mardi 28 décembre 2021

Ce prisonnier politique inconnu.

 

Mon plus récent tableau à saveur politique.

Ce prisonnier politique inconnu.

Par Sergio de Rosemont

Lorsqu'on parle de prisonniers politiques, plusieurs noms nous viennent à l'esprit.

Des citoyens / citoyennes emprisonné-Es souvent parce qu'ils ont osé porter une critique contre l'autorité de leur pays.

Dans la majorité des cas, ils en subissent la torture, la privation de sommeil et de nourriture.

Et ils sont aussi victimes d'intimidation, de viol et de cruauté mentale.

Effectivement ce sont des "conditions de vie" cruelles, infernales qu'on leur impose.

Et même nous pourrions plutôt parler de "conditions de survie" cruelles et infernales.

Mais hélas tous les noms de prisonniers / prisonnières politiques que nous connaissons ne sont probablement que la minorité des cas de prisonniers / prisonnières politiques.

Il y a ce qu'on pourrait appeler le "Prisonnier politique inconnu".

Tout comme les prisonniers politiques connus, ils subissent la torture, privation, intimidation, viol et la cruauté mentale.

Leurs conditions de survie sont aussi infernales sauf qu'eux personnes ne connait leurs noms !

Donc, personne ne peut nommer leurs noms pour réclamer leur liberté.

Ils sont condamnés à l'oubli !

Et ils sont aussi plusieurs milliers.

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P.S : J’ai mis le visage sur ce tableau en brun car les hommes et les femmes sont tous les enfants de la terre.

Sur le bandeau sur ses yeux il est inscrit : Personne ne peut nommer leur noms pour réclamer leur liberté.

Sur le bandeau sur sa bouche il est inscrit : Condamné à l’oubli !

samedi 25 décembre 2021

Cet Arbre de Noël

 

Voici un texte que j'avais publié le 23 décembre 2005 :

Cet Arbre de Noël


Par Sergio de Rosemont

Pour plusieurs lorsqu'on parle d'Arbre de Noël, ils vous diront qu'à leurs yeux qu'il s'agit d'un symbole de joie et de paix. Pourtant cet arbre peut aussi devenir un symbole de malheur !

Pour celui qui n'a rien, cet arbre peut représenter ce qu'il n'aura probablement jamais. L'arbre représentera le plaisir que les autres auront, mais lui non !

Combien de personnes pour qui cet arbre rappel un conflit familial, ou une bisbille dans un groupe d'amis dû à un verre de trop ?

Pour celui qui a à coeur l'environnement, cet arbre peut représenter le gaspillage fait par cette société, ainsi que les tonnes de déchets qui prendront le chemin du dépotoir question de mieux salir la planète.

Pour celui qui se soucis de l'équité social et économique, cet arbre peut en devenir la représentation de cette injustice économique, de cette surabondance insultante de ces néo-libéralistes.

Oui cet arbre est le symbole d'une fête. Celle du commerce, celle de cette musique si douce et chère à leurs oreilles jouée par les tiroirs des caisses enregistreuses. Non pas celle de ceux qui erreront dans les rues la nuit, de ceux donc l'abri d'autobus servira de chambre à coucher ou ceux donc le Carré Viger sera leurs royaume.

Et aussi cet arbre pourrait aussi être représentatif du manque de vouloir ou à moins que ce ne soit du côté hypocrite de la nature humaine. Pensons à toutes ces belles promesses et résolutions formulées et prises autour de cet arbre, et qui un coup le temps des fêtes passés, seront comme par magie oubliées ou tout bêtement mis de côté.

Tous ces beaux voeux de paix et de partage formulés de façon qui semblent si sincère, ne seraient-ils que de la foutaise ? Est-ce que ces gens ont conscience de l'importance de ces voeux ?

En ce qui me concerne, je me souviens dans ma jeunesse de quelques évènements médiocres s'ayant déroulés à l'occasion du temps des fêtes où il y avait un arbre de noël. Comme ce soir chez mon oncle Fernand (beau-frère de mon père) que pourtant j'admirais, mais pourtant cet oncle fit un geste auquel l'enfant que j'étais ne s'attendait pas et ne pouvait comprendre non plus.

Un geste donc je pu apprendre la vérité quelques années après la mort de mon père. Nous avions une tradition familiale par laquelle dans le temps des fêtes nous rendions visite à mes 2 oncles du côté de mon paternel, et au moins une visite du côté maternel.

