mercredi 30 décembre 2020

Joyeux Solstice quand même !

 

Laissons la parole à Francis

Joyeux Solstice quand même ! 

23 décembre 2020

« Vingt-trois décembre, Joyeux Noël, Monsieur Côté ! Salut ti-cul, on se reverra le 7 janvier. » (Merci Beau Dommage !)

Mais, moi, vous vous en doutez maintenant, je préfère célébrer le Solstice, retour du dieu Soleil qui rame toute la nuit pour revenir de l'autre côté du jour.

Et, puisque c’est de nouveau le Solstice d'hiver, « J'espère que vous avez pensé aux personnes vieilles et jeunes, aux faibles et aux forts, à la fin des combats. » (Merci John Lennon !)

La saison du Solstice, c’est le temps des bilans, le moment de rentrer en soi pour chercher de la lumière quand il y en a si peu dehors. Pour certaines personnes larguées par la société de consommation, il n'y a plus beaucoup d’éclairage à l'intérieur, elles n'y voient qu'un abîme effrayant, et nous continuons à leur offrir des solutions individuelles qui n'en sauveront peut-être que quelques-unes, mais qui n'empêcheront pas les autres de sombrer dans le gouffre.

Malgré les deuils qui nous affligent, Joyeux Solstice quand même !

Joyeux Solstice, même si vous ne pourrez pas dire en pleine face à l'oncle Albert qu'il n'est qu'un vieux réac et misogyne fini.

Joyeux Solstice, même si les prédateurs courent en liberté, même si leurs mensonges reconnus comme tels ne suffisent pas à les faire condamner.

Joyeux Solstice, même si on vous promet un retour à la normale, c’est-à-dire une accélération de l'hyperconsommation avec ses conséquences : la dégradation précipitée de l'environnement, la réduction inéluctable de l'espace pour les espèces fragiles et une recrudescence des zoonoses dont la Covid-19 n'est qu'un pâle échantillon.

Joyeux Solstice, malgré la solitude qui vous afflige.

Joyeux Solstice, malgré vos revenus qui rétrécissent et l’épicerie qui gruge une plus grande part du peu qui reste chaque fois.

Joyeux Solstice, malgré vos traitements qui sont sans cesse retardés.

Joyeux Solstice, malgré cette opération que vous attendez encore et toujours.

Joyeux Solstice, même si la date officielle (21 décembre) est déjà passée.

Joyeux Solstice, même si vous n’avez pu voir la conjonction de Saturne et de Jupiter.

Joyeux Solstice, si un peu d'amitié vous rejoint.

Joyeux Solstice, si un peu d'humanité vous réchauffe.

Joyeux Solstice, si la musique vous console.

Joyeux Solstice, s'il reste quelqu'un qui vous aime.

Joyeux Solstice quand même sur cette planète de moins en moins bleue, qui n'a pas besoin de nous pour tourner, mais qui est si jolie quand des bipèdes anthropomorphes s'y donnent la main.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

lundi 14 décembre 2020

Qui sommes-nous pour eux ?

 

Voici mon plus récent tableau en 3D

Qui sommes-nous pour eux ?

Par Sergio de Rosemont

Qui sommes-nous pour eux à leurs yeux ?

Qui sommes-nous, nous les citoyens, humains pour ces "Empereur$ Ignoble$ de la Finance et du 1%" ?

À leurs yeux sommes-nous que des jouets avec lesquels qu'ils peuvent jouer sur "Échiquier de la Rentabilité" ?

Qu'ils peuvent nous faire croire que consommer à outrance donne le bonheur ?

Qu'ils peuvent décider à notre place ce que nous aimons, que nous aimerons ?

Quelle couleur nous porterons cette saison ?

Qu'ils peuvent décider ce que nous devons penser et croire ?

Ou pire ! ,…….

Qu'ils peuvent décider qui nous devons aimer et qui nous devons haïr ?

Et oui stimuler la surconsommation c'est payant pour ces "Empereur$ Ignoble$ de la Finance et du 1%".

Et oui semer la haine et la division c'est payant pour ces "Empereur$ Ignoble$ de la Finance et du 1%".

Dites-moi qui sommes-nous, nous les citoyens, humains pour ces "Empereur$ Ignoble$ de la Finance et du 1%" ?

P.S: Vu que pour l'instant je met mes photos sur Facebook et vu que Facebook aime bien à l'occasion changer l'adresse URL des photos, en cas où qu'un tel changement surviendrait à ma photo voici l'adresse de mon article en version Facebook :

Les mots et les gestes (2e partie)

 

Laissons la parole à Francis

Les mots et les gestes
(2e partie) 

2 décembre 2020

La première partie de cette séquence, publiée le 22 octobre 2020, se terminait sur la conclusion qu'une opinion ne s'improvise pas puisqu'il s'agit d'une prise de position argumentée. Les arguments sont des données sujettes à vérification et ceux-là peuvent nous faire défaut quand trop de faits sont inconnus.

Il se trouve des linguistes pour prétendre qu'à force d'utiliser un élément lexical, il perd de sa valeur, reflétant ainsi dans le monde des mots la théorie quantitative de la monnaie que professait Fisher. Cela pourrait être une explication à la signification très faible que prend le terme opinion dans le langage courant.

Il pourrait aussi y avoir d'autres causes, comme le voisinage fréquent de ce substantif avec des noms qui appartiennent au registre de l'expression de la pensée et des connaissances comme pensée, idée, avis, commentaire, jugement, point de vue, position, créant ainsi un champ sémantique où l'homonymie se substitue à l'hyponymie (un concept est englobé par un autre) ou à l'hyperonymie (un concept en englobe un autre).

En se basant sur ces rapprochements, on pourrait croire, conformément au sentiment largement répandu chez les commentatrices·commentateurs, que les médias sont envahis par l'opinion. En fait, c'est tout le contraire, ils en sont désespérément dépourvus ; ils foisonnent plutôt de commentaires, dénués la plupart du temps d'analyse. En matière d'information, on a besoin de concepts opératoires, aussi convient-il de distinguer l'opinion du commentaire, le commentaire de l'avis, l'avis du sentiment et le sentiment de l'émotion, ou de l'impression plus ou moins fugace que laisse cette dernière.

Jean-Louis débarque à Montréal par un beau jour de juillet où il fait 38 degrés. Il ressent une chaleur accablante augmentée par l'humidité suffocante. Il va partout répétant que Montréal a un climat tropical. Est-ce là une opinion ? Non, c'est une sensation qui sert de base à son avis, son avis n'étant rien d'autre en l'occurrence que ce qu'il en pense spontanément.

Sophie se répand dans les journaux en déclarations incendiaires sur la gauche qui occupe tout l'espace médiatique. Est-ce là son opinion ? C'est un avis qui lui permet de s'épancher en des commentaires fréquents, mais ce n'est certes pas une opinion, car on chercherait en vain les données probantes qui permettent d'argumenter à cet effet : faute d'argument, point d'opinion.

Le commentaire consiste à exprimer et développer ce que l'on pense à partir d'observations. On doit disposer de points de repères permettant de reproduire ces dernières si l'on veut s'assurer qu'elles sont rigoureuses. En l'absence de faits vérifiables, le commentaire n'est pas argumenté et ne relève pas de l'opinion, mais bien du sentiment. Les personnes férues d'histoire se rappelleront la cruelle remarque de Wilfrid Laurier à Henri Bourassa : « La province de Québec n'a pas d'opinion, elle n'a que des sentiments. »

Ainsi, on pourra répéter ad nauseam que Roméo doit épouser Juliette, si on n'a pas de preuves de son amour, on peut difficilement argumenter en ce sens. Par contre, on pourra, le cas échéant, ayant trouvé des démonstrations observables de cette dévotion, par exemple les bouquets de fleurs qu'il lui envoie, les sérénades qu'il lui donne sous son balcon, juger que, s'il l'aime, il doit l'épouser si on vit dans une société qui valorise l'amour comme ciment du mariage, ou à l'inverse qu'il ne doit pas se marier avec elle si l'on appartient à une société dont les règles prévoient que les époux ne sont pas faits pour partager l'amour, mais plutôt pour répliquer un ordre hiérarchique donné. Ces derniers avis seront des opinions puisqu'ils reposent sur des arguments sociologiques vérifiables.

Il est amusant de constater comme le sens des mots évolue, ces derniers ne possédant pas de quiddité ontologique. De même, les concepts évoluent, car ils ne représentent que l'appréhension par l'être humain de sa réalité.

