jeudi 28 avril 2022

Covid-19 mauvaise gestion.

 

Mon plus récent tableau en 3 D :

Covid-19 mauvaise gestion.

Par Sergio de Rosemont

Oeuvre inspirée du texte "Vers quelle société nous dirigeons nous ?" que j'avais publié le mardi 1er février 2022 sur le site de Presse-toi à gauche !

Je vous invite à lire ce texte question de mieux comprendre mon tableau.

Voici le lien vers mon texte :

L’individuel, le collectif, le social

 

Parlons d’individualisme avec Francis.

L’individuel, le collectif, le social

26 avril 2022

Le gouvernement de François Legault est foncièrement individualiste comme l’est son chef. C’est pourquoi il est incapable de penser le social qu’il assimile au mieux au collectif, c’est-à-dire à une collection d’individus. Je me rappelle l’une de ses phrases d’encouragement à la population pendant cette interminable pandémie : « On est 8 millions de Québécois, je peux pas croire qu’on peut pas se tenir pour réussir à vaincre ce virus. »

Or, 8 millions de Québécois, c’est beaucoup plus que 8 millions de personnes. C’est une société complète avec toutes ses interactions, ses institutions, ses courants de pensée, ses groupes sociaux, ses classes et leurs intérêts divergents, ses associations, ses syndicats, ses partis, son hégémonie culturelle, toutes choses qui ne fonctionnent pas par aggrégation de comportements, mais plutôt selon des mouvements qui sont propres à leur structure.

Le problème essentiel des individualistes, c’est qu’ielles posent leur conscience individuelle comme l’alpha et l’oméga de la réalité. En fait la conscience individuelle, bien que point de départ incontournable de notre appréhension du monde, est aussi notre limite principale à sa compréhension.

Parce que notre conscience, construite au fil du temps par l’interaction entre nos perceptions et notre mémoire, n’est qu’un pâle reflet de la réalité même si, en même temps, elle est la seule porte pour la connaissance et l’interprétation du monde. C’est bien sûr en arrivant à l’objectiver qu’on peut réussir à faire la part des choses entre notre volonté subjective, notre réalité objective, les réalités objectives des autres et les réalités subjectives des autres.

Mais même en tenant compte de tous ces aspects, on ne dépasse pas l’individuel. Il y a plus. Certes le collectif exige de prendre en compte les besoins d’une multitude, mais cela n’épuise pas le social, car le social, c’est aussi les interrelations qui se nouent entre les différentes instances d’une population donnée. Si l’individuel et le collectif sont en constante négociation, le social transcende les deux dans toutes leurs réalisations.

Le poids d’une communauté, ce n’est pas uniquement le poids du nombre, mais aussi son poids social constitué de toutes les interactions qu’elle implique et du comportement global, lequel ne réside pas dans l’addition des comportements individuels et ne saurait être révélé par la dissection individuelle.

L’individualiste dit qu’un couple est formé de deux personnes, donc 1 + 1 = 2. Les socialistes, quelle que soit leur tendance, savent qu’un couple constitue plus que deux entités : il y a chacune des deux personnes et leurs interactions avec le monde, mais il y a aussi la nouvelle unité, le couple, et ses interactions avec le monde. Chacun·e est à même d’observer qu’un couple ne se comporte pas comme une addition de deux personnes. À tel point qu’il est facile d’observer dans une foule les groupes de deux personnes qui se comportent comme deux individus séparés et les personnes qui se comportent comme faisant partie d’un couple. Il faut donc reconnaître qu’en calcul social 1 + 1 = 3.

En fait, dans toute association, les interrelations permettent de donner des additions comme 1 + 1 + 1 = 7, soit, dans ce cas précis, chacune des unités, les trois dyades différentes plus le trio qui ont des interrelations avec le monde. La formule pour trouver le nombre d’entités sociales créées par un ensemble de n membres est donc 2n – 1. Pour un ensemble de quatre personnes, on a ainsi 15 entités, pour cinq personnes, on en a 31 et ainsi de suite. Comme le résultat de l’équation augmente rapidement avec le nombre de membres de la communautée étudiée, on peut, pour les ensembles excédant 10 personnes, décider d’arrondir et se contenter de parler de 2n, car soustraire 1 d’un nombre supérieur à 1000 n’a pas beaucoup de valeur significative.