Cet oncle Fernand était le premier à qui nous rendions visite, à chaque année. Il demeurait dans un grand logement au-dessus d'un bureau de poste dans le quartier St-Sauveur, où il avait le rôle d'homme de ménage de nuit.

Mon père qui avait un problème sévère d'alcoolisme avait pris ce soir-là la décision de faire l'effort de ne consommer aucune goutte d'alcool de la soirée. Question de faire honneur à sa famille donc à moi et ma mère. Ce cher oncle Fernand décida question de s'amuser de forcer mon père à boire, sachant pourtant très bien qu'un coup ivre mon père perdait la tête et était chicanier.

Lorsque mon père commença à perdre la tête et à avoir de la difficulté à se tenir debout, il empoigna mon père par la gorge et alla le tirer sur le divan du salon en le traîna tout le long en le soulevant par la gorge. Donc à mes yeux cet arbre me rapporte en mémoire à l'occasion cet acte de lâcheté de cet oncle Fernand qui mesurait presque 6 pieds (1,82 mètre) face à mon père de 5 pieds 4 pouces max (1,62 mètre). Ce sapin me rappelle aussi par la même occasion les vantardises de cet oncle Fernand pour tenter d'épater la galerie.

Mais je me rappelle aussi ces soirées du temps des fêtes chez oncle Roger, oncle du côté maternel où la tradition familiale du temps des fêtes était à la classique partie de Charlemagne (jeu qui se joue avec des cartes).

Officiellement le but était de s'amuser un coup la parenté réunie. Mais pourtant à chaque fois ca finissait en engueulade mémorable et à 2 doigts des coups.

C'était le festival de l'insulte.

Encore aujourd'hui je suis encore surpris que ca est jamais viré en festival de distribution de poing en pleine gueule, à savoir lequel serait le plus généreux dans cette distribution ! Et malgré le fait que tous savaient que chacune de ces parties de cartes finissaient fatalement dans l'hostilité et la rancune, à chaque année on revenait avec cette partie de Charlemagne.

Il est vrai que du côté de mes oncles du côté maternel, je peux comprendre leur amour pour les cartes, ils étaient tellement 2 de pique. Donc par cet arbre des fois à la mémoire ces parties de cartes pourtant si ennuyeuses me reviennent en mémoire.

Mais cet arbre donc on prend la décision de couper, ne servira que 2 semaines pour ensuite finir soit en copeaux de bois ou au dépotoir. Pourtant cet arbre, si nous l'aurions pas coupé aurait pu avoir plusieurs années de vie devant lui ! En fait de compte ce qu'on applique à cet arbre, c'est comme une peine de mort ! Donc pour cet arbre, être un Arbre de Noël n’est sûrement pas un signe de joie et de chance !

Dans un enfer près de chez-vous.

 

Voici un texte que j'avais publié le 16 octobre 2017:

Dans un enfer près de chez-vous.

Par Sergio de Rosemont

Dans un enfer près de chez-vous.

Dans un cauchemar près de chez-vous.

Lorsque la réalité et le cauchemar se côtoient.

Le fond de ruelle derrière chez-vous est son lit.

Et le jour son quotidien est de tenté de survivre tout en buvant cette Coupe du Mépris qu'on lui force à boire.

Survivre et non pas vivre.

Même en plein jour, au soleil on le force à boire cette Coupe du Mépris.

Même le jour ca reste pour lui un enfer.

Oui l'Enfer Lumineux existe bien, souvent ces citoyens se charge de l'entretenir s'en même en avoir conscience.

Non les démons ne portent pas de cornes sur leur tête.

Les démons sont à visage humain à chaque fois qu'un citoyen lui ramène cette Coupe du Mépris devant les yeux.

Les démons sont à visage humain à chaque fois qu'un représentant de l'Ordre Établi le brutalise dans un abus de pouvoir.

Les démons sont à visage humain à chaque fois que l'un de ces citoyens feigne ne pas le voir comme s'il était invisible.

L'oubli oui l'oubli il n'y a pas pire enfer en ce monde.

Et ses larmes coulent à l'intérieur de ses entrailles comme des torrents d'acides le torturant dans son âme.

Non ses larmes ne lui couleront plus sur son visage, à quoi bon puisqu'il n'y a plus personne pour le regarder pleurer, pour le regarder dans les yeux ?

Oui hélas on a oublié qu'il était un humain lui aussi.