La linguistique diachronique offre pléthore de cas où un élément lexical a pris un sens totalement différent de celui qu'il avait à l'origine. Pensons à protester qui a d'abord signifié « témoigner pour » avant de glisser à « se prononcer contre ». Le mot formidable avait une valeur qui le ferait apparaître à côté de l'expression bombardement d'Hiroshima, or on ne l'emploie à peu près jamais dans ce sens aujourd'hui. Il n'y a qu'à voir au Québec la signification qu'ont endossée des mots comme les adjectifs terrible et écœurant (le nom, lui, a gardé sa valeur d'origine, un écœurant est un être ignoble).

J'aimerais ici donner quelques exemples d'expressions ou de vocables qui, à entendre leur usage par des « communicant·e·s », ont acquis une faveur qui en a modifié la portée au point d'en perdre son vieux françoys. Il convient toutefois de se rappeler que, puisque les mots sont aussi des gestes, ils disent davantage et souvent autre chose que ce qu'ils disent.

L'expression « C'est une bonne réponse » laisse entendre avec raison que d'autres bonnes réponses étaient possibles, mais il semble que les animateurs de quizz de notre télé publique (rien que des hommes apparemment) ne s'en soient pas avisés de sorte qu'ils l'utilisent lorsque la réponse est la seule admissible en lieu et place de « C'est la bonne réponse. »

ADN est devenu pour certain·e·s un synonyme de caractéristique ou d'habitude. On entend d'étonnantes affirmations comme « C'est maintenant dans notre ADN de vouloir acheter local. » La génétique n'a pas grand-chose à voir avec cette habitude, qui par ailleurs est loin de toucher tout le monde.

Saga s'emploie souvent comme un équivalent d'« histoire » ou même de « suite ». Aussitôt qu'un fait donne lieu à une suite, il se trouve quelque commentateur·commentatrice pour dire qu'il s'agit d'une « saga ». La mythologie nordique employait ce mot pour désigner une série quasi interminable de récits dont chacun est composée d'innombrables péripéties.

Perdurer s'est banalisé comme une variante luxueuse de durer. Vous entendrez peut-être dire, comme cela m'est arrivé, qu'un épisode de chaleur « perdure depuis quatre jours » ou pis encore « que le froid va perdurer toute la nuit ». Or, ce qui perdure, dure sans qu'on n'en voie la fin, en principe, bien sûr. L'usage finit toujours par avoir le dernier mot, si vous me permettez cette facétie et l'on comprend ici que Perdurer sert surtout à manifester son impatience.

Finalement, j'ai lu dans un quotidien respectable, vous me signalerez que je fais là usage d'une co-occurrence propre à me valoir le bannissement, cette locution particulièrement troublante : « frénésie modérée ». Or, la frénésie existe justement quand il n'y a pas de modération. De quoi, pardonnez cette dernière galéjade, être légèrement et momentanément anéanti.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

mercredi 2 décembre 2020

Voici la déclaration d’une campagne internationale d’appui au peuple chilien que le { Palestiniens et Juifs Unis : PAJU } endosse

 

Voici la déclaration d’une campagne internationale d’appui au peuple chilien que le { Palestiniens et Juifs Unis : PAJU } endosse :

DÉCLARATION

Au Chili, le 18 octobre 2019, dans un geste de rébellion à la grandeur du pays, des centaines de milliers de personnes ont envahi les rues pour demander plus d’égalité sociale et économique. On a appelé ce mouvement « el estallido social » (la révolte sociale).

Le lendemain, soit le 19 octobre, le gouvernement déclarait l’état d’urgence envoyant les forces armées et la police anti-émeute dans les rues avec ordre de réprimer les manifestations, en plus d’imposer un couvre-feu. Ces choix du gouvernement ont causé un bris de démocratie ainsi que des violations graves, massives et répétées des droits humains du peuple chilien et des peuples autochtones.

Ces violations ont été dénoncées dans les rapports produits par des organismes internationaux tels qu’Amnistie Internationale, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et la Mission d’observation québécoise-canadienne des droits humains au Chili, entre autres. Les conclusions de ces rapports dénoncent un usage excessif et non nécessaire de la force, des décès, un nombre alarmant de blessures aux yeux ou au visage, des cas de torture, mauvais traitements, violence sexuelle et détentions arbitraires.

À ce jour, il y a plus de 2 000 prisonniers et prisonnières politiques au Chili, jeunes, hommes et femmes, qui sont toujours détenu.e.s dans différentes prisons du pays. Emprisonné.e.s injustement, sans preuve, accusé.e.s à l’aide de mises en scène orchestrées par la police chilienne; ces personnes ne sont ni criminelles ni terroristes, bien au contraire, elles sont des prisonnières politiques, comme l’a déclaré récemment la Commission Interaméricaine des droits humains, contredisant de ce fait la Cour Suprême du Chili.

Des organismes chiliens ont lancé un appel à dénoncer les violations systématiques des droits humains perpétrées par l’État chilien et, à titre de membres d’organismes québécois et canadiens, nous signons cette déclaration et nous condamnons le silence du Gouvernement fédéral.

Par conséquent, devant la violente répression instaurée depuis un an au Chili, nous demandons au Gouvernement canadien de concrétiser son engagement envers la démocratie et les droits humains en Amérique latine et à se prononcer face aux violations dont le peuple chilien est victime de la part du gouvernement de Sebastián Piñera.

Je rêve d'un Noël solitaire

 

Parlons de Noël avec Francis

Je rêve d'un Noël solitaire 

19 novembre 2020

C'est en 1983 que j'ai commencé la coutume de ne jamais donner de cadeau à Noël et d'interdire qu'on m'en fasse. En effet, l'orgie consumériste de cette période m'a toujours parue financièrement monstrueuse en même temps que délétère pour la planète.

À l'époque, j'étais encore étudiant, on me pardonnait d'un sourire entendu. On s'étonna fort quand, dès l'année suivante, alors que je travaillais à temps plein, je réitérai mon commandement sans le changer d'un iota.

Je conseillai à mes proches de garder leurs sous pour se faire un beau cadeau à eux, ce que je ne manquais pas de me faire à moi-même. Cela évite les inutiles comparaisons, où pour bon nombre de personnes la valeur d'un présent se mesure malheureusement à son prix. Pour ma part, j'ai toujours préféré recevoir un seul œillet de Nice que je pouvais piquer à ma boutonnière plutôt qu'un immense bouquet. Cela évite aussi des dépenses faramineuses et assure que chacun est content sans avoir à se casser la tête pour une pratique dont le sens s'est perdu en même temps que les antiques rouleaux des caisses enregistreuses au tintement si caractéristique.

Certes, je fais des cadeaux à mon amoureux. Mais, dans ce cas, le fait que je lui en donne à Noël, à sa fête et à son anniversaire est une façon de me retenir de lui en faire tous les jours. D'ailleurs, je respecte assez rarement la date et offre l'étrenne en la devançant ou la retardant d'un intervalle pouvant varier d'une journée à plusieurs semaines.

Dans la famille de mon père, comme je l'expliquais dans le chapitre « Le temps de fêter » du livre L'Olivier et le Prunier, Noël était une fête religieuse, et on célébrait cette occasion dans la plus grande sobriété. C'est le jour de l'An qui était une fête familiale, et les cadeaux venaient du Petit Jésus, non du rubicond Santa Claus.

J'ai toujours aimé fêter Noël tout seul ou en couple. Il m'est arrivé assez souvent de célébrer le Solstice tout seul à Paris, dans ma chambre d'hôtel, puis de téléphoner à mon mari avant de me coucher, en général très tôt.

Quand le temps des Fêtes approche, je crains anxieusement la question qui tue : « Qu'est-ce que vous faites à Noël, cette année ? » Rien est ma réponse. Mais mes interlocutrices·interlocuteurs ne comprennent pas que c'est l'activité que nous avons choisie et croient plutôt que nous sommes désœuvrés et esseulés, d'où immédiatement une invitation à nous joindre à eux, qui oblige chaque fois à expliquer que ne rien faire est pour moi une fête. Quand on est seul par choix, on n'est pas esseulé, encore moins désœuvré, la solitude choisie étant un luxe alors que la solitude imposée est un calvaire.

C'est pourquoi cette année, avec la pandémie, l'occasion est rêvée : j'aurai un très bon prétexte pour rester tranquille à la maison.

