lundi 19 décembre 2022

Je me retire de vos vies, vos existences.

 

Mon plus récent poème, venant d’un rêve.

Je me retire de vos vies, vos existences.

Par Sergio de Rosemont

Vous m’avez placé dans ce lieu, ce bâtiment retiré de cette société pour y finir mes jours.

Dans cet endroit qui est comme un stationnement où on y dépose nos vieux en attendant qu’ils franchissent cette "Porte de la Mort".

Vous m’y avez placé comme si mon existence vous embarrassait.

Comme on y dépose un colis qui embarrasse.

Je me retire de vos vies car vous m’avez placé dans ce stationnement, dans ce parking pour personnes dites âgées en attente de cette mort.

Pourtant dans cette vie, j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai connu l’amour, l’illusion, la joie et la rage et la douleur.

Et j’y ai été placé dans ce stationnement par ceux que j’aime, il faut croire que pour eux que je n’étais qu’un bagage, un colis de trop !

Pourtant j’ai tant donné.

Dans cette vie j’ai aimé, j’ai connu l’amour, la peine, la peur, la colère soi la gamme des sentiments humains.

J’ai connu bien des douleurs comme celle du mépris, maintenant j’apprends à connaître celle du rejet.

Je suis dans ce stationnement de fin de vie et j’y attends que l’heure de traverser cette "Porte de la Mort" sonne pour moi.

J’ai tout donné, comme j’aurais tant aimé que ca se termine autrement.

Au revoir l’heure vient de sonner !

P.S : Ce texte est un poème qui m’est venu dans mon sommeil, dans un rêve.

Bizarrement dans ce rêve c’était comme si dans ce texte c’était quelqu’un d’autre que moi qui parlait.

Dans ce rêve lorsque j’entendais ce poème, j’avais en tête une personne dans les 80 ans qui le prononçait.

Je voulais le partager avec vous.

vendredi 16 décembre 2022

Technologie : la fragilité du véhicule

 

Francis nous parle de communication

Technologie : la fragilité du véhicule 


15 décembre 2022

Il m’arrive, et cela me paraît curieux, de passer pour technophobe juste parce que j’estime que les outils doivent nous servir et non l’inverse.

Dans le domaine de la communication et de l’information, la technologie est un véhicule. Elle n’est rien sans le contenu au service duquel elle doit se conformer. Si vous avez pris l’énoncé descriptif de McLuhan « Le média est le message » pour une prédiction, un souhait ou un mot d’ordre, vous êtes dans le champ.

Il s’agissait de tenir compte de l’effet contaminant ou déformant d’un mode de communication sur son contenu pour en faire une analyse rigoureuse. Mais, pour qui crée un message, le véhicule doit être au service du contenu. Pensez au message comme au plat dans la cocotte. Une cocotte appropriée permettra une cuisson optimale mais, si vous y mettez de la viande pourrie, même le plus au point et le plus beau des Creuset n’arrivera pas à rendre votre plat mangeable.

Prenons l’exemple des fameux Power Point, dont nombre de pédagogues paresseux ont cru qu’ils suffiraient à rendre leurs exposés intéressants ou efficaces. Une présentation qui ne fait que reprendre les mots du discours oral est d’une grande platitude. Une pléthore de diapositives finit par lasser l’auditoire. Les images qui ne font que reproduire fidèlement le propos sont superflues.

Les illustrations doivent dire autre chose que le texte dans le sens où elles doivent offrir un exemple concret tout en fournissant un plus à l’information transmise, et c’est le présentateur/la présentatrice qui doit orienter le regard de l’auditoire vers l’écran au moment où c’est nécessaire. Cela créera une relation dynamique entre l’orateur/l’oratrice et l’écran.

Le problème entre autres avec les technologies connectées, c’est qu’on ne les utilise pas avec un interrupteur, ce qui devrait être le cas de tout outil, sauf peut-être ceux destinés à la surveillance, mais cela n’est pas ma tasse de thé.

Quand je n’utilise pas mon ordinateur, non seulement je l’éteins, mais je le débranche. On doit garder à l’esprit qu’on est en train de se servir d’un outil. Mon père me disait souvent : « Quand tu conduis une automobile, c’est comme si tu avais un fusil dans les mains, tu ne dois jamais l’oublier. » Quand j’allume la bête à consommer du temps, je m’arrange pour être conscient de ce que je fais.

Bien sûr, tout le monde n’a pas le luxe d’être à la retraite et de gérer son temps de connexion. C’est bien pourquoi il existe un mouvement chez les travailleuses et travailleurs visant à exiger un droit à la déconnexion. Pouvoir aménager du temps pendant lequel on n’est pas joignable est essentiel à la santé physique et mentale.

Dans les arts, je suis régulièrement déçu par les innovations spectaculaires, les effets spéciaux et les ajouts techniques. Parce que, comme j’ai eu souvent l’occasion de le constater, les artifices s’usent et, à force de pitonnage, ils deviennent non fonctionnels.

Comme je ne suis pas le premier à passer dans une exposition, les boutons sont cassés, la moitié des effets spéciaux sont disparus. C’est très frustrant. Combien de fois me suis-je cogné le nez sur un appareil qui ne fonctionnait pas, sur une touche bloquée, sur un écriteau disant « Cet item est en réparation. »

De même dans les spectacles à grand déploiement technologique, si on n’a pas la chance de faire partie des premières fournées de spectatrices et spectateurs, il est fréquent que certaines ambiances laissent perplexe parce que tous les éléments ne sont pas synchronisés ou fonctionnels.

Les ordinateurs et les outils électroniques sont magnifiques quand ils marchent bien, mais tellement nuls et encombrants autrement. Il faut donc, en plus d’un entretien rigoureux et coûteux, souvent disposer de solutions de rechange.

Autre exemple de technologie fort intéressante. La traduction automatique devant laquelle j’ai longtemps été sceptique donne aujourd’hui des résultats surprenants. Des algorithmes comme ceux de Deep L détectent habilement la langue de départ et fournissent des traductions honorables. Mais il est nécessaire, bien sûr, d’en vérifier la précision si on veut être professionnel.

Ce n’est donc pas la technologie en soi qui est fautive, mais la confiance aveugle que certain·e·s y portent et l’absence de « second regard » : ce recul nécessaire pour bien évaluer si le contenu n’a pas souffert de la fragilité du véhicule.

Il convient donc de se rappeler que les outils doivent nous servir et non pas vampiriser les personnes qui les utilisent. Se donner du recul et utiliser la technologie de manière sécuritaire devrait toujours se faire en disposant de la fonction interrupteur. On devrait toujours prévoir le cas où la technique nous lâche et disposer d’un plan B. C’était un de mes conseils principaux quand j’enseignais à la formation des maîtres.

En communications, comme en pédagogie, la préparation doit être si complète et si poussée que, en cas d’effondrement technique, on puisse transmettre le message en traçant des signes dans le sable avec une branche.

Francis Lagacé

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dimanche 13 novembre 2022

Empathie

 

Parlons d’empathie avec Francis

Empathie

7 novembre 2022

J’étais adolescent et j’étais cégépien dans une petite ville où il y avait un palais de justice. Certain·e·s de mes camarades m’avaient parlé de matinées qu’elles et ils passaient comme public à la cour pour observer les travers humains. On me racontait des histoires sordides censément hilarantes. On me pressait de me joindre au groupe, histoire de se moquer des absurdités que les murs de la vénérable enceinte réverbéraient.

J’étais plutôt perplexe. J’eus l’occasion d’en parler à mon paternel en lui demandant s’il croyait que ce serait de quelque instruction pour moi. Je ne me rappelle plus les termes exacts qu’il a employés, mais cela tendait clairement à me détourner de cette tentation.

En mes termes d’aujourd’hui, j’exprime ici ce que j’ai retenu de son opinion. Essentiellement, il estimait que la misère humaine ne constituait pas un spectacle et, qu’à la détresse des gens, il ne convenait pas d’ajouter le mépris de personnes dont rien ne garantit qu’elles ne se retrouveraient pas un jour à leur place. Je suivis son conseil et ne fréquentai jamais ces auditions.

