samedi 15 mai 2010

« Le cinquième pouvoir »

Voici un texte de mon ami Christian Montmarquette

« Le cinquième pouvoir »
« Le peuple » : le grand absent de notre système démocratique


Christian Montmarquette

jeudi 13 mai 2010


« LE CINQUIÈME POUVOIR »

« Le peuple » : le grand absent de notre système démocratique

« Il y a un grand absent dans notre système démocratique actuel et c’est « le peuple ». - Il nous faut créer une « instance citoyenne » habilitée à gérer tout ce qui dépasse les compétences gouvernementales si nous voulons être capables de lui octroyer un véritable pouvoir. Une telle instance devrait être enchâssée dans une constitution »

Face à une situation causée par les multiples dérives éthiques, gouvernementales, une question m’a particulièrement frappée : il manque définitivement un joueur dans l’arène politique et démocratique et c’est « le citoyen ».

Cela n’a rien de bien étonnant dans une culture politique archaïque coloniale et féodale comme la nôtre, où le rôle des citoyens est réduit à celui de « sujets » de sa Majesté et non d’acteurs de leur propre société.

Historiquement, nous avons donc constamment été habitués à nous en remettre aux autorités pour régler nos problèmes. C’est sans doute-là le propre d’une société perpétuellement infantilisée.

Or,

« Autant le Québec ne devrait être soumis à l’autorité de la monarchie canadienne, autant les citoyens ne devraient être réduits à des sujets dociles du gouvernement. »

« Le peuple.. Souverain ou pas ? »

Remettons bien les choses à leur place, c’est le peuple qui normalement est « souverain » dans une république, et les élus, qui sont en principe les « serviteurs » de l’État. Ce qui n’est évidemment pas le cas dans les monarchies, où ce sont les souverains qui sont… « Souverains »…

L’instance manquante...

Il existe un certain nombre d’instances du pouvoir dans notre démocratie. - Nommément, le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire, et même, un « quatrième pouvoir », doté lui aussi, de beaucoup de moyens : le pouvoir « médiatique ». Mais il n’existe pas de véritable « pouvoir citoyen » institutionnalisé et dûment représenté. Une instance démocratique que l’on pourrait qualifier de « CINQUIÈME POUVOIR ». Alors qu’il constitue en principe la base même de la société, pour ne pas dire « l’autorité suprême ». - Une autorité qui, vous en conviendrez, ne jouit actuellement guère d’autres droits et de pouvoirs que celui de voter une fois aux 4 ans ; réduisant par là même notre démocratie à un changement de dictature aux 4 ans ; alors que nombres de décisions cruciales et déterminantes se prennent tous les jours et ne figuraient même pas dans les programmes des partis politiques.

On dit que la politique a horreur du vide, mais il existe pourtant un « très grand » déficit démocratique et un très grand absent de notre système actuel et c’est : « le peuple ». - Une situation par ailleurs fort regrettable pour ne pas dire dangereuse, puisque les circonstances nous démontrent un peu plus tous les jours, ô combien la classe politique et les gouvernements ne sont souvent pas dignes de confiance et combien cela commanderait une surveillance beaucoup plus serrée.

Si les partis politiques ne représentent plus que leurs intérêts, qui représentera les intérêts du peuple ? La revendication citoyenne d’une commission d’enquête publique sur la corruption dans la construction et le financement du Parti libéral est une preuve flagrante de l’opposition gouvernementale au verdict citoyen, puisqu’il y existe un consensus de plus « 80% » de la population dans la société à ce sujet. Le gouvernement trahit donc tous les jours la volonté populaire, sans craintes de qui que ce soit, et sans qu’aucune instance au dessus de lui ne puisse venir le sanctionner. Ni une constitution, ni une instance citoyenne. - La situation confirmant bel et bien que nous sommes en plein régime monarchique. Sans « instance citoyenne » nous sommes donc à la foi trahis et impuissants face à des gouvernements et des partis politiques qui en principe, doivent se faire « les représentants du peuple » et qui ne sont souvent guère plus que les représentants « d’eux-mêmes », puisque bien des partis politiques ont désormais calqué leur model de fonctionnement sur celui des entreprises et ne défendent sans cesse que leurs propres intérêts. D’où d’ailleurs, tout ce sentiment de confusion, de cynisme et d’aliénation politique qui accable actuellement le Québec.