Naturellement, j'ai beaucoup de peine pour les personnes qui aiment se réunir en cette occasion et qui ne pourront le faire cette année. Elles n'ont pas mérité d'être privées de réjouissances auxquelles elles aspirent avec ravissement pendant des semaines.

Espérons qu'une présence humaine, même si elle est limitée en nombre, saura leur apporter la chaleur dont elles ont besoin. Je leur souhaite de trouver quelque réconfort par les moyens de communication que, de mon côté, j'aurai pris soin de bloquer consciencieusement.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

jeudi 12 novembre 2020

Dernière mise au point concernant l’incident du 23 septembre 2020

 

Nous croyons que notre mise au point concernant l’incident du 23 septembre 2020 n’est pas été assez précise, on s’en excuse.

Dernière mise au point concernant l’incident du 23 septembre 2020 

Par Sandra Cordero et Sergio de Rosemont

Nous croyons que notre mise au point concernant l’incident du 23 septembre 2020 n’est pas été assez précise, on s’en excuse.

Ce lundi 12 octobre 2020, Sandra et moi Sergio de Rosemont du collectif "Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal" avions publié une mise au point concernant la fin de notre collaboration avec le collectif "Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal".

Hélas cette mise au point écrite sur le coup de l’émotion manquait de précision, ce qui aurait laissé place à de mauvaises interprétations, pouvant laisser croire que l’ensemble du collectif "Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal" nous avaient agressé Sandra et moi Serge, ce qui n’est absolument pas le cas.

En fait celle que nous visions dans cette dénonciation d’intimidation et d’agression physique étaient Elena Tapia et Laura Lopez, que ces 2 personnes.

Pourquoi parlons-nous aussi de violence physique ?

Parce qu’à un moment donné dans séance d’intimidation dirigée contre Sandra, dans un premier temps Elena arrache d’une façon brutale l’affiche que Sandra tenait pour ensuite lui remettre d’une façon toute aussi colérique.

Dans un second temps Laura arrache à son tour elle aussi d’une façon brutale l’affiche que Sandra tenait dans ses mains pour ensuite l’insérée dans mes bretelles (de Serge) de façon agressive et évidemment sans me demander l’autorisation.

C’est seulement ces 2 personnes que nous visions dans cette dénonciation, nous avons même continué à avoir des échanges amicaux avec d’autres membres du collectif "Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal".

Si nous avons pris la décision de ne plus participer aux vigiles du collectif "Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal" c’est simplement question de ne plus avoir à rencontrer Elena Tapia et Laura Lopez car nous n’aimons pas les comportements agressifs.

Ce qui est important c’est que lorsque des collectifs travaillent ensemble, c’est que l’attitude de tous les membres des collectifs devrait idéalement être respectueuse et constructive.

Qui sait probablement qu’idéalement que chaque collectif devrait se doter d’un code de vie ?

Merci de nous lire et suivre dans nos actions!

Última actualización sobre el incidente del 23 de septiembre de 2020

Por Sandra Cordero y Sergio de Rosemont

Creemos que nuestra actualización sobre el incidente del 23 de septiembre de 2020 no fue lo suficientemente específica, nos disculpamos.

El lunes 12 de octubre de 2020, Sandra y yo Sergio de Rosemont del colectivo "Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal" publicamos una actualización sobre el fin de nuestra colaboración con el colectivo "Chili s’est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal».

Lamentablemente, esta aclaración, escrita en el punto de la emoción, careció de precisión, lo que habría dejado lugar a malas interpretaciones, lo que podría hacernos creer que todo el colectivo "Chile despertó Montreal / Chile despertó Montreal" nos tenía nos agredió a Sandra ya mí Serge, que no es en absoluto el caso.

De hecho, a quienes nos dirigíamos en este informe de acoso y agresión física eran Elena Tapia y Laura López, solo esas 2 personas.

¿Por qué también hablamos de violencia física?

Porque en un momento de la sesión de acoso dirigida a Sandra, primero Elena arrebata brutalmente el cartel que Sandra sostenía y luego se la entrega de una manera igualmente enojada.

En segundo lugar, Laura a su vez arranca brutalmente el cartel que Sandra sostenía en sus manos y luego lo inserta en mis tirantes (de Serge) de manera agresiva y obviamente sin pedir mi permiso.

Son solo estas 2 personas a las que apuntamos en esta denuncia, incluso seguimos teniendo intercambios amistosos con otros miembros del colectivo "Chile despertó Montreal / Chile despertó Montreal".

Si tomamos la decisión de no participar más en las vigilias del colectivo "Chile despertó Montreal / Chile despertó Montreal" es simplemente una cuestión de no tener más que ver a Elena Tapia y Laura López porque no nos gusta el comportamiento agresivo.

Lo importante es que cuando los colectivos trabajan juntos, lo ideal es que la actitud de todos los miembros del colectivo sea respetuosa y constructiva.

¿Quién sabe probablemente que idealmente cada colectivo debería tener un código de conducta?

¡Gracias por leernos y seguir nuestras acciones!

lundi 9 novembre 2020

Souvenirs canadiens

 

Laissons la parole à Francis

Souvenirs canadiens

27 octobre 2020

Il y a vingt-cinq ans aujourd'hui, c'était le vendredi 27 octobre 1995, le Canada organisait un love-in à l'intention des Québécois afin de les implorer de bien vouloir rester, leur jurant qu'il allait changer (ça fait penser à une pub qui court à la télé actuellement), et les suppliant de voter non au référendum qui aurait lieu le lundi suivant.

Profitons-en donc pour rappeler des éléments de petite histoire.

Cette opération organisée avec la complaisance du gouvernement fédéral était un véritable scandale puisqu'elle permettait à des entreprises de l'extérieur du Québec d'emmener des milliers de personnes à Montréal pour une manifestation politique orientée vers l'un des deux camps responsables de la campagne référendaire en contravention formelle de la loi référendaire québécoise.

Un de mes amis, qui vivait à Vancouver, s'était fait une blonde dans la région de Québec. Il profita de l'événement, car les compagnies aériennes payaient le billet aller-retour, pour amener toute sa famille assister à ses noces, aux frais de la princesse. Il me dépêcha une invitation dans laquelle il tenait à préciser que, puisque ses parents seraient là, je serais le bienvenu à condition que je ne parle pas de religion, de sexe ni de politique. Ma réponse fut que sa famille se passerait de moi et de mes sujets préférés. C'est drôle, on ne communique plus depuis.

Les employé·e·s de Sheftex, la compagnie où travaillait mon conjoint, furent gratifié·e·s d'un congé cet après-midi-là. On leur fourra un petit drapeau unifolié rouge dans la main et on les avertit que le congé n'était payé que pour les ceuses qui se rendraient à la manifestation, car on devait s'y regrouper. Nombre d'entreprises de la rue Chabanel usèrent du même stratagème.

Il s'est trouvé une Lise Bissonnette pour affirmer que j'exagérais et que j'avais probablement inventé l'histoire. Je répondis à cette dame qu'elle ferait mieux de moins fréquenter les cocktails et d'occuper ce temps pour sortir dans les rues et visiter les shops. Elle comprendrait mieux le monde. Mon sentiment à son égard n'a pas changé depuis.

Le soir, mon homme et moi nous étions donnés rendez-vous à la taverne du Cheval blanc. Elle était envahie de sympathiques Anglos au visage peint de feuilles d'érable. J'avais demandé à l'un d'eux : You love Québec, don't you ? You love French Canadians, don't you ? « Sure, I do. » Ce à quoi je répliquai, reprenant le refrain d'une chanson de Sting, refrain que je serinais dans toutes les listes de diffusion auxquelles j'étais abonné, If you love somedoby, set them free.

Le plus ironique et le plus cruel fut d'entendre la ministre Sheila Copps entonner fièrement lors d'un rassemblement partisan Un Canadien errant pour célébrer la victoire du non. Elle ne savait même pas que cette chanson a été composée par et pour les patriotes qui revendiquaient la République du Bas-Canada après leur exil en Australie, décidé par les autorités britanniques.

