croître économiquement au-delà de la croissance de la population, je songerai peut-être à des façons différentes de satisfaire aux besoins de base et de fournir des emplois.



Peut-être alors serais-je plus enclin à me tourner vers l'éco-socialisme plutôt que vers la théorie de la croissance, laquelle ne peut que conduire à des crises de plus en plus fréquentes, de plus en plus graves.



Mais si les sondages ne nous posent des questions que sur des mesures économiques traditionnelles, comment pouvons-nous manifester notre préférence pour des solutions alternatives?

Lagacé Francis

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mercredi 25 juillet 2018

Les Casques blancs en Syrie La propagande sous prétexte d’activités de sauvetage ?


Voici un texte que j'ai reçu par courriel que je vous invite à lire :



Les Casques blancs en Syrie

La propagande sous prétexte d’activités de sauvetage ?



Rachad Antonius

17 décembre 2016


L’analyse présentée dans ce texte ne remet pas en question la brutalité du régime syrien. Afin qu’il n’y ait pas de malentendu, précisons que ce texte n’aborde qu’un seul point précis – le rôle des Casques blancs. Prière de n’inférer aucune conclusion sur notre analyse globale du conflit et de ses enjeux internes.

Les images de la guerre en Syrie ont été dominées, dans les derniers mois, par des représentations de la catastrophe humanitaire de cette guerre dans lesquelles un groupe nommé Casques blancs, mieux connu sous son nom anglais, White Helmets, a joué un rôle majeur. Le journal Time et le réseau NBC News, entre autres, leur ont consacré de longs reportages élogieux, vantant leur indépendance politique et les actions de sauvetage de première ligne qu’ils apportent à la population civile syrienne [5] . Sur la page d’accueil de leur site, les Casques blancs affirment « sauver des gens de tous les côtés du conflit» et même «risquer leurs vies pour récupérer les corps des soldats du régime afin de leur donner un enterrement approprié »[6].

Il nous semble clairement établi qu’il y a des volontaires héroïques qui travaillent avec les Casques blancs, et qui risquent leur vie pour en sauver d’autres. Certains ont d’ailleurs été tués dans le cadre de leur action bénévole. Mais ceci n’empêche pas que l’entreprise ait une autre fonction géo-stratégique moins glorieuse.

Sauveteurs ou propagandistes d’abord ?

En effet, un examen plus attentif de l’organisation des Casques blancs révèle une autre histoire. Une synthèse assez complète de la question a été faite par Max Blumenthal [7]. Il conclut que l’organisme est loin d’être neutre et que son travail, qui s’inscrit dans la stratégie américaine de changement de régime en Syrie, est surtout un travail de propagande. Car sa fonction consiste avant tout à fournir des images – trafiquées au besoin – qui rendraient légitime aux yeux de l’opinion publique internationale une action visant à détruire le régime syrien. Cette analyse critique de l’organisme a été reprise par de nombreux médias alternatifs et diffusée largement dans les médias sociaux, mais elle a été rejetée par les grands médias officiels et traitée de «théorie du complot». Devant la controverse soulevée, Jan Oberg, de la Transnational Foundation for Peace and Future Research, a fait une excellente synthèse (la meilleure que nous ayons trouvée), compilant les arguments pour et contre, afin de trancher la question : les Casques blancs sont-ils avant tout des sauveteurs ou des propagandistes ? [8]

Une des images utilisées sur le site des Casques blancs syriens.

Il ressort de ces discussions ce qui suit :

Les Casques blancs travaillent de façon très étroite avec l’organisation Syria Campaign, qui se présente comme apolitique et comme la voix des citoyens syriens ordinaires [9]. Cette organisation est financée par un magnat syrien du pétrole, qui fait partie de l’opposition Syrienne. Son action s’inscrit dans la stratégie de « changement de régime » souhaitée par Washington pour la Syrie. La Syria Campaign remplit une fonction de relations publiques très importante. Elle vise d’une part à justifier et encourager auprès d’un public international l’appui à une intervention militaire américaine contre le gouvernement syrien, en montrant la sauvagerie des attaques du régime contre sa propre population civile, et d’autre part à délégitimer l’action humanitaire de l’ONU qui travaille dans toutes les zones de la Syrie, incluant les zones qui sont sous contrôle gouvernemental.

Pour la réalisation de ces deux objectifs, les Casques blancs ont été créés en 2013 puis utilisés pour fournir des images qui pourraient servir à une mobilisation de l’opinion publique américaine en faveur de la zone d’exclusion aérienne en Syrie. Ils se font appeler aussi Défense civile syrienne, usurpant le nom d’une organisation syrienne officielle qui existe depuis 1953 et utilisent les deux noms de façon interchangeable.

Des liens importants avec la CIA et l’OTAN

La nouvelle organisation Les Casques blancs a été mise sur pied grâce à l’initiative d’un militaire britannique, James Le Mesurier, qui a aussi mis sur pied l’organisation MayDay Rescue. Les fonds donnés aux Casques blancs par les gouvernements occidentaux ont transité par cette dernière organisation. Le Mesurier se décrit ainsi sur le site web de MayDay Rescue :

James has spent 20 years working in fragile states as a United Nations staff member, a consultant for private companies and the UK Foreign and Commonwealth Office, and as a British Army Officer. Much of his experience has involved delivering stabilisation activities through security sector and democratisation programs.

