samedi 5 septembre 2015

« Les garderies commerciales coûtent cher à l’État », déplore Françoise David




« Les garderies commerciales coûtent cher à l’État », déplore Françoise David 

3 septembre 2015

Alors que s’ouvrent les auditions sur le rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise jeudi matin à l’Assemblée nationale, la députée de Gouin et porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, dénonce l’explosion des dépenses fiscales liées au crédit d’impôt pour frais de garde réservé aux parents d’enfants fréquentant les garderies commerciales. En 2013, ce crédit d’impôt a coûté au Trésor public 557 millions $, ce qui représente une hausse de 179 % depuis 2008, sans que le ministère du Revenu en assure un contrôle adéquat.

« Il est aberrant que le gouvernement n’ait aucune idée de la gestion des garderies commerciales, alors qu’il consacre plus d’un demi-milliard $ en crédit d’impôt aux familles qui les fréquentent, alors que de l’autre côté il augmente la tarification pour les parents d’enfants fréquentant les CPE », dénonce Françoise David.

À l’instar de l’Association québécoise des Centres de petite enfance (AQCPE) qui présente ce matin son mémoire à la Commission des finances publiques, la députée de Gouin constate que les garderies commerciales non subventionnées ne sont pas soumises aux mêmes règles de reddition de comptes par le ministère de la Famille que les services de garde éducatifs subventionnés. Aucune vérification, ni des états financiers, ni de l’occupation réelle des enfants, n’est faite.

La porte-parole de Québec solidaire est pleinement d’accord avec l’AQCPE qui dénonce cet abandon de responsabilité qui est en train de créer deux classes distinctes d’enfants au Québec. Selon elle, le gouvernement libéral est vite revenu à ses vieilles habitudes de favoriser la commercialisation des services de garde au Québec. L’AQCPE a d’ailleurs observé un phénomène de migration des enfants à l’extérieur des CPE dans la région de Montréal.

« Pour le développement des enfants et l’égalité des chances des familles québécoises, le gouvernement doit changer le cap. L’auteur même du rapport d’examen sur la fiscalité québécoise, Luc Godbout, a déjà produit une étude en 2013 qui démontrait que le programme des garderies subventionnées s’autofinance, et même plus. Cette étude mesurait l’impact du programme de services de garde éducatifs subventionnés sur le taux d’activité féminin, le revenu intérieur et les budgets gouvernementaux et estimait qu’en 2008, grâce aux services de garde éducatifs subventionnés, le PIB du Québec était supérieur de 1,7 % par rapport à ce qu’il aurait atteint sans eux. Cela équivaut à 5,1 milliards $ de plus pour l’économie du Québec. La rentabilité financière pour les gouvernements fédéral et provincial est donc au rendez-vous », conclut Mme David.


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