Certes, plus le nombre de membres d’un groupe est grand, plus les entités relationnelles sont potentielles : toutes les dyades, tous les trios encore moins tous les quatuors1 ne se réalisent pas dans une ville d’un million d’habitant·e·s.

De même, l’entièreté de la relation formée par un société très nombreuse ne se réalise que de façon fragmentée, car elle est traversée par de nombreux courants. Mais on aurait tort de croire que le nombre soit peu élevé, car d’autres réseaux se forment à partir des groupes communautaires et affinitaires, des clubs, des partis, des syndicats, des équipes sportives, des associations de toutes sortes et autres sociétés de personnes.

Le potentiel est d’ailleurs démultiplié par la création des « personnes morales », qui permettent de donner la personnalité juridique à des créations commerciales ou autres, dont le nombre est théoriquement illimité.

Si on ne tient pas compte de toutes ces interactions, de toutes ces forces sociales, à quoi il faut ajouter l’influence inconsciente de l’idéologie, on ne comprend rien à une société et l’on est réduit à une vision sans aucune hauteur de vue comme celle que nous offrent le gouvernement Legault et son violent concurrent libertarien le Parti conservateur du Québec, lesquels résument la vie sociale en affrontements d’intérêts individuels.

Avec une telle vision, pas de racisme systémique, seulement de méchants individus qu’il faut sanctionner. Avec une telle vision, pas de crise du logement2, car la signature des baux relève d’une négociation entre particuliers, comme si le poids de chaque personne était le même pour une bénéficiaire de l’aide sociale en face d’un grand propriétaire appuyé par des associations de propriétaires, par des firmes d’avocats, etc.

Et, bien sûr, ces individualistes, qui ne disposent que d’une vision monochrome et bidimensionnelle, aveugles à toutes les couleurs et à qui tout ce qui a de la hauteur échappe, nous accuseront de faire preuve de manichéisme, la nouvelle parade confusionniste à la mode. On nous accusera de classer celleux qui ne pensent pas comme nous dans la catégorie des « méchants », étant donné que c’est ainsi qu’iels pensent (ou plutôt qu’iels s’abstiennent de réfléchir), alors qu’on vient juste de leur expliquer que c’est une question complexe de réseaux d’interactions.

Notes

1. L’allusion à la musique n’est pas anodine. Elle permet de bien comprendre qu’un quatuor est tout autre chose que quatre solos juxtaposés, encore moins successifs. On dit bien d’un groupe de musicien·ne·s qu’il doit jouer « ensemble », et l’ensemble exige une attention au rythme et à la production sonore de chacun·e des participant·e·s.

2. Ou si peu, à la rigueur un écart conjoncturel entre l’offre et la demande.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

vendredi 15 avril 2022

Tel qu’une vipère de sang

 

Mon plus récent œuvre artistique

Tel qu’une vipère de sang

Par Sergio de Rosemont

Nous n’avons que fait preuve de mépris envers ces peuples autochtones.

Nous leur avons imposé notre culture, nos croyances, notre culte et notre Dieu.

Et tout cela avec arrogance !

Nous nous sommes enrichis à leurs dépens.

Et l’église en a été complice, les convertissant de force, leur imposant une culture et un culte qui n’étaient pas les leurs.

Et les préjudices et les malheurs qu’on leurs causa n’avait et non toujours aucune importance.

La seule chose qui compte qui était importante c’était que tous prient leur « Ptit Jésus » !

Et voici le mal qu’on leur a fait subir et qu’ils subissent toujours :

génocide,

la cruauté des pensionnats autochtones.

Dépossession :

de leurs terres,

de leurs cultes,

de leurs langues,

de leur identité,

de leur droit de s’auto-gouverner.

dimanche 10 avril 2022

Présidentielles françaises Hégémonie, mensonge et restriction mentale

 

Laissons Francis nous parler des présidentielles françaises

Présidentielles françaises
Hégémonie, mensonge et restriction mentale

8 avril 2022

En ces temps d’individualisme triomphant, la notion de superstructure est totalement évacuée du discours public de sorte que la presque totalité des commentateurs politiques sont incapables de faire la différence entre l’idéologie, qui génère de manière extérieure ce que l’on croit penser (ce qui nous pense comme je l’expliquais à propos de l’idéologie dans un billet traitant de la censure et que des lecteurs peu attentifs ont confondu l’une avec l’autre1), et l’idée, qui correspond à une pensée véritablement conçue de façon autonome par le sujet, chose qui est loin de nous arriver tous les jours.