Puis le temps a passé, le Canada n'a pas tellement changé. Nombre de souverainistes d'alors sont devenus identitaires et aigris. Moi, je suis devenu un conteur parfois aigre, mais la plupart du temps attendri et encouragé par l'ouverture et la sensibilité de la jeunesse.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

samedi 24 octobre 2020

Les mots et les gestes (1re partie)

 

Laissons la parole à Francis

Les mots et les gestes 

(1re partie)

22 octobre 2020

J'aurais pu emprunter mon titre à Michel Foucault en parlant des mots et des choses, mais plus qu'à leur pouvoir d'évoquer des objets et des concepts, je m'intéresse à ce qu'ils font, car les mots ne sont pas seulement des choses qui parlent d'autres choses, mais aussi des gestes qui ont des conséquences. Les théoriciens de ce qu'on appelle la pragmatique (J. L. Austin et J. R. Searle, les premiers) ont établi que la parole a un pouvoir performatif et qu'en parlant, on accomplit différentes actions.

Par exemple, c'est en disant « Je vous déclare époux » que le maire, la proto-notaire ou autre personne célébrante transforme le couple en personnes mariées. C'est en disant coupable ou innocent·e que le jury transforme l'accusé·e en locataire cellulaire de l'État ou en personne libre.

Certes, il est aussi possible à un·e politicien·ne de blablater pendant des heures pour éviter de faire quoi que ce soit, ce qui est en même temps faire du sur-place ou détourner l'attention.

Le billettiste que je suis se distingue maintenant de l'acteur que j'ai été puisque désormais je me pose surtout en observateur de la vie socio-politique et culturelle. Les gestes que je pose consistent donc principalement à aligner des mots. Cela demande toutefois un certain travail. C'est Mallarmé qui disait à Degas : « Ce n'est pas avec des idées qu'on fait un poème, mais avec des mots. » Il y a donc un travail d'autant plus important que je n'y allie plus l'expérience quotidienne du terrain.

Je me rappelle cette connaissance à qui j'avais expliqué, dans les années 90, que préparer mon message au répondeur me demandait des jours si je voulais qu'il soit à la fois bref, exact et efficace. J'avais eu pour réponse : « Moi, je peux t'en faire une dizaine dans une demi-heure si tu veux. » Ma réplique fut : « C'est bien ce que je disais. » Nous nous étions quittés sur ce malentendu, une personne se croyant excellente en messages téléphoniques et l'autre, moi, constatant qu'on n'avait rien compris au souci du message qu'on on ne peut augmenter ni diminuer d'une seule lettre pour paraphraser Flaubert.

Avoir des idées, c'est relativement facile, car le fluide des idées nous traverse constamment. Le narrateur de L'homme sans qualités de Robert Musil explique bien que les idées sont impersonnelles : c'est « l'affinité et l'homogénéité des choses qui se rencontrent dans un cerveau. » Une fois qu'on a l'idée, et j'en ai des tonnes griffonnées ici et là, qui s'entassent dans les tiroirs de mes classeurs, qui s'empilent un peu partout sur mon bureau, il y a tout le travail de mettre en forme les mots, lesquels à partir de l'idée créeront un objet qu'il sera possible de lire et d'interpréter. Cet objet-là doit faire l'attention de son créateur qui, comme l'artisan, s'acharne à le meuler, marquer, mesurer, tourner, chanfreiner, raboter, rainer, bouveter, aléser, mortaiser, calibrer, polir, poncer, assembler, vernir, puis offrir à l'appréciation du public.

Dans mon entourage, on me dit parfois : « Francis, tu devrais écrire sur ce sujet. » Je réponds : oui, sans doute ou encore un jour, probablement, mais ce n'est pas comme ça que ça marche. Il est impossible d'écrire si le sujet n'a pas mûri, si l'assemblage de connaissances, d'expérience et de réflexions n'a pas encore abouti à une première figure qui émerge. C'est après cette émergence qu'on peut passer par les multiples étapes du travail sculptural ou artisanal destiné à lui fournir sa forme finale.

Par exemple, mon billet sur le film Les Rose est le résultat de 50 ans de réflexions, connaissances et expérience. Je n'aurais pas pu l'écrire si je n'avais pas été impressionné par le convoi militaire qui traversa mon village en octobre 1970, si je n'avais pas vu le documentaire de la CBC sur la question, si je n'avais pas vu les films Les ordres de Michel Brault et Octobre de Pierre Falardeau, si je n'avais pas été mis au courant des conclusions de la Commission Keable, si je n'avais pas travaillé avec Paul Rose pendant quelques années, et j'en passe.

Je n'ai commencé à publier des billets sur la politique française qu'en 2012, alors que j'en suis un observateur attentif depuis 1987. Il fallait qu'une certaine masse critique de connaissances, d'expérience et de réflexions me permettre de formuler des opinions, ce qui est bien autre chose que des commentaires ou des sentiments.

J'ai un jour fait de la peine à une interlocutrice, car je m'obstinais contre elle, justement sur la politique française, et comme elle est d'origine hexagonale, elle croyait me clouer le bec en affirmant ironiquement : « Tu connais peut-être mieux la politique française que moi ! », ce à quoi j'avais répondument tout bonnement : oui ! , ce qui était certain puisque je passais des heures chaque jour à analyser la question et que je m'abreuvais à de nombreuses sources journalistiques, sociologiques et politiques, alors qu'occupée par sa famille et son métier, elle n'avait pour références que les infos télévisées et les avis de ses proches.

Tout cela pour dire qu'on n'improvise pas une opinion, car une opinion est un geste politique, c'est-à-dire une prise de position sur les affaires de la cité. Les mots sont souvent des gestes sur le poids desquels il convient de méditer. À moins d'exprimer une émotion vive ou un commentaire basé sur des convictions ancrées, l'écriture demande du temps et, comme je l'ai lu sur une barrique de la fameuse brasserie Cantillon à Bruxelles, Le temps ne respecte pas ce qui se fait sans lui.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

Les sondages : fake news ou information scientifique?

 


Collectif RISQ

24 octobre 2020

Les sondages : fake news ou information scientifique?

En cette ère où les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés comme arme de manipulation massive, il y a lieu de se questionner sur l’utilisation des sondages et la qualité de l’information qu’ils véhiculent.

Comme on a pu le constater récemment dans différentes situations au Québec et dans le reste de l’Amérique, les sondages sont de plus en plus utilisés par différents acteurs politiques ou économiques, pour justifier l’action ou conforter l’inaction dans différents domaines.

Prenons l’exemple des déclarations du premier ministre du Québec, il y a quelques mois, à l’effet que, selon les sondages, la majorité des québécois appuient son gouvernement et ses politiques, malgré les nombreuses critiques sur ses politiques environnementales. Celui-ci s’est même permis de citer les appuis reçus sur sa page Facebook pour justifier sa décision de baisser les seuils d’immigration, alors que tout le monde sait bien que des modérateurs filtrent en temps réel les commentaires qui seront publiés.

Un autre exemple de l’utilisation des sondages à des fins de contrôle politique est celui de la course à l’investiture démocrate aux États-Unis. Les primaires étaient alors le terrain de chaudes luttes entre le camp de Bernie Sanders et ceux des autres candidats, dont Joe Biden. Les sondages ont été utilisés sans réserve tant par le camp Sanders, qui en présentait les extraits les plus avantageux, que par ses adversaires qui ne choisissaient également que les données leur étant favorables. Au final, il est extrêmement difficile d’avoir un portrait fiable et scientifique de l’opinion des électeurs, étant donné l’utilisation de données partielles à des fins partisannes.

L’industrie du sondage s’oppose historiquement à toute forme de réglementation en soutenant qu’elle défend le droit à l’information. Mais, qu’en est-il justement de la qualité de cette information, dans le contexte de l’augmentation fulgurante de l’utilisation médias sociaux et de l’absence de norme de contrôle? Peut-on réellement se fier à l’industrie du sondage pour offrir une garantie de la qualité scientifique de l’information qu’elle diffuse? Nous croyons qu’il est de plus en plus difficile de répondre par l’affirmative à ces questions.

Voilà pourquoi il apparaît aujourd’hui essentiel de mettre en place des normes de contrôle de l’industrie du sondage pour assurer que les informations qui en émanent ne puissent être assimilées à des fake news. Il faut notamment rendre obligatoire la divulgation des commanditaires de chacune des enquêtes. Cette information est nécessaire dans un contexte de manipulation politique de plus en plus intense. Si on sait qu’un sondage a été commandité par le parti X, on sera en mesure de nuancer les communications politiques émanant de ce même parti à propos de ce sondage et corolairement les communications des partis adverses sur ladite enquête! On sera du même coup en mesure d’apprécier différemment les résultats d’enquêtes commandées par une industrie particulière sur un enjeu sociétal, comme cela pourrait être le cas pour les enjeux reliés aux pipelines actuellement.