Since 2012, James has been working on the Syria crisis where he started the SyrianWhite Helmets programme in March 2013. In 2014, he founded Mayday Rescue, and is dedicated to strengthening local communities in countries that are entering, enduring or emerging from conflict.

Remarquer les termes “stabilisation activities through security sector”, à mettre en lien avec “consultant for private companies”. En soi, une preuve de rien, mais la journaliste Vanessa Bleeney affirme [10] que ces compagnies privées incluent Blackwater, la firme qui gérait les mercenaires en Irak [firme présidée par Dick Cheney, l’ex-vice-président de Bush Jr, instigateur de sa guerre d’Irak avec fabrication de fausses preuves de possession par Saddam Hussein d’armes de destruction massive, contre la preuve du contraire avancée par l’ONU et Hans Blix].

En multipliant dans les grands médias des images de Casques blancs sauvant des adultes et des enfants (et même des chats) des ruines des bombardements attribués au régime syrien, et en produisant un film sur Netflix qui glorifie l’image de l’organisation, la Syria Campaign a donné aux Casques blancs une réputation d’agence humanitaire héroïque et neutre, et a fait circuler une pétition pour leur attribuer le Prix Nobel de la Paix ou au moins le Right Livelihood Award. Un site web dédié a été créé à cet effet [11]. Cette pétition a été appuyée par un grand nombre de personnalités publiques internationales, ainsi que par le NPD. [12]

De son côté, le programme britannique d’information alternative, UK Column News a compilé des images vidéos incriminantes, qui vont dans le même sens que les analyses de Blumenthal (note 7). Ce reportage inclut entre autres des vidéos montrant des membres des Casques blancs en uniforme, armés, et participant, avec l’organisation djihadiste Jabhet Al Nosra, à des démonstrations de force.

D’autres images montrent des Casques blancs se féliciter ouvertement de la mort des journalistes qui travaillent pour le gouvernement syrien. Certains membres des Casques blancs ont aussi participé à des exécutions sommaires de partisans du gouvernement syrien, mais l’organisation prétend qu’elle les a exclus suite à ce comportement.

Les Casques blancs affirment sur leur site web qu’ils sont politiquement indépendants, mais ils reconnaissent avoir reçu des fonds de plusieurs gouvernements étrangers via des organisations tierces. Aux États-Unis, les Casques blancs sont financés par le « Bureau des initiatives de transition » (Office of Transitional Initiatives), une branche de la USAID, l’agence américaine de développement international. Un porte-parole du gouvernement américain, Mark Toner, a admis officiellement, lors d’une conférence de presse, que son gouvernement a fourni 23 millions de $ US aux Casques blancs, tout en admettant que son gouvernement a bien révoqué le visa de son leader, Raed Saleh. Les journalistes présents ont souligné la contradiction : les États-Unis financent un groupe dont le leader pose un risque de sécurité pour eux, à cause de ses liens étroits avec les groupes djihadistes.

Tant la Syria Campaign que les Casques blancs ont mis la demande d’une zone d’exclusion aérienne en Syrie (No Fly Zone) au cœur de leurs revendications, en la présentant comme étant la meilleure façon d’appuyer les réfugiés syriens [13]. Rappelons que c’est l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne qui avait provoqué la réalisation du scénario libyen de changement de régime, et le chaos à grande échelle qui en a résulté [14].

Une entreprise de délégitimisation de l’ONU

Parallèlement, les Casques blancs ont entrepris de délégitimer l’action des Nations-Unies en Syrie, produisant un rapport accusant l’ONU d’avoir pris fait et cause pour le régime syrien. Un site web a été consacré à ce rapport, dont la page couverture reproduit le logo de l’ONU en rouge, dégoulinant de sang.

Les Casques Blancs ont joué un rôle de propagande crucial contre la coordination par l’ONU, avec le gouvernement syrien, d’une aide humanitaire aux populations civiles en zone rebelle à Alep, durant une période de cessez-le-feu. Un convoi du Croissant Rouge syrien, dirigé par un haut fonctionnaire de cet organisme gouvernemental et arborant les couleurs de l’ONU, s’était alors dirigé avec des vivres et des médicaments vers la zone rebelle. Mais le convoi a été bombardé et les vivres n’ont pas été livrés. Le gouvernement américain avait immédiatement accusé la Russie, alliée du gouvernement syrien, d’avoir bombardé le convoi pour priver de vivres les populations civiles en zone rebelle. [15] Les Casques blancs avaient alors été filmés sur la scène, témoignant du fait qu’il s’agissait d’un bombardement aérien. Bien qu’aucune preuve en ce sens n’ait été produite, la grande presse occidentale a généralement adopté la version des Casques blancs, contribuant à justifier la nécessité d’une implication militaire directe contre le régime syrien, une étape que Washington n’a jamais voulu franchir. Par contre, cette campagne a eu pour effet de limiter énormément la capacité de l’ONU de fournir de l’aide humanitaire, la coupant du coup des sources d’information sur le terrain. Ceci mettait en place des conditions plus sophistiquées pour contrôler encore plus l’information émanant des territoires rebelles, déjà fortement limitée aux sources rebelles.