Et je m’en félicite aujourd’hui quand il m’arrive de tomber par hasard sur deux minutes d’une « télé-réalité » (j’exagère sans doute parce que ça me paraît long, ce doit plutôt être 30 secondes). J’imagine mon malaise si j’avais cédé à ces invites.

En effet, à voir ces personnages confrontés au vide et à eux-mêmes dans des intrigues dont le but est d’éliminer quelqu’un, j’en deviens nauséeux. Je me contente donc, en attendant de revenir à mon programme, de continuer mon pitonnage du temps publicitaire sur les deux autres chaînes disponibles de ma télé sans câble.

Quand, dans les dernières semaines, on a fait tout un fromage de l’affaire d’intimidation à Occupation double, si je me suis dit qu’il était temps qu’on s’en préoccupe, j’avoue ne pas avoir compris ce qu’il y avait là de nouveau. Avec les discours de 30 secondes que j’ai entendus en tombant sur cette émission, avec les commentaires que mon conjoint me rapporte de collègues de travail qui ressassent avec hargne les péripéties montrées dans ces cirques (au sens romain du terme), j’étais déjà convaincu que l’intimidation et le harcèlement collectif étaient de ce jeu cruel le principe même.

D’ailleurs, si je me souviens bien, j’ai entendu la grande prêtresse productrice de ce divertissement dire dans la publicité qui annonce son émission de soirée télé quotidienne qu’elle recevait les « exclus » de l’émission. Il y a donc bien un enjeu d’exclusion. On voit mal comment cela se ferait sans victime.

Se vautrer dans les faits divers dégage une odeur fétide. Les reportages qui insistent sur les détails sordides, les journaux jaunes avec leur étalage de sang et de larmes, la fascination pour les épanchements douloureux ainsi que les autres formes de voyeurisme dirigé vers les malheurs d’autrui, tout cela me répugne.

Finalement, le conseil de mon vieux m’aura épargné temps et dignité.

Francis Lagacé

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Celui qui renait de ses cendres est plus fort.

 

Ma réflexion suite à une pensée dans un rêve :

Celui qui renait de ses cendres est plus fort.

Par Sergio de Rosemont

Celui qui renait de ses cendres est plus fort.

Celui qui a traversé et sorti de l"Enfer de la Vie, de l’Existence" renait de ses cendres morales.

Oui car nous en sommes plus fort car nous avons appris à surmonter et traverser les épreuves.

Et de plus nous percevons la réalité avec un œil plus mature.

Souvent des détails que nous percevions auparavant comme banals, prennent plus de sens et en comprenons les pourquois et la pertinence de ces détails.

Et aussi des détails qu’ils paraissaient comme primordiaux, nous paraissent plus futiles quand nous les comprenons en profondeur.

Et surtout pour réussir il a fallu que nous apprenions à affronter le pire démon que nous pouvons avoir à affronter, ce démon étant notre propre facette négative de notre esprit.

Et oui on a tous en soi dans notre fort intérieur à la fois un Ange et un Démon.

samedi 5 novembre 2022

Libérez tous les prisonniers politiques !

 

Voici mon plus récent tableau :

Libérez tous les prisonniers politiques !

Par Sergio de Rosemont

{ Libérez tous les prisonniers politiques ! }

C'est à la fois un tableau mais aussi une pancarte pour les manifs.

mercredi 19 octobre 2022

Les vipères morales

 

→ Texte pensé le 17 septembre 2022 ←

Les vipères morales


Par Sergio de Rosemont

Les vipères morales n’ont pas toujours le visage que l’on pense.

Souvent elles ont un visage amical.

Elles joueront le jeu de vouloir aider.

Parfois, souvent les blessures dans l’âme, c’était quand on ignorait qu’il s’agissait de vipères morales et que nous commencions à leur accorder notre amitié.

Et qu’en recevant cette dague dans le dos, nous prenions conscience qu’il s’agissait bien de l’une de ces vipères morales.

Ces vipères morales ont souvent tendance à agir de façon anonyme et hypocrite.

C’est ce qui fait que parfois qu’on peut en devenir méfiant lorsqu’on est appelé à travailler dans certaines équipes.

Rien de mieux qu’une vipère morale pour empoisonner un esprit d’équipe, une ambiance de travail.

Avec le temps, après plusieurs morsures de ces vipères morales, on en devient immunisé même s’il y a une blessure, une cicatrice dans l’âme de plus.

Mais ces vipères morales finissent toujours par se trahir et elle ne s’en rende pas compte, on peut lire en eux dans leurs agissements.

mercredi 12 octobre 2022

Les beaux habits du fascisme

 

Parlons des fachos avec Francis

Les beaux habits du fascisme

12 octobre 2022

Quelle est la nouvelle la plus déprimante et la plus inquiétante qui ressort des élections québécoises du lundi 3 octobre 2022 ?

Non, ce n’est pas la distorsion causée par le système électoral uninominal à un tour qui a exagérément favorisé la Coalition avenir Québec (CAQ).

Non, ce n’est pas non plus le confinement à Montréal de l’électorat du Parti libéral du Québec (PLQ).

La stagnation du vote du seul parti de gauche, Québec Solidaire (QS) ?

Un peu, mais c’est surtout que l’extrême droite, c’est-à-dire le Parti Conservateur du Québec (PCQ), ait obtenu 13 % des votes.

Il ne faut pas s’y tromper, le Parti Conservateur du Québec est bel et bien un parti d’extrême droite digne du lepénisme et bien plus extrême que la duplessiste CAQ, qui lui sert de réservoir alimentaire. En effet, un parti formé d’opportunistes néolibéraux et narcissiques finit toujours par produire ses hordes de gloutons insatisfaits qui en veulent toujours plus et qui finiront par rejoindre les rangs d’un parti extrémiste.

Il ne faut surtout pas croire que le PCQ est un parti de centre droite. L’illusion centriste dédouane la droite, mais être à droite de la CAQ, qui est carrément de droite, c’est être à l’extrême droite. J’entends déjà les gentils ignorants nous dire qu’Éric Duhaime ne pourra jamais avoir de sympathies fascistes puisqu’il est gai.

D’abord, réglons un petit détail : monsieur Duhaime n’est pas gai. Un gai est un homosexuel qui assume la réalité sociale de sa condition. Or, le chef du PCQ est un libertarien et, comme tout libertarien, il renie tout ce qui est social, sauf quand il s’agit de l’avantager individuellement. C’est un homosexuel qui profite de la libéralité des lois actuelles et qui se fout totalement des autres. Oui, même de vous qu’il flatte de belles paroles parce que vous avez voté pour lui.

Tout le monde ne fait pas toujours le lien entre les différentes incarnations d’Éric Duhaime, mais moi je n’ai jamais oublié le petit jeune qui, au début des années 90, s’était engagé pour essayer de faire croire à la population du village gai de Montréal que le très ouvertement homophobe et misogyne chef du Parti conservateur du Canada, Stockwell Day, était gay friendly. Les narcissiques et les libertariens sont prêts à toutes les contorsions pour s’assurer un avancement personnel et la vérité est leur première victime.

Je me rappelle les beaux discours. « Il dit ça pour plaire à sa base dans l’Ouest, mais une fois élu, il ne sera pas si pire. » Un rappel pour les personnes naïves : les candidatures de droite, une fois élues, sont toujours « si pires », très « si pires » et même « plus pires » encore.

Et ne vous méprenez pas, les discours anti-grandes entreprises disparaissent vite quand ces dernières voient l’intérêt qu’il y a à appuyer ce genre d’olibrius qui fait place nette pour que les machines tournent rond. Les travaux d’Anne Lacroix-Riz ont suffisamment montré la collusion entre les capitalistes et les fascistes pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Le libertarien promeut l’oxymorique individu souverain. Enfermé dans son solipsisme, il utilisera toutes les manœuvres, toutes les combines pour faire avancer sa petite personne sans aucun souci pour la justice. Et tous ces frustrés qui le suivent en hurlant « Libârté » n’ont pas la moindre idée de ce que signifie le concept de liberté en politique. Pas plus subtils que des enfants de deux ans, ils considèrent la liberté comme la satisfaction de leur instinct égoïste. Ils feraient mieux de crier « Narcissisme ! », ce serait beaucoup plus précis. Le narcissisme additionné n’a jamais créé une société de liberté, mais plutôt une jungle de chacun contre chacun et de chacun contre tout le monde.