Les sondages sont-ils assimilables à des fake news ou à des informations scientifiques? Au Collectif RISQ nous croyons être en droit de poser la question. Seules des normes et une réglementation gouvernementale stricte de l’industrie du sondage quant aux enjeux éthiques et méthodologiques pourra nous assurer de la valeur scientifique des enquêtes qu’elle produit.

Serge Leclerc

Sandra Cordero

François Brosseau

Sébastien Rivard

Pour le Collectif pour la réglementation de l’industrie du sondage au Québec

lundi 19 octobre 2020

Mise au point concernant le collectif {Le Droit de vivre en paix Montréal /El Derecho de vivir en paz Montréal}

 


Mise au point concernant le collectif {Le Droit de vivre en paix Montréal /El Derecho de vivir en paz Montréal}

Par Sandra Cordero et Sergio de Rosemont

Certaines personnes disent que nous ( le voteur ) ne pouvons pas écrire dans l'espace blanc du bulletin de vote un 3ème choix soit : ASSEMBLÉE CONSTITUANTE selon ces personnes cela ca créerait de la confusion et prétendre même que leur vote serait annulé.

Voici l'information que nous avons trouvée.

«»-----------------------«»

VOICI L'INFORMATION :

C'est la loi n ° 18.700 qui dit qu'un vote n'est pas nul s'il y est écrit.

LOI CONSTITUTIONNELLE ORGANIQUE SUR LE VOTE ET LES SCRUTINES POPULAIRES, celui qui dit dans le SECOND PARAGRAPHE de l'article 77, numéro 5 de la loi 18.700, qui dit:

"Ces cartes doivent être scrutées en faveur du candidat qui indique la préférence"

Autrement dit, la personne peut, par exemple, marquer

- / - Convention constitutionnelle

ASSEMBLÉE CONSTITUANTE

Et ce vote doit être compté.

Traducción Española :

Es la Ley N° 18.700 la que dice que un voto no es nulo, si se escribe en el.

LEY ORGÁNICA CONSTITUCIONAL SOBRE VOTACIONES POPULARES Y ESCRUTINIOS, la que dice en el SEGUNDO PÁRRAFO del Artículo 77, número 5 de la ley 18.700, que dice:

"Estas cédulas deberán escrutarse a favor del candidato que indique la preferencia"

O sea, la persona puede por ejemplo marcar

--/-- Convención constitucional

ASAMBLEA CONSTITUYENTE

Y ese voto debe contarse.

https://www.bcn.cl/leychile/navegar?idNorma=1108229

https://chile.gob.cl/dublin/noticias/chilenos-en-el-exterior-votaran-en-plebiscito-nacional-2020

lundi 12 octobre 2020

Mercredi 23 septembre 2020, c’était la fin de notre collaboration.

 


Mercredi 23 septembre 2020, c’était la fin de notre collaboration. 

Par Sandra Cordero et Sergio de Rosemont

Le mercredi 23 septembre 2020, c’était la fin de notre collaboration.

Tous les mercredis soir le groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal} tient une vigile devant l’édifice abritant le consulat chilien, en soutien au peuple Chilien et Mapuche.

Notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal} y participait puisque nous travaillons aussi pour la cause chilienne.

Mais voilà que ce mercredi 23 septembre 2020, il s’est produit un événement regrettable qui nous force à cesser notre collaboration avec le groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal}. On n’avait jamais eu de problème avec ce groupe auparavant.

Un désaccord concernant les choix de vote du référendum du 25 octobre 2020 au Chili est la cause de l’événement survenu.

À la vue de la pancarte que tenait Sandra de notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal} qui était un choix différent de celui du groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal} Sandra a subit de l’intimidation et de l'aggressivité.

Que le groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal} ait un choix différent de notre groupe concernant le vote du référendum du 25 octobre 2020, notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal} est capable de l’accepter.

Qu’il y ait échange d’arguments et d’opinions entre nos deux groupes encore là notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal} n’y voit aucun problème.

Par contre, lorsque ça tourne à l’agressivité et à l’intimidation, là désolé mais notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montréal} dit – NON -!

Et justement, lorsque deux décidantes du groupe { Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal} ont pris conscience que ce qui était inscrit sur l’affiche tenue par Sandra n’était pas exactement la même opinion qu’eux, au lieu d’exprimer leur désaccord en argumentant de manière calme, en dialoguant, elles sont immédiatement venues vers Sandra en trombe pour l’intimider en criant, se moquant, en retirant sa pancarte sans permission des mains et tenter d’imposer leur vision.

Ce que nous avons ressenti de cet événement regrettable c’est la sensation qu’avec le groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal}, c’est que vous avez droit à votre opinion en autant que ça soit exactement la même que la leur à la virgule près.

Le but de ce texte est simplement d’expliquer le pourquoi notre groupe {Le Droit de vivre en paix Montréal / El Derecho de vivir en paz Montreal} cesse toute collaboration avec le groupe {Chili s'est réveillé Montréal / Chile despertó Montreal}.

Donc, évidemment nous ne participerons plus à leur vigile des mercredis devant le consulat chilien.

Nous vous remercions pour l’attention portée à notre texte et pour la confiance à notre endroit.

dimanche 27 septembre 2020

Une image vaut mille words

 

Laissons la parole à Francis

Une image vaut mille words

15 août 2020

Je regardais le téléjournal de 18 heures à Radio-Can. Oui, je sais, ça s'appelle maintenant Ici télé, mais je continue à appeler Radio-Can, ce qui s'appelle toujours CBC chez les Anglos, et ce n'est pas sans lien avec ce qui va suivre.

En deuxième sujet du bulletin de nouvelles, il y avait la victoire au hockey des Canadiens de Montréal contre les Pingouins de Pittsburgh. En regardant l'extrait où Jonathan Drouin répond en français à une question des journalistes, j'ai été frappé comme par la foudre de l'attitude de son coéquipier Max Domi. Il convient que vous alliez voir ce bref extrait qui commence à 5 minutes 30 sur le lien du Téléjournal de 18 h du 14 août 2020.

Le langage non verbal de Max Domi est une illustration parfaite de ce qu'est devenu le fait français pour l'anglo-saxophonie dominante. On voit un homme qui semble se dire : « C'est donc plate, ça va-tu finir, c'est sans intérêt, et je ne ferai surtout pas le moindre effort pour témoigner quelque intérêt que ce soit pour des déclarations faites dans une langue insignifiante et inutile que je ne comprends pas et à laquelle je n'ai aucune raison de m'intéresser. » Suivez son visage profondément ennuyé et ses yeux qui partent dans toutes les directions.

Vous aurez alors envie de vous jeter à bras raccourcis sur le pauvre Max Domi, surtout qu'il s'est déclaré ami de la diversité. Et vous écrirez des lettres enflammées à la direction des Canadiens de Montréal pour dénoncer ce mépris. Ainsi donc, la diversité concerne la couleur de la peau, l'origine ethnique, l'orientation sexuelle, mais pas la langue ?

Mais vous ferez fausse route. Ce n'est pas du mépris. C'est de la nonchalance systémique. Domi n'est même pas conscient qu'il est ici le révélateur de la pensée hégémonique dans le monde anglo-saxon et chez tous ceux qui l'adulent (ce qui inclut beaucoup de sociétés européennes), pensée selon laquelle le français n'est qu'une langue accessoire et son utilisation un irritant à l'usage de quelques maniaques.

Je me tiens très loin des identitaires et des nationaleux, mais je constate néanmoins que, dans la pensée hégémonique globalisante, le français n'est considéré que comme une perturbation momentanée destinée à l'extinction à brève échéance. Et l'extrait vers lequel je pointe en est une illustration iconique parfaite. Y voir une mauvaise volonté individuelle de la part de l'agent qui la manifeste, c'est rater le phénomène dont il n'est que le symptôme.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

Mortel crédit

 

Parlons crédit avec Francis

Mortel crédit

26 août 2020

Non seulement le blocage du dossier de crédit devrait-il être gratuit, mais il devrait être obligatoire et automatique. Pour l'instant, le monde des institutions financières et de crédit fonctionne à l'envers du droit normal, et ce sont les particuliers qui doivent prouver aux compagnies de crédit qu'ils n'ont pas sollicité de prêt ni obtenu une carte de crédit auprès d'elles, ce qui est une absurdité et un déni de justice flagrant.

Ce sont les institutions financières qui devraient prouver que vous avez sollicité leur service quand vous dites que vous ne l'avez pas fait. Ce fardeau de la preuve les rendrait pas mal plus prudentes qu'elles ne le sont actuellement.