Dans un enfer près de chez-vous.

jeudi 23 décembre 2021

24 décembre au soir Carré Viger !

 

Voici un texte que j'avais publié il y a quelques année :

24 décembre au soir Carré Viger !

Par Sergio de Rosemont

24 décembre au soir Carré Viger,......

Sous la pluie, la neige, le verglas, la tempête ou le froid sibérien tout dépendant de l'année.

Et comme matelas la douceur de l'asphalte.

Carré Viger stationnement pour âmes brisées par le destin, écrasée par le système et broyée par les préjugés et le mépris de ces citoyens adorateurs du culte de l'individualisme.

Oui ces individualistes qui doivent signer leurs prières par un :

« Au nom du JE et du ME et du MOI, Amen ! »

Oui ce Carré Viger, refuge de ceux donc le système ne veut plus se rappeler.

Ceux que cette société aimerait bien effacer comme on efface un mauvais trait sur l'ardoise.

Oui des âmes rejetées qui continuent à ressentir pourtant des sentiments tout comme l'ensemble des citoyens.

Et hélas ces citoyens dits : « NORMAUX » oublient trop facilement que ces âmes rejetées sont tout comme eux des citoyens, des humains.

Oui des humains brisés par une trop grande sensibilité face aux épreuves du destin, ou par la maladie mentale.

« MALADIE MENTALE » deux mots que ces citoyens détestes voir ensemble.

Et lorsque ces âmes rejetées sortent de leur Carré Viger, leur refuge pour aller quémander la charité sur cette rue Ste-Catherine, alors cette musique de Noël criée par les haut-parleurs, pourtant si agréable aux autres citoyens les torture dans l'âme en leur rappelant ce qu'ils n'auront pas.

Pour leur rappeler qu'ils sont les rejetés de cette société.

Pour leur rappeler les êtres chers à leur coeur donc ils se refusent à aller voir par honte de ce qu'ils sont devenu.

Pour leur rappeler leur faire ressentir que plusieurs de ces citoyens dit « NORMAUX » aimeraient bien les voir disparaître.

Oui disparaître car pour ces citoyens dit « NORMAUX », le regard de ces âmes rejetées est comme une remise en question de leur si magnifique société.

Et ces citoyens dit « NORMAUX » détestent cette remise en question, sentant leur petit confort personnel menacé.

Et oui ils se refusent à regarder si leur petit confort n'aurait pas été érigé à quelque part sur une injustice.

Une injustice que ces âmes rejetées n'ont qu'à subir en silence sans trop déranger n'est-ce pas ?

Et ces âmes rejetées en ce 24 décembre au soir quêtant un peu de charité afin d'aller prendre un café pour se réchauffer recevront peu de voeux sincères, plusieurs voeux hypocrites et quelques injures.

Oui toi qui lis ce texte, je ressens que t'aurais envie de me dire dire que tu leur a fait la charité lors d'une Guigolée, donc que t'as fait ta part.

Ah bon !

Mais vois tu, tu serais sûrement d'accord avec moi pour dire qu'une vraie Justice Sociale serait meilleurs au goût qu'une simple charité qui permet à plusieurs citoyens de se fermer les yeux sur cette Injustice Sociale tout en se donnant bonne conscience ?

Ah tu va t'en laver les mains en me disant que les gouvernements n'ont qu'à régler le problème.

T'es pas sérieux ?

Comment ce fier aux divers gouvernements lorsque les citoyens élisent des partis droitistes au pouvoir ?

Dis-moi tu n'a pas compris que cette situation fait peut-être l'affaire de ces charognards du néolibéralistes ?

Et oui lorsqu'un individu est occupé à passer ses journées à courir après se qui lui permet de survivre et non pas vivre, il n'a alors pas de temps pour penser politique et s'en occuper; donc cela fait des adversaires de moins dans les jambes pour ces Rois Bâtards de la Rentabilité !

En passant ces âmes rejetées vous souhaitent un Joyeux Noël et une très Bonne Année.

Oui Joyeux Noël !

Elle a prié Aline !

 

Parlons de cinéma avec Francis

Elle a prié Aline !

22 décembre 2021

La petite controverse qui a entouré la sortie du long métrage Aline au Québec a piqué ma curiosité. Je n’ai pas pu résister à l’envie d’aller voir par moi-même de quoi il en retourne. Ce film de, et avec, Valérie Lemercier n’est à l’évidence pas une biographie, encore moins un documentaire, mais bien une œuvre de fiction digne du conte de fée.