Le libertarien, contrairement à ce qu’on pourrait croire, est objectivement le grand ami du fasciste. Un libertarien peut être homosexuel, noir, de classe inférieure. Il a beau prétendre être contre l’État, pour trouver la sécurité et l’ordre qui garantiront qu’il puisse se livrer à ses excès individuels, le libertarien n’hésitera pas à appuyer le premier fasciste venu.

Vous connaissez tous un exemple célèbre d’artiste notoirement outrancier : Dali, grand admirateur de Franco. Dali pouvait faire tout et n’importe quoi, il laissait Franco battre, emprisonner, torturer, matraquer tous ceux qui n’avaient pas le bonheur d’être assez riches pour se hisser au-dessus de la mêlée et mériter une bienheureuse exemption. Si Dali n’avait pas soutenu ouvertement l’Église catholique et le fascisme, croyez-vous que les autorités auraient protégé ses excentricités ? Non, ses œuvres auraient été considérées comme des outrages aux bonnes mœurs et il serait devenu persona non grata comme Picasso.

Un libertarien peut signer à deux mains n’importe quel décret réduisant les libertés civiles de manière draconienne pourvu qu’un petit détail incongru quelque part dans la formulation des lois ou de la constitution, ou qu’une interprétation tordue de l’une d’entre elles l’exempte, pourvu que la promesse d’un protecteur bienveillant le rassure, même si cette promesse est révocable dès que le tyran se lève du mauvais pied. Une seule chose compte : la promotion de sa petite personne.

Croire en l’adhésion à des principes, c’est méconnaître le caractère monstrueusement narcissique du libertarien. Malgré tout le fatras idéologique avec lequel il essaie de nous endormir et de se justifier, le libertarien n’a qu’une seule cohérence : favoriser son ego démesuré et faire le bonheur de ses tripes. On trouve les mêmes psychopathies chez les libertariens et les fachos : égo hypertrophié, délires paranoïaques dans lesquels le fantasme de puissance (personnelle ou transférée) occupe une place très importante, adulation de la dictature.

Si la sphère médiatique est si complaisante avec le PCQ et si elle considère comme centriste la formation de droite dure qu’est la CAQ, c’est tout simplement qu’elle reflète l’évolution de la pensée hégémonique et les croyances générales de la société. Dans une société qui croit que la terre est plate, la sphère médiatique affirmerait comme une vérité générale que la terre est plate. De la même façon, dans une société faite d’individualisme de masse et de néolibéralisme débridé, la sphère médiatique est incapable de penser que le centrisme est la cachette de la droite honteuse, ignorante ou hypocrite. C’est exactement le même phénomène qui se passe en France où le macronisme sert de marchepied au lepénisme.

Il ne faut pas confondre la cause et le symptôme. Le monde médiatique n’est jamais à l’avant de la société. Il est en son milieu. Il n’est donc que le symptôme de la pensée hégémonique. J’ai eu l’occasion maintes fois d’expliquer ce phénomène. Et les « analystes politiques » englués dans le commentaire au jour le jour n’ont absolument pas le recul nécessaire ni même souvent les grilles d’analyse utiles pour comprendre les mécanismes de l’hégémonie culturelle. Et ça donne des commentaires gentillets comme « Éric Duhaime est un habile communicateur » plutôt qu’une observation plus réaliste comme « Le chef du PCQ, au cours des années, a tenu des discours délirants dont les suivants contredisent les précédents. »

On ne vous mettra jamais assez en garde. Ici comme en France : la régression est en marche. Je me suis bien sûr arrangé pour que ça donne LREM.

Avec Meloni en Italie, Orban en Hongrie, la thatchérienne Truss en Grande-Bretagne, nous voilà vraiment mal barrés.

Francis Lagacé

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samedi 8 octobre 2022

Ces traces du destin

 

Mon plus récent texte.

Ces traces du destin

Par Sergio de Rosemont

Ces traces du destin, de la vie, nous en avons tous.

Elles peuvent être positives ou négatives.

Nous en avons tous.

C’est elles qui nous forment une grande partie de ce que nous sommes.

Ces traces peuvent être physiques ou morales dans l’âme ou dans le cœur.

Une blessure, une cicatrice, une blessure dans l’âme.

Parfois il y a des personnes pouvant avoir un comportement, une attitude particulière pouvant en être dérangeante, irritable.

Parfois on les perçoit comme des paranoïaques, qui ont tendance à porter trop d’importance à des détails qui nous semblent futiles.

Pour mieux les comprendre il faudrait peut-être connaître les traces que le destin leurs a apposées.

Ces traces peuvent venir de la plus tendre enfance.

Des traces qui parfois peuvent agir comme un venin dans la vie pour certains.

Des traces comme une enfance teintée de violence, d’abus ou de trahisons par ceux en qui on avait confiance et qu’on aimait.

Les traces à cause d’un père alcoolique.

Les traces d’une adolescence teintée, marquée de la trahison de faux amis.

Les traces du destin causées par les désillusions de la vie.

Les traces du destin causées par la perte d’êtres chers.

Ces traces du destin nous frappent tous, par contre pour certains ces traces sont comme des coups de dagues dans l’âme.

mercredi 5 octobre 2022

Scénario inconnu dans un rêve.

 

Mon plus récent poème :

Scénario inconnu dans un rêve.

Par Sergio de Rosemont

Je t’écris de l’obscurité.

Je suis comme dans une cavité très profonde et sombre.

Qui suis-je, qu’est-ce que je suis, je l’ignore.

Qui es-tu toi à qui j’écris, je l’ignore aussi.

Qu’est-ce que je dois t’écrire, ça aussi je l’ignore.

T’ai-je déjà causé de la peine ?

Je l’ignore et si oui, je m’en excuse.

T’ai-je déjà donné du bonheur ?

Je l’ignore et si oui, alors j’en suis heureux.

Depuis quand suis-je dans cette cavité et depuis quand ai-je commencé à t’écrire, ça aussi je l’ignore.

Tout ce que je sais, c’est que je suis dans un rêve et que dans ce rêve, je ne suis pas moi-même, je ne suis pas moi, c’est comme si je jouais un personnage dont j’ignore le script.

Le rôle que je joue est-ce une personne que j’ai déjà connue et que j’avais oublié l’existence ?

La personne à qui j’écris est-ce une personne que j’ai déjà connue et que j’avais oublié l’existence ?

Par contre ce que je sais, c’est que lorsque je me réveillerais je sortirais de cette cavité et de cette obscurité.

À mon réveil je serais moi !

Comme des fois les rêves nous donnent des scénarios bizarres parfois.

J'ai secouru et sûrement sauvé la vie d'un Pic

 

Je me suis attaché à cet oiseau

J'ai secouru et sûrement sauvé la vie d'un Pic

Par Sergio de Rosemont

Ce mercredi 28 septembre 2022 alors qu'à mon travail je décidais de sortir prendre l'air, je remarque au sol un oiseau sonné au sol.

Il avait heurté l'une de ces foutues vitres style miroir de l'édifice où je travaillais.

Je décide alors de le prendre en photo afin de parler de ce problème de ces édifices construits avec ces grandes vitres qui font un effet miroir faisant en sorte que les oiseaux ne les perçoivent pas et se heurtent sur elles.

Et la majorité des oiseaux qui se heurtent à ces vitres en meurent.

J'approche de l'oiseau qui est un Pic je prends 2 photos et tout d'un coup je me rends compte que la paupière de l'oiseau bougeait, alors espérant l'aider je commence à le masser légèrement sur la tête et le dos tout en lui parlant.

Je lui replace les ailes le long de son corps toujours avec délicatesse.

Au moment où j'ai voulu lui replacer sa patte sur le long de son corps, il s'est spontanément et il s'est envolé.

Ca m'a fait chaud au coeur d'avoir sauvé la vie de ce Pic.

Si je m'aurais pas occupé de lui il serait probablement resté sans connaissance et aurait pu être attaqué par un chat ou écrasé par un marcheur qui l'aurait pas vu.