Par ailleurs, combien de fois faudra-t-il le répéter et de combien de manières différentes faudra-t-il l'expliquer, les agences d'évaluation de crédit ne protègent personne contre la fraude. Tout ce qu'elles font, c'est enregistrer les variations de données dans les dossiers de crédit.

Ainsi, si vous avez un compte auprès de l'une de ces agences et qu'une personne vous ayant volé vos données obtient une carte de crédit auprès de la compagnie X, elle enregistre qu'il y a une carte de crédit à votre nom auprès de la compagnie X. C'est à vous de vérifier votre dossier et, si vous constatez que vous n'avez pas fait de demande auprès de la compagnie X, ce sera à votre charge de convaincre, et la compagnie X, et l'agence d'évaluation de crédit, que vous n'avez pas demandé à avoir cette carte. S'il y a eu fraude et dépenses illégales en votre nom, il est déjà trop tard, le mal est fait.

Alors, quand Desjardins, le Ministère de l'Éducation ou quelque autre organisation prétend vous faire un beau cadeau et vous fournir une protection en vous offrant un abonnement auprès d'une agence d'évaluation de crédit, vous savez que c'est comme un pansement sur une jambe de bois.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

mardi 22 septembre 2020

Vivre en ville, un choix écologique et de santé

 

Laissons la parole à Francis

Vivre en ville, un choix écologique et de santé 

2 septembre 2020

Avec la pandémie, plein de citadines·citadins ont redécouvert la campagne et en grand nombre sont les adeptes des Pensées d'un emballeur (Jean-Louis-Auguste Commerson) qui souhaitent ardemment construire les villes à la campagne puisque l'air y est plus sain et que les décors y sont plus beaux.

Il convient pourtant, en tout respect pour l'enthousiasme romantique envers les décors bucoliques, de replacer les choses en perspective pour rappeler que la ville constitue un choix écologique et de santé hautement respectable, et ce pour de nombreuses raisons.

1. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, et c'est parfaitement logique quand on s'arrête sérieusement pour y penser, l'empreinte carbone d'une personne qui réside en ville est moindre que celle d'une personne qui vit à la campagne. Jusqu'à trois fois moindre selon certaines études.

2. L'avantage important de la ville est la mise en commun des infrastructures : la surface occupée par un·e citadin·e est beaucoup moins grande que celle occupée par un·e rural·e. Les mètres carrés d'asphalte par habitant·e sont moins nombreux en ville.

3. La mise en commun des équipements d'aqueduc et d'égoûts revient moins cher par personne en ville qu'à la campagne, grâce à la concentration des individus.

4. À la campagne, l'utilisation d'une voiture, à moins d'habiter la rue principale d'un village, est à toutes fins pratiques obligatoire. Or, il est plus facile pour les résident·e·s des villes de se passer d'automobile. Iels sont aussi un plus grand nombre à marcher pour se rendre au travail ou faire leurs courses.

5. À moins de disposer de son propre potager et d'y pratiquer une culture très variée, les urbain·e·s et les campagnard·e·s sont à la même enseigne quand il s'agit de s'alimenter. Iels se procurent dans les marchés d'alimentation des fruits, légumes, céréales et viandes qui font le tour du pays avant d'atterrir sur les tablettes. Les productrices·producteurs agricoles ne sont pas nécessairement mieux loti·e·s, la plupart pratiquant la monoculture, la biculture ou la triculture. Une personne qui ne cultive que du maïs ne se nourrit pas que de maïs ; une personne qui élève des bovins ne se nourrit pas que de bœuf.

Pour ce qui est du petit potager familial qui se pratique à la campagne, il se pratique aussi en ville dans les jardins communautaires et même sur certains toits.

6. Les élevages mono-industriels de porc dégagent des odeurs pestilentielles dans leur voisinage, ce qui est une pollution assez difficile à endurer. Les véhicules moteurs comme les « quatre roues », les motoneiges, les motomarines et autres véhicules récréatifs participent à la pollution sonore en plus de défigurer les espaces qu'ils occupent.

7. Les entreprises industrielles de culture de fruits, de céréales ou de légumes utilisent des pesticides qu'elles répandent à tous vents sur des surfaces considérables, affectant les sols, les plantes et les êtres vivants sur des aires souvent beaucoup plus grandes que celles visées. Ces pesticides ruissellent dans les cours d'eau.

8. Les dépotoirs sauvages sont aussi présents à la campagne qu'en ville. Celleux qui contribuent à les emplir ne sont pas nécessairement des personnes en visite.

9. Le mode de production capitalistique de l'industrie agricole est proprement délétère pour les employé·e·s. Le témoignage de quelqu'un qui s'est inscrit comme travailleur agricole dans le cadre de la pandémie est particulièrement éclairant à cet égard.

10. L'Institut national de la santé publique du Québec montre que l'espérance de vie en santé à la campagne est légèrement inférieure à celle de la ville. Même s'il s'agit d'une différence inférieure à deux ans, il reste qu'au point de vue statistique, cela a une certaine valeur et signifie surtout qu'il n'y a pas d'avantage automatique à naître à la campagne.

11. Les relations de voisinage ne sont pas nécessairement plus conviviales à la campagne qu'à la ville. La tradition veut que les premières soient affectées par les inévitables chicanes de clôture (cela s'applique aussi à la banlieue dont je ne traite pas ici, mais qui peut être considérée comme un mélange des désavantages des villes et des campagnes au point de vue environnemental) et que les secondes soient marquées par l'indifférence, mais quand ces difficultés se muent en hostilité, la vie devient insupportable pour tout le monde. Est-il plus facile de changer de village que d'immeuble ?

12. Le taux de suicide est nettement plus élevé à la campagne qu'en ville, soit 7 pour 100 000 de plus, nous révèle l'Institut national de la santé publique. Le mal de vivre n'est donc pas soigné par l'isolement. Et la présence d'armes à feu serait, selon les sondages, plus grande dans les foyers ruraux qu'urbains, principalement en raison de la chasse sportive. Lire à ce sujet la page 4 du document Prévention en regard des armes à feu.

13. Les accidents de voiture causant la mort sont plus fréquents à la campagne. Cela découle du fait que les déplacements en voiture y sont plus nécessaires et plus longs qu'en ville.

14. La proximité des soins de santé est un avantage considérable pour la ville. Le délai avant l'arrivée des secours dans le cas de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral est crucial et peut faire la différence entre la mort, la paralysie ou la vie en santé. Les personnes vieillissantes dont la mobilité est réduite devraient y réfléchir avant d'investir dans l'achat d'une maison au fond d'une petite vallée « comme égarée presque ignorée ».

Les conditions qui rendraient la campagne plus écologique seraient une conversion à l'agriculture biologique, une meilleure desserte de transports en commun entre les villages, une meilleure consommation locale des aliments, une gestion mieux intégrée des déchets. Il faudrait aussi améliorer l'accès à des activités culturelles variées et favoriser les échanges permettant la présence de personnes provenant de toutes les diversités.

Les conditions qui rendraient la ville plus écologique seraient un meilleur approvisionnement en produits alimentaires locaux, la création de plus d'ilôts de verdure, la concentration du développement de quartiers autosuffisants en matière de services de proximité, le développement de l'agriculture urbaine, la suppression des ilôts de chaleur, l'amélioration du traitement des déchets industriels, l'amélioration de la qualité de l'air.

Dans les deux cas, ville ou campagne, il conviendrait de redonner aux CLSC leur rôle de première ligne d'intervention en matière sociale et de santé. Le Québec qu'ils avaient contribué à humaniser est devenu obsédé par la gestion à la petite semaine avec les conséquences horribles et meurtrières que nous avons vues à l'occasion de la pandémie.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

L'illusion centriste

 

Parlons de centrisme avec Francis

L'illusion centriste 

3 août 2020

Dans un billet qui date du 28 novembre 2016, je parlais de la pertinence de l'axe gauche-droite. En le reprenant dans mon livre Ce billet a cours légal (p. 174-176) en 2018, j'en ai modifié le titre : « De la pertinence de la distinction gauche-droite », car j'ai abandonné l'idée d'axe, laquelle légitimerait la possibilité d'un centre. En effet, le fil du rasoir qui tranche entre la gauche et la droite est inexorable et, quand les avantages individuels l'emportent sur la justice sociale, on est clairement à droite. On ne peut pas être indifférent à la justice sociale, et prétendre que si veut simplement dire qu'on la fait passer après tout et donc qu'on travaille contre.