Ici, je préviens les personnes qui estiment que connaître beaucoup de détails sur un film avant de le visionner gâche le plaisir. Arrêtez de lire. Vous irez voir Aline quand les salles rouvriront ; c’est un très bon divertissement. Vous pourrez revenir à votre lecture par la suite.

Ce long métrage relève en fait du conte fabuleux, mais un conte à tendance hagiographique. L’utilisation du patronyme Dieu n’aura échappé à personne. Par espièglerie, on dira dans le film Bon Dion pour Bon Dieu et nom de dion pour nom de dieu.

L’humble fille qui deviendra l’une des plus grandes stars internationales est née comme Jésus dans un lieu des plus modestes entourée de pauvreté. Comme lui, elle connaît sa fuite en Égypte : son éclipse quand elle disparaît pour apprendre l’anglais et faire refaire ses dents. Son père est effacé, et sa mère protectrice ne refuse pas d’assumer les conséquences du destin surhumain de l’élue. Les frères et sœurs font office de figurants.

L’idole connaîtra sa retraite dans le désert quand elle doit s’abstenir de parler pendant trois mois et est donc totalement absente de la scène. Puis, après son triomphe, elle connaît sa passion et son calvaire avec le décès de son mari et imprésario. Elle séjourne même au tombeau, ou dans les Enfers si on veut, dans cette séquence où elle découche chez son maquilleur, puis erre dans la ville.

Finalement, elle ressuscite dans une lumière glorieuse pour cette scène finale où elle interprète la très paradoxale et grandiloquente chanson Ordinaire de Charlebois. On a ici le symbole exact de la contradiction inhérente au statut de mégastar assumé par une personne qui n’a jamais quitté son naturel simple (dans le bon sens du terme).

Comme dans les contes, les personnages n’ont pas une grande épaisseur psychologique. Ils sont des types ou ont une fonction liée à la progression du récit. Quelques vignettes symboliques servent à ancrer la déesse dans ses origines simples, par exemple quand elle avoue à son fils qu’elle n’est pas forte en orthographe.

Sa manie de ramasser les sachets de sucre n’est qu’un clin d’œil à cette volonté constante de se rappeler d’où elle vient. La pièce de cinq cents que lui a donné son père lui sert de talisman. Les mimiques qu’elle adopte montre qu’elle n’a pas quitté sa personnalité même si elle évolue dans un monde hyperdimensionné. La star reste toujours fidèle à son monde et demeure la « petite fille » de sa mère.

Quand elle doit sortir par la fenêtre parce que sa robe de mariée est trop ample pour passer par la porte, c’est le symbole du trajet qu’elle a parcouru depuis son enfance et de la stature plus grande que nature dont elle est désormais dotée.

Les écarts par rapport à la prononciation québécoise ont été adoptés avec entrain par les actrices et acteurs du Québec. Ainsi la scène où l’on parle du grand succès d’Aline au Vôtican est une liberté prise avec le nom réel de l’État pontifical servant de tapis pour la chute où Aline dans sa naïveté se demande : « Mais, c’est où ? »

À part une ou deux petites longueurs, par exemple dans la séquence où elle cherche à faire triompher son amour pour son imprésario ou dans celle qui suit le décès de son mari (oui, oui, c’est le même que son imprésario), le rythme est bon et on ne sent pas le temps passer. Pour un film qui dure deux heures, c’est signe d’un scénario bien construit et d’un montage efficace.

Avec cet hommage sincère, souvent émouvant, parfois espiègle rendu à une vedette pour laquelle elle a une évidente affection, Valérie Lemercier nous offre, comme je le disais d’entrée de jeu, un très bon divertissement.

Francis Lagacé

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samedi 18 décembre 2021

Comment est-on billettiste ?

 

Laissons la parole à Francis.

Comment est-on billettiste ? 


16 décembre 2021

Dans les fameuses Lettres persanes de Montesquieu, l’auteur se moque de la naïveté et de l’ignorance de qui est surpris par la différence. Qui n’est pas comme soi est vu par ces personnes comme souffrant d’un défaut, ou encore comme le résultat d’un écart malsain par rapport au droit chemin. C’est ainsi qu’à la cour du Roi, on demande : « Comment est-on persan ? » dans le sens de « comment fait-on pour être persan ? »

Mais cette question naïve et bien intentionnée ne cesse de nous rattraper chaque fois qu’on est confronté à l’Autre, chaque fois qu’on oublie de se demander à soi-même, comment on est ce qu’on est.