Et oui je me suis disons attaché à cet oiseau en me disant que j'ai sauvé la vie de cet oiseau qui peut continuer de voler.

mardi 30 août 2022

C’est trop ! C’est vraiment trop !

 

Voici mon plus récent tableau en 3D, je vous invite à lire le texte qui vient avec :

C’est trop ! C’est vraiment trop !

Par Sergio de Rosemont

Oui nous sommes dans une société féminicide.

Inutile de le nier, c’est un fait, une réalité.

Oui tous comme société nous nous gargarisons collectivement la voix en disant être contre les féminicides.

Pourtant, qu’avons-nous vraiment fait collectivement pour obliger nos différents niveaux de gouvernement à prendre le problème des féminicides au sérieux et à réellement avoir la volonté et les actions pour combattre ce fléau des féminicides ?

Honnêtement pas grand-chose !

Pourtant n’oublie pas que la prochaine victime d’un féminicide pourrait être ta fille, ta sœur, ta mère ou bien l’élue de ton cœur !

J’avoue que parfois je me pose des questions sur cette société donc hélas je fais partie.

Une société donc le discours officiel et la réalité de ce qui s’y passe sont contradictoires.

Une société qui prétend aimer "La Femme" et qui pourtant ne semble pas se soucier des problèmes d’harcèlements et d’agressions sexuelles envers les femmes.

Dites-moi encore là concrètement qu’a t-il été sérieusement fait pour résoudre ces problèmes à part bien sûr ces condamnations à des sentences bonbon ?

Souvent des sentences qui semblent plus protéger les intérêts des harceleurs et des agresseurs que ceux des victimes.

Encore là toi qui lit ce texte, rappelle-toi que la prochaine victime d’harcèlements ou d’agressions sexuelle pourrait être ta fille, ta sœur, ta mère ou l’élue de ton cœur.

On pourrait penser qu’il est temps d’avoir une profonde réflexion à avoir sur la place de la femme dans notre société.

Personnellement je crois que l’urgence de la situation nous oblige à passer à l’action.

Tous ensemble faisons en sorte que cette société ou "La Femme" y trouvera sa place à égalité avec l’homme et ou elle n’aura pas à craindre pour sa sécurité soit créée.

Tous ensemble obligeons les différents niveaux de gouvernement à travailler à faire en sorte que "La Femme" soit réellement l’égale de l’homme et qu’elle n’est plus à craindre pour sa vie.

Ces femmes, ces victimes, celles qui ont survécu à une tentative de féminicide et celles qui ont subit le harcèlement ou l’agression sexuelle sont comme tenues mains et pieds liés et bâillonnées par notre société.

Oui notre société semble aimer protéger certains privilèges et faire taire celles et ceux qui ont été victimes de ces mêmes privilèges.

Voilà tel est notre si magnifique société !

Un féminicide c’est déjà un de trop !

Une agression sexuelle c’est déjà une de trop !

Oui je suis un homme et c’est moi qui a écrit ce texte et créé ce tableau.

Et ce que j’ai écrit et dessiné est ma pensée.

mercredi 24 août 2022

Ce loup que je suis recommence à connaître le bonheur.

 

Mon plus récent poème :

Ce loup que je suis recommence à connaître le bonheur.

Par Sergio de Rosemont

Je suis né dans une société où je me suis souvent senti comme non accepté.

Oui j’étais désiré de mes parents, mais désiré à quel point ?

Je l’ai jamais vraiment su.

Désiré juste pour répondre à une norme socialo-religieuse, venant peut-être du curé ?

Et oui on m’a donné la vie sans évidemment me demander mon avis.

Lorsque j’étais enfant, j’étais doux de caractère comme avec la douceur de l’agneau.

Et je suis devenu comme le loup.

Et oui je suis passé d’agneau à loup.

On a fait de moi le loup que je suis devenu.

Ce loup qui a appris à mordre.

Ce loup qui a appris à devenir un dragon.

Lorsqu’à la sortie de l’école j’avais à affronter plusieurs autres enfants qui m’attaquaient et cela sans qu’aucun adulte veuille intervenir.

À ce moment-là on participait à la création de ce loup en moi dans mon cœur, dans mon âme.

Lorsqu’à mes 9 ans, lorsqu’on me plaça au Mont-d’Youville, sous prétexte que j’avais des mauvaises notes scolaires alors qu’en réalité la vraie raison était l’alcoolisme de mon père.

Ce Mont-D’Youville que j’ai subis comme si j’y étais en prison, oui c’est moi qui était puni pour l’alcoolisme de mon père.

À ce moment-là on participait à la création de ce loup en moi dans mon cœur, dans mon âme.

Et tout au long de mon enfance et de mon adolescence ce fut le même enfer, à avoir à affronter une gang d’étudiants sur le trottoir ou dans la cour à chaque fois que les cours finissaient et des fois j’avais à me défendre contre 2 ou 3 en même temps.

Pendant toute mon existence j’ai dû me battre pour avoir le droit à ma place.

Qui sait pourquoi, à cause de certains handicapes mineurs que j’avais ou du style particuliers de mes parents ?

Sûrement de là que vient ma combativité.

Et cela même à la fin de mon adolescence, au début de mon âge adulte, où je commençais à militer socialement au "Local Encuentro" (groupe populaire) des années 70s sur la rue St-Olivier dans le Faubourg St-Jean-Baptiste.

Et oui je suis originaire de la ville de Québec.

C’est aussi une période où dans ma vie personnelle j’avais ce que j’appellerais des "Amis Judas" spécialiste dans l’art des coups de couteaux dans le dos.

Ce fut la principale raison qui me fit déménager à Montréal.

J’avoue préférer Montréal à Québec.

J’ai même à quelques reprises tenté de revivre à Québec, désolé je me sens plus à ma place à Montréal, comment dire Montréal m’a adopté et moi j’ai adopté Montréal comme ma ville.

Je me ressens plus comme un montréalais.

Oui c’est vraiment à Montréal que j’ai renais, j’y ai été marié civilement pendant 34 ans.

Elle est tombée dans le coma le soir de son anniversaire de ses 54 ans pour en décéder le lendemain matin.

Son décès m’a fait plonger dans un enfer en moi-même.

Je me souviens de ce regard de la mort.

J’en avais la sensation que mon âme était morte.

Pendant cette période de deuil, j’ai perdu 2 amis précieux que mon état a fait fuir.

Alors que je combattais pour refaire surface, certaines personnes que je croyais être des amis ont tenté d’en tirer avantage.

Malgré mon état mental, j’avais continué à militer, à me battre pour une justice sociale.

J’ai un caractère très combatif et j’ai décidé de l’utiliser pour le combat pour cette justice sociale.

Mais le loup, le dragon qui se trouve dans mon âme recommence à connaître le bonheur car maintenant j’ai trouvé mon âme sœur, mon Ange.

Celle avec qui je partage tous les aspects de ma vie.

Vous savez quand vous avez déjà perdu un être cher à cause d’un décès et que quelques années plus tard une autre âme entre dans votre vie, cette personne en devient ce qui y a de plus précieux pour votre cœur et votre âme.

Oui ce loup que je suis a retrouvé le bonheur.

Oui mon Ange je t’aime !

P.S : Au moment où je terminais ce texte, cela faisait plus de 2 ans et demi que je suis avec mon Ange.

samedi 20 août 2022

Journalisme, syndicalisme et hégémonie culturelle

 

Laissons la parole à Francis

Journalisme, syndicalisme et hégémonie culturelle

17 août 2022

L’annonce récente du passage de l’analyste politique Martine Biron de l’emploi de notre radio publique à candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) est une excellente illustration de la force de l’hégémonie culturelle néolibérale.

Comment une personne qui est chargée d’informer la population de manière rigoureuse sur les enjeux politiques peut-elle se présenter pour un parti antisyndical, inerte en matière d’environnement, soumis aux diktats de la pensée économiste, pour qui « permettre de faire de l’argent » est le maître-mot de toute décision, qui nie le racisme systémique, qui ne comprend de la crise du logement que son aspect ajustement de l’offre à la demande, qui se méfie de l’immigration, qui défend une catholaïcité tournée contre les femmes musulmanes, qui mine le secteur public pour l’accuser ensuite d’être inefficace, sinon parce qu’elle est convaincue de la naturalisation de ces positions et qu’elle n’en voit pas le caractère idéologique affairiste ?

