jeudi 22 août 2019

Impressions d'un défilé de la Fierté


Laissons Francis Lagacé nous parler du défilé


Impressions d'un défilé de la Fierté 

19 août 2019

Marché avec les camarades de Québec solidaire en ce 18 août 2019. Le député Alexandre Leduc était de la partie. Il a marché tout le long. Manon Massé était tellement sollicitée par la foule qu'elle était loin derrière encore, en train d'embrasser de nombreuses et nombreux fans, alors que le contingent avait terminé sa marche.

De son côté, Jagmeet Singh paradait fièrement devant la bannière du Nouveau Parti démocratique, pendant qu'Alexandre Boulerice, le populaire député de Rosemont, se mêlait aux marcheuses et marcheurs qui se trouvaient derrière.

Il fait bon voir des politiques (ceux de gauche aura-t-on remarqué) marcher avec les gens, à la différence des premiers ministres qui font la tête du défilé et disparaissent après.

Il y avait un groupe de Conservateurs. Je leur ai demandé où était leur chef. Pas de réponse. Un quasi silence les accompagnait.

Est-ce moi ou mes préjugés ? Mais, il me semble que le contingent du parti Vert a été plus applaudi que celui du parti Libéral.

J'ai cru apercevoir Safia Nolin et sa conjointe, toutes de mauve vêtues.

Les banques rivalisent. Toutes s'assurent d'être là avec des figurant·e·s bien dressé·e·s.

Le CN et Via rail ont fait circuler leur petit train, l'un rouge, l'autre jaune et gris.

L'armée et la marine ont essayé de se refaire une vertu. Mais, ce sont les pompiers qui ont la cote.

Le comédien Yves Jacques était de la délégation de la Fondation Émergence. Il portait une pancarte avec la photo de Laurent McCutcheon, laquelle disait « Merci ».

La foule était joyeuse, très nombreuse comme aux belles années, sous un temps des plus agréables.

Un contingent faisait flotter des drapeaux turc, algérien, libanais...

Un autre arborait l'étoile de David.

Des groupes religieux, dont l'Église unie, revendiquaient l'inclusion.

L'hôtel Crystal se vantait de célébrer des mariages pour tous derrière sa rutilante Lamborghini jaune. Quand ça paye, on est toujours pour l'égalité.

Un petit garçon a ramassé une boîte condoms lancée par une firme qui en fabrique. Tout heureux de montrer sa trouvaille à sa mère, il lui demande ce que c'est. La dame lui propose de l'offrir à un jeune homme à côté, car ce n'est pas pour les enfants.

Et je rentre le sourire aux lèvres.

Francis Lagacé

Géographie humaine


Laissons la parole à Francis Lagacé


Géographie humaine 

13 août 2019

Quand j'étais enfant, la petite ville de Pohénégamook n'existait pas. Il s'agissait de trois villages distincts, dont l'un (Saint-Éleuthère) faisait partie du comté de Kamouraska et les deux autres (Estcourt et Sully) du comté de Témiscouata. Il y avait pourtant des kilomètres de forêt entre le premier village et le plus proche autre village de Kamouraska, soit Saint-Alexandre. À la fusion des trois villages pour former Pohénégamook, dont les deux premiers étaient au bord du même lac, l'absurdité du découpage administratif précédent est vite devenue évidente. Quelques années plus tard, on intégra tout l'ensemble de Pohénégamook dans la municipalité régionale de comté (MRC) de Témiscouata, ce qui était beaucoup plus logique.

Si les MRC semblent suivre une pente plus géographiquement cohérente, on ne peut pas en dire autant des circonscriptions électorales, découpées selon des considérations parfois byzantines (pour rester poli), sans parler de la géographie politique imposée par les empires français et britanniques, dont nous subissons encore aujourd'hui les douloureux contrecoups guerriers.

À un niveau plus local, en remplissant le sondage préparatoire au forum social de Mercier-Est, qui se tiendra le 23 novembre prochain, j'ai dû répondre à la question demandant à quelle section du quartier je m'identifiais. Or, aucune des sections ne correspondaient à l'identification naturelle que je partage avec tous mes voisins, soit celle de Tétreaultville. En effet, bien que la municipalité de Tétreaultville n'ait vécu que quelques années (1907 à 1910) et que ses contours fussent bien plus restreints, les gens du quartier s'identifient encore à ce nom. Et les limites d'aujourd'hui en sont aisément définissables avec l'angle des rues Hochelaga et Désormeaux comme centre, l'autoroute 25 comme limite d'un côté, Montréal-Est de l'autre, la rue Sherbrooke en haut et le fleuve en bas.