Pour prendre mon exemple, je me suis fait demander « Comment est-on homosexuel ? » J’ai répondu : « Comment est-on hétérosexuel ? » Hélas on n’a rien compris à ma réponse, car on m’a répliqué : « Pourquoi tu ne me réponds pas ? Pourquoi tu évites la question en m’en posant une autre ? » On a encore moins compris quand j’ai ajouté : « Mais je n’ai pas évité la question, j’ai fourni la seule et unique réponse possible. »

Puis on m’a demandé comment est-on gaucher ?, comment est-on chargé de cours ?, comment est-on syndicaliste ?, comment est-on socialiste ?, comment est-on pacifiste ?, comment est-on anticapitaliste ?, comment est-on athée ?, comment est-on montréaliste ?, comment est-on doctorant en narratologie ?, comment est-on piéton ?, comment est-on éditeur ?, comment est-on littéraire ?, comment est-on retraité ?

Cependant la plus impérieuse en même temps que la plus angoissée de toutes ces questions revient de manière lancinante : « Mais comment peut-on bien faire pour vivre sans téléphone cellulaire ? »

Ces derniers temps, comme j’ai quitté la vie active pour devenir observateur, je livre, en des billets plus ou moins réguliers et selon les caprices de ma complexion, ma série d’observations. M’est ainsi inévitablement apparue la question qui coiffe ce texte. Pourquoi donc, et comment donc, suis-je billettiste ?

Plutôt que de se demander comment on est boulangère·boulanger, on pourrait chercher à savoir comment on fait du pain. L’on saurait alors qu’est boulangère·boulanger la personne qui sait faire le pain.

Je dirai donc ici du billet qu’il ne se limite pas à l’actualité comme l’y confinent imprudemment certains dictionnaires. Il est d’humeur quand il a pris sa source dans une émotion ou un sentiment, mais il est d’opinion quand il prend la peine d’exposer les faits et d’en tirer des conclusions.

On rappellera que l’opinion relève d’arguments et que :

— « je suis fâché » n’est pas une opinion, mais une émotion ;

— « le gingembre est meilleur que la cardamome » n’est pas une opinion, mais une préférence ;

— « Gabriel Nadeau-Dubois est sympathique (ou pas) » n’est pas une opinion, mais un sentiment ;

— « parce qu’il fait moins trente et que je ne veux pas que tu gèles, je te suggère de porter un manteau chaud, un bonnet, des couvre-oreilles et des gants doublés » est une opinion, en plus d’une suggestion, car elle est basée sur un fait (il fait moins trente) qui sert d’argument à un objectif (je ne veux pas que tu gèles).

Le billet est original en ce sens qu’il tire son origine motu proprio de la personne qui écrit ; il ne saurait être soufflé : « Tiens, fais-moi un billet là-dessus. » À la différence de l’article que l’on peut commander sur un sujet à une personne qui a de la compétence dans ledit domaine, le billet n’est pas sollicité. Il émerge on ne sait trop comment pour la personne qui lit et peut-être en est-il souvent de même pour la personne qui le produit, car c’est désormais connu, la majeure partie de notre réflexion procède de manière inconsciente. On ne peut donc pas demander à un·e billettiste : « Faites-nous d’autres lettres persanes ! », comme ces messieurs·dames de la cour en priaient instamment le bon Montesquieu.

Le billet peut être spontané, mais il est toujours plus savoureux quand il a longuement mijoté. Seule la cuisinière, le cuisinier, a le don de porter la cuillère de bois aux lèvres pour savoir quand la sauce a atteint le bon assaisonnement ainsi que l’onctuosité voulue.

Le billet peut être bref. En ce cas son efficacité repose sur sa densité, sa concentration, son ciblage précis. S’il est long, il répond à un impératif explicatif ou illustratif. S’il est primesautier, il emmène le·la destinataire sur des rivages variés où se nourrira son expérience. S’il est léger, il offre un divertissement destiné à faciliter les constats. Quand il est sérieux, parfois lourd, il ouvre sur une question éthique digne de méditation et d’engagement.