Il est d’ailleurs frappant que les publicités pré-électorales de la CAQ disent textuellement que le parti de François Legault, où l’on pratique le culte du « cheuf », exactement comme autrefois dans l’Union nationale de Maurice Duplessis, n’est pas un parti idéologique, c’est-à-dire le discours d’un parti néolibéral qui se défend bien d’être néolibéral.

À cet égard, il y a beaucoup de points communs entre le pseudo-parti de centre qu’est la CAQ (autrement dit un parti de droite qui se cache) et les divers avatars (En Marche arrière, Ensemble contre tous, Renuisance et autres appellations toutes plus antithétiques les unes que les autres) du pseudo-mouvement de centre du Petit Caporal en polléon français :

— négation du caractère profondément idéologique des pratiques néolibérales ;

— valorisation délirante du privé au détriment du public ;

— antisyndicalisme primaire ;

— gourouisation du chef ;

— psychologisation des problèmes sociaux ;

— collection de candidats affairistes ;

— utilisation de la novlangue ;

— ministres chargés de faciliter la dérogation aux règles environnementales et éthiques ;

— individualisme effréné ;

— préférence pour les primes et les chèques cadeaux qui ne servent qu’une fois plutôt que de bloquer les prix ou d’augmenter les salaires ;

— formation accélérée de type commercial aux futur·e·s enseignant·e·s ;

— mépris de la population tout en flattant la compétition de tous contre chacun ;

— instrumentalisation des immigrants ;

— islamophobie ;

— etc.

L’illusion centriste fonctionne toujours de la même façon : on fait des promesses à gauche et à droite pour ratisser large dans le bassin électoral, puis une fois élu on ne tient que les promesses de droite. La recette est aussi vieille que le monde, mais elle continue à berner les naïfs et naïves de toutes les couleurs ainsi que les volontairement aveugles.

Entre l’usage de la novlangue et la pratique férocement mercantiliste de la politique, tout ce bataillon d’amateurs pressés de se jeter sur l’assiette au beurre ne doute pas un instant de son bon droit, parce que comme le chantait ABBA The Winner Takes It All. Cette conception de la politique comme un jeu où, si les dés roulent pour nous, on n’a de compte à rendre à personne relève de la pensée néolibérale selon laquelle s’enrichir individuellement est le seul but de la vie peu importe les dégâts à l’environnement ou encore aux classes sociales défavorisées.

Les poncifs néolibéraux sont tellement ancrés dans la culture ambiante qu’ils sont, comme je le disais plus haut, naturalisés, c’est-à-dire considérés comme des données de base et non comme le résultat d’une structure de pouvoir. C’est ainsi que dans les médias on ne se demande jamais pourquoi les négociations entre employeurs et syndiqué·e·s traînent. Tout le monde croit naïvement que les patrons font vivre leurs employé·e·s alors que c’est exactement l’inverse. On présente toujours la grève comme quelque chose d’horrible alors que c’est un moyen légal de pression qui fait suite à l’inaction ou aux actions nuisibles du patron.

Quand les dirigeants d’une entreprise décrètent un lock-out, les médias ne présentent pas l’affaire comme un coup contre les employé·e·s, mais quand les syndiqué·e·s annoncent une grève, on parle de « menace » et, si la grève est déclenchée, on parle de « prise d’otages ». La grève n’est pas une menace, c’est un droit chèrement acquis. C’est encore moins une prise d’otages puisque personne n’est retenu, attaché ni menacé. Il ne viendrait à personne l’idée de qualifier le lock-out de barrage destiné à affamer les employé·e·s et, pourtant, il s’agit de priver légalement les syndiqué·e·s de leur gagne-pain.

Si les médias jetaient un éclairage plus cru sur cette disparité dans la façon de concevoir les rapports sociaux, l’hégémonie pourrait commencer à changer. Entre temps, des personnes dont le rôle était pourtant de montrer la réalité joignent une équipe qui travaille contre le bien-être général sans état d’âme puisque ça signifie une amélioration individuelle temporaire de pouvoir ou de richesse pour elles ou pour celles qui leur ressemblent.

Et si des anciens représentants syndicaux se sont joints à l’équipe depuis, c’est exactement le même phénomène qui est à l’œuvre : des personnes dont le rôle était pourtant de défendre l’égalité joignent une équipe qui travaille contre cette égalité sans état d’âme parce qu’on a affaire à des individus qui, confondant le collectif et le social (sujet que j’ai déjà expliqué dans le billet du 26 avril 2022), n’utilisent le poids collectif que pour l’amélioration de leur sort individuel comme l’hégémonie ne cesse de le leur souffler à l’oreille.

Francis Lagacé

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vendredi 29 juillet 2022

Lettre ouverte à l’entreprise de téléphonie Bell

 

Parlons de Bell avec Francis

Lettre ouverte à l’entreprise de téléphonie Bell

28 juillet 2022

Une copie conforme de cette lettre est envoyée au Conseil de la Radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC)

Le lundi 11 juillet 2022, nous recevons l’avis que notre facture de téléphonie Bell est disponible sur le site. Nous y allons et nous connectons sur notre compte. Il est impossible de télécharger la facture à partir du site et on ne trouve aucun moyen d’en informer directement les responsables.

Après des essais infructueux pendant quatre jours, en désespoir de cause, le vendredi 15 juillet, on se livre à une séance de clavardage, pendant laquelle on nous conseille d’aller sur le site anglais, où, là, comme par magie, ça fonctionne.

En quoi l’architecture d’un site en français est-elle si différente d’un site en anglais pour que la simple fonction « téléchargement » ne soit pas possible dans le premier et facile dans le second ?

Nul doute que cet afflux soudain de passages de clients francophones sur le site en anglais, dû par votre faute à un bogue du site en français, vous servira de prétexte pour donner encore moins de services en français.

Quand je suggère à mon interlocuteur (réel ou robot) de transmettre ma plainte sur ce sujet à ses patrons, les phrases deviennent incohérentes et on me renvoie poliment en me remerciant pour ma loyauté à Bell. Il faut le faire !

Le dépôt d’une plainte donne suite à une série de réponses ubuesques où il est question de conversations téléphoniques qui n’ont jamais eu lieu, de plainte qui a « été escaladée » et de « sudation résolue ». Décidément, chez vous, on ne parle pas français et on ne comprend rien aux plaintes.

Finalement, on reçoit le 26 juillet (11 jours plus tard) un avis selon lequel il est désormais possible de télécharger la facture sur le site en français. Donc, plus de problème ! On prouve ainsi, une fois de plus, qu’on n’a absolument pas compris les motifs réels de la plainte, pourtant textuellement formulés comme suit dans la plainte déposée le 15 juillet 2022 à 7 h 56 :

1. Que le site en français ne soit pas aussi fonctionnel que sa version anglaise montre le manque total d’intérêt que vous avez pour la clientèle francophone.

2. Que vos employé·e·s (ou vos robots) n’aient pas la possibilité de vous transférer les plaintes montre votre absence de préoccupation pour les vrais besoins de vos clients.

Cette plainte s’adresse spécifiquement à Bell, mais outre la nonchalance absolue à l’égard du français, on pourrait génériquement reprocher à elle et à toutes les autres entreprises de télécommunication leur opacité, leur désintérêt pour la clientèle (autre que de leur soutirer sans cesse plus d’argent), la difficulté extrême de pouvoir trouver une adresse où une personne sensée et capable de lire pourra comprendre les questions qu’on pose et d’y répondre de manière intelligente.

Si nous avions des gouvernements dignes de ce nom, les télécommunications, en tant que service essentiel dans nos sociétés actuelles, seraient nationalisées. Il y aurait des comités de services aux usagères·usagers dont les coordonnées seraient inscrites sur la page d’accueil du service de téléphonie, d’Internet ou d’autres communications.