Quand j'ai appris récemment que les habitants de l'arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie porteraient désormais le gentilé de Rosepatrien·ne·s, j'ai eu le même malaise. Dans ma tête et dans celles de bien des Rosemontois·e·s, Rosemont tourne autour de la rue Masson avec la rue d'Iberville à un bout, le boulevard Pie-IX à l'autre en montant jusqu'à Beaubien ou Saint-Zotique, puis en descendant jusqu'à la rue Rachel ou Sherbrooke.

De la même façon, la Petite Italie et les alentours du marché Jean-Talon constituent un quartier que la rue Jean-Talon divise artificiellement en deux arrondissements (Rosemont-La-Petite-Patrie d'un côté, Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension de l'autre).

Les quartiers ne sont pas officiellement reconnus administrativement, mais les gens vivent différemment de ce que les lignes cartographiques présupposent. J'en ai eu une autre preuve flagrante en 2007 quand je suis allé à Edmunston au Nouveau-Brunswick, séparé artificiellement de la ville de Madawaska par la frontière Canada-États-Unis qui suit la rivière Madawaska, laquelle frontière est traversée allègrement par la langue (on y parle français-anglais de chaque côté) et les devises (l'argent y est transigé au pair pour ne pas se casser la tête).

Les limites géographiques humaines et administratives sont mouvantes, mais elles ne correspondent pas aux mêmes logiques : les premières suivent la vie des habitants, les secondes obéissent à des aléas techniques et bureaucratiques.

Francis Lagacé

Les péquistes sont-ils en train de jouer au docteur Frankenstein ?


Parlons des déboires péquistes.


Les péquistes sont-ils en train de jouer au docteur Frankenstein ? 

Par Francis Lagacé et Sergio de Rosemont

Depuis leur spectaculaire débandade du 1er octobre 2019, depuis cet ouragan, on peut observer que les troupes péquistes s’ingénient à trouver mille et un stratagèmes pour redonner de la vigueur, de la vitalité à leur parti.

Mais dites-nous, depuis quand et, surtout comment, redonne-t-on de la vigueur, de la vitalité à un cadavre ?

Désolé d’être si cruel, mais le Parti Québécois est plus qu'agonisant, il est déjà sur le respirateur artificiel.

Ne vous en déplaise, hélas, le seul endroit où l'on redonne la vie à un mort, à part dans l’évangile selon saint Jean (Lazare au chapitre 11), c'est dans le roman Frankenstein de Mary Shelley.

Mais pour mieux comprendre pourquoi on peut dire que la fin du Parti Québécois est proche, on n’a qu’à constater la répétition de l’Histoire.

Oui, vous avez bien lu : l’Histoire se répète avec cette idée qui circule parmi les rangs péquistes de changer le nom du parti.

On se rappellera que, le 23 octobre 1971 alors que le chef de l'Union nationale, Gabriel Loubier, a annoncé que sa formation porterait désormais le nom d'Unité-Québec.

Les unionistes croyaient qu'en changeant le nom de leur formation, cela leur permettrait de battre les libéraux de Robert Bourassa aux élections suivantes.

Le seul résultat de ce changement de nom fut un score encore plus faible aux élections, grâce à quoi le parti ne reprit jamais plus le pouvoir.

Cette stratégie s'avérant infondée, Unité-Québec redeviendra l'Union Nationale en janvier 1973 et continuera sa dégringolade jusqu'au 19 juin 1989 où le parti se fit retirer l'autorisation officielle par le Directeur Général des Élections du Québec.

En ce qui concerne le Parti Québécois et sa survie mécanique, ce changement de nom ne fera sans doute qu'accélérer la fin de sa FIN. En ce sens, peut-être que les pires ennemis des péquistes, ce ne sont pas les solidaires, les caquistes ou les libéraux, mais bien les péquistes eux-mêmes.

Changer le nom du parti, n'est-ce pas comme prendre les électeurs pour des idiots ? Les idées de droite de l’Union nationale ne plaisaient plus. Le changement d’étiquette n’y a rien fait. Aucun maquillage, aucun nouveau nom ne rendra le Parti Québécois moins néolibéral ou moins identitaire. C’est la même camelote dans un nouvel emballage.

Parions que les électrices·électeurs seront assez fûté·e·s pour s’en rendre compte.

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P.S: Pour l'annonce du changement de nom de l'Union nationale pour Unité-Québec, vous trouverez les informations à cette adresse :


P.S: Vu que pour l’instant je met mes photos sur Facebook et vu que Facebook aime bien à l’occasion changer l’adresse URL des photos, en cas où qu’un tel changement surviendrait à mes photos voici l’adresse de mon article en version Facebook : https://www.facebook.com/serge.rosemont.7/media_set?set=a.463213554407706&type=3