jeudi 3 juin 2021

Fréhel, Rock Star avant la lettre

 

Laissons la parole à Francis

Fréhel, Rock Star avant la lettre

25 mai 2021

Marguerite Boulch', dite Fréhel, fut l'une des plus grandes stars de la chanson réaliste. Elle chantait le malheur des femmes et de la vie quotidienne, mais aussi la vie des Folles nuits parisiennes.

D'abord connue sous le nom de Pervenche, elle fait tourner les têtes. Sa liaison tumultueuse avec Maurice Chevalier, qui lui préfère Mistinguett (laquelle faisait la loi dans le showbizz), la pousse au désespoir. Elle se promène alors en Europe (les pays slaves, puis la Roumanie) et continue néanmoins à alimenter les chroniques.

Elle revient en 1923 sous le nom de Fréhel et chante ses chansons les plus tragiques L'amour des hommes, Où sont tous mes amants ?, Les filles qui la nuit, Pleure, mais aussi des chansons humoristiques et grinçantes comme Tel qu'il est, Tout change dans la vie, La môme catch-catch.

Elle tourne aussi de nombreux films. Je retiens ici quelques titres :

La rue sans nom ;

Pépé le Moko, dans lequel elle interprète Où est-il donc ? , titre faussé par rapport aux paroles du refrain qui commence en effet par « Où est-il mon moulin d’la Place Blanche :? » mais demande surtout où sont les amis, les copains, les vieux bals musette et les « repas sans galette, quand je bouffais même sans avoir un rond » et se termine par « Où sont-ils donc ? » ;

et L’enfer des anges, où elle joue le rôle de la femme Sulpice.

Elle est l’une des grandes inspirations de Piaf, qui la vénérait. Elle a été l’une des interprètes pour qui Trénet a composé des chansons.

Histoires d'amour nombreuses, alcool, drogue, fréquentation des milieux un peu louches, elle a tout de la rock star. Elle meurt, il y a 70 ans de cela, dans un hôtel miteux de Pigalle (probablement d'une overdose, 20 ans avant Janis Joplin et Jimmy Hendrix) le 3 février 1951 à l'âge de 59 ans.

Elle est enterrée au cimetière parisien de la ville de Pantin (23e division), le cimetière des « chiens perdus », d'où Jacques Chirac a fait rapatrier le corps de la Goulue dans les années 2000. Seule sa carrière cinématographique a été retenue par les auteurs du plan du cimetière affiché sur un écriteau à l’entrée où elle n’est présentée que comme « actrice ».

Le plan pdf fourni sur Internet la décrit comme chanteuse et indique son plus grand succès La java bleue, titre qui permet au plus grand nombre de la raccrocher à un souvenir auditif. Je n’en avais pas encore parlé dans mon topo parce qu’elle est un peu prisonnière de ce succès, comme Michel Louvain de sa Dame en bleu, alors qu’elle a excellé dans une diversité de styles.

À chaque visite que nous faisions à Paris, à l’époque où cela faisait encore partie des choses envisageables, mon conjoint et moi allions fleurir sa tombe. Sa rivale, Damia, y est aussi enterrée, mais sa tombe n’est pas bien entretenue et les inscriptions y sont difficilement lisibles.

En cliquant sur le lien YouTube souligné par le titre, vous atterrirez sur une chanson qui donne une bonne idée du personnage, La Môme catch-catch, dont voici un extrait du refrain :

« J'ai une poigne de fer
Un cœur en acier
La gueule en or
Et les deux pieds tatoués
Je fais les pieds au mur
Comme un échalas
Le grand écart et je crache à 15 pas
Je bois du gros rouge qui tache
C'est moi la môme catch-catch »

Musique M. Alexander, paroles M. Vandair

Une première version de ce billet, par ailleurs moins développée, a fait l’objet d’un statut sur mon profil Facebook le 16 février 2019.

Francis Lagacé

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