Cette lettre ouverte est soumise aux médias et transmises aux correspondants suivants :

Copies conformes :

— Mirko Bibic, président et chef de la direction, BCE et Bell Canada

— John Watson, président de groupe, expérience client

— Service des plaintes du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes

— Pablo Rodriguez, Ministre du Patrimoine canadien et lieutenant du Québec

— Nathalie Roy, Ministre de la Culture et des Communications du Québec

— Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de culture et de communications


Francis Lagacé

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mercredi 27 juillet 2022

Et dire que peut-être que certains


Mon plus récent poème


Et dire que peut-être que certains

Par Sergio de Rosemont

Et dire que peut-être que certains ne remarquent plus les oiseaux.

Comme s’ils auraient oublié qu’ils existent.

Et dire que certains en oublient la vie et qu’ils mourront sans même avoir vécu ne serait-ce qu’une heure.

Ils n’auront qu’existé, survivre sans même avoir vécu.

Sans même avoir goûter à la saveur de la vie.

Auront-ils eu conscience que leur cœur bat ?

Auront-ils eu conscience que leurs poumons respirent ?

Auront-ils eu conscience que les autres ressentent sentiments et émotions ?

Auront-ils eu conscience que les oiseaux ressentent sentiments et émotions ?

Auront-ils déjà aimé ?

Auront-ils déjà ressenti un sentiment, une émotion ?

Pour nous tous, l’oiseau devrait être symbole de vie et de liberté.

lundi 25 juillet 2022

Faire les choses avec la même intensité

 

Mon plus récent poème

Faire les choses avec la même intensité

Par Sergio de Rosemont

Faire les choses avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Prendre un repas d’amoureux avec l’Élue de notre cœur, de notre âme avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Prendre une coupe de vin avec l’Amour de notre vie avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Faire une promenade avec sa Douce Moitié en la tenant par la main avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Embrasser son Ange avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Aimer notre Tendre Moitié avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Prendre le chemin de la vie tous les jours avec l’Élue de notre âme avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

Oui il faut le faire avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire car on ne sait jamais quand le Faucheur décidera de frapper.

Oui même si nos âmes se retrouveront dans l’autre monde, dans l’autre vie, il faut profiter de la vie à chaque jour avec l’Élue de notre cœur avec la même intensité que si c’était la dernière fois de notre vie que nous pouvions le faire.

samedi 16 juillet 2022

Comme disait René Descartes : Je pense donc je suis

 

Ma pensée, mon poème :

Comme disait René Descartes : Je pense donc je suis

Par Sergio de Rosemont

Je pense donc je suis.

Mais qui suis-je, qui es-tu, qui est-il ?

Tout dépend de ce que je pense, que tu penses ou qu’il pense pour le savoir.

Pensons-nous fascisme ou égalitaire ?

Pensons-nous que nous sommes capable de réaliser des choses, des projets ou si nous pensons que nous sommes un incapable ?

Nous pensons-nous capable de changements ou pas ?

Nous pensons-nous capables d’affronter nos démons intérieurs ou pas ?

Nous pensons-nous capable de travailler à éviter notre propre extinction ou pas ?

Nous pensons-nous capable de nous regarder dans un miroir et de nous voir et nous accepter tel que nous sommes réellement ou pas ?

Personnellement je crois que si nous nous posons la question :

"Qui suis-je ?"

Pour y trouver la réponse il faudra regarder à quoi on pense et quel est notre façon de penser et de croire.

Ma visite à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont

 

Si j'ai écrit ce texte c'est que je m'en sentais la responsabilité morale de vous démontrer ce que j'y ai vu.

Ma visite à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Par Sergio de Rosemont

Ce lundi 11 juillet 2022 j'ai eu affaire à me rendre à 'Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour des tests médicaux.

Et c'est sur place qu'on se rend compte que les députés solidaires ont réellement raison de vouloir se battre pour la reconstruction de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.

J'y ai pris quelques photos question de vous démontrer le sérieux du problème.

Si vous prenez le temps de regarder les photos, vous y remarquerais des filets grillages apposés aux murs de l'édifice, c'est pour empêcher que les briques tombent.

Et regardez la dernière photo que j'ai prise dans un corridor.

Ce n'est pas juste aux utilisateurs de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont que je pense.

En mettant ce court texte sur l'état de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont je pense aussi à ceux qui doivent travailler dans cet endroit (personnel médical et autre).

Il y a même eu une coalition sur ce cas allez lire:

www.newswire.ca/fr/front-commun-pour-la-reconstruction-de-l-hopital-maisonneuve-rosemont

P.S: Si j'ai écrit ce texte c'est que je m'en sentais la responsabilité morale de vous démontrer ce que j'y ai vu.

samedi 9 juillet 2022

Cessons cette haine

 

Mon plus récent tableau en 3 D

Cessons cette haine

Par Sergio de Rosemont

Ce tableau est le complément de mon tableau :

Les traces de cette violence

Mon tableau Les traces de cette violence avait été créé et pensée à partir d'une moitié d'un manche de couteau trouvé au sol dans le parc Pélican dans le Vieux-Rosemont.

Mon plus récent tableau Cessons cette haine a tant qu'à lui été pensé et créé à partir de l'autre moitié du même manche de couteau que j'ai retrouvé quelques mois plus tard au printemps soit le 21 avril 2022 toujours dans le même parc Pélican.

lundi 4 juillet 2022

Un drôle de rêve

 

Ma pensée, mon rêve.

Un drôle de rêve

Par Sergio de Rosemont

Dans un de mes rêves il y avait 6 dés à jouer blancs qui étaient tous tombé sur le 6 et étaient enterrés dans le sol et seul leurs surfaces tous sur le nombre 6 ressortaient du sol.

Et le tout était dans un sentier (chemin) dans un parc au bord d’une rivière ou d’un fleuve.

Certains diront 6 X 6 = 36, 3 + 6 = 9 le nombre de l’esprit, d’autres y percevront qu’une coïncidence.

Oui sûrement que les rêves peuvent être une façon de notre subconscient de faire parvenir des messages à notre conscient.

Crise du logement : le sens des mots

 

Parlons de logement avec Francis

Crise du logement : le sens des mots

4 juillet 2022

Quand on entend dire à la radio publique que des centaines de familles n’ont pu se trouver un « logement abordable », on mesure à quel point ni les dirigeants ni les médias ne comprennent ce que signifie vraiment la crise du logement.

Il n’y a pas crise seulement parce que l’offre ne rencontre pas la demande, mais parce que les logements disponibles sont insalubres, mal isolés, inadaptés et beaucoup trop chers. Tout cela parce que l’on a laissé le parc de logement locatif se développer à la va-comme-je-te-pousse au gré de l’appétit des grands promoteurs immobiliers et des spéculateurs.

C’est là qu’intervient le maudit vocable d’abordable qui, tout comme la bonne gouvernance ou la saine gestion, est la façon de dire « selon les règles des rapaces capitalistes ».

Vous savez ce qu’on entend souvent par un logement abordable ? C’est par exemple un trois pièces et demie à 1000 $ par mois et un quatre pièces et demie à 1400 $ par mois. Eh bien, moi j’appelle ça des loyers exorbitants. Ex-orbiter, c’est faire sortir de l’orbite. Littéralement, ces loyers vous coûtent les yeux de la tête.

Si j’avais été dans la malheureuse situation de devoir déménager, j’aurais trouvé facilement des annonces de « logement abordable », dont j’aurais été incapable de payer le loyer exorbitant et parfaitement inabordable.

La situation ne serait jamais devenue si épouvantable si on avait institué un registre des baux de location résidentielle. Cela aurait permis aux nouveaux locataires de voir à quel point on leur refile des augmentations exagérées. La situation ne serait jamais devenue si désespérée si on avait institué un contrôle des loyers pour éviter la surenchère dans la recherche de locataires friqués et peu avisés. Cela aurait permis aux familles de trouver des logements accessibles.

Maintenant, il revient à l’État de favoriser le développement de logements sociaux et d’habitations à loyer modique. Je sais que cette dernière expression n’a plus cours depuis des décennies, mais on n’aurait jamais dû l’abandonner, car c’est bien de cela qu’on a besoin : des loyers modiques pas des logements abordables inabordablement exorbitants.

Francis Lagacé

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samedi 2 juillet 2022

Chandelier masque

 

Mon plus récent travail artistique.