Des images fabriquées pour leur propagande

On voit donc que si ce groupe sauve des vies (les estimés vont de 24 000 personnes à 60 000), c’est surtout l’orientation politique de son action qui pose problème. Les analyses critiques de Blumenthal et de UK Column News ont amené des éléments de preuve accablants qui remettent en cause sa neutralité et sa crédibilité, de même qu’ils permettent de comprendre le rôle que cette organisation joue dans la stratégie de « changement de régime » en Syrie, voulue par les pays de l’OTAN.

L’étendue réelle de ses actions de sauvetage n’est pas bien connue mais elle est probablement exagérée. Dans une des vidéos de « sauvetage » publiées dans le texte-synthèse de Jan Oberg (note 8), on voit très bien qu’il s’agit d’une mise en scène : quelques secondes précédant la scène de sauvetage proprement dite n’avaient pas été coupées; on y voit la supposée victime étendue, calme, attendant le signal, et les supposés sauveteurs là, à côté, tenant en main les pierres qu’ils vont dégager. Et tout-à-coup, les bruits commencent : bombardements, cris des supposés passants, gémissements soudains de la victime, etc. Il faut la voir pour comprendre. La vidéo a été supprimée du site des Casques blancs, mais elle a heureusement été enregistrée auparavant par Jan Oberg qui l’a incluse dans sa synthèse de la controverse, dans le site déjà mentionné.

Ce rôle de propagande se situe à un très haut niveau de sophistication : car l’organisation existe sur le terrain, et il semble bien qu’elle sauve des vies. Mais les images qu’elle produit étant distribuées à l’échelle internationale en dépit de leur véracité douteuse, elles constituent un élément fondamental du récit dominant sur le conflit, récit généralement repris de façon non critique par la grande presse. On est loin, ici, de l’amateurisme de la fameuse mise en scène utilisée lors de la première guerre du Golfe, dans laquelle la fille de l’Ambassadeur du Koweït à Washington, se faisant passer pour une infirmière koweïtienne, avait raconté, en pleurs, comment des soldats irakiens avaient jeté à terre des nouveau-nés dans un hôpital koweïtien pour voler les incubateurs et les remettre à un hôpital irakien [16]. Tout était faux, mais la stratégie avait marché et cette mise en scène avait contribué à mettre l’opinion publique américaine du côté de l’intervention militaire. Le parallèle saute aux yeux, mis à part le niveau de sophistication. Il s’agit là d’une propagande orwellienne ahurissante, quand on en prend conscience …

[1] Tout Radio-Canada ? Non, fort heureusement; louons entre autres l’émission plus on est d’fous, plus on lit de Marie-Louise Arsenault qui a invité Rachad Antonius et Samir Saul.

[2] www.artistespourlapaix.org/?p=3268

[3] Les Casques blancs syriens usurpent donc une appellation qui ne devrait être réservée qu’à l’ONU

[4] L’auteur a bien tenté d’ameuter la Chaire sur la politique inacceptable de M. Trudeau face à la résolution L.41 de l’ONU, étant membre de l’exécutif de Pugwash Canada et du comité de direction du Réseau canadien pour l’abolition des armes nucléaires.

[5] time.com/syria-white-helmets et www.nbcnews.com/news/world/who-are-syria-s-white-helmets-n656171. Les Casques blancs sont aussi désignés par le terme Défense civile syrienne.

[6] www.whitehelmets.org

[7] www.alternet.org/grayzone-project/how-white-helmets-became-international-heroes-while-pushing-us-military

[8] blog.transnational.org/2016/11/tff-pressinfo-392-just-how-grey-are-the-white-helmets-and-their-backers

[9] Le site officiel des Casques blancs (www.whitehelmets.org), cite les réseaux sociaux de la Syria Campaign au bas de sa page, en guise de sources d’informations. Et le site Syria Campaign (www.thesyriacampaign.org) renvoie à son tour ses visiteurs à la page des Casques blancs.

[10] 21stcenturywire.com/2016/09/23/exclusive-the-real-syria-civil-defence-expose-natos-white-helmets-as-terrorist-linked-imposters/  ; www.youtube.com/watch?v=LS1Nx8L3QTk   datée du 20 mai

[11] nobelpeaceprize.whitehelmets.org/en

[12] www.youtube.com/watch?v=aKXNx0dlih0

[13] Voir l’image en tête de l’article

[14] www.artistespourlapaix.org/?p=11183
pages 16 et 17 de la version téléchargée

[15] theguardian.com/world/2016/sep/19/syria-ceasefire-is-over-says-countrys-military

[16] www.franceinter.fr/emissions/rendez-vous-avec-x/rendez-vous-avec-x-01-decembre-2012