La création d’une telle « instance citoyenne » en tant que chien de garde du gouvernement, apparaît donc d’une grande nécessité, si nous voulons être capables de lui octroyer un véritable pouvoir. - Une telle instance devant donc être enchâssée dans une constitution républicaine comme toutes les autres instances normales des pouvoirs des sociétés évoluées.

Ainsi, nous nous retrouverions donc avec les pouvoirs suivants : un pouvoir législatif, un pouvoir exécutif, un pouvoir judiciaire, un pouvoir médiatique et bien évidemment, un cinquième pouvoir , le pouvoir « citoyen » dont il est naturellement question ici. Un pouvoir citoyen, chargé lui, de gérer tout ce que les partis politiques ou les gouvernements ne peuvent, ni ne devraient gérer ; ou, lorsque la société en flagrante contradiction avec les décisions ou les orientations gouvernementales.

Un pouvoir citoyen capable de reprendre en charge certains dossiers gouvernementaux lorsque l’instance politique, administrative ou législative deviennent trop en conflits d’intérêts pour procéder ; comme c’est le cas aujourd’hui dans la commission d’enquête sur la corruption ; ou lorsque l’opinion publique estime que le gouvernement devient indigne de gouverner, trahit les citoyens ; a perdu la confiance populaire ou devient trop corrompu. – Ici encore, les exemples nous font constater les limites de l’instance politique qui ne se congédiera pas elle-même et ne se sanctionnera pas elle-même, si ce n’est qu’en apparence ou pour amortir le choc, comme dans le cas l’Opération marteau, de la Commission Bastarache ou du congédiement de Tony Tomassi.

Pour un véritable « pouvoir de l’opinion publique »

À ce titre, constitutionnellement parlant, il serait des plus intéressants qu’une constitution comporte de véritables sanctions contre une mauvaise gouvernance ; cela protègerait les premiers concernés, c’est-à-dire, nous, les citoyens. - Des citoyens qui, comme vous le savez, auraient grandement intérêt à se doter d’une constitution républicaine créant, affirmant et confortant tous leurs nouveaux pouvoirs tels que : le pouvoir d’appeler à des référendums sur des grandes décisions, le pouvoir de réformer la loi électorale, le pouvoir de destituer des gouvernements abusifs, le pouvoir de rappeler des députés corrompus, le pouvoir d’appeler à des élections lorsque nécessaire, le pouvoir d’appeler un vote de confiance, le pouvoir de faire adopter une constitution, le pouvoir de voter pour le chef du gouvernement, le pouvoir de proclamation de l’indépendance, le pouvoir d’exiger une enquête publique etc. - Bref, un véritable pouvoir et une véritable instance de l’opinion publique et de la volonté populaire.

Quand le gouvernement devient juge et partie Car en y réfléchissant un peu, on s’aperçoit rapidement des limites intrinsèques et de la désuétude du système démocratique et de gouvernance actuelle. - Il est bien rare que des gouvernements ou des députés se congédient eux-mêmes, redécoupent la carte électorale de manière équitable, luttent contre le système qui les a mis en place, se votent des baisses de salaires ou remettent en question leur pension à vie obtenue au bout de deux mandats. – De même, il saute aux yeux que les gouvernements et les partis politiques sont en bien trop grands conflits d’intérêts pour être capables de modifier équitablement la loi électorale et qu’une instance citoyenne serait beaucoup mieux habilitée à le faire.

Si les partis politiques à leur face même ne peuvent ni ne doivent arbitrer, piloter ou gouverner certains dossiers, il faut alors décrire dans une constitution républicaine quels sont les secteurs où une telle instance citoyenne serait habilitée à le faire.

On ressent déjà beaucoup d’excitation à la perspective d’une sérieuse réforme des systèmes démocratique et politique ainsi dotés d’une constitution républicaine et d’un nouveau pouvoir entièrement citoyen ayant comme objectif d’équilibrer et de parfaire l’architecture de notre démocratie.

Avec l’évolution des choses, les pouvoirs politique, exécutif, judiciaire et médiatiques ne suffisent plus à la tâche. Il nous faut mettre en oeuvre le « pouvoir citoyen ». - Dans les circonstances actuelles de manque d’éthique et de corruption généralisées, ce n’est pas un rêve, c’est une impérative nécessité.

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Christian Montmarquette Montréal / 13 mai 2010


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