Chandelier masque

Par Sergio de Rosemont

C'est une sculpture non terminée que j'ai trouvé au Renaissance.

Elle est de bois non traité blanc.

Je l'ai alors traitée par pyrogravure et je lui ai créé une base à laquelle j'ai fixé cette tête et j'en ai fait un chandelier.

jeudi 30 juin 2022

La tentation de la technocratie

 

Parlons de technocratie avec Francis

La tentation de la technocratie

22 juin 2022

On a souvent entendu depuis le début de la pandémie : « Il faut écouter la science. » « Les gouvernements devraient écouter les scientifiques. »

De là à remettre le destin politique des sociétés sans discussion entre les mains des scientifiques, il y a une marche qu’il faudra se garder de franchir. En effet, la science n’a pas en soi de visée politique ou sociale, encore moins morale et, si elle doit être conduite de manière éthique, cette dernière discipline, l’éthique, n’est en aucune façon déterminée de manière scientifique, ni une fois pour toutes.

Le rôle de la science est de dire ce qui est et ce qui peut être. Décider ce qui doit être relève de l’éthique et de la politique, c’est-à-dire de l’art de négocier ce qui sera socialement préférable en respectant à la fois la démocratie, la volonté générale et les minorités. Le descriptif (la science) et le prescriptif (la politique et l’éthique) ne sauraient se confondre.

Le terme technocratie réfère surtout aux spécialistes et techniciens, mais il convient aussi à un gouvernement qui se ferait par les scientifiques, comme l’appelaient les partisans de la technocratie au vingtième siècle. J’emploierai donc ce terme, même si plus précisément en se référant à la racine grecque, on pourrait parler d’épistémocratie. En fait, ici je m’attaque à tout ce qui pourrait relever d’un gouvernement par les experts.

Rien n’autorise à croire qu’un·e scientifique assume une meilleure gestion qu’une autre personne. Doit-on rappeler une certaine gouverneure générale du Canada qui, toute scientifique qu’elle était, fut parfaitement inapte à gérer son personnel ?

La tentation de la technocratie conduit à des erreurs, car elle suppose que les experts savent mieux que les gens ce qui est bon pour eux. La science a parfois ses préjugés. C’est ainsi qu’on a eu des médecins qui, au lieu de sauver les femmes d’un mari cruel, ont préféré les traiter d’hystériques. C’est ainsi que certains savants ont cru mesurer la supériorité des races en comparant la taille de leur cerveau par rapport à celle de leurs organes génitaux. C’est ainsi que j’ai connu un cybernéticien qui n’arrivait pas à comprendre qu’un système puisse avoir des conséquences imprévues ou non voulues par la programmation.

Les experts négligent souvent de s’ouvrir au changement. C’est ainsi qu’on a eu des agents syndicaux qui traitaient les plaintes de leurs membres à la lumière des règles de l’état contemporain du Droit du travail plutôt qu’à celle des revendications légitimes visant à l’améliorer et à le contester au besoin. Et d’autres qui adhèrent à la théorie de la « saine » gestion sans se demander qui a défini ce que ce mot signifiait, souvent des penseurs pro-patronaux.

Les scientifiques qui ont conçu le terme d’inverti pour désigner les homosexuels tenaient pour acquis que la sexualité normale est la sexualité hétérosexuelle. C’est une évidence puisque c’est elle qui garantit la reproduction. Or, pourtant, il leur a échappé que ce n’est pas l’hétérosexualité qui garantit la reproduction, mais bien la rencontre des gamètes. Il y a, à moins d’être un catholique dogmatique, d’une part la sexualité et d’autre part les occasions où cette sexualité donne lieu à des gestations.

Certains savants au XIXe siècle se sont mis à mesurer les crânes et à déterminer selon leur forme les capacités des sujets ainsi étudiés. C’est de cette époque que vient l’expression « avoir la bosse des maths », indiquant par là que certaines particularités de la forme de la tête ont une influence sur les aptitudes dans un domaine où un autre. On sait aujourd’hui que c’était absurde.

Il fut une époque où l’on ne jurait que par la génétique et l’implacable hérédité. Depuis l’épigénétique, on se rend compte que ce n’est pas si simple. Généraliser et surgénéraliser est toujours risqué.

Il convient également de savoir que les scientifiques sont assez souvent, en dehors de leur spécialité très pointue, d’une navrante nullité. Je vais vous en fournir ici quelques exemples glanés au cours de ma fréquentation des questions scientifiques, techniques et politiques.

On rappellera d’abord les interprétations délirantes d’une expérience sur la surpopulation de rats de laboratoire, rapportées dans le film Ratopolis. On y voyait des rats mâles exercer leur domination sur d’autres rats mâles en s’accouplant de force avec eux. J’entendais partout autour de moi dire que la surpopulation causait l’homosexualité. Je répondais : c’est parfaitement idiot. On me répliquait : « Mais, Francis, c’est prouvé, c’est scientifique ! » Et je reprenais : Non, ce n’est pas prouvé, ce n’est pas scientifique, c’est juste idiot !

Il ne venait à l’idée de personne de contester une hégémonie machiste, homophobe et hétérosexiste qui met sur le même pied le viol et la relation sexuelle mutuellement consentie. De savants hurluberlus n’avaient toujours pas compris que le viol est d’abord et avant tout un abus de pouvoir, pas un geste d’amour. Finalement, et ça me désole de devoir encore le répéter aujourd’hui, parce que la connaissance n’a toujours pas fait son chemin dans toutes les circonvolutions de certaines personnes, mais il y a une expérience in situ qui a été faite des milliers de fois depuis que les sociétés humaines existent. Il s’agit de la guerre. Or, pendant la guerre, nombre de soldats violent des femmes. Devrait-on en conclure que c’est la guerre qui cause l’hétérosexualité ?

Ensuite, on évoquera le savant dans le film L’enfant sauvage de Truffaut, film inspiré de faits réels. Le personnage du savant tentait de faire apprendre des mots écrits au pauvre enfant-loup en espérant qu’il ferait le lien entre un objet, un signe écrit qui le représente en français et le son que ces signes écrits doivent évoquer. C’est d’une absurdité délirante, comme l’a si bien illustré le peintre belge Magritte dans ses tableaux La trahison des images et La clef des songes.

Pour que les signes écrits représentent quelque chose, il faut d’abord avoir appris le système d’écriture. Pour que ces signes évoquent des sons, il faut déjà connaître les sons de la langue en question. La démarche du savant ici concerné était d’une stupidité incommensurable. Ce serait comme donner des partitions à un enfant de quatre ans qui ne connaît rien à la musique, lui mettre un violon entre les mains et espérer qu’il joue un solo.

Quand, au Québec, on a instauré l’apprentissage de la lecture globale mot par mot plutôt que l’apprentissage par syllabes, on s’est basé sur le fait que des études démontraient que le vocabulaire se développait plus vite de cette façon. Le problème, c’est que la langue française n’est pas idéographique mais syllabique et que, maîtriser une langue, c’est bien plus que de posséder du vocabulaire.

Avec cette méthode visuelle, le vocabulaire se développe vite, mais tout s’arrête là et l’élève est incapable de concevoir les déclinaisons et les conjugaisons. Il n’arrive pas à découvrir de nouveaux mots, car il n’a pas compris la structure syllabique de la langue. C’est comme si, se rendant compte que certaines personnes vont plus vite en fauteuil roulant, on obligeait tout le monde à se déplacer ainsi. On irait plus vite, mais on ne développerait pas nos jambes et on aurait du mal avec les escaliers.

Ç’a donné par exemple des enfants de la ville qui, voyant le mot renard, pouvaient tout aussi bien dire « chien » ou « loup », car l’image associée à ce mot était celle d’un canidé. Or, l’image mentale d’un mot en français doit être stimulée par l’association syllabique qui crée une série de sons. L’image mentale que doit retenir l’enfant qui voit le mot renard ne doit pas être une photo d’un canidé, mais la séquence phonétique [rə] + [nar].

L’enfant qui dit « chien » quand il voit le mot renard ne dispose pas de la connaissance permettant de comprendre qu’un mot d’une seule syllabe ne peut être représenté par deux syllabes écrites. Les mots nouveaux ou les déclinaisons de mots connus n’ayant pas d’image visuelle dans la mémoire du sujet deviennent des mystères difficiles à déchiffrer, à moins de défaire l’association visuelle et de créer une image mentale auditive par dessus alors qu’elle devrait être intermédiaire.

