jeudi 21 mars 2013

Paul Rose

Laissons Francis Lagacé nous parler 

d'un grand homme Paul Rose


PHOTO EN PLEINE GRANDEUR

Paul Rose

18 mars 2013

Le camarade Paul Rose est décédé la semaine dernière. Il était clair pour moi que le seul sujet de mon billet cette semaine serait cet homme de valeur que j'ai appris à connaître.

J'ai eu la chance de négocier deux conventions collectives avec lui. Passer de longues heures à attendre et à préparer les étapes à venir m'a permis de mieux découvrir ce grand gaillard aussi remarquable par sa taille que par sa gentillesse et sa douceur.

À travers les vicissitudes de la vie, Paul avait acquis une sagesse qui pouvait déconcerter les esprits un peu plus rigides. En plus d'être toujours prêt à analyser et à comprendre comment les autres pouvaient aboutir à tel ou tel comportement, comme conseiller il nous présentait toutes les options avec les conséquences. Cependant, il nous laissait décider de l'action à entreprendre, ce qui est le véritable rôle d'un conseiller même si cela a l'heur de déplaire à ceux qui préfèrent se faire dicter leur conduite, quitte après à se plaindre d'avoir été mal conseillés.

Compréhensif et patient, il n'appréciait pas les esprits superficiels, mais se montrait tolérant à leur égard. Je ne l'ai vu s'emporter qu'une fois. C'était surtout un emportement rhétorique, sa voix était forte, mais pas colérique. Toutefois, comme il était impressionnant debout, faisant des gestes pour ponctuer son message et pointant du doigt les responsables de son impatience, les négociateurs patronaux faisaient mine de vouloir se cacher derrière leur table.

Ayant négocié dans plusieurs secteurs auprès d'employeurs de toute sorte, il n'en revenait pas de constater tant de petitesse chez ceux qui auraient dû être les mieux éduqués.

Il appréciait les arts, la poésie, le cinéma. Toujours ouvert à des discussions élevées, mais aussi capable de blaguer. Il faisait preuve d'une grande humanité.

Peu de gens savent ce qu'il a fait pour améliorer la condition des détenus, pour qu'ils aient un meilleur accès à la formation et à l'éducation, pour l'accès à des visites contacts.

Titulaire d'une maîtrise en développement régional, il a été lui-même chargé de cours. Il comprenait bien notre situation. Quant à la précarité, il avait déjà donné.

Je garde en mon coeur la mémoire d'un homme chaleureux, militant, partisan de la justice et profondément humain.





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