mercredi 27 février 2019

Pape et pédophilie : comment se défausser sur Satan


Parlons du Vatican avec Francis Lagacé

 
 
Pape et pédophilie : comment se défausser sur Satan 

27 février 2019



Le Synode spécial que la hiérarchie catholique romaine a tenu au Vatican du 21 au 24 février 2019 a été l'occasion pour ces Messieurs de réfléchir aux causes et aux conséquences de ces crimes affreux couverts par les autorités ecclésiastiques.



J'ai déjà expliqué dans un ancien billet (lire Crimes sexuels et pouvoir) que l'origine des abus est toujours le pouvoir. Et dans un autre plus ancien, je montrais les mécanismes de la pédophilie (lire Pédophilie ).



Alors que, dans son discours de conclusion au synode, le pape François reconnaît clairement que la base de l'abus sexuel est l'abus de pouvoir (lire le 15eparagraphe de ce discours ), il fait l'impasse sur deux des principaux éléments de solution :
 


1. D'une part contrer l'autoritarisme par la démocratisation réelle et horizontale (qui offrira aux fidèles la faculté de contester les prêtres et aux enfants d'avoir droit à la parole).



2. D'autre part participer aux recherches qui permettent de trouver des moyens d'éviter le développement des personnalités perverses et narcissiques.



À l'opposé de ces remises en question exigentes, il préfère chercher une « signification » aux crimes horribles et la trouve dans l'œuvre de Satan. Une telle aberration, un tel déni de la réalité constitue une régression aux tout premiers stades prélogiques du développement intellectuel où un individu ne sait faire la différence entre les conséquences de ses gestes et une force extérieure.



Aucun crime n'a de signification, tout au plus une motivation. Un abus n'a pas de signification. Il est l'expression de la volonté de puissance d'un individu qui se sent invincible, comme se sentent les pervers narcissiques.



À cet égard, l'Église est particulièrement légère. Déresponsabiliser les prêtres de leurs abus n'est pas la meilleure façon d'éviter qu'ils se reproduisent (les abus, pas les prêtres dont plusieurs ne se privent pas d'avoir des enfants tout en les laissant à la charge des femmes qui les mettent au monde, voilà bien un autre sujet d'importance).



Avoir tous les éléments sous les yeux et aboutir à une telle insignifiance est proprement renversant. Mais ne comptez pas sur quelque gouvernement que ce soit pour dénoncer le Vatican : tous ont besoin de la croyance en la transcendance de la hiérarchie, car c'est elle qui garantit le pouvoir sur les gens (dans l'école, la police, l'armée, le sport, l'entreprise), tout comme le pouvoir incontesté garantit la tranquillité des pédophiles et autres prédateurs, qu'ils soient sexuels ou financiers.

Francis Lagacé

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