Les victimes de cette méthode sont faciles à reconnaître : la plupart ajoutent les lettres ent ou nt à la fin d’un verbe à l’infinitif s’il est précédé d’un pronom pluriel (nous, vous, les, leur).

On a aussi vu un coanimateur d’une ludique émission de télé de vulgarisation scientifique se prononcer sur le caractère dégueulasse de la présence d’acariens dans la croûte de certains fromages, chose que les services de santé nous serviraient à éviter. J’en ai profité pour écrire à la chaîne où il officie que, justement, les acariens dans la croûte du beaufort, de la mimolette et du parmesan étaient nécessaires à la respiration et au vieillissement de ces grands formages. On m’a répondu que le coanimateur n’était pas fromager mais chimiste. Loin d’être une excuse, c’est la confirmation du reproche que je lui faisais. Quand on ne s’y connaît pas dans un domaine, on ne fait pas semblant et on ne se prononce pas de manière péremptoire.

Certains savants professeurs d’université créent des tests extrêmement difficiles pour évaluer les apprentissages à la fin d’un trimestre. Ensuite, ils prennent les résultats et les distribuent sur une courbe de Gauss (en forme de cloche), ce qui leur permet d’établir qui est dans la moyenne et qui a des notes supérieures. Cette pratique ne permet en rien de savoir si les personnes savent vraiment ce qu’il convient de savoir.

Une pratique plus appropriée consiste simplement à déterminer l’ensemble des connaissances essentielles dans un corpus donné et à créer un test qui permet de savoir qui les maîtrise. Le résultat permettra d’éliminer toutes les personnes qui n’en connaissent pas assez (que ce nombre soit ou non conforme à la répartition de la cloche de Gauss, car une population universitaire dans une discipline particulière n’est pas une population normale au sens statistique du terme) et d’accorder la note de passage aux personnes qui en savent assez (que ce nombre soit supérieur ou inférieur au nombre prévu par la cloche de Gauss), car ce serait une injustice d’éliminer une personne qui en sait suffisamment, mais moins que la moyenne arbitraire d’un groupe non normal, et ce serait une erreur dangereuse de garder une personne qui ne sait pas ce qu’il faut savoir juste parce que la moyenne de son groupe n’en sait pas assez.

De nombreux scientifiques parlent de l’année zéro ou du patient zéro, ce qui est une absurdité logique. Ils confondent la numérotation et la quantification.

Or, qu’il s’agisse de patients ou d’années, on cherche à les compter, pas à les numéroter, sinon on ferait tout aussi bien de leur assigner une lettre a, b de l’alphabet latin, puis de l’alphabet grec, puis de l’alphabet latin doublé du grec, puis triplé et ainsi de suite, ce qui serait moins stupide que de prétendre que la deuxième personne à être affectée d’une maladie est la patiente numéro 1, ou que les Croquants se sont soulevés pendant la zérotième année du règne de Louis XIV.

J’ai un jour assisté à une conférence sur l’éventualité de développer la fusion nucléaire comme forme d’énergie. C’était au début des années 80 (du vingtième siècle, il va de soi). L’un des avantages de cette procédure si on arrivait à la maîtriser, c’est qu’elle ne produirait pas de déchet radioactif, seulement une évacuation considérable de chaleur.

À la fin de l’exposé, je suis allé voir le conférencier et lui ai demandé : Mais que faites-vous de cette importante diffusion de chaleur dans l’environnement ? La réponse m’a stupéfié : « Mais, de la chaleur, on n’en a jamais trop, tout le monde aime ça. » J’ai dit : Donc, vous ne le savez pas. Puis, je suis parti. Certes, la question du réchauffement de l’atmosphère n’était pas à la mode à l’époque, mais on savait déjà, par exemple, que, dans nos régions, les sols ont besoin d’être recouverts de neige en hiver pour protéger les vergers du gel, ou à tout le moins d’une période de dormance. Or, beaucoup de centrales diffusant beaucoup de chaleur à la proximité de terrains agricoles auraient peut-être des effets nuisibles. Inimaginable pour notre savant, car ce n’était pas dans sa spécialité.

Certains tests permettent, grâce à des électrodes, de déterminer par un signal électrique avant que le sujet en ait conscience quand et dans quel sens une certaine décision relativement simple (choisir une couleur entre deux, faire ou pas tel geste) sera prise par lui. On a utilisé cet argument comme preuve que le libre-arbitre n’existe pas.

Or, ce n’est pas un argument contre le libre-arbitre. La grande découverte que voilà : les processus de réflexion et de décision sont en grande partie inconscients. Ils émergent ensuite à la conscience. Le fait que la décision ne soit pas complètement consciente ne signifie nullement qu’elle ne vienne pas de la personne elle-même, au contraire on peut dire justement qu’elle vient du plus profond d’elle-même. Il y a beaucoup d’arguments contre le libre-arbitre, mais celui-là est à côté de la plaque. Cela dit, on sait bien qu’une décision est loin d’être si libre qu’on le pense puisque de nombreux déterminismes nous affectent.

Quand un savant en sarrau blanc déclare sur les plateaux de télé qu’un verre de jus de fruits, c’est la même chose qu’un verre de coca, il ne se concentre que sur la quantité de sucre. Il oublie tout le reste. Le goût des fruits est plus agréable que le goût du coca. En général, l’effet désaltérant est plus grand avec le jus de fruit. Rares sont les personnes qui prennent deux verres de jus de fruit de suite, alors que j’ai connu des personnes qui buvaient deux litres de coca par jour, étant donné que le coca n’étanche pas la soif. Il n’y aucune fibre ni aucune vitamine dans le coca. Oui, la quantité de sucre est la même. Mais, la vraie conclusion doit être : on ne boit pas du jus de fruit pour réduire l’ingestion de sucre. Dire que le coca est l’égal du jus de fruit est fallacieux.

Un autre scientifique en sarrau blanc, qui se pique assez habilement et avec un certain succès de journalisme, demande aux politiques d’être aussi rigoureux dans leur métier que les scientifiques dans le leur. On a envie de lui retourner le compliment. En effet, ses amusantes expériences effectuées sur une centaine de cobayes humains dans des contextes parfois loufoques relèvent du divertissement, en tirer des conclusions sérieuses pour notre conduite quotidienne serait exagéré.

Et que dire de toutes les niaiseries que de savantes études racontent sur les personnes gauchères parce qu’elles ont plus d’accidents que les personnes droitières ? Il suffirait d’obliger ces dernières à travailler avec des outils et des environnements conçus spécialement pour les personnes gauchères. Elles aussi auraient des accidents. Il ne faut pas mettre l’inadaptation du milieu au passif de la personne différente.

En dehors de leur domaine d’expertise, les scientifiques ne sont pas plus aptes que nous à prendre de sages décisions concernant l’avenir de nos quartiers, de nos villages, de notre santé, de nos familles et de notre société. Cela ne signifie pas qu’il faille mépriser les scientifiques ou se lancer dans les bras des vérités alternatives.

Il faut simplement reconnaître que la science relève des scientifiques, qu’elle permet de déterminer les faits, faits qui sont essentiels à l’argumentation sérieuse. Mais les faits bruts ne disent pas dans quel sens orienter une décision. Ni les connaissances ni la rationalité ne permettent de garantir un choix éthique. On a vu, par exemple, comment la connaissance scientifique a permis de rendre plus efficaces les horribles engins de mort qu’étaient les chambres à gaz sous le régime nazi. La science par elle-même ne porte pas de valeur humaniste.

La politique pour sa part, surtout le politique, c’est-à-dire les affaires de la πολις (la cité), relève des citoyen·ne·s. Seule la délibération bien informée (d’où l’importance des connaissances scientifiques), en fonction des besoins de la population, de l’éthique, de la volonté générale, tout en préservant le respect des minorités, permet de prendre des décisions politiques. C’est pourquoi la démocratie reste, comme le disait Churchill, le pire régime à l’exception de tous les autres.

Francis Lagacé

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