Lorsque le billet est didactique, il prend la lectrice ou le lecteur par la main pour l’amener vers certaines connaissances dont on pourra ensuite disserter, à partir desquelles différentes opinions pourront émerger. S’il est satirique, il se permet tous les coups qu’autorisent les ressources littéraires. Quand il est polémique, il sait qu’il s’adresse à des adversaires et prévoit en général les parades à leurs contre-arguments. Il peut être facétieux et considérer la lectrice, le lecteur, comme partenaire de jeu.

Le billet philosophique réfléchit à voix haute avec l’aide d’illustres personnes contemporaines, ou plus anciennes qui ont précédé l’auteur·e dans des sentiers plus ou moins balisés. Acoquiné avec l’essai, il peut être curieux, espiègle, inquisiteur, raisonneur, logique, analogique, descriptif, allusif, émouvant… Possiblement il n’aboutira pas, car la fin d’un essai est toujours le début d’un autre.

Qu’avons-nous appris jusqu’ici ?

Je vois quelqu’un dans le fond qui lève la main.

— J’ai retenu que, si je te demande un billet sur un sujet, tu vas écrire autre chose.

Tu as tout compris, Richard !

Francis Lagacé

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vendredi 10 décembre 2021

Lorsque des souvenirs qu’on avait oubliés refont surface.

 

Je vous parle de mon passé

Lorsque des souvenirs qu’on avait oubliés refont surface.

Par Sergio de Rosemont

Voilà sûrement vous vous demandez sûrement pourquoi j’ai décidé de partager cette photo de la revue "Je Crois", une revue de droite religieuse.

C’est que certains événements évènements récents m’ont fait remonter à la surface des souvenirs anciens que j’avais oubliés.

En 1976 alors que j’avais 18 ans, alors que je me demandais qu’est-ce que je pourrais faire, apprendre comme métier.

La sœur de ma mère qui était religieuse et même "Mère supérieure" de sa communauté, me fit inscrire à l’imprimerie qui imprimait à l’époque la revue "Je Crois" qui était située à Beauport en banlieue de la ville de Québec.

Et oui cette imprimerie était une entreprise école.

J’ignore si cette imprimerie existe encore et si cette revue "Je Crois" fait toujours imprimer ses revues à cet endroit.

À cette époque les éditions "Je Crois" avaient leur bureaux dans le même édifice que cette imprimerie.

Voilà j’y avais été engagé pour un stage de quelques mois.

Le deal était que j’y travaillait 5 jours semaine recevant un petit montant hebdomadaire et un dîner par journée de travail et en échange on devait m’y apprendre un métier en rapport avec le domaine de l’imprimerie, dans mon cas c’était celui d’imprimeur qui m’intéressait.

Par la suite, un coup ce stage terminé, on devait me donner un certificat confirmant que j’y avais appris le métier d’imprimeur aux éditions "Je Crois".

Ce stage était divisé en 2 périodes.

Personnellement je découvrais l’univers de l’imprimerie et je désirais devenir imprimeur.

Pendant la première moitié de mon stage, j’y prenais ce qu’est le monde de l’imprimerie.

Et à la seconde moitié de mon stage, je devais y apprendre le métier qui m’intéressait soit celui d’imprimeur.

Mais voilà vers la fin de la première partie de mon stage, on me fit venir au bureau du contremaître pour m’y annoncer que je devais oublier mon rêve de devenir imprimeur et que mon stage devait se terminer là.

Pour cela on me servi l’excuse que je souffrais du trouble du (double réflexe), en d’autre mots que supposément je répétais chacun de mes gestes.

J’avais compris sur le coup que le double réflexe, n’était en fin de compte qu’une excuse pour se débarrasser de moi.

Disons qu’à leurs yeux je n’étais pas assez chrétien, assez croyant pour être un bon imprimeur, ne suivant pas assez certaines règles religieuses (non inscrite) comme celle de participer à la bénédicité (le petite prière à réciter avant chaque repas) et celle d’aller à la confesse.

Et oui, la confesse, je me rappelle un après-midi alors que j’étais occupé à travailler sur une guillotine (presse servant à couper le papier), qu’on me fit venir à un bureau situé dans le même édifice que la salle à manger où un prêtre m’y attendait pour me demander de me confesser.

Et non je n’étais pas assez addict à leur "Petit Jésus" pour avoir le droit d’être imprimeur pour eux !

Pourquoi j’ai écrit ce texte ?

Pour dénoncer une discrimination religieuse et voir si d’autres y auraient subi la même situation et aussi pour tourner la page sur ce très mauvais souvenir.