mercredi 23 février 2022

Avait-on besoin de la Loi sur les mesures d’urgence ?

 

Laissons Francis nous parler de la Loi sur les mesures d’urgence

Avait-on besoin de la Loi sur les mesures d’urgence ? 

21 février 2022

Le gouvernement canadien a prétendu qu’il avait besoin de la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin à l’occupation illégale de la ville d’Ottawa.

Cette loi a été invoquée pour la première fois depuis son adoption en 1988. Elle était donc disponible en d’autres moments depuis et aurait pu être utilisée si besoin en avait été.

Or, je me souviens d’une certaine réunion du G20 en juin 2010 à Toronto. La loi n’a pas été invoquée, mais une clôture imposante isolait le lieu de la rencontre des personnes qui manifestaient, et cela en plein centre-ville de Toronto.

La loi n’a pas été invoquée, mais cela n’a pas empêché les services de police de quadriller la ville de véritables brigades de Robocops, armés, casqués, bottés, pour rouler des mécaniques et effrayer les manifestant·e·s.

Cela n’a pas empêché la cavalerie de charger un cercle de personnes qui chantaient Give Peace a Chance devant le parlement ontarien.

Cela n’a pas empêché de réveiller en pleine nuit des centaines de personnes qui étaient dans un dortoir préparé dans un gymnase d’école et de les amasser avec d’autres pêchées un peu partout dans la ville pour les enfermer dans un entrepôt en périphérie de Toronto, sans les informer de la raison de leur arrestation, sans leur fournir la possibilité de contacter un avocat, sans nourriture, sans boisson et sans toilettes. Ces personnes n’avaient rien fait d’illégal. Elles n’étaient même pas en train de manifester. Elles ont été relâchées plus tard sans excuse et sans accusation.

Je me rappelle aussi en 2012 pendant le printemps étudiant comme les forces policières n’hésitaient pas à gazer et à charger des personnes âgées (les Têtes blanches, Carré rouge), qui ne faisaient que manifester.

Personne en aucun de ces cas n’a eu besoin de la Loi sur les mesures d’urgence.

Que l’on ne se méprenne pas. Je ne plaide pas pour que les manifs d’extrême droite soit réprimée aussi sévèrement que les nôtres de gauche l’ont été. Non, j’aimerais seulement que l’on fasse preuve à notre égard du quart de la patience qu’on a eu pour elles. Et seulement du dixième des précautions.

Francis Lagacé

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