Quand on entend un quidam dire je n’aime pas les idéologies de cette personne, on comprend qu’elle veut dire : « Je n’aime pas ses idées ». On peut adhérer sciemment à une idéologie, mais la plupart du temps, c’est elle qui parle par notre bouche et non nous qui l’avons choisie. C’est le cas de l’immense majorité des individus qu’on peut classer dans l’espèce homo consumericus.

L’hégémonie culturelle actuelle est centrée sur l’ordre néolibéral, c’est-à-dire entre autres toujours plus pour le privé avec le public qui s’en porte garant. C’est ainsi que les journalistes, par exemple, ne remettent pas en question les promesses et les programmes des politiques qui vont dans ce sens ; ielles leur demandent plutôt pourquoi ielles ne le font pas plus fort, plus vite et plus complètement2.

Il faudrait être paranoïaque pour voir ici un complot. Personne ne se concerte pour faire avancer l’idéologie néolibérale dans les médias, c’est tout simplement l’hégémonie culturelle occidentale qui parle par la bouche des journalistes comme l’idéologie catholique parlait par la bouche des enseignant·e·s au Québec dans les années 50.

C’est ce qui permet d’entendre un spécialiste du mensonge3 affirmer sans se faire contredire à la radio publique canadienne le matin du 2 avril 2022 que Jean-Luc Mélenchon est pro-Poutine alors qu’il suffit de lire ses déclarations pour se convaincre du contraire.

Un candidat qui condamne l’invasion Russe en Ukraine et qui appelle à isoler Vladimir Poutine n’est pas son allié. Cette intox ancienne et récurrente contre Mélenchon a été démontée dès 2017 par Mediapart.

C’est ce qui permet aux journalistes des grands médias du monde entier, mais surtout de France, de faire comme si le candidat Mélenchon n’existait pas, de l’ignorer dans la plupart des comptes rendus.

C’est ce qui permet aux journalistes des grands médias de ce monde d’à peine effleurer, sinon escamoter, le scandale McKinsey4, une affaire qui devrait causer la chute du président en temps normal.

C’est ce qui permet aux commentateurs politiques de faire comme si Marine Le Pen et Emmanuel Macron étaient radicalement différents alors que la première, dont on a eu de cesse de courtiser l’électorat pendant tout le quinquennat, est devenue une néolibérale tout à fait présentable, puisque le méchant ogre c’est désormais Zemmour, et dont le programme porte les mêmes mesures anti-sociales que celui du Petit Caporal en Polléon. C’est Jean-Luc Mélenchon qui résume le mieux le parallèle : « Le programme de Marine Le Pen, c’est celui de Macron, le racisme en plus. »

Pour les bourgeois hégémoniques, il est certain qu’un deuxième tour entre des libéraux (Le Pen et le Petit Caporal) est idéal. Leur pire cauchemar est très certainement un deuxième tour Le Pen—Mélenchon, car là ils seraient obligés de montrer leur vrai visage et de soutenir ouvertement Le Pen.

Quoi qu’il en soit, je réserve le mot de la fin à Frédéric Lordon : « Il reste maintenant : la fasciste, le fascisateur et un candidat de gauche. Normalement, c’est assez simple5. »

Notes

1. On trouvera le billet en question à cette adresse.

2. J’ai eu l’occasion d’illustrer ce phénomène dans un billet du 20 janvier 2014. Une entrevue du ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Lemaire, à l’émission de radio Hard Talk à la BBC (BBC World Service, vendredi 29 octobre 2021,3h06 heure de Montréal, 7h06 GMT) en est aussi une excellente illustration. L’animateur Stephen Sackur, réputé pour ses questions directes et sans complaisance, ne remet jamais en question les dogmes néolibéraux que le ministre professe, mais le presse plutôt de les mettre en œuvre.

3. Jean-François Kahn a publié en 1989 un brillant essai intitulé Esquisse d’une philosophie du mensonge, dans lequel il dévoile les mécanismes et les conséquences délétères du mensonge. Par la suite, il ne s’est pas privé de cette connaissance pour la mettre au service de ses idées de droite.

4. La firme de conseils McKinsey, liée à des amis du président, a englouti des centaines de millions pour conseiller à l’État des mesures d’austérité et n’a pas payé un centime d’impôts à l’État français.

5. Article « Leur société et la nôtre » dans le blog du Monde diplomatique du 1er avril 2022.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