Je préfère aujourd'hui l'analogie avec la nébuleuse. Il y a une nébuleuse de droite et il y a une nébuleuse de gauche. Les gens qui gravitent en périphérie peuvent tromper l'analyste. Mais le pseudo-centre attire ces corps pas encore attachés vers un agglomérat beaucoup plus près du noyau de la droite que de sa périphérie. Et s'il faut parler d'un centre, c'est celui de la nébuleuse de droite, qui est ce qu'on appelle couramment l'extrême droite.

Pierre Serna définissait un « extrême centre » en 2005 dans son ouvrage La république des girouettes (noté RG dans la suite de ce billet) paru chez Champ Vallon, idée qu'il reprend pour l'appliquer à la présidence du petit caporal en polléon dans son autre livre sur le même sujet L'extrême centre ou le poison français (noté EC dans la suite de ce billet) chez le même éditeur en 2019.

Bien qu'Alain Deneault ait repris l'expression, j'ai toujours considéré qu'il s'agissait au pire d'une sorte de boutade pour moquer les prétendus centristes ou au mieux d'une métaphore pour décrire cette droite qui n'ose dire son nom.

Or, un correspondant Twitter m'a remontré avec force conviction que Serna l'avait fait passer d'une opinion proche de la mienne à l'avis qu'il s'agit bien d'un autre pôle d'attraction politique, illustré par les revirements des gouvernements français depuis la Révolution. Pour en avoir le cœur net, je me suis donc lancé à l'étude des arguments de monsieur Serna.

Alors que le corps de l'ouvrage se lit bien, Serna a le don de faire des introductions lourdes, verbeuses, répétitives et assommantes, dont il n'arrive pas à se dépêtrer comme s'il les avait écrites avant les autres parties et même avant sa recherche. On sait pourtant que le secret d'une bonne introduction est d'avoir été rédigée après tout le reste de sorte qu'elle serve de guide à la lecture. De même, ses conclusions, bien que plus agréables que ses introductions, sont laborieuses et aussi répétitives, comme s'il les avait écrites avant le développement.

Cela dit, à partir d'exemples concrets des positions politiques et des acteurs qui se sont succédé à la gouverne de la République (et au passage des empires et de la Restauration), l'auteur illustre très précisément comment une compétition s'instaure entre des personnes aux convictions droitistes (propriété privée, promotion des intérêts individuels) dont une partie provient de l'ancienne classe nobiliaire et l'autre de la nouvelle aristocratie en construction, la bourgeoisie.

Serna donne trois éléments définitoires de l'extrême centre : —La modération ; —le girouettisme ; —la concentration sur le pouvoir exécutif. [EC p. 30 à 33] Le premier est un élément de discours, il n'y a aucune modération chez les pseudo-centristes. Le second est typique de qui fait passer les intérêts particuliers avant la justice sociale (donc typique de la droite), et le troisième est l'objectif de la droite extrême qui ne cherche qu'une chose : gouverner à sa façon sans partage.

Quand il dit « Cet extrême centre, difficilement repérable, parce que toujours réactif à une droite et une gauche qui doivent énoncer leur identité... » [EC p. 21], on constate justement que cette difficulté dépend du fait que ce mouvement est tellement conforme à la droite dans ses buts et méthodes, et tellement inconséquent dans son discours.

Il convient donc de le dire, cette obsession de la troisième voie n'est rien d'autre que la recherche légitimiste de l'aristocratie bourgeoise qui voudrait bien croire et faire croire qu'elle est mieux que celle qu'elle a remplacée. C'est pourquoi la recherche sans cesse recommencée d'un centre évanescent est un sempiternel rendez-vous à Samarkande.

Voici deux exemples historiques fournis dans l'étude :

« Napoléon et Louis XVIII ne seraient que des "excroissances" passagères de deux régimes politiques contrastés, la République autoritaire et le parlementarisme monarchique, si difficiles à concilier, mais qu'il faut obligatoirement recomposer ensemble, comme le suggère Le Nain jaune. » [EC, p. 167] En fait, non, ce sont deux candidats au même gouvernail de droite, auxquels les capitalistes ne donnent leur appui que s'ils gagnent.

« En résumé, sont défendus tous ceux dont le statut professionnel et l'activité publique en font, naturellement, une sorte d'élite conservatrice des intérêts propres à chacun, une forme d'aristocratie politique, entrevue en 1791, esquissée sous le Directoire, confirmée depuis le Consulat et consolidée sous la Restauration. » [EC, p. 188-189] Serna démontre donc très bien les tropismes du camouflage centriste d'une droite passive-agressive quand elle est dans l'opposition et férocement agressive quand elle est au pouvoir.

Ces exemples montrent que, pour le prétendu centre, la droite royaliste sert de repoussoir à la nouvelle droite bourgeoise. Prenons cette citation de Boulay de la Meurthe : « ...la faction royaliste et la faction démagogique... » [EC p. 148] On constate la duplicité du langage : la droite (l'autre droite) est un adversaire par ses choix, la gauche l'est par nature. Les royalistes sont des légitimistes, les gauchistes sont des méchants. La gauche est par ailleurs associée à l'anarchie. La droite est donc légitime contrairement à la gauche. Très clairement, le centre, c'est la droite.

Venons-en à ce qu'il dit du macronisme : « Qu'en est-il du macronisme ? Une Révolution comme le prétendait le candidat à la présidentielle du printemps 2017, sous-entendant une projection dans le futur, ou bien ce que j'appelle ici un OPHI, un Objet Politique Historiquement Identifié, et constitué de nombreux conservatismes passés et convergents ? » [EC, p. 204]

« La REM a en fait figé le phénomène de reproduction sociale en faveur des élites, l'accentuant, au lieu de régénérer la représentation de toute la société française. Une recette aussi vieille que la bonne révolution bourgeoise de 1789 et son invention de l'égalité des droits mais avec des citoyens actifs et des citoyens passifs exclus de la députation. » [EC, p. 231]

Je n'aurais pas mieux dit moi-même pour expliquer que le centre, c'est la droite.

Ce que montre de manière fort convaincante Serna, c'est que le centre est un prétexte, un leurre, un écran de fumée qu'on donne à voir pour masquer la promotion d'intérêts particuliers au détriment du progrès social (donc le noyau dur de la droite telle qu'on l'entend aujourd'hui) avec pour méthodes les moyens favoris de la droite extrême, soit la répression féroce et violente. Le centre n'est qu'un discours sans contenu, le pragmatisme étant la forme la plus achevée de la dérive droitière.

Le phénomène décrit par Serna est réel, mais c'est comme si, ayant enlevé les couches du déguisement que le mouvement porte, puis tracé le portrait réel de ce qu'il dissimule, et voyant apparaître ce que lui-même nomme le « vrai visage » du prétendu centre, il refusait de l'appeler par son nom « la droite dure » pour accepter l'appellation contrôlée dont elle s'est masquée en lui accolant simplement l'adjectif extrême, ce qui permet de constater qu'on arrive en fait à la droite extrême.

Dans tout son ouvrage, les isotopies du déguisement sont omniprésentes : masque, démasquer, vrai visage, dévoilement, cachés, etc. Ces mots reviennent comme leitmotiv de l'analyse, et pourtant, Serna n'ose pas reconnaître la figure qu'il a lui-même déterrée.

Pourtant, il se trahit dès l'avant-propos (qui en passant est plutôt une séries de remerciements assaisonnés de quelques avertissements) du premier livre [RG, p. 8] en utilisant l'exemple de Berlusconi dont le mouvement est carrément à droite et boucle la boucle dans la conclusion du deuxième [EC, p. 276] où il affirme que LREM dérive clairement vers la droite.

En fait, ce n'est pas une dérive, mais bien la tendance naturelle du pseudo-centre que de dissimuler son penchant fortement droitier pour prétendre à la modération. Là encore, quand il cite le fameux et oxymorique Révolution du petit caporal en polléon, il explique à l'envi comment fonctionne la prétention du centre : si c'est être à droite que d'avoir des valeurs réactionnaires (famille, travail, réussite individuelle), il est de droite, si c'est être à gauche que de croire à la l'égalité et à la justice sociale, alors il est de gauche. Mais justement non, le candidat n'y croit pas le moins du monde. Ce ne sont que des mots auxquels personne ne peut s'opposer. Ce sont des sésames. Il suffit de les prononcer et de ne jamais songer à les réaliser.

Le pseudo-centre est bien la droite révolutionnaire dont parle le chercheur israélien, Zeev Sternhell, dont Serna affirme d'ailleurs s'être inspiré [EC, p. 25] et dont il dit qu'il l'a justement démasquée [EC, p. 185]. On voit apparaître devant nous l'invention du marketing politique, illustré par la fausse représentation d'une illusion appelée centre, destinée à préserver un semblant de légitimité.

Le rapport du prétendu centre avec la droite en est un de compétition. On est sur le même terrain, on veut la même chose, on prend les mêmes moyens et c'est à qui prendra l'autre de vitesse ou de ruse. Sur le plan idéologique, c'est un rapport de fausse concurrence, c'est Pepsi qui se prétend radicalement différent de Coke.

Avec la gauche, le rapport du supposé centre en est un d'incompatibilité absolue. C'est pourquoi les discours du centre sont toujours trompeurs, souvent mensongers et parfois carrément loufoques. Ces trois cas de figure se retrouvent facilement dans les tirades hallucinantes et hallucinées du petit caporal en polléon.

Si l'on ne devait retenir qu'une chose, c'est celle-ci : le centre n'est jamais rien d'autre qu'un soi disant destiné à masquer un programme typiquement droitiste, la promotion d'intérêts particuliers au détriment de la justice sociale.

Finalement, il ne s'agit pas d'un poison français, même s'il tire son origine des bouleversements de la Révolution de 1789, mais bien d'un poison universel. Dans tous les pays, on use du subterfuge du centre pour faire avancer la droite la plus féroce. Partout dans le monde, les droitistes ignorants, honteux ou hypocrites se sont cachés derrière des déclarations où ils affirment être ni de droite ni de gauche pour attirer les ignorants, les naïfs et les arrivistes dans leur croisade pour les intérêts particuliers contre la justice sociale. Et partout dans le monde, ces groupes, lorsqu'ils sont élus, ne réalisent que les éléments du programme auxquels ils croient vraiment : ceux de droite.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

lundi 21 septembre 2020

Ne me fais pas mal, Johnny

Parlons du mot NON avec Francis

 Ne me fais pas mal, Johnny 

20 juillet 2020

À l'ère de Me Too et de la prise de conscience de la violence systémique dont sont victimes les femmes, on peut se sentir mal à l'aise en revisitant certaines chansons du répertoire français. Je ne parle pas ici des vieux réacs du genre Maurice Chevalier, mais je pense à deux cas de chansons écrites par des auteurs qu'il est bon de célébrer entre nous, gens de bonne conscience gauchisante.

Par exemple, la chanson de Boris Vian, Fais-moi mal, Johnny, me laisse aujourd'hui un sentiment partagé. Je n'en ris plus aussi franchement qu'autrefois. Certes, c'est de l'ironie, et la narratrice de cette histoire se rend compte que ce qu'elle désirait n'était pas tout à fait ce qu'elle a donné à entendre.

Mais, en même temps, cela ne correspond-il pas justement au fameux préjugé selon lequel une femme qui se fait violenter l'a bien cherché ? La signification du mot non n'est-elle plus valide si on est entré dans un jeu sado-maso ? À la lumière des accusations portées contre un ancien chef de parti politique au Québec, on serait pourtant bien avisé de se rappeler qu'en tout temps, il devrait être possible de dire non.

Je pense aussi à la superbe chanson de Michel Fugain Je rends mon tablier, dont les paroles de Pierre Delanoë illustrent la vacuité de la course folle au rendement dans nos sociétés industrielles. Mais, ça se gâche avec les vers suivants : « D'autant que je me suis laissé raconter/ Que les filles sauvages/ Ont l'énorme avantage/ De faire le ménage/ Sans jamais discuter... liberté ! »

Et voilà que la liberté est pour ces messieurs blancs, pas pour les naturels, encore moins pour les femmes. Voilà qui est franchement misogyne et colonialiste.

On me dira qu'il est difficile de juger d'une autre époque avec les critères d'aujourd'hui. Ce que je suis bien prêt à admettre. Cela a au moins le mérite de montrer à quel point on peut diffuser des préjugés racistes et des comportements sexistes sans s'en rendre compte. D'où l'importance des concepts de « racisme systémique » et de « sexisme systémique ».

Comme quoi il est loin d'être sûr qu'aujourd'hui, sans aucune mauvaise intention, on ne véhicule pas des préjugés et qu'on n'accrédite pas des comportements inappropriés.

Ça me réconcilie avec mon petit malaise quand je pense à ces chansons si cela me permet d'être mieux sur mes gardes.

Francis Lagacé

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ

Les Rose

 

Francis nous parle des Rose

Les Rose 

7 septembre 2020

Le film Les Rose de Félix Rose, fils de Paul, est un moment d'histoire familiale qui instruit aussi sur l'histoire du Québec. En effet, pour qui n'a pas vécu la Crise d'octobre 1970 et n'a pas suivi les événements politiques de l'époque, c'est l'occasion, grâce notamment à l'entrevue que Paul Rose a accordée de prison à Marc Laurendeau, et dont on voit des extraits dans le film documentaire, de reconnaître que Paul Rose n'est pas coupable du meurtre de Pierre Laporte, même s'il a été condamné pour cette raison.

Le portrait de famille tourne surtout autour des deux frères : Jacques l'impulsif et Paul l'analyste posé. La tentation est forte de faire un parallèle entre Épiméthée et Prométhée, mais la comparaison serait exagérée.

On redécouvre Rose Rose, la mère des deux felquistes, femme forte et militante. On constate que malgré les déclarations officielles à l'effet que Paul serait jugé comme un criminel de droit commun, c'est un véritable procès politique qu'on lui a fait, in abstentia qui plus est. Il fait bon également de revoir le fidèle Robert Lemieux, avocat dévoué qui a payé très cher son engagement politique.

C'est aussi l'occasion de se rappeler ou d'apprendre comment les femmes ont su utiliser le procès pour étaler au grand jour la discrimination qui leur interdisait d'être membres d'un jury. Le geste « illégal » qu'elles ont posé a quand même incité le gouvernement à changer la loi.

Pour les personnes qui ont connu Paul le syndicaliste, on aurait aimé voir plus d'images de ses dernières années à la CSN, mais le réalisateur ne peut pas produire le film que chacun aurait aimé. Il assume ses choix. De même, on aurait aussi apprécié que Félix reprenne des images du bref séjour qu'il a effectué avec son père en Irlande du Nord.

Il reste que Paul se présente tel qu'on l'a connu : un analyste posé, résolu, mais toujours discret et toujours solidaire. La solidarité au-delà de tout aura été son maître-mot.

Quand on entend à la radio publique Marc Cassivi dire que le grand absent du film est Pierre Laporte, on se rappelle qu'il a parfois le don de la déclaration intempestive. On se souviendra que je l'avais dûment étrillé dans mon billet du 14 août 2007 quand il avait affirmé avec l'assurance des inconscients qu'il n'y avait pas de nouvelles en été.

Mais pour ce qui nous importe, c'est absolument faux que Laporte est absent du film. Il y est présent et on observe à quel point son entourage bourgeois l'a laissé tomber sans aucun remords.

Les deux vrais absents du film sont Paul, le père, que l'on voit parfois mais qui ne prend jamais la parole ainsi que le mystérieux Magnan, ce boute-feu qui avait été placé dans le Front de libération du Québec (FLQ) par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), laquelle faisait alors office de police fédérale et de services secrets canadiens.

Paul avait évoqué ce personnage au détour d'une conversation alors qu'il me mettait en garde contre ces enthousiastes de la dernière heure qu'on voyait apparaître d'on ne sait où et qui se montraient plus absolutistes que tout le monde sans qu'on ait connaissance d'aucun état de service antérieur. Dans le monde syndical, des cas comme ça sont souvent des émissaires des boss. Le curieux trublion est disparu de la circulation sans laisser aucune trace et n'a jamais été recherché par les services de police.

À l'opposé de Paul Rose, qui se pliait aux votes démocratiques même quand ça ne lui plaisait pas, on revoit un René Lévesque qui boude et regimbe jusqu'à obtenir gain de cause quand son parti ne pense pas comme lui.

Qu'on ait connu ou pas les Rose, il est utile à notre mémoire personnelle et collective d'apprécier le portrait que nous en dresse le cinéaste Félix Rose.

«»-----------------------«»

SITE DE FRANCIS